LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

RÈGLE V

RÈGLE V

 

Trois choses retiennent l'attention de l'Ange solaire avant que l'enveloppe créée ne descende : la condition des eaux, la sécurité de celui qui crée ainsi, et la contemplation soutenue. De sorte que le cœur, la gorge et l'œil sont liés pour un triple service.

Le point focal d'énergie que l'homme, le magicien, a maintenant créé sur le plan mental, a atteint une activité vibratoire qui rend certaine la réponse qui va être demandée à la matière nécessaire à l'édification de l'enveloppe suivante, plus dense. Cette vibration aura pour résultat d'agréger un type différent de substance vivante autour du noyau central. La forme, occultement, est faite pour être lancée, [3@1005] pour descendre, pour voler comme un oiseau jusqu'à sa mission et un moment critique est proche pour le magicien. Une des choses auxquelles le magicien doit veiller est que la forme qu'il a construite et qu'il maintient reliée à lui par un mince fil de substance animée (correspondance sur une échelle minuscule du fil sutratmique par lequel la Monade ou l'Ego maintient sa liaison avec sa "forme de manifestation") ne meurt pas par manque de nourriture vitale ou ne revienne à lui, sa mission non-accomplie. Quand cette dernière catastrophe survient, la forme-pensée devient une menace pour le magicien et il devient la proie de ce qu'il a créé. Les dévas qui forment le corps de l'idée qui n'a pas rempli son dessein drainent sa force vitale. Il faut donc qu'il s'assure que le motif ou désir qui est à l'arrière-plan de "l'idée", maintenant revêtue de sa première enveloppe, a gardé sa pureté première ; qu'aucune trace d'intention égoïste, aucune perversion du dessein initial de l'Ange solaire n'a pu introduire une vibration indigne. C'est ce que signifie veiller à la "condition des eaux". Comme nous le savons bien, l'eau représente la matière ; les substances du plan astral qui font maintenant l'objet de notre examen sont d'importance primordiale dans toute construction des formes. Le dessein sera accompli selon la substance utilisée et la nature des Constructeurs qui répondent à la note de la forme en matière mentale. C'est de plusieurs manières, le stade le plus important, car le corps astral de toute forme conditionne : a. La nature du véhicule physique. b. La transmission de la force issue du plan immédiatement supérieur.

Pourvu que l'homme du plan physique puisse maintenir un dessein soutenu et refuser toute distorsion venant d'influences et de vibrations émanant de l'homme inférieur, alors les "dévas de kama" peuvent exécuter leur travail. Je voudrais, à ce stade, rappeler aux étudiants que toute forme-pensée rejoint nécessairement de plus grands courants de force ou d'énergie, émanant de penseurs avancés de tous degrés, depuis le Logos planétaire jusqu'en bas ; selon sa nature et son motif, le travail d'évolution est aidé ou retardé. C'est dans ce contexte que travaillent les Nirmanakayas, manipulant les courants d'énergie de pensée, vitalisant les formes créées par les hommes et ainsi effectuant l'œuvre de construction et de destruction. Ils doivent utiliser ce qui existe ; d'où la nécessité de penser clairement. Ayant "purifié" les eaux, veillé à la sauvegarde de ses désirs, le penseur entreprend ensuite (par l'emploi de certains mots qui lui sont communiqués par son Ange solaire) de se protéger des dévas de nature élémentale avec lesquels il se propose de travailler. Sur le plan mental, la nature de la vibration de l'Ange solaire était une protection suffisante, mais il s'apprête maintenant à travailler avec les plus dangereux des élémentals et existences des trois mondes 293.

293 H.P.B a dit que les élémentals de l'air étaient les plus mauvais et les plus dangereux. Elle veut parler ici du plan physique et les dangers menaçant le corps physique. Ce sont les plus dangereux en ce qui concerne le plan physique, mais dans le cas qui nous occupe, nous envisageons l'homme comme une unité dans les trois mondes.

Ces formules de protection sont émises par le penseur, en conjonction avec l'Ange solaire, au moment où la forme-pensée est prête à recevoir son enveloppe astrale. Ce mantra concerne les forces qui stimulent l'activité des Agnisuryans et fait partir un courant d'énergie protectrice de l'un des pétales du cœur du lotus Egoïque. Il passe par le centre de la gorge de l'homme et établit un courant circulatoire d'énergie autour de lui, qui repousse automatiquement les dévas qui pourraient (par leur action inintelligente et aveugle) menacer sa paix. Ceci accompli – mise au point du désir et sauvegarde de l'identité – l'Ange solaire et le travailleur de la magie se maintiennent tous deux dans une attitude de contemplation, état profond qui succède à l'état de méditation.

Dans la contemplation, l'œil intérieur est fixé sur l'objet de la contemplation ; ceci produit (inconsciemment dans la plupart des cas) un courant régulier d'énergie braqué sur l'objectif, qui fournit vitalisation et activité. C'est la base du "travail de transmutation" lorsque, par exemple, la substance humaine est transmuée en substance solaire. L'Ego contemple ses corps lunaires et progressivement le travail se fait. Quand son reflet, l'homme, a atteint le point d'évolution où il est capable de méditer et de contempler, le travail est accéléré et la transmutation s'opère avec rapidité, particulièrement sur le plan physique. Dans le travail de construction des formes-pensées, l'homme en contemplation poursuit l'action consistant à donner de l'énergie et vitaliser. On pourrait dire ici que l'œil est le grand agent de direction. Quand le troisième œil est utilisé, comme c'est le cas dans la contemplation, il synthétise et dirige une triple énergie ; d'où le travail puissant accompli par ceux chez qui il fonctionne. Le troisième œil ne commence à fonctionner que lorsque le troisième cercle de pétales égoïques commence lentement à se déployer.

Si les étudiants veulent étudier l'effet de l'œil humain sur le plan physique, et étendre ce concept au travail du Penseur intérieur, utilisant le troisième œil, ils obtiendront une lumière intéressante sur la question de la maîtrise de la pensée. L'ancien Commentaire dit :

"Quand l'œil est aveugle, les formes créées tournent en rond et n'accomplissent pas la loi. Quand l'œil est ouvert, la force afflue en courants, la direction est assurée, l'accomplissement est certain et les plans se déroulent selon la loi ; l'œil qui est de couleur bleue et l'œil qui ne voit pas le rouge lorsqu'il est ouvert produisent ce qui est prévu avec une grande facilité."

La règle finale est contenue dans ces mots :