Le corps mental
Je commence par le corps mental car il est, pour l'étudiant de la méditation, le centre de son effort et celui qui contrôle les deux corps inférieurs. L'étudiant sincère cherche à attirer sa conscience hors de son corps physique et de son corps émotionnel, pour la faire pénétrer dans les domaines de la pensée, ou dans le corps mental inférieur. Ayant accompli ceci, il cherche alors à surpasser ce mental inférieur et à se polariser dans le corps Causal, en employant l'antahkarana comme le canal de communication entre le supérieur et l'inférieur ; le cerveau physique n'étant alors que le tranquille récepteur de ce qui est transmis de l'Ego ou Soi supérieur et plus tard de l'Esprit triple, la Triade. Le travail qui doit être fait nécessite une action de la périphérie au centre et une centralisation en résulte. Ayant accompli cette centralisation et étant focalisé dans ce centre stable, avec le plexus solaire et le cœur apaisés, un point au-dedans de la tête, un de ses trois centres majeurs de tête, devient le centre de conscience, le rayon de l'Ego d'un homme décidant quel sera ce centre. Ceci est la méthode de la majorité. Ce point ayant alors été atteint, un homme suivra la méditation de son rayon ainsi qu'il vous l'a été indiqué dans des termes généraux au commencement de ces lettres. Dans chaque cas, le corps mental devient le centre de conscience et plus tard, par la pratique, il deviendra alors le point de départ pour le transfert de la polarisation dans un corps supérieur, d'abord dans le causal, et plus tard dans la Triade.
Les dangers relatifs au corps mental sont très réels et il faut s'en garantir.
Deux sont dominants, et peuvent être définis comme les dangers de l'inhibition et ceux dus à l'atrophie du corps.
a.
Prenons d'abord les dangers dus à l'inhibition. Quelques personnes, par leur simple effort de volonté, atteignent un point dans la méditation où elles empêchent directement les opérations du mental inférieur. Si vous imaginez le corps mental comme un ovoïde entourant le corps physique et s'étendant bien au-delà de lui, et si vous vous rendez compte qu'à travers cet ovoïde circulent constamment des formes pensées de tous genres, le contenu du mental de l'homme et les pensées de son entourage, si bien que l'œuf mental est coloré par les attractions prédominantes et diversifiées, par de nombreuses formes géométriques, toutes dans un état de flux ou de circulation, vous pouvez avoir quelque idée de ce que je veux dire. Quand un homme cherche à tranquilliser ce corps mental par l'inhibition ou la suppression de tout mouvement, il arrête ces formes pensées dans l'ovoïde mental, il empêche la circulation et peut provoquer de graves résultats. Cette inhibition a un effet direct sur le cerveau physique et constitue en grande partie la cause de la fatigue dont on se plaint après une période de méditation, y persister peut conduire à un désastre. Tous les commençants le font plus ou moins, et jusqu'à ce qu'ils apprennent à s'en garder, ils ralentissent leurs progrès et retardent leur développement. Les résultats peuvent même être plus sérieux.
Quelles sont les justes méthodes d'élimination de la pensée ?
Comment atteindre à la placidité du mental sans employer la volonté dans l'inhibition ? Les suggestions suivantes peuvent être secourables et utiles.
Ayant retiré sa conscience sur le plan mental à un certain point dans le cerveau, que l'étudiant fasse résonner doucement trois fois le Mot Sacré. Qu'il imagine le souffle s'exhalant comme une force clarifiante qui, en progressant, chasse les formes pensées circulant dans l'ovoïde mental et qu'il parvienne alors à la réalisation que le corps mental est libre et dégagé des formes pensées.
Qu'il élève ensuite sa vibration aussi haut que possible et qu'il vise après à l'élever entièrement du corps mental dans le causal, amenant ainsi l'action directe de l'Ego sur les trois véhicules inférieurs. Aussi longtemps qu'il lui est possible de maintenir sa conscience à cette hauteur, et aussi longtemps qu'il soutient une vibration qui est celle de l'Ego sur son propre plan, le corps mental reste dans un état d'équilibre. Il ne conserve aucune vibration inférieure analogue aux formes pensées circulant dans son entourage. La force de l'Ego circulera à travers l'ovoïde mental, ne permettant à aucune des unités géométriques étrangères d'en trouver l'entrée, et les dangers d'inhibition seront alors rejetés. Mieux encore, la matière mentale deviendra avec le temps si accordée à la vibration supérieure que, le moment venu, cette vibration se stabilisera et rejettera automatiquement tout ce qui est inférieur et indésirable.
b.
Qu'est-ce que je veux dire par les dangers de l'atrophie ? Simplement ceci : Quelques personnes deviennent tellement polarisées sur le plan mental qu'elles risquent de rompre la connexion avec les deux véhicules inférieurs. Ces corps inférieurs existent dans des buts de contact, pour la compréhension du savoir sur les plans inférieurs et pour des raisons d'expérience, afin que le volume du corps Causal puisse être augmenté. C'est pourquoi il est évident pour vous que si la conscience y résidant ne descend pas plus bas que le plan mental, négligeant le corps des émotions et le physique dense, deux choses pourront en résulter. Les véhicules inférieurs seront négligés, sans utilité, et manqueront à leurs buts, s'atrophiant et mourant du point de vue de l'Ego, tandis que le corps Causal lui-même ne sera pas construit comme désiré et sera perdu. Le corps mental même se rendra inutile, devenant un objet de contentement égoïste, d'inutilité dans le monde et de peu de valeur. Un rêveur dont les rêves ne se matérialisent jamais, un visionnaire dont les visions ne servent ni aux Dieux ni aux hommes, est une gêne sur le système universel. Il est en grand danger d'atrophie.
La méditation doit avoir pour effet d'amener les trois corps plus complètement sous le contrôle de l'Ego et de conduire à une coordination, à un alignement et à un développement symétrique qui feront un homme réellement utile aux Grands Etres. Quand un homme prend conscience du fait qu'il est peut-être trop centralisé sur le plan Mental, il devrait alors essayer définitivement de faire de toutes ses expériences mentales, de ses aspirations et de ses efforts, des réalisations positives sur le plan physique, amenant les deux véhicules inférieurs sous le contrôle du mental, et en faisant alors de ceux-ci, les instruments de ses créations et de ses activités mentales.
J'ai indiqué ici deux des dangers les plus fréquemment rencontrés, et je recommande à tous les étudiants de l'occultisme de se rappeler que les trois corps sont d'égale importance pour mener à bonne fin le travail qui doit être fait, à la fois du point de vue égoïque et du point de vue du service de la race.
Qu'ils visent à une sage coordination dans l'expression, ce qui permettra au Dieu intérieur de se révéler pour aider le monde.
25 Juillet 1920.