FORMULE VISANT A LA DISSIPATION DU MIRAGE
(A l'usage de l'individu)
I.
Stades préparatoires.
1.
Reconnaissance du mirage devant être dissipé. Ceci implique :
a.
La volonté de coopérer avec l'âme de manière physique, astrale et mentale. Afin de faciliter le travail d'ordre plus technique. Réfléchissez aux implications de ces mots.
b.
La reconnaissance des manières dont ce mirage affecte la vie journalière et tous les rapports.
2.
Les trois stades de focalisation doivent être entrepris.
a.
Le stade de la focalisation de la lumière du mental et de la lumière de la matière dans le véhicule mental. Ceci est accompli par un processus d'élévation et de fusion, à cet effet, l'activité de l'imagination créatrice est utilisée.
b.
Le stade de la méditation qui, en temps voulu, provoque la fusion de la lumière de la matière, de la lumière du mental et de la lumière de l'âme sur le plan mental.
c.
Le stade où on se rend compte que ces trois lumières sont une seule lumière unifiée, un projecteur prêt à être tourné dans la direction voulue.
3.
La reconnaissance de deux aspects de la préparation :
a.
L'alignement de la personnalité, de manière que les trois aspects de la nature inférieure puissent être perçus comme constituant une seule personnalité en action.
b.
Un acte d'intégration dans lequel la personnalité et l'âme forment aussi une unité. Ceci se fait par la consécration de la personnalité à l'âme et de son acceptation par l'âme.
c.
Ces deux lignes de pensée produisent une zone de pensée magnétique et de réalisation dans laquelle tout le travail s'accomplit.
4.
Une pause au cours de laquelle l'homme tout entier se prépare pour le travail à accomplir. Après avoir accordé toute son attention au stade de contact avec l'âme et de préparation initiale, il focalise son mental attentif sur le mirage à éliminer. Cela n'implique pas la conscience du mirage, ses causes et ses raisons, mais cela signifie que l'attention de l'âme-personnalité intégrée se tourne vers le plan astral et le mirage particulier et non vers le corps astral de l'aspirant qui cherche à accomplir le travail. C'est là une déclaration d'importance majeure, car, en détruisant le genre particulier de mirage qui le concerne, l'aspirant ou le disciple commence à détruire la part qu'il en a, ce qui en lui le met en contact avec le mirage, et, en même temps, il se prépare à un service de groupe dans la même direction, ce qui ne sera pas une tâche facile.
II.
La Technique ou la Formule.
5.
Par un acte de l'imagination créatrice, le travailleur s'efforce de voir et d'entendre l'âme, source de lumière et de pouvoir dans les trois mondes, exhalant l'OM dans le mental de la personnalité attentive qui attend. Là, se trouvent retenus la lumière et le pouvoir de l'âme, conservés par la personnalité positive, car une attitude négative n'est pas souhaitable.
6.
La lumière et le pouvoir retenus, mêlés à la double lumière de la personnalité (focalisée, comme nous le savons, sur le plan mental), engendrent une lumière intense qui peut être visualisée comme un projecteur d'une grande force et d'un grand éclat, comme une sphère de lumière vive et éclatante, mais non encore rayonnante ni projetée au loin.
7.
Lorsqu'il semble que cet acte de visualisation est accompli de manière satisfaisante, une pause s'ensuit, au cours de laquelle l'aspirant concentre toute sa volonté derrière la lumière ainsi créée par la fusion des trois lumières. Ceci se rapporte au stade, dont parle Patanjali, du "mental maintenu fermement dans la lumière".
Cette utilisation de la volonté, volonté de l'âme-personnalité, est dynamique, mais, à ce stade, elle est au repos, ni magnétique ni rayonnante.
8.
Vient ensuite un processus au cours duquel le mirage devant être dissipé et le projecteur du mental sont mis en rapport par le pouvoir de la pensée. Le mirage et ses qualités, le projecteur et son pouvoir, sont reconnus pour ce qu'ils sont et l'effet ou les effets à obtenir en vertu de ce rapport sont alors sérieusement examinés. Cet examen ne doit pas être fait d'une façon telle que le processus mental, la lumière et le pouvoir puissent renforcer le mirage déjà puissant, mais de manière que, à la fin du processus, le mirage soit notablement affaibli et finalement dissipé. Il est important que cela soit bien compris.
9.
Une fois parvenu, dans toute la mesure possible, à la concentration, à la compréhension et au rapport voulus, l'aspirant, par un acte de volonté et d'imagination créatrice, dirige le projecteur et voit un vif rayon de lumière qui pénètre le mirage. Il faut qu'il visualise un rayon large et éclatant qui du mental illuminé se projette sur le plan astral. Il faut qu'il croie qu'il en est ainsi.
10. Vient ensuite une phase du travail importante et difficile au cours de laquelle le travailleur désigne nommément le mirage et le voit en train de se dissiper. Il facilite ce processus en disant intensément et sans être entendu :
Le pouvoir de la lumière empêche le mirage (en le nommant) d'apparaître.
Le pouvoir de la lumière empêche la qualité du mirage de m'influencer.
Le pouvoir de la lumière détruit la vie qui se trouve derrière le mirage.
Le fait de prononcer ces trois phrases est une affirmation de pouvoir et de dessein ; elles doivent être prononcées à un point de tension, le mental étant fermement maintenu, et positivement orienté.
11. De nouveau, le Mot Sacré est prononcé avec l'intention de produire ce qu'en langage occulte on appelle un "Acte de Pénétration" ; on perçoit alors la lumière qui accomplit trois choses :
a.
Elle produit un impact bien défini sur le mirage.
b.
Elle pénètre le mirage et est absorbée par lui.
c.
Elle le dissipe lentement ; avec le temps, le mirage ne sera jamais plus aussi puissant et, finalement, il disparaîtra tout à fait.
12. Suit un processus de retrait au cours duquel l'aspirant consciemment et délibérément, retire le rayon de lumière et se réoriente sur le plan mental.
Je fais remarquer que le mirage n'est jamais dissipé immédiatement car son origine est trop ancienne. Mais l'emploi persistant de cette formule 'affaiblira et lentement, inévitablement, il disparaîtra ; l'homme pourra alors cheminer, libéré de cette entrave particulière. La formule peut sembler très longue, mais c'est à dessein que j'en ai donné tous les détails, aussi minutieusement que possible, afin que l'aspirant puisse clairement saisir ce qu'il a l'intention d'accomplir. Avec de la pratique et en suivant fidèlement les instructions requises, l'aspirant appliquera la formule presque automatiquement ; tout ce dont il aura alors besoin sera une formule simplifiée et ramenée à la formule abrégée :
Formule abrégée
1.
Les quatre stades préparatoires :
a.
Reconnaissance du mirage à dissiper.
b.
Focalisation des deux lumières de la personnalité.
c.
Méditation et reconnaissance de la plus grande lumière.
d.
Unification de la lumière de la matière avec la lumière de l'âme, créant ainsi le projecteur du mental.
2.
Le processus d'alignement et d'intégration reconnue.
3.
Le projecteur du mental délibérément tourné vers le plan astral.
La Formule
4.
L'activité de l'âme et la rétention de la lumière.
5.
La production et la visualisation du projecteur.
6.
L'évocation de la volonté qui dirige le projecteur du mental.
7.
La lumière unifiée, ainsi produite, est dirigée sur le mirage par le pouvoir de la pensée.
8.
Le mirage est appelé par son nom, la triple affirmation.
9.
L'Acte de la Pénétration.
10.
Le processus de retrait.
Vous voyez donc, mon frère, que j'enseigne à la prochaine génération comment détruire les formes de pensée qui maintiennent l'humanité en esclavage ; dans le cas du mirage, il s'agit de formes prises par le désir, l'émotion, la sensibilité au mirage, l'aspiration qui se développe et les anciens idéaux qui empêchent la lumière de l'âme d'illuminer la conscience de veille. Les énergies qui prennent forme sur le plan astral ne sont pas des émotions et des sentiments purs revêtus de matière astrale pure, car de telles choses n'existent pas. Ce sont les désirs instinctifs, évoqués par la substance du plan physique en évolution, substance qui, dans sa totalité et grâce à l'activité de la famille humaine, est rachetée et élevée jusqu'au jour où nous assisterons à sa transfiguration et à la "glorification de la Vierge Marie", aspect de la Mère par rapport à la divinité. Il y a aussi les formes-pensée que l'être humain, pendant son évolution, crée sans cesse, qui descendent du plan mental et qu'il porte en manifestation, les revêtant de la substance du désir. Lorsque les formes-pensée qui descendent (reflet dans les trois mondes du "nuage des choses connaissables" peu à peu perçues, ainsi que le dit Patanjali, nuage qui plane au-dessus du plan bouddhique attendant d'être précipité) rencontrent, à un certain point de tension, la masse ascendante des demandes instinctives provenant de l'aspect inférieur de l'homme et de l'humanité, nous avons alors ce qui est connu sous le nom de plan astral, une sphère d'activités créée par l'homme. Les règnes sub-humains ignorent le plan astral ; les règnes super-humains ont surmonté ce plan ; ils ont découvert le secret de son illusion et ne le reconnaissent plus que comme un champ temporaire d'expérience où vit l'homme dans cette sphère ; l'homme apprend que la réalité "n'est rien de tout cela, mais seulement l'Unique et l'Autre en relation mutuelle". C'est là une des phrases occultes que le disciple doit apprendre à comprendre et qui décrit la manifestation.
b. La dissipation du Mirage de groupe et du Mirage mondial
Le travail de groupe consistant à dissiper le mirage mondial doit être exécuté par ceux qui travaillent à la dissipation du mirage dans leur propre vie et qui ont appris à utiliser la formule que je viens de donner. La plupart de ceux qui travaillent ainsi sont des aspirants de sixième rayon – personnalité ou âme de sixième rayon – ou qui, tout en appartenant à un autre rayon, ont un puissant véhicule astral de sixième rayon. Ces aspirants sont les travailleurs les plus efficaces du groupe, mais ils sont confrontés à une difficulté majeure. Malgré l'aspiration et les bonnes intentions, ils sont rarement conscients des mirages qui les dominent. Il est très difficile de faire admettre à un aspirant de sixième rayon qu'il est soumis à un mirage, particulièrement s'il s'agit d'un mirage de caractère spirituel d'un très haut degré. Dans ce cas, le mirage est intensifié par l'énergie de la dévotion qui lui donne plus de consistance et un aspect des plus difficiles à pénétrer. Leur assurance absolue s'oppose sérieusement à la possibilité de faire un travail exigeant une pensée lucide et cette attitude doit être abandonnée avant que ne puisse être entrepris avec succès le travail de dissipation. Les personnes de premier rayon peuvent surmonter le mirage avec une facilité relative une fois qu'elles deviennent conscientes du fait qu'il est une limitation de la personnalité. Les personnes de troisième rayon sont aussi sensibles au mirage que celles de sixième rayon ; leur mental tortueux qui cherche des combinaisons, et la rapidité avec laquelle elles peuvent s'illusionner (et, souvent, tromper les autres) entravent grandement leur effort de dissipation du mirage. La tendance prononcée à en devenir victimes se manifeste par l'incapacité dans laquelle se trouvent l'aspirant et le disciple de troisième rayon de communiquer clairement leur pensée par la parole. Pendant de nombreuses vies, ils se sont protégés en formulant leurs pensées et leurs idées d'une manière tortueuse et rarement ils font savoir clairement ce qu'ils pensent. C'est la raison pour laquelle ceux qui appartiennent au troisième et au sixième rayon se démontrent presque inévitablement incapables d'enseigner. Les uns et les autres doivent donc apprendre à utiliser cette formule ; ils accéléreraient grandement le processus de dissipation s'ils s'obligeaient à exprimer ou à rédiger leurs pensées avec clarté, s'ils pouvaient éviter d'être ambigus, ou de se servir d'idées à moitié formulées, d'allusions ou de suggestions. Ils devraient énoncer clairement leurs idées.
Les personnes de septième rayon sont confrontées à une difficulté, celle d'être à même de créer des formes-pensée extrêmement claires ; les mirages qui les dominent sont par conséquent précis, nets, et en ce qui les concerne, animés d'une force compulsive ; toutefois, ils se cristallisent rapidement et meurent de leur belle mort. Les aspirants de deuxième rayon sont, en général, pleinement conscients de tout mirage pouvant tenter de les tenir parce qu'ils ont la faculté innée de claire perception. Leur problème consiste à supprimer en eux-mêmes leur prompte réaction à l'attraction magnétique du plan astral et de ses nombreux et diffus mirages. Ils réagissent moins fréquemment à "un" mirage donné qu'à tous les mirages, d'une manière relativement temporaire, ce qui toutefois retarde considérablement leur progrès. En raison de leur perspicacité, ils ajoutent à leur sensibilité au mirage, la capacité d'en souffrir et de considérer cette facilité de réponse comme un péché et un échec, retardant ainsi, par une attitude négative d'infériorité et d'angoisse, le moment où ils peuvent s'en libérer. L'utilisation constante de la formule leur ferait le plus grand bien, jusqu'au moment où ils se rendraient compte que le mirage ou les mirages ne les touchent plus.
Les personnes de cinquième rayon sont celles qui souffrent le moins du mirage, mais elles sont surtout victimes de l'illusion. La Technique de la Présence prend pour elles la plus grande importance, car elle leur apporte un facteur que la personne qui est véritablement du cinquième rayon a tendance à nier, et se refuse d'admettre : l'existence du Soi supérieur. Elle sent qu'elle peut se suffire à elle-même ; elle répond facilement et avec grande satisfaction au pouvoir de la pensée ; elle est très orgueilleuse de son habilité mentale et c'est là son péché habituel ; elle est donc bien fixée dans ses desseins et intéressée surtout par le monde du concret et de l'intellect. Quand l'Ange de la Présence devient pour elle une réalité, sa réaction à l'illusion faiblit et disparaît. Son principal problème n'est pas tellement de nier le corps astral, car elle a tendance à mépriser son emprise, mais elle éprouve une grande difficulté à reconnaître ce que le mental est destiné à révéler, le divin Soi spirituel. Son mental inférieur concret s'interpose entre elle et la vision.
Ceux qui appartiennent au quatrième rayon sont particulièrement sujets à tomber dans le mirage et à connaître ainsi une situation très difficile. Je pourrais définir leur problème en disant qu'ils ont tendance à faire descendre leurs illusions sur le plan astral où ils les revêtent de mirage, ce qui est pour eux, par conséquent, un double problème. Ils ont affaire à une union du mirage et de l'illusion. Ils constituent cependant le groupe d'âmes qui finira par révéler la véritable nature de l'intuition, et ce sera là le résultat de leur combat dans le monde des apparences contre l'illusion et le mirage.
Nous arrivons maintenant à l'examen de la formule que doivent utiliser ceux qui cherchent à servir l'humanité en brisant et en dispersant délibérément les mirages qui tiennent l'humanité en esclavage, et qui savent qu'il est nécessaire de le faire en formation de groupe. Il est essentiel que les membres de ces groupes aient certaines caractéristiques individuelles. Tout d'abord, il faut qu'ils soient capables de travailler "sans attachement" aux résultats, et de pouvoir utiliser la formule pendant un certain temps (par exemple, une fois par semaine pendant deux ans ou plus) sans chercher à voir des résultats. Ils doivent se rendre compte qu'ils ne peuvent jamais savoir s'ils réussissent ou non, car les mirages qu'ils tentent de dissiper sont si répandus et si universels que leurs effets ne peuvent être saisis par leur mental individuel. Ces personnes se trouvent "trop près de la scène" ; elles ne peuvent nécessairement voir que ce qui se trouve immédiatement devant elles. Puis il faut qu'elles aient une compréhension intelligente de ce qui constitue un mirage mondial, afin de pouvoir "le nommer" de manière occulte et, ce faisant, le contacter. Elles doivent ensuite avoir été habituées à dissiper le mirage dans leur propre vie ; la nécessité de le faire et le succès auquel elles sont parvenues sont des facteurs qui indiquent leur aptitude pour cette tâche.
Il leur faut, enfin, aimer leur prochain. Non comme le font les personnes de sixième rayon, avec une dévotion exclusive, mais comme le font celles du deuxième rayon qui estiment l'humanité tout entière, avec un cœur compréhensif uni à un mental capable de discernement, cœur qui aime d'une façon toujours égale, malgré les erreurs qu'il peut voir, avec une claire perception des qualités et des défauts d'un individu ou d'une race. La capacité d'agir ainsi est un des facteurs permettant à l'aspirant de sixième rayon de laisser le sixième rayon, rayon mineur, et de trouver sa place sur le deuxième rayon, rayon majeur, ainsi que doivent le faire tous les initiés de sixième et de quatrième rayon.
Une des conditions requises pour ce travail de groupe est la sélection la plus attentive de ses membres qui doivent être choisis parce qu'ils peuvent travailler ensemble. Ils doivent se connaître très bien et être incapables de frictions personnelles ou alors ils doivent être relativement inconnus les uns des autres en tant que personnalités, mais attirés les uns vers les autres en tant qu'âmes qui collaborent à ce travail particulier. Dans toute la mesure où ils le peuvent, ils doivent s'efforcer de travailler avec régularité, de façon qu'un rythme s'établisse conduisant à un impact soutenu et rythmique de lumière sur le mirage. Il faut qu'ils s'en tiennent rigoureusement à la formule donnée qui est une des formules initiales ; elle est des plus puissantes car elle est l'une des premières formules à être utilisées pour la dissipation en groupe du mirage.
Tout ce processus est complètement nouveau en ce qui concerne l'homme et le travail à accomplir se manifestera nécessairement ardu, car il est intéressant de savoir que les groupes qui accompliront ce travail de pénétration des mirages qui obscurcissent la vision de l'humanité, et de leur dissipation, seront les premiers groupes de non-initiés à travailler de cette manière sur le plan physique, en pleine conscience et dans un but délibéré. Jusqu'à présent, le travail avait été accompli par des membres de la Hiérarchie, et seulement dans le but de contenir les mirages jusqu'au moment où l'humanité serait prête à détruire ce qu'elle avait créé. Des mirages ont déjà été percés par un effort collectif entrepris pendant une longue période et généralement sans aucune compréhension vraiment consciente. Un exemple en est le travail accompli par l'Eglise d'une manière vague et diffuse, pour dissiper le mirage du désir matériel et des biens matériels et y substituer l'idée du ciel. Le travail projeté maintenant est clair, dynamique, consciemment poursuivi, et aura des effets. C'est une méthode déterminée de manier et de projeter l'énergie de la lumière, dans le but d'éliminer les obstacles de nature émotive-mentale se trouvant sur le Sentier du Retour à Dieu.
Si le groupe pouvait se réunir afin d'utiliser la formule, le travail en serait facilité et pourrait prendre une forme plus concentrée. Si ce n'est pas possible les membres du groupe pourraient alors travailler séparément tout en maintenant fermement à l'esprit l'idée de travail de groupe et en reconnaissant l'individualité des membres du groupe. Ce processus est nécessaire, à la fois pour "la mise en commun de la lumière" et pour se protéger contre le mirage qui doit être attaqué. Cette "mise en commun de la lumière" est la condition requise et importante ; il convient de la garder présente à l'esprit. Chaque fois que c'est possible, la règle devrait être que le travail soit accompli au cours d'une réunion particulière et préparée d'avance, même si cela exige de grands sacrifices de la part de quelques membres du groupe.
Je recommande au groupe de s'occuper en premier lieu du mirage que tous les membres considèrent l'obstacle majeur au progrès de l'humanité. Je recommande aussi que, dans les premiers stades de leur travail, les membres s'occupent d'un mirage affectant les aspirants et qu'ils ne cherchent pas à s'attaquer aux mirages les plus répandus et les plus profondément enracinés que connaît la race dans son ensemble. Ou ils développent d'abord la capacité à s'occuper des mirages plus modèle et plus facilement visualisés. Avec le temps et quand le travail sera devenu plus facile, le groupe pourra passer à des tâches plus difficiles et s'occuper des mirages plus éloignés de sa propre sphère de difficultés. Il est superflu que j'insiste sur la nécessité d'avoir un groupe composé de membres qui se sont efforcés de libérer leur propre vie du mirage.
Je voudrais aussi ajouter que si un membre du groupe se trouve lui-même en plein mirage et lutte contre lui, il devrait s'abstenir de participer au travail de groupe tant qu'il ne s'en est pas libéré à l'aide de la formule individuelle.
Ceux qui peuvent se considérer avec lucidité et qui voient la vérité telle qu'elle est, qui peuvent faire de même en ce qui concerne l'humanité et demeurer sereins et sans crainte lorsqu'ils font, en eux-mêmes et dans le monde des hommes, les pires découvertes, sont ceux qui emploieront cette technique avec le plus grand succès. Je vous rappelle aussi que le groupe aura besoin de se protéger du mirage ou des mirages qu'il tente de dissiper. La tendance individuelle au mirage est le facteur qui donne droit à servir de cette manière, mais qui expose également au danger ; pour cette raison, une formule de protection s'avère nécessaire.
Cette formule se divisera en trois parties :
1. Les stades préparatoires.
2. L'utilisation de la Formule de Protection.
3. La Formule de groupe pour la dissipation du mirage.
Le travail accompli par l'individu qui s'occupe de ses propres problèmes de mirage facilitera grandement le travail préparatoire du groupe.
Vous noterez qu'en vous exposant les grandes lignes de cette tâche, je ne fais aucune allusion au genre de salle, à la position des membres du groupe, aux postures qu'ils peuvent prendre, à l'utilisation de l'encens ou à n'importe quel accessoire auquel tant de groupes attachent de l'importance. L'observation de rites physiques est aujourd'hui (de l'angle de la Hiérarchie) désuète et sans importance lorsqu'il s'agit de disciples et d'aspirants avancés. Ces détails ont de la valeur pour les gens peu évolués en qui il convient de développer le sentiment du dramatique et qui ont besoin d'aide extérieure ; les débutants ont besoin d'un cadre qui leur aide à garder à l'esprit le thème de leurs travaux et leur objectif. Le seul rituel encore de quelque valeur pour la famille humaine dans son ensemble, particulièrement pour les gens avancés, est le Rituel Maçonnique. La raison en est que ce Rituel est une représentation du processus de la Création, du rapport entre Dieu et l'homme, du Sentier du Retour, et aussi des grandes Initiations en vertu desquelles l'initié libéré passe dans la Salle du Conseil du Très-Haut. A l'exception donc de ce Rituel, les autres petits rituels sans importance relatifs aux positions et aux attitudes physiques à prendre, aux rangs à occuper sont considérés inutiles et attireront souvent l'attention qui devrait être réservée au travail accompli.
Tout ce qu'il faut comme préambule au travail de groupe est un silence complet de dix minutes au cours duquel les membres du groupe s'efforcent d'établir le champ magnétique d'activité positive et réceptive (remarquez le paradoxe des sciences occultes) qui rendra possible la suite du travail.
Celui qui dirige le groupe et qui est désigné à tour de rôle, de manière que tous les membres du groupe occupent cette fonction, commence le travail en appelant par son nom chaque membre du groupe ; à chaque nom nommé, les autres membres du groupe regardent celui qui est appelé droit dans les yeux : ce dernier se lève et pendant une minute, leur fait face. De cette façon, un rapport est établi, car la force magnétique directrice de chaque âme est toujours atteinte "d'œil à œil". C'est là le sens occulte des mots "Peux-tu me regarder dans les yeux ?" ou d'autres phrases semblables. Ayant établi ce rapport mutuel, le groupe demeure assis en silence pendant dix minutes. Cette pratique permet de retirer la conscience de toutes les affaires personnelles et concernant le monde et de la concentrer sur la tâche à accomplir. Au bout des dix minutes, le chef prononce le nom du mirage dont s'occupe le groupe. Il ne doit y avoir aucune dissension quant au mirage au moment de la réunion du groupe, car en dehors des réunions et pendant un mois avant d'entreprendre le travail de dissipation du mirage, celui-ci aura été étudié de même que ses implications, son historique, ses effets, psychologiquement, individuellement collectivement et nationalement, de même que sa profonde influence sur toute l'humanité. L'expérience du groupe dans ce genre de travail déterminera la nature du mirage dont il s'occupera. Comme je le faisais remarquer plus haut, un groupe de travailleurs sans expérience commencera par s'occuper d'un des mirages qui entravent les aspirants et, de là, il passera à des mirages plus grands et plus répandus qui affligent l'humanité. Ce préambule au travail est souvent appelé l'Acte de Désignation, car les membres du groupe de même que le mirage sont nommément désignés.
Le stade suivant est semblable aux stades préparatoires contenant la formule individuelle destinée à dissiper le mirage. Nous avons donc ce qui suit :