LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

LIVRE IV - 24. La substance mentale également, reflétant, comme elle le fait, une infinité d'impressions mentales, devient l'instrument du soi et agit en tant qu'agent unificateur.

24. La substance mentale également, reflétant, comme elle le fait, une infinité d'impressions mentales, devient l'instrument du soi et agit en tant qu'agent unificateur.

 

Pour l'homme spirituel, rien ne reste plus à faire en ce qui concerne ce soi inférieur purifié, si ce n'est à apprendre à employer son instrument, le mental ; par son entremise les autres corps sont alors dirigés, contrôlés et utilisés. Grâce aux huit moyens de yoga, son instrument a été découvert, développé, maîtrisé et doit maintenant être mis en service actif et employé de trois manières :

1. En tant que véhicule pour la vie de l'âme.
2. Au service de la Hiérarchie.
3. En coopération avec le plan de l'évolution.

Dans le livre I, Sutra 41, nous trouvons ces mots : "Celui dont les Vrittis (modifications de la substance mentale) sont entièrement maîtrisés aboutit à un état d'identité et de similitude avec ce dont il est pris conscience. Le connaissant, la connaissance et le champ de la connaissance deviennent un ; tout comme le cristal absorbe en lui les couleurs de ce qui s'y reflète." Ceci nous donne un tableau de ce qu'il advient à l'homme qui a maîtrisé son instrument. Il enregistre dans son cerveau, par la voie du mental, ce qui est vrai et réel ; il devient conscient de la nature de l'idéal et rassemble toutes les forces qu'il possède en vue du travail consistant à faire de cet idéal une manifestation objective ; il a la vision du royaume de Dieu tel qu'il sera en des temps à venir et il renonce à tout ce qu'il a et à tout ce qu'il est, afin que la vision puisse être vue par tous ; il connaît le plan, car celui-ci se révèle à lui dans le "lieu secret sur la Montagne de Dieu", et il y coopère intelligemment sur le plan physique ; il entend la Voix du Silence et obéit à ses injonctions, travaillant sans relâche à l'oeuvre de la vie spirituelle, en un monde se consacrant aux choses matérielles.

Tout cela est possible à l'homme qui a stabilisé la nature psychique versatile et maîtrisé la science royale du Raja Yoga.

Dans la littérature cachée des adeptes, les stances suivantes résument l'état de l'homme qui, arrivé au but, est le maître et non le valet, le conquérant et non l'esclave.

"Celui qui est quintuple est entré dans la paix et cependant parcourt notre sphère. Ce qui est dense et sombre brille maintenant d'une lumière pure et claire et, des sept lotus sacrés, découle une radieuse clarté. Il illumine le monde et irradie le feu divin jusqu'au lieu le plus bas."

"Ce qui fut jusqu'ici sans repos, sauvage comme l'océan et démonté comme une mer tempétueuse, repose, calme et silencieux. Limpides sont les eaux de la vie inférieure, et prêtes à l'offrande aux altérés qui, errant comme des aveugles, crient de soif."

"Ce qui a tué et voilé le Réel au cours d'interminables æons est tué à son tour, et par sa mort, la vie séparée a cessé d'être.
Le Un est vu. La Voix est entendue. Le Réel est connu et la vision perçue. Le feu de Dieu s'élève en un jaillissement de flamme."

"Le lieu le plus sombre reçoit la lumière. L'aube se lève sur la terre. L'aurore déverse des hauteurs ses rayons radieux jusque dans l'enfer même, et tout est lumière et vie."

Le yogi libéré se trouve alors devant un choix. En face de lui se dresse un problème spirituel dont la nature nous a été transmise dans le fragment suivant d'un ancien catéchisme ésotérique :

"Que vois tu, ô libéré ? De nombreux êtres qui souffrent, Maître ; qui pleurent et crient à l'aide.

Que feras tu, ô homme de paix ? Je retournerai au lieu d'où je suis venu.

D'où viens-tu, divin Pèlerin ? Des plus grandes profondeurs des ténèbres ; puis d'en haut, dans la lumière.

Où vas tu, ô Voyageur sur le chemin montant ? Je retourne aux profondeurs des ténèbres, loin de la lumière du jour.

Pourquoi ce geste, ô Fils de Dieu ? Afin de rassembler ceux qui trébuchent dans les ténèbres et éclairer leur pas sur le sentier.

Quand ton service prendra-t-il fin, ô Sauveur des hommes ?

Je ne sais, sinon que tant qu'un seul être souffre, je reste en arrière, et je sers.".

 

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