LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

LIVRE I - 50. Elle est adverse à toutes autres impressions ou s'y substitue.

50. Elle est adverse à toutes autres impressions ou s'y substitue.


 
Avant d'atteindre à cette perception juste, l'observateur dépendait, pour connaître la vérité, de trois autres méthodes, toutes limitées et imparfaites, qui étaient :

1.
Les perceptions des sens.

Par l'emploi de cette méthode, l'habitant du corps s'instruit sur la nature du monde objectif par l'entremise de ses cinq sens. Il prend connaissance de l'objectivité et de la tangibilité ; il 4 La Bible. Traduction française de l'Ecole Biblique de Jérusalem. (N.d.l.t.) entend, voit, touche, goûte et sent les choses du monde physique.
C'est, cependant, aux effets produits par la vie subjective qu'il a affaire, mais il ne possède pas d'informations sur les causes ou les énergies subjectives dont ils découlent. L'interprétation qu'il leur donne est en conséquence faussée et le conduit à une identification incorrecte et à une évaluation erronée.

2.
La perception mentale.

Par l'emploi du mental l'observateur prend conscience d'une autre classe de phénomènes ; il entre en rapports avec le monde de la pensée et avec l'état de la substance où sont enregistrées les impulsions de l'âme de notre planète et de ses habitants, puis avec les formes créées par les impulsions vibratoires qui expriment certaines idées et certains désirs – surtout ces derniers.
Du fait de la perception erronée consécutive à l'usage des sens et à la fausse interprétation des choses sensoriellement perçues, ces formes-pensées sont en elles-mêmes des distorsions de la réalité et n'expriment que les basses impulsions et réactions émanant des règnes inférieurs de la nature. Les étudiants devraient se rappeler que c'est seulement lorsque l'homme commence réellement à utiliser son corps mental (et n'est pas utilisé par lui) qu'il entre en contact avec les formes-pensées créées par les guides de la race et les perçoit correctement.

3.
L'état hyper-contemplatif.

Dans cet état, la perception est infailliblement exacte et les autres modes de vision sont estimés à leur juste mesure. L'observateur ne fait plus appel aux sens sauf dans la mesure où il les utilise pour servir un dessein de travail constructif sur leurs plans respectifs. Il possède maintenant une faculté qui le garde de l'erreur et un sens qui ne lui révèle les choses que telles qu'elles sont. Les conditions régissant ce stade peuvent être énumérées comme suit : 
1.
L'homme est polarisé dans sa nature spirituelle.
2.
Il se reconnaît lui-même et fonctionne comme âme, ou Christ.
3.
Sa chitta, ou substance mentale, est en état de quiétude.
4.
Le sutratma, ou fil, fonctionne de façon adéquate et les corps inférieurs, alignés sur lui, fournissent un canal direct de communication avec le cerveau physique.
5.
Le cerveau est entraîné à ne servir que de récepteur sensible aux impressions de la vérité.
6.
Le troisième oeil est en voie d'épanouissement. Par la suite, les centres sont éveillés et placés sous contrôle conscient ; ils mettent l'homme en rapport avec les divers groupes septuples d'énergies sur les sept plans du système ; la faculté perceptrice de la vérité étant alors développée, l'homme est de ce fait à l'abri de l'erreur et du danger.

Charles Johnston l'a démontré comme suit, avec clarté et efficacité, dans son commentaire de ce sutra :

"Tout état ou champ du mental, tout champ de connaissance

– pour ainsi dire – qu'atteignent les énergies mentales et émotives, est un état psychique, tout comme le tableau mental d'une scène sur laquelle évoluent des acteurs est un état, ou champ psychique. Quand la pure vision, comme celle du poète, du philosophe ou du saint, occupe tout le champ, les aspects ou visions inférieurs sont tous expulsés en masse.
Cette conscience supérieure supplante toute conscience moindre. En un certain sens, cependant, ce qui est considéré comme partie, voire même par la vision d'un sage, contient encore un élément d'illusion, un voile psychique ténu, quelque pur et lumineux que puisse être ce voile.
C'est le dernier et le plus élevé des états psychiques."

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