3. UNE CONSTANTE CONTEMPLATION

3. UNE CONSTANTE CONTEMPLATION

 

On peut remarquer que le mot "méditation" n'est pas employé ici.
L'idée est différente. Le processus de méditation implique l'utilisation de la pensée et la construction mentale de la forme qui s'intègre dans celle des autres membres du groupe et qui est donc selon le Plan, au mieux des capacités de l'homme. Le moment arrive où celui-ci doit contempler avec constance ce qu'il a créé et, avec la même constance, lui insuffler la vie nécessaire pour accomplir sa fonction.

L'homme cesse de raisonner, de penser, de formuler et de construire avec la matière mentale. Il donne simplement vie et énergie à la forme et l'envoie accomplir sa volonté. Plus il peut contempler avec constance et fermement, plus sa forme-pensée servira son intention ; et plus efficacement il exprimera l'idéal qu'il entend porter en manifestation. Dans ce travail est le secret de toute collaboration réussie avec le Plan.

Etudions maintenant les mots Cœur, gorge et œil, car ils ont une signification particulière. Ces trois organes constituent l'appareil dont les hommes disposent pour agir dans le cycle mondial, aujourd'hui plus proche.

Il est vrai que le nombre de disciples en incarnation en ce moment n'est pas considérable et que l'appareil dont ils se servent pour agir au niveau du discipulat est embryonnaire. Il faut se rappeler, toutefois, que ce cycle vient de commencer et qu'il durera longtemps. Il n'y a guère que quatre cents disciples acceptés dans le monde aujourd'hui (écrit en 1934), c'est-à-dire des hommes et des femmes qui savent réellement qu'ils sont disciples, qui connaissent leur travail et l'accomplissent. Plusieurs centaines, parmi les jeunes, sont près d'être acceptés et des milliers d'aspirants avancent sur le sentier de probation.

Dans tous les groupes vraiment ésotériques, devrait se former un groupe où existerait la compréhension intellectuelle du mécanisme du cœur, de la gorge et de l'œil. Ces membres devraient se soumettre à une discipline et un entraînement qui leur permettraient d'en faire eux-mêmes la démonstration.
J'attire votre attention sur ces paroles et en recommande l'étude.

Un mécanisme dans le corps physique entre en fonction de deux manières.

Premièrement, son usage est involontaire, c'est-à-dire que le possesseur de ce mécanisme ne comprend ni comment, ni pourquoi, ni quand il fonctionne.
L'animal emploie un mécanisme semblable à celui de l'homme ; ses organes lui permettent de voir, d'entendre et de fonctionner comme l'homme ; mais il lui manque la compréhension mentale et la relation de cause à effet, caractéristiques du règne de la nature supérieur au sien.

Un état de choses semblable existe lors des premiers pas sur le sentier du disciple et du stade final sur le sentier de probation. Le disciple est conscient de capacités et de pouvoirs qu'il ne domine pas encore intelligemment. Il a des éclairs d'intuition et de connaissance, apparemment inexplicables et de peu d'importance immédiate. Il entre en contact avec des vibrations et des phénomènes d'autres niveaux, mais il est inconscient du processus qui lui permet de les atteindre et il ne sait ni renouveler ni répéter l'expérience. Dans son corps éthérique, il sent des forces actives ; parfois il peut les localiser et il admet théoriquement qu'il se produit un éveil à une activité consciente, une structure septuple de forme symbolique et d'un effet puissant. Il ne réussit pas encore à la dominer et à l'employer en collaboration intelligente avec ses buts et ses idées, quand bien même il s'y efforce. Tout ce qu'il peut faire, c'est d'enregistrer ces phénomènes et noter ces expériences tenant compte que, dans les premiers stades de son développement, seules les vibrations les plus grossières et matérielles sont enregistrées par sa conscience cérébrale. Il n'a qu'à attendre, s'appliquer à la purification de ses véhicules et à l'élimination de tout ce qui peut déformer et obscurcir sa vision. Cette période peut être plus ou moins longue selon qu'il se trouve pour la première fois dans la conscience subjective ou qu'il renoue le fil d'un travail déjà en partie réalisé.

Je voudrais dire à tous les sincères aspirants que l'entraînement spirituel qu'ils feront durant les prochaines années les conduira à la complète révélation de la vision et de l'ouïe astrales qui devront être complètement dominées. Le vrai disciple a essayé de transférer son centre d'activité du plan astral au plan mental, tendant à des états de conscience plus élevés encore jusqu'à la perception plus vaste et inclusive de l'âme.

Son but est d'arriver à des niveaux supérieurs et, à son stade atteint, il est inutile de regagner les facultés astrales, apanage, comme vous le savez, des races humaines peu évoluées et des animaux supérieurs. Quand il sera arrivé à l'état d'adepte, il pourra fonctionner sur le plan astral si c'est son choix ; il faut se souvenir que le Maître agit sur l'aspect âme des hommes et de toutes les formes, et non par leurs corps astraux, ce qui est souvent oublié des instructeurs en Orient et en Occident.

En agissant avec les âmes, la vraie technique de l'évolution est appliquée, car c'est l'âme dans les formes qui est responsable du développement extérieur et intérieur de la forme. Qu'il me soit permis de répéter aux aspirants que leur objectif principal est d'acquérir et de cultiver la conscience de l'âme et d'apprendre à agir et à vivre comme âmes. Tant que l'usage de leur appareil spirituel n'est pas volontaire, c'est-à-dire soumis à la volonté consciente, il vaut mieux qu'ils cultivent leur mental, qu'ils étudient les lois qui régissent la manifestation et qu'ils apprennent à inclure dans leur conscience tout ce qui est désigné comme "supérieur".

Deuxièmement, quand l'usage de l'instrument subjectif sera devenu volontaire et que l'homme saura comment et quand l'employer, alors sa condition sera complètement changée et son utilité pour le service accrue.

L'utilisation du mental a conduit l'homme à la compréhension des buts de l'appareil physique. Maintenant l'usage d'une faculté supérieure, caractéristique de l'âme, lui donnera la maîtrise intelligente de son instrument et la compréhension des buts de son existence. Cette faculté supérieure est l'intuition.

Puis-je ajouter et souligner que c'est dans la mesure où un homme devient intuitif qu'il peut être utile au groupe du Maître ; aussi, je recommande à tous les aspirants d'étudier avec le plus grand soin la signification de l'intuition.
Quand cette faculté commence à fonctionner, le disciple en probation peut passer à l'état de disciple accepté dans le groupe d'un Maître.

Comment, me demandera-t-on, le disciple peut-il le savoir sûrement ?

Je dirai que le disciple en probation est soumis à un entraînement intensif sans qu'il en soit toujours conscient. Quand il cherche avec sincérité à se préparer au service, ses tendances erronées lui deviennent évidentes. L'analyse des motifs de ses actions lui aide beaucoup à s'élever du monde astral ou émotif au monde mental où il pourra prendre contact avec les Maîtres ; c'est là qu'il faut les chercher.

Il arrive un moment où la lumière dans la tête non seulement est présente, mais elle peut, dans une certaine mesure, être utilisée. Le karma de l'aspirant est tel qu'il lui est possible, en vertu d'efforts répétés, de gouverner sa vie de façon à satisfaire son karma et remplir ses obligations, et d'avoir une volonté suffisante pour faire face aux exigences de l'état de disciple. Son service, fait pour de bons motifs, commence à être efficace, car il perd de vue ses propres intérêts en considérant ceux des autres ; certains événements ésotériques ont alors lieu.

Le Maître discute avec quelques-uns de ses disciples anciens de la possibilité d'admettre l'aspirant dans l'aura du groupe et d'harmoniser sa vibration avec celle du groupe. En cas de décision positive, l'un des disciples anciens sert, pendant deux ans, d'intermédiaire entre le Maître et l'aspirant récemment admis. Ils travaillent ensemble, le disciple ancien adaptant la vibration du Maître pour permettre au corps du jeune disciple de s'accoutumer à une vibration plus élevée. Il imprime sur son mental, par le moyen de l'égo, les plans et les idéals de groupe et surveille ses réactions aux circonstances et aux occasions que la vie lui présente. Pour un certain temps, il assume les devoirs et la position du Maître.

Pendant cette période, l'aspirant ou le disciple en probation reste dans l'ignorance de ce qui lui arrive et ne se rend pas compte des contacts subjectifs.

Toutefois, il reconnaît en lui trois choses :

Une activité mentale plus grande. Elle lui cause, au début, beaucoup d'inquiétude, car il croit perdre le contrôle de ses pensées au lieu de les maîtriser. Ce n'est qu'un effet temporaire et graduellement, il reprend la maîtrise de son véhicule mental.

Une plus grande réaction aux idées et une plus grande capacité de vision du plan de la Hiérarchie, ce qui le rend tout d'abord très fanatique pour des idéals nouveaux, de nouvelles théories, de nouveaux rêves pour améliorer le monde. Il adopte un culte après l'autre, s'illusionnant d'avoir découvert la voie pour rendre possible le millenium. Toutefois il retrouvera son équilibre et se dédiera aux tâches que la vie lui impose, apportant ainsi sa contribution à l'activité de tous, de son mieux.

Une sensibilité psychique plus grande, ce qui est un indice de croissance et une épreuve. L'aspirant peut se laisser séduire par les pouvoirs psychiques et avoir la tentation de détourner ses efforts consacrés au service de l'humanité et de les utiliser pour affirmer sa personnalité. Il est vrai que l'aspirant doit se développer harmonieusement, mais tant qu'il ne fonctionne pas consciemment comme âme, en collaboration avec l'intelligence, ses pouvoirs inférieurs doivent demeurer en veilleuse. Ils ne sont sans danger que pour les disciples avancés et les initiés ; ce sont des instruments de service qu'ils utilisent dans les trois mondes quand ils sont encore liés par la loi de Renaissance. Ceux qui ont atteint la Grande Libération et qui ont occultement "traversé le pont" n'ont plus besoin d'employer les pouvoirs inhérents aux enveloppes inférieures. Ils disposent de la faculté infaillible de l'intuition et de l'illumination du principe de Lumière.

Il y a beaucoup de confusion sur le fait de savoir comment un Maître fait savoir à un disciple qu'il est accepté. On croit par exemple qu'il est averti au cours d'une entrevue dans laquelle le Maître l'accepte et lui assigne sa tâche. Il n'en est rien. La loi demeure vraie dans le cas du disciple comme dans celui de l'initié et l'homme avance à l'aveuglette. Il espère, mais il n'est pas sûr. Il doute, mais il ne reçoit aucune assurance. De l'étude de soi-même et des exigences nécessaires, il déduit que, peut-être, il est arrivé à l'état de disciple accepté. Il agit donc en l'admettant et surveille avec soin ses actes, ses paroles, ses pensées afin que rien d'indésirable ne vienne à déranger le rythme qu'il croit avoir établi en lui. Il poursuit son travail, intensifie la méditation, examine les motifs de ses actions et cherche à équiper son corps mental. Il ne manque aucune occasion de servir et il est fidèle à son idéal de service. Puis, quand il sera plongé dans son travail au point de s'oublier soi-même, il verra un jour Celui qui le voit depuis si longtemps.

Cela peut se produire de deux manières, en pleine conscience de veille ou par l'enregistrement, dans le cerveau physique, de ce qui s'est passé pendant les heures de sommeil. Cet événement est accompagné d'autres reconnaissances.

1.
L'événement est reconnu incontestablement, ne laissant aucun doute dans l'esprit du disciple.
2.
Le disciple éprouve de la réticence à parler de l'événement à qui que ce soit. Des mois ou des années pourront s'écouler avant qu'il n'en parle et alors seulement à celui qu'il reconnaît comme disciple, soumis à la même influence de groupe et dont le droit de savoir est confirmé par le Maître de groupe.
3.
Certains facteurs régissant le rapport entre Maître et disciple sont graduellement reconnus et la vie du disciple s'oriente d'après eux.
a.
Il s'aperçoit que les moments de contact avec son Maître dépendent des nécessités du groupe et se rapportent au service du groupe. Il découvre progressivement que le Maître ne s'intéresse à lui que dans la mesure où son égo peut être utilisé pour le service, par la personnalité sur le plan physique. Il commence à comprendre que le Maître travaille avec son âme et que c'est son
égo et non sa personnalité qui est en rapport avec le Maître. Son problème est de plus en plus clair et c'est celui de tous les disciples ; c'est de garder ouvert le canal faisant communiquer l'âme et le cerveau par le mental afin que le Maître, s'Il veut communiquer, puisse le faire sans difficulté. Parfois, un Maître doit attendre des semaines avant de se faire entendre de son disciple, car le canal est obstrué et l'âme n'est pas en rapport avec le cerveau. C'est spécialement le cas dans les premiers stades du discipulat.
b.
le disciple se rend compte que c'est lui-même qui ferme la porte par son psychisme inférieur, son incapacité physique et son manque de maîtrise mentale. Il découvre la nécessité de travailler sans arrêt sur son soi inférieur.
c.
Il trouve qu'il lui faut apprendre à discerner entre :
La vibration de son âme,
La vibration du groupe de disciples avec qui il est associé,
La vibration du Maître.

Toutes trois sont différentes, mais il est facile de les confondre, surtout au commencement. La règle sûre pour les aspirants est d'admettre que, s'ils entrent en contact avec une haute vibration, il s'agit de leur propre âme, du Maître dans le cœur ; qu'ils ne s'imaginent pas (chose flatteuse pour leur orgueil personnel) que le Maître cherche à établir un contact avec eux.
d.
Le disciple s'aperçoit aussi qu'il n'est pas dans les habitudes des Maîtres de flatter ou de faire des promesses aux disciples. Ils sont trop occupés et trop sages pour dire à leurs disciples qu'ils sont destinés à de hauts postes, ou qu'ils sont leurs intermédiaires, ou que la Hiérarchie compte sur eux. L'ambition, l'amour du pouvoir, l'affirmation de soi, caractéristiques de beaucoup de types mentaux, sont des épreuves à surpasser que sa personnalité lui fournit abondamment. Ces caractéristiques le trompent et l'égarent, le conduisent à se mettre sur un piédestal d'où il est forcé de redescendre. Les Maîtres ne disent rien qui alimente l'orgueil, ni ne prononcent des mots qui encourageraient l'esprit de séparation.
e.
Très vite, le disciple devient conscient que les Maîtres ne sont pas facilement accessibles. Ils ne peuvent consacrer que peu d'instants à communiquer avec lui ; seulement en cas d'urgence, s'il s'agit d'un débutant sur le Sentier, ils dépensent l'énergie nécessaire pour se mettre en rapport avec lui. Avec les disciples anciens, il est plus facile d'établir un contact et d'obtenir des résultats plus rapides. Souvenons-nous, toutefois, que plus le disciple est récemment reconnu, plus il a besoin d'attention et il croit qu'elle lui est due. Les serviteurs de longue date et plus expérimentés cherchent à remplir leurs obligations et à faire leur travail avec aussi peu de contacts avec le Maître que possible ; ils cherchent à lui éviter une perte de temps et considèrent souvent une entrevue avec le Maître comme la preuve d'un échec de leur part ; ils regrettent d'avoir dû prendre un temps précieux au Maître en le forçant à employer son énergie à sauver l'œuvre de l'erreur et, eux-mêmes, du mal. Le but de tout disciple est d'accomplir son travail en contact avec le centre d'énergie spirituelle constitué de son groupe, gardant ainsi le contact constant avec le Maître sans entrevue et sans contact phénoménal. Beaucoup de disciples attendent le contact avec leur Maître seulement une fois par année, généralement lors de la pleine lune de mai.
f.
Le disciple apprend aussi que la relation de Maître à disciple est régie par la loi et qu'il y a des stades définis de contact et des degrés dans les rapports désirés. Nous allons les énumérer, mais sans nous y attarder.
1.
Le stade où le disciple entre en rapport avec le Maître par un autre chéla sur le plan physique. C'est l'état de "petit chéla".
2.
Le stade où un disciple de haut rang dirige le chéla du niveau égoïque.
C'est le stade de "chéla dans la lumière".
3.
Le stade où, selon le besoin, le Maître entre en contact par :
a.
L’expérience d'un rêve vivifiant,
b.
Un enseignement symbolique,
c.
L’usage d'une forme-pensée de lui-même,
d.
Un contact pendant la méditation,
e. le souvenir d'une entrevue dans son ashram.
C'est le stade du "disciple accepté".
4.
Le stade où, ayant manifesté de la sagesse dans son activité et de la compréhension du problème au Maître, le disciple apprend à attirer l'attention du Maître en cas d'urgence pour faire appel à sa force, sa connaissance, ses conseils. C'est instantané et ne prend pas de temps au Maître. C'est le stade du "chéla sur le fil, ou sutratma".
5.
Le stade où le disciple peut savoir par quel moyen il peut établir une vibration et un appel qui lui donne droit à un entretien avec le Maître.
Ce n'est concédé qu'aux chélas dignes de confiance et qui n'en useront que pour les besoins du travail. Nulle raison personnelle, nulle détresse ne les inciteraient à l'utiliser. A ce moment-là, le disciple est appelé "celui qui se trouve dans l'aura".
6.
Le stade où le disciple peut atteindre le Maître n'importe quand. Ils sont en étroite relation. C'est le stade où le disciple est préparé à une initiation immédiate ou, l'ayant prise, il est formé à un travail spécial qu'il doit faire en collaboration. C'est le stade de "celui qui est dans le cœur du Maître".
Il y a encore un stade ultérieur, de plus intime identification, où les lumières se mêlent, mais il n'y a pas de mots pour l'exprimer. Les périphrases employées pour distinguer les six stades mentionnés sont adaptées à la compréhension des Occidentaux et ne doivent nullement être considérées comme une traduction littérale des termes orientaux.

 Tels sont certains des enseignements concernant les disciples ; il est essentiel qu'ils en reconnaissent l'importance et en fasse objet de méditation. Il faut qu'ils se rendent compte qu'un bon caractère, un haut niveau éthique, de bonnes mœurs et l'aspiration spirituelle, bien qu'étant une base indispensable, ne suffisent pas à ce que soit concédée l'entrée dans l'ashram du Maître.

Pour avoir le privilège de devenir un poste avancé de la conscience du Maître, il faut un désintéressement et une consécration auxquels peu sont prêts.
Etre attiré dans l'aura du Maître de sorte que l'aura du disciple soit partie intégrante de celle du groupe présuppose une pureté que peu connaissent.
Avoir accès au Maître et en être écouté demande un discernement aigu et une sensibilité que peu sont disposés à en payer le prix. Toutefois, la porte demeure grande ouverte à tous ceux qui désirent entrer et nulle âme sincère et sérieuse, qui se soumet aux exigences, n'est repoussée.

Nul doute, aujourd'hui, que ceux qui ont fait des progrès dans leur évolution ne voient hâter cette évolution comme jamais encore dans l'histoire.
La crise actuelle est si grave, les besoins du monde si urgents que tous ceux qui sont capables d'entrer en contact avec la vie intérieure et, même dans une petite mesure, de sentir les vibrations des disciples plus avancés et des Frères Aînés de l'humanité, de capter les idéals émanant des niveaux supérieurs, sont soumis à un entraînement intensif, afin qu'ils deviennent des interprètes et des intermédiaires capables d'agir avec exactitude et efficacité.

Il est nécessaire de mettre en évidence certains facteurs et certaines méthodes qui se rapportent à l'écriture inspirée et l'écriture médianique à propos de livres comme la Doctrine Secrète, les Livres Sacrés et tous les ouvrages qui ont eu et qui ont une grande influence sur la pensée de l'humanité. L'interprétation de ces œuvres dépend de beaucoup de causes, et l'importance des auteurs peut être surestimée ou négligée. Les termes employés par celui qui écrit dépendent de son degré de culture ; ils peuvent donc être inexacts ou prêter à une fausse interprétation. Aussi, il est nécessaire d'avoir une bonne compréhension du processus des phénomènes.

Certains transmetteurs travaillent entièrement sur le plan astral ; par conséquent, leur travail fait partie de la grande illusion. Ce sont des médiums qui s'ignorent et qui sont incapables de vérifier la source de leurs enseignements et, s'ils prétendent la connaître, ils se trompent fréquemment.
Certains reçoivent des instructions d'entités désincarnées, dont l'évolution n'est pas supérieure à la leur, mais souvent inférieure. D'autres puisent dans leur propre subconscient, aussi il n'y a dans leurs écrits que des platitudes exprimées dans la terminologie chrétienne, teintées par le mysticisme du passé ; leurs œuvres encombrent la table des disciples qui travaillent consciemment sur le plan physique.

Certains autres travaillent sur le niveau mental, apprenant par télépathie ce que les Frères Aînés et leur propre âme ont à communiquer. Ils puisent aux sources de la connaissance qui est dans la conscience égoïque ; ils deviennent conscients de cette connaissance accumulée dans le cerveau des disciples qui se trouvent sur le même rayon qu'eux. Certains encore sont déjà des postes avancés de la conscience d'un Maître et ils en connaissent la pensée. D'autres usent de plusieurs méthodes, consciemment ou inconsciemment. S'ils travaillent consciemment, il leur est possible de vérifier l'origine de l'enseignement reçu, appliquant la loi des Correspondances et interprétant les symboles que la clairvoyance mentale leur permet de percevoir ; si au contraire, ils travaillent inconsciemment (il ne s'agit pas de psychisme astral), ils ne peuvent le faire qu'avec foi et discernement, jusqu'à ce qu'ils atteignent un plus haut degré de développement. Ils ne peuvent rien accepter qui soit contraire à ce qui est communiqué par la Loge des Grands Messagers et ils doivent être prêts à élargir et fortifier le modeste patrimoine de connaissance dont ils disposent.

Chaque génération doit produire ses voyants. Voir, c'est connaître. La faute de vous tous est de ne pas voir ; vous ne regardez que d'un seul point de vue et vous ne voyez qu'un aspect partiel de la Vérité ; tout ce qui est caché derrière échappe à votre vision à trois dimensions. Ceux qui aspirent à devenir de idèles transmetteurs entre les Connaisseurs et les "petits" doivent garder les yeux fixés sur l'horizon pour embrasser une vision toujours plus ample ; ils maintiennent fermement la réalisation intérieure, cherchant à l'accroître ; ils croient à la vérité selon laquelle tout tend à la révélation et que la forme importe peu. Ils doivent surtout chercher à être des instruments sur lesquels on peut compter, que ne troublent pas les tempêtes passagères. Libérés du découragement, quoi qu'il arrive, dotés du sens aigu des proportions, d'un jugement équitable, d'un corps physique discipliné, ils se dévouent complètement à l'humanité. Quand ces qualités sont présentes, les Maîtres peuvent se servir de ces travailleurs ; sinon, ils doivent en chercher d'autres.

Certains disciples apprennent de nuit et rapportent régulièrement à la conscience de leur cerveau physique les faits et les notions à transmettre.
Diverses méthodes sont employées selon la nature des aspirants, certains ont un cerveau capable de recevoir télépathiquement les messages. Quant à moi, je traite de méthodes plus sûres et plus rares, utilisant le véhicule mental comme intermédiaire entre l'âme et le cerveau ou entre l'instructeur et le disciple. Des méthodes de communication sur le plan astral comme l'oui-ja, l'écriture automatique, la voix directe, les déclarations faites par le médium temporairement possédé ne sont pas utilisées généralement par les disciples, bien que la voix directe le soit parfois. Les méthodes mentales supérieures sont plus avancées et plus sûres, mais elles sont rares.

Les vrais transmetteurs des niveaux égoïques supérieurs au plan physique procèdent selon l'une ou l'autre des méthodes suivantes :

1.
Ils écrivent d'après leur connaissance personnelle et emploient leur mental concret pour exprimer cette connaissance en termes qui révéleront la vérité à ceux qui ont des yeux pour voir, mais ils sauront cacher ce qui est dangereux aux curieux et aux aveugles. C'est une tâche difficile, car le mental concret est peu adapté à exprimer ce qui est abstrait ; dans l'effort de traduire la vérité en mots, beaucoup de sa valeur réelle est perdue.
2.
Ils écrivent suivant leur inspiration. Leurs qualités physiques, la pureté de leur vie, leur ferme propos, leur dévouement à l'humanité et le karma du service ont développé en eux la capacité d'atteindre aux plus hautes sources d'où jaillit la vérité pure, vérité symbolique. Ils peuvent capter des courants de pensée mis en mouvement par les grands Contemplateurs, appelés Nirmanakayas, ou des courants de pensée particuliers issus de l'un des membres du groupe des instructeurs. Leur cerveau réceptif leur permet d'exprimer par écrit les pensées captées, la fidélité de la transmission dépendant de la réceptivité de l'instrument cérébro-mental du transmetteur. Dans ce cas, la terminologie, la forme et le style sont laissés au choix de celui qui écrit ; ils dépendent de sa préparation mentale, de l'éducation et de l'instruction reçues, de la richesse du patrimoine linguistique disponible, de sa capacité de comprendre la nature et la qualité de la pensée et des idées qui doivent être communiquées.
3.
Ils écrivent parce que leur ouïe intérieure est en plein développement.
Ils notent en grande partie par la sténographie et leur travail est conditionné par leur degré de culture. L'instructeur qui cherche à donner des plans plus subtils, des notions sur une particulière ligne de pensée, est guidé, dans son choix, par la présence d'un individu d'un certain développement des centres et de conditions karmiques déterminées. La responsabilité de l'exactitude du message est partagée entre celui qui procure l'enseignement et celui qui le transmet. L'agent sur le plan physique doit être choisi avec soin, car l'exactitude de la transmission dépendra de sa disposition à être employé comme instrument, de sa polarisation mentale positive et de l'absence de réaction astrale. Il faut ajouter que plus un homme est cultivé, plus ses connaissances sont vastes et ses intérêts variés, plus il sera facile au maître intérieur de communiquer la connaissance. Fréquemment la matière dictée est étrangère à celui qui reçoit. Il est donc nécessaire qu'il dispose d'une solide culture, qu'il soit lui-même un chercheur sérieux de la vérité pour être choisi comme récepteur d'enseignements destinés au grand public ou à l'enseignement ésotérique. Surtout il doit avoir appris, par la pratique de la méditation, à concentrer son attention sur le plan mental. L'affinité de vibration et d'intérêts détermine le choix du transmetteur. Notez : affinité de vibration et d'intérêts et non pas égalité.

Il y a trois méthodes pour accomplir le travail de transmission :

Premièrement, la clairaudience supérieure, communication de mental à mental. Il ne s'agit pas de télépathie, mais d'une forme d'audition directe ; il s'agit de la perception directe de la parole de l'instructeur avec lequel se déroule une conversation sur le niveau mental, les facultés supérieures servant de point focal. Les centres de la tête sont utilisés dans ce travail ; il est donc nécessaire qu'ils soient éveillés avant qu'il ne soit possible d'employer cette méthode. Dans le corps astral, les centres qui correspondent au physique doivent être actifs avant que le psychisme astral ne soit possible. Le travail inclut le réveil et l'activité des contre-parties mentales.
Deuxièmement, il y a la communication par télépathie. C'est l'enregistrement par le cerveau physique d'instructions venant :

a. d'un Maître directement au disciple, d'un disciple à un autre disciple, d'un étudiant à un autre étudiant.
b. du Maître, ou du disciple, à l'égo et de là à la personnalité par l'intermédiaire des sous-plans atomiques. La réussite de cette méthode est garantie surtout par la présence de matière atomique dans le corps de ceux qui l'adoptent.
c. d'égo à égo par le corps causal ; l'information se transmet selon la méthode précédente ou elle est emmagasinée pour être utilisée selon le besoin.
Troisièmement, il y a l'inspiration qui présente encore un autre aspect de l'évolution. L'inspiration est analogue à la médiumnité, mais elle intervient entièrement sur le plan égoïque, utilisant le mental comme moyen de transmission au cerveau des connaissances de l'âme. La médiumnité se limite généralement aux niveaux astraux. Réfléchissez à la distinction entre inspiration et médiumnité, elle éclaire bien des choses. La médiumnité est dangereuse. Pourquoi ? Parce que le corps mental n'est pas impliqué, aussi l'âme n'exerce pas d'influence. Le médium est un instrument inconscient ; ce n'est pas lui qui dirige et domine, il est lui-même dirigé et dominé. Souvent aussi, les entités désincarnées, qui usent de ce moyen de communication par le cerveau ou l'appareil vocal du médium, ne sont pas très évoluées et donc incapables d'employer les méthodes du plan mental.

Certains sujets combinent la méthode de l'inspiration avec d'autres moyens de recevoir des instructions ; d'une telle fusion vient une grande exactitude de transmission. Parfois aussi, comme dans le cas de H.P.B., il y a une profonde connaissance unie à la capacité de recevoir l'inspiration et la clairaudience mentale. On se trouve devant un instrument exceptionnel d'utilité et d'aide à l'humanité.

L'inspiration a son origine sur les niveaux supérieurs ; elle présuppose un degré d'évolution très élevé, car elle comprend la conscience égoïque et requiert la présence de la matière atomique, ouvrant ainsi la voie à de nombreux communicateurs. Elle ne présente pas de dangers.
Il faut se souvenir que l'âme est toujours bonne ; elle peut présenter des lacunes dans la connaissance des trois mondes, mais pas de mal.
L'inspiration est toujours sans danger, tandis que la médiumnité doit être évitée. L'inspiration peut impliquer la télépathie, car celui qui est animé par l'inspiration peut agir de trois manières :

a.
Utiliser le cerveau physique d'une personne qui sert de canal transmetteur, y introduisant des pensées.
b.
Occuper le corps du disciple, celui-ci se retirant dans ses corps plus subtils, abandonnant son corps physique.
c.
Fusionner temporairement, pour ainsi dire, de façon que celui qui utilise et celui qui est utilisé se succèdent ou se complètent, selon le besoin, pour accomplir le travail fixé. Je ne puis l'expliquer plus clairement.
4.
Ils écrivent ce qu'ils voient. Ce n'est pas une méthode très élevée.
Vous aurez remarqué que, dans le premier cas, il s'agit de sagesse ou de disponibilité sur le niveau bouddhique ou intuitif ; dans le deuxième cas, il y a transmission du corps causal au niveau du mental supérieur ; dans le troisième cas, il y a un développement suffisant pour que l'aspirant puisse recevoir la communication qui lui est dictée ; dans le quatrième cas, il y a la capacité de lire dans la lumière astrale, mais souvent sans savoir faire la différence entre le passé, le présent et le futur. Il y a donc illusion et inexactitude.
Pourtant cette méthode est parfois utilisée ; mais, à moins de l'être sous la stimulation directe d'un Maître, elle est sujette à erreur comme la clairaudience astrale. C'est la méthode de la clairvoyance mentale qui demande un mental capable d'interpréter, ce qui est rare.

Dans tous ces cas, des erreurs peuvent se glisser à cause des limitations physiques et de l'insuffisance de notre langue pour traiter de tels sujets. Dans le cas de ceux qui écrivent par connaissance personnelle, les erreurs d'expression n'ont pas d'importance. Dans le deuxième et le troisième cas, au contraire, les erreurs dépendent du degré d'évolution atteint par le transmetteur. Si, toutefois, il allie l'intelligence, la consécration au service à la capacité de recevoir, d'entendre et de transmettre, il corrigera rapidement les éventuelles erreurs et sa compréhension augmentera.

Plus tard, deux autres méthodes seront employées qui faciliteront la transmission de la vérité du côté intérieur au plan extérieur. Le pouvoir de l'écriture précipitée sera donné à ceux qui en seront dignes, mais le moment de l'emploi de cette méthode n'est pas encore venu. Il faut attendre que le travail des écoles ésotériques ait atteint un plus grand développement. Les conditions ne sont pas encore favorables, mais l'humanité est incitée à se tenir prête, l'esprit ouvert à de tels développements. Plus tard encore, viendra le pouvoir de matérialiser les formes-pensées. Viendront en incarnation ceux qui seront capables de créer, de donner vie aux formes-pensées et de les rendre visibles aux yeux du monde. Ce n'est pas encore le moment, car le monde est encore trop rempli de peur et il n'a pas assez d'expérience de la vérité. Il faut une plus grande connaissance de la nature de la pensée et de la matière ; l'expérimentation doit se poursuivre par ceux qui ont un mental bien entraîné, capable de réagir aux plus hautes vibrations et des corps faits de matière très fine et purifiée. Arriver là implique discipline, souffrance, abnégation et abstinence. Veillez-y.

Le groupe des instructeurs, avec lequel l'aspirant et le disciple en probation peuvent entrer en contact sur le plan mental, se compose d'hommes sujets aux mêmes passions, riches d'une plus longue expérience sur le Sentier et d'une plus sage maîtrise d'eux-mêmes. Ils ne travaillent pas avec les aspirants et les disciples par affection personnelle, mais parce que le besoin est urgent et ils cherchent ceux qu'ils peuvent former, surtout ceux qui sont disposés à recevoir l'enseignement, capables de l'enregistrer dans leur cerveau physique et capables aussi de s'abstenir de poser des questions, sachant attendre une ultérieure connaissance Permettez-moi de vous rappeler les paroles d'un Maître :
"Reconnaissez en nous des hommes sains et équilibrés qui continuent à enseigner comme ils le faisaient sur terre, sans flatter les disciples, mais les disciplinant. Nous les guidons, les poussons à progresser, sans alimenter leur ambition par des promesses de pouvoir, mais en leur donnant des instructions et en leur enseignant des méthodes à appliquer, sachant que l'utilisation juste de la connaissance conduit à l'expérience et à l'accomplissement du but".

Souvent nous trouvons des étudiants plus occupés à connaître le Maître et à savoir ce qu'il fait qu'à leur propre travail. Pourtant l'unique préoccupation de l'aspirant devrait être de se préparer à servir, d'acquérir les qualités qui lui permettront une collaboration utile.

S'enquérir du Maître est plus intéressant que de s'enquérir des qualités requises pour arriver au discipulat. L'intérêt porté à ce qui concerne les adeptes est plus fort que celui que l'aspirant devrait avoir pour la recherche et l'examen de ses limitations et de ses défauts, ce qui doit être son principal objectif. La curiosité pour les habitudes et les méthodes des Maîtres, pour leur manière d'agir avec leurs disciples se manifeste plus volontiers qu'une patiente application des habitudes et des méthodes de travail dans la vie de celui qui veut devenir disciple. Toutes ces tendances ne sont que des empêchements et une limitation. Aussi l'une des premières conditions pour entrer en communication avec les Maîtres est de détourner l'attention de tout ce qui les concerne et de la diriger sur les prochains pas à faire, en éliminant toute perte de temps, toute dispersion d'énergie, toute morosité, tout ce qui occupe inutilement la pensée.

Un Maître qui cherche des individus capables de recevoir son enseignement veut trouver trois qualités dont l'absence ne peut être compensée ni par la consécration, ni par l'aspiration, ni par la pureté de la vie. Il est essentiel que tous les aspirants saisissent clairement ce que les Maîtres cherchent et s'épargnent ainsi beaucoup de soucis et de démarches inutiles.

1. Le Maître cherche la lumière dans la tête.
2. Il étudie le karma de l'aspirant.
3. Il prend note de son service dans le monde.

Si rien n'indique que l'aspirant est, ésotériquement, une "lampe allumée", le Maître juge inutile de perdre son temps avec lui. La présence de la lumière dans la tête indique :

a.
Le fonctionnement plus ou moins actif de la glande pinéale qui est le siège de l'âme et l'organe de la perception spirituelle. C'est dans cette glande que se produisent les premières transformations physiologiques après le contact avec l'âme, contact atteint par la pratique de la méditation occulte, la maîtrise mentale et l'afflux de la force spirituelle.
b.
L'alignement de l'homme sur le plan physique avec son égo, ou Soi supérieur, dont le siège est le plan mental supérieur ; la subordination de sa vie sur le plan physique à l'impression et à la domination de l'âme. Cet argument est suffisamment traité dans les premiers chapitres des Lettres sur la Méditation Occulte, dont l'étude est recommandée aux aspirants.
c.
L'afflux de force par le sutratma ou cordon magnétique, ou fil de l'âme, au cerveau par le moyen du corps mental. Le secret de la vision spirituelle, de la juste perception et du juste contact réside dans une juste compréhension de ce qui vient d'être dit. Les Yogas Sutras de Patanjali sont le vrai manuel des disciples, des initiés et des adeptes, car en eux se trouvent les règles et les méthodes qui conduisent à la domination du mental, à l'apaisement du corps astral afin de développer et fortifier le fil de l'âme pour qu'il soit un vrai canal de communication entre l'homme et son égo. La lumière de l'illumination descend dans la cavité cérébrale et amène à l'objectivité trois domaines de connaissance, ce qui est souvent oublié ; c'est la raison de troubles et d'interprétations prématurées de la part du disciple ou de l'aspirant encore partiellement illuminé.
La lumière met en évidence, dans la conscience, les formes-pensées et les entités qui dépeignent la vie inférieure et qui, dans leur agrégat, forment le "Gardien du Seuil".

Ainsi la première chose dont l'aspirant devient conscient est ce qu'il sait être indésirable en lui, ses défauts, ses manquements, ses limitations ; tous les éléments regrettables qui font partie de son aura se révèlent à lui. L'obscurité en lui est intensifiée par la lumière qui luit faiblement en lui ; souvent il désespère et tombe dans la dépression. Tous les mystiques en témoignent ; c'est une phase qu'il faut traverser avant que la pure lumière du jour ne chasse les ombres et que le soleil dans la tête ne luise dans toute sa gloire.
d.
La lumière dans la tête indique finalement que le disciple a trouvé le Sentier ; il lui reste maintenant à étudier et comprendre la technique pour intensifier et développer toujours davantage cette lumière, et devenir finalement une ligne magnétique, semblable au fil de l'araignée, le long de laquelle on remonte jusqu'à la source de la manifestation pour pénétrer dans la conscience de l'âme. Ce langage est symbolique et pourtant exact ; il donne, à ceux qui peuvent comprendre, la juste notion, tout en protégeant ceux qui ne savent pas encore.
"Le sentier du juste est semblable à une lumière resplendissante" et, en même temps, l'homme doit devenir lui-même le sentier. Il entre dans la lumière, s'identifie à la lumière et fonctionne alors comme une lampe qui apporte aux autres l'illumination et éclaire le chemin devant eux.

Avant d'admettre quelqu'un dans son groupe, le Maître doit savoir si un tel pas est karmiquement possible pour lui, ou s'il existe, dans son passé, des conditions qui empêchent son admission pendant cette incarnation.

Il y a trois facteurs à examiner, séparément et l'un par rapport à l'autre :

Premièrement, y a-t-il, dans la vie présente d'un être humain, des obligations karmiques qui ne lui permettraient pas d'agir comme disciple ?
Un homme ne peut devenir disciple et mériter l'attention d'un Maître que si sa vie compte pour quelque chose dans la famille humaine, s'il a eu de l'influence dans sa sphère d'activité et s'il peut exercer une action sur le cœur et la pensée de ses semblables. Si ce n'est pas le cas, ce serait une perte de temps pour le Maître ; cet homme peut être aidé d'une autre façon, par exemple, en lui facilitant l'occasion d'acquérir une connaissance plus étendue par des livres ou des instructeurs ; cette connaissance, qui n'est encore que théorique, deviendra peu à peu expérience sous la conduite de son égo, le Maître dans le cœur. Un homme ne devient disciple que quand il peut collaborer à l'exécution du plan de la Hiérarchie et donner vie et énergie aux efforts qui permettent à l'humanité de faire les pas en avant nécessaires. Cela implique, dans la vie sur le plan physique, du temps, de la réflexion, des circonstances favorables et d'autres facteurs. Il est possible qu'un homme ait atteint l'état demandé du point de vue du caractère, ce qui mérite l'attention du Maître, mais par ailleurs, cet homme a encore des obligations et des devoirs qui seraient des obstacles à un service actif dans une certaine vie. Le Maître doit en tenir compte et l'égo de l'homme en est conscient.
Le résultat est souvent qu'un homme accumule beaucoup d'expériences (inconsciemment pour son cerveau physique), endosse une quantité exceptionnelle de responsabilités dans une vie particulière afin de se libérer pour le service et l'état de chéla dans une vie future.
L'accomplissement du devoir dans son foyer, dans son cercle d'amis et dans les affaires est une préparation à une activité plus importante dans une prochaine vie. Du point de vue de l'égo, une vie est brève ; par l'étude, l'activité intelligente, le service aimant, la patience, l'homme élimine peu à peu, mais sûrement, les conditions qui empêchent son acceptation dans le groupe du Maître.
Le Maître étudie aussi les conditions du corps physique et des corps subtils de l'aspirant pour voir s'il s'y trouve des états de conscience qui mettraient obstacle à son utilisation. De telles conditions sont karmiques et doivent être corrigées avant que ne devienne possible l'admission dans le groupe du Maître. Un corps physique malade, un corps astral sujet aux sautes d'humeur, aux émotions, aux illusions psychiques, un corps mental indiscipliné ou mal préparé constituent un danger pour l'aspirant, à moins qu'ils ne soient corrigés et perfectionnés. Le disciple est constamment soumis aux forces qui proviennent de trois sources :

1. Son propre égo.
2. Son Maître
3. Le groupe de ses condisciples.

S'il n'est fort, purifié et maître de soi, ces forces ne serviront qu'à stimuler des conditions indésirables, à développer ce qui devrait être éliminé et faire surgir les faiblesses cachées. C'est inévitable. Il faut beaucoup de temps en ce sens avant d'être admis dans un groupe de disciples, pour éviter qu'une bonne partie du temps précieux du Maître soit employée à éliminer les effets des violentes réactions du disciple sur ses compagnons du même groupe. Mieux vaut attendre et travailler progressivement et intelligemment sur soi, plutôt que de s'exposer avant le temps dans des lignes de force sans pouvoir les manier et maîtriser leurs effets.
Deuxièmement, un adepte aimerait savoir si d'autres chélas, avec lesquels il doit travailler, sont en incarnation en même temps que lui, étant lié avec eux karmiquement par d'anciens liens et un travail semblable.
Parfois, il peut être plus sage pour un homme d'attendre pendant un certain temps, avant de renaître, que ses collaborateurs, dotés de vibrations semblables et habitués à travailler avec lui, se trouvent aussi dans des corps physiques, car un homme entre dans le groupe d'un Maître pour prendre part à un service déterminé et non pour y recevoir la formation et la culture qui le conduiront à l'état d'adepte. Les chélas s'entraînent et, quand ils sont prêts à un certain travail, le Maître les utilise. Ils évoluent et font leur propre régénération ; à mesure qu'ils progressent, leur Maître particulier leur confie toujours plus de responsabilités. Il les forme à la technique du service, leur enseigne à percevoir la vibration du Plan, à répondre à cette vibration ; ils apprennent à se maîtriser et à se rendre aptes au service.

Il y a encore d'autres facteurs karmiques que le Maître doit prendre en considération, mais les trois dont je parle sont les plus importants pour l'aspirant en ce moment. Nous en avons parlé afin que nul travailleur sérieux ne se laisse décourager s'il n'est pas encore relié consciemment au Maître et n'est conscient d'aucune affiliation à un groupe ésotérique de disciples. Ce n'est pas nécessairement par insuffisance, mais il se peut que son âme ait choisi cette vie pour éliminer les obstacles dans l'un ou l'autre des trois corps, ou dans tous les trois ; il se peut qu'elle retienne plus sage d'attendre le moment où son admission apportera une plus grande contribution au groupe.

Le troisième facteur se réfère au service ; c'est celui où le disciple a le moins à dire et où il est le plus sujet à une mauvaise interprétation.
L'ambition portée sur le niveau spirituel, le désir de fonctionner comme centre d'un groupe, l'envie de se mettre en évidence, de parler, d'enseigner, d'écrire sont souvent interprétés à tort, par l'aspirant, comme service. Le Maître ne regarde ni à la situation du travailleur dans le monde, ni au nombre de gens réunis autour de sa personnalité, mais il regarde aux motifs qui dictent son activité et à l'effet de son influence sur ses semblables. Le véritable service découle spontanément d'un cœur aimant et d'un mental intelligent ; il est le résultat du fait qu'un individu trouve sa juste place et sait y rester. Il est produit par l'afflux irrésistible de la force spirituelle et non de l'activité débordante sur le plan physique. Il est l'effet d'être comme un homme est vraiment, un divin Fils de Dieu, et non l'effet factice de ses paroles et de ses actions. Un vrai serviteur réunit autour de lui ceux qu'il est de son devoir de servir et d'aider par la force de sa vie et de sa personnalité spiritualisée, non par sa prétendue supériorité et ses vaines paroles. Oublieux de lui-même, il sert dans un esprit de pure abnégation ; il fait son chemin sur la terre et n'accorde aucune pensée à la grandeur ou à la petitesse de ce qu'il fait ; il n'a pas d'idées préconçues de sa valeur et de son utilité. Il vit, il sert, il travaille, il donne son énergie et ne demande rien pour le soi séparé.

Quand un Maître voit cette manifestation dans la vie d'un être humain, comme résultat de l'éveil de la lumière intérieure et le règlement de ses obligations karmiques, il fait résonner une note et attend pour voir si l'être humain la reconnaît comme la note de son groupe. S'il la reconnaît, il est admis dans son groupe de collaborateurs et peut se présenter devant son Maître.