44. Ces deux mêmes processus de concentration, avec ou sans activité du mental critique, peuvent également s'appliquer aux choses subtiles.
Ce sutra est clair et se passe de longues explications. Le mot "subtil" a un sens assez étendu, mais (du point de vue de Patanjali) il est le plus souvent appliqué à quelque chose d'essentiel dont nous prenons conscience après avoir employé les cinq sens ; c'est-à-dire : la rose est la forme objective tangible ; son parfum est la "chose subtile" à l'arrière-plan de la forme. Pour l'occultiste, c'est par là que s'exprime la qualité de la rose et cela résulte de la présence des éléments plus subtils provoquant sa manifestation. Les éléments plus grossiers produisent la forme ; mais, à l'intérieur de cette forme grossière, il s'en trouve une plus subtile, avec laquelle nous ne pouvons prendre contact que par une perception aiguë ou un sens affiné. Dans le commentaire qui accompagne la traduction de Woods, le texte ci-dessous peut contribuer à élucider cette question ; si les étudiants plus avancés en font l'objet de leur méditation, ils lui trouveront une signification profondément occulte :
"... L'atome de terre est produit par les cinq éléments ignés, parmi lesquels prédomine l'élément igné de l'odeur. De même, l'atome de l'eau est produit par les quatre éléments ignés, parmi lesquels prédomine l'élément igné du goût. De même, l'atome du feu est le produit des trois éléments ignés, à l'exclusion de l'élément igné de l'odeur et celui du goût, et parmi lesquels prédomine l'élément igné de la couleur. De même encore, l'atome du vent est produit par les deux éléments ignés dont le premier est l'odeur, l'élément igné du toucher ayant entre les deux la prédominance. De même, l'atome de l'air n'est produit que par le seul élément igné du son."
Si nous étudions cette idée et l'appliquons au macrocosme, nous découvrons qu'il nous est possible de méditer sur la forme externe de Dieu dans la Nature, à la fois avec et sans l'activité critique du mental. Puis, ayant acquis de l'expérience en méditation et faisant de plus acte de volonté, l'étudiant peut méditer sur la nature subjective subtile de Dieu, telle qu'elle se manifeste en vertu de la grande Loi d'Attraction, à laquelle se réfère le chrétien lorsqu'il dit "Dieu est Amour". La nature de Dieu, le grand "amour" ou force attractive, est à la base des "choses subtiles" que voilent les choses extérieures.