LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

LIVRE IV - 10. Le désir de vivre étant éternel, ces formes créées par le mental sont sans commencement connu.

10. Le désir de vivre étant éternel, ces formes créées par le mental sont sans commencement connu.

 

Une autre expression peut être employée en corrélation avec les mots "désir de vivre" ; c'est "la volonté d'expérimenter". Ce désir d'être, cette ardente aspiration vers le devenir, cette incitation à prendre contact avec l'inconnu et le distant, sont inhérents aux vies de notre système (les existences supra-humaines et humaines) qui, au sein de la forme, sont conscientes d'elles mêmes.
Une explication de cette incitation serait pour nous incompréhensible, car il s'agit d'une incitation cosmique dépendant du point d'évolution de la grande Vie en qui nous avons la vie, le mouvement et l'être et dans le corps de laquelle chaque forme n'est qu'une cellule ou un atome. Tout ce que l'homme peut faire consiste à construire le mécanisme qui rendra possible cette compréhension, et à développer les pouvoirs qui le mettront à même d'établir un contact, et par là d'entrer en rapports avec ce qui se trouve à la fois hors de lui et en lui. Quand cela lui devient possible, il s'éveille à la réalité et voit ces désirs qui le meuvent et l'incitent à l'action, ces aspirations ardentes qui le jettent en des activités diverses, comme quelque chose qui n'est pas seulement personnel et réel, mais joue aussi son rôle dans l'activité du tout dont il est une infime partie. Il découvre que le flux des images mentales que provoque le désir et qui retiennent son attention, constituent la force déterminante de sa vie, sont formées par lui, mais font aussi partie d'un courant d'images mentales cosmiques qui surgissent dans le Mental universel et résultent de l'activité du Penseur cosmique fonctionnant en tant que Vie de notre système solaire.

La vérité et l'enseignement exposés dans les trois livres précédents s'élèvent ainsi au-dessus du domaine personnel et individuel ; ils deviennent plus larges, plus étendus et d'une portée plus générale. Les images mentales, résultat du désir et de l'activité pensante, sont en conséquence sans commencement connu pour l'unité humaine. Elles l'environnent de tous cotés ; le flux de leur activité s'abat sur elle en tout temps et lui arrache une réaction qui témoigne de l'existence du désir au-dedans d'elle même.

C'est pourquoi l'unité humaine doit se livrer à deux nouvelles activités, dont la première sera de transmuer et transcender les désirs et convoitises qui se trouvent en elle, pour la perception sensorielle, la seconde tâche consistant à s'isoler et à rester à l'écart du charme et de l'influence de ces grands afflux d'images mentales éternellement présentes. Alors seulement pourra-t-il atteindre à l' "état d'Unité isolée" décrit dans le Livre III, Sutra 50.

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