LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

REGLE 11 Les quatre grands Cycles de Réalisation

REGLE ONZE

Les quatre grands Cycles de Réalisation

Au point où nous en sommes arrivés de notre discussion des quatorze règles destinées aux initiés, je souhaiterais parler du thème de l'initiation de groupe ; ces règles sont celles auxquelles les groupes, qui cherchent, à l'unisson, une expansion de conscience de groupe, doivent apprendre à se conformer. C'est pour cette raison que jusqu'ici j'ai évité de relier, dans le détail, ces règles aux sept centres ou, particulièrement, aux sept grandes initiations solaires. Parmi ces sept initiations, cinq seulement concernent l'humanité ordinaire. Les deux suivantes ne concernent que ceux qui désirent satisfaire à certaines exigences inhabituelles et fournir un effort spécial qui justifie pour eux l'appellation de "Vainqueurs, par la volonté claire et pure".

L'initiation de groupe n'est pas une réalisation facile, d'autant plus que, pratiquement, elle constitue une expérimentation nouvelle et un effort de pionnier. Qu'une telle réalisation devînt inévitable – si l'évolution de l'humanité se révélait tant soit peu satisfaisante – la Hiérarchie l'avait compris dès le début. Néanmoins, il a fallu des millénaires pour que cela semble même possible, à titre d'effort hypothétique ; jusqu'ici on a tenté seulement des expérimentations d'essai. Le premier objectif de ces expérimentations (effectuées sans bruit en divers lieux du monde) est de voir si des disciples en groupe peuvent travailler ensemble de manière telle que les Maîtres puissent observer l'apparition d'une fusion intérieure.

Les résultats jusqu'ici n'ont pas été encourageants. Tout d'abord, il a été difficile de trouver des disciples approximativement au même point d'évolution, dont les rayons "perçaient" correctement, et qui faisaient preuve d'un certain caractère, ou thème dominant commun (si je puis employer cette expression), partagé à l'unisson, suffisant pour les maintenir ensemble et assez fort pour neutraliser les différences personnelles, les préférences, les barrières. Jusqu'ici cela n'a pas pu être réalisé.

Différents Maîtres ont appliqué tests et épreuves à des groupes successifs, dans les diverses parties du monde, mais jusqu'ici toutes ces tentatives se sont révélées être des échecs. Je veux dire échec du point de vue de l'objectif poursuivi. Du point de vue du développement individuel de tel ou tel disciple particulier, il n'y a pas eu nécessairement d'échec ; du point de vue du grand public non informé, la publication de  L'Etat de Disciple dans le Nouvel Age sera, dans les années à venir, un succès faisant époque.

Il pourrait être intéressant de considérer brièvement ce qu'implique l'initiation de groupe, et de le faire en se basant sur les faits, non sur le sentiment ou l'aspiration.

L'un des problèmes de la Hiérarchie, sous ce rapport, est l'élimination du sentiment, cette relation et réaction émotionnelle curieuse, qui lie tous les membres d'un groupe et fait qu'ils se plaisent ou se déplaisent. S'ils se plaisent, une relation trop forte de la personnalité est alors établie en ce qui concerne le bien du groupe.

L'équilibre du groupe est perturbé. S'ils se déplaisent, la faculté intérieure de  rejet joue constamment, et des clivages se produisent. N'est-il pas vrai, mes frères, que vos relations réciproques sont fréquemment soumises à l'impact de l'approbation ou de la désapprobation ? Lorsque cette attitude existe, les premiers pas vers la fusion de groupe ne se font pas. C'est ce que nous entendons par sentiment et cette réaction émotionnelle doit disparaître en tant que stade préliminaire. Je ne parle pas actuellement de l'impersonnalité. Pour certaines personnes, l'impersonnalité n'est qu'un mécanisme servant à éluder la responsabilité ; pour d'autres, elle implique le refoulement et entraîne un si dur labeur que tout le temps est consacré à parvenir à l'impersonnalité, ce qui garantit l'échec. Ce pour quoi vous luttez ardemment, et qui prend trop de place dans votre pensée, devient alors une prison qui doit être détruite ultérieurement. Telle est la loi occulte. L'impersonnalité n'est possible que pour le disciple sachant comment aimer vraiment, et pour celui qui voit la vie et sa fantasmagorie (y compris les personnes qui y sont associées) à la lumière de la Triade spirituelle.

C'est à cela que la Règle XI se rapporte de manière primordiale, et il ne vous sera pas possible d'en comprendre la signification si votre mental ne comporte pas une certaine mesure de clarté, concernant les vraies relations de groupe. De telles relations ne reposent pas sur la personnalité ou l'impersonnalité, sur la sympathie ou l'antipathie, ni sur la critique ou l'absence de critique, mais sur une vraie compréhension de la "divine indifférence", du détachement spirituel, et d'un amour immuable, permanent, profond. Pour beaucoup d'aspirants, la juxtaposition de ces expressions semblera paradoxale ; mais la compréhension des paradoxes occultes tend à libérer. C'est dans la compréhension de ces attitudes de base que se trouve la première leçon de celui qui aspire à participer à l'initiation de groupe.

Le second point que le groupe faisant cet effort doit saisir, est la nécessité d'utiliser la force de destruction.

Un groupe est rassemblé selon la loi karmique, la nécessité ashramique et la direction de l'âme. Il se présente immédiatement au Maître en observation la possibilité d'un entraînement très précis de quelques aspirants bien disposés, mais aussi un point de tension tout aussi précis, indiquant de vraies difficultés. En réalité, il y a peu de chose pour lier les personnes, si ce n'est l'inclination, une aspiration commune et un but envisagé et poursuivi à l'unisson. La caractéristique marquante d'un tel groupe est l'égoïsme spirituel. Cette affirmation peut vous surprendre, tant que vous n'aurez pas scruté sérieusement votre propre coeur ; je me risque à prédire que vous découvrirez alors que ce n'est pas l'amour divin de l'humanité qui vous a permis de parvenir au groupe extérieur de l'ashram, mais le désir de développement, de réalisation et de libération. Donc le premier pas à faire est de le reconnaître ; d'où l'injonction si souvent mal comprise : Tuez le désir. Ce doit être la première activité destructrice du disciple. Ce n'est pas ce que le disciple cherche, ou veut, ou désire qui doit l'influencer et le conduire à ce que nous pourrions appeler l' "acquiescement ashramique", mais le motif tout puissant du besoin mondial. Le disciple commence donc à se débarrasser du désir par un processus d'attrition. Il ne lutte pas positivement contre le désir, en vue de l'éliminer, il ne cherche pas à le transmuer (comme le ferait le disciple en probation), mais il cesse de le reconnaître ; il ne lui fournit pas la stimulation nécessaire de l'attention car, comme toujours, l'énergie suit la pensée ; il est préoccupé du besoin du monde, du service qu'il peut rendre ; et – presque sans qu'il s'en aperçoive, en quelque sorte – le désir meurt d'attrition.

Vous verrez donc qu'il faudra du temps pour que tous les membres d'un groupe parviennent à la destruction du désir individuel, et que tant qu'une certaine mesure de ce processus libératoire ne sera pas atteinte, le groupe ne pourra pas avancer, en tant qu'unité, sur la voie de l'Initiation.

La mesure à prendre ensuite est la destruction des liens qui rattachent les personnalités des membres du groupe. Il faut les rompre ; les relations réciproques des membres du groupe doivent avoir pour base l'activité de l'âme, l'engagement commun vis-à-vis du Maître de l'ashram et, dans l'union, le service consacré à l'humanité. Il surviendra un point de liberté dans la relation de groupe, qui se manifestera par une activité véritablement unie et conforme aux plans dressés, s'exerçant dans le monde extérieur, mais enrichissant la vie de l'ashram. Tant que ce  stade n'est pas atteint, l'activité du groupe correspond à celle du disciple en probation, non à celle du disciple consacré. Le travail de groupe qui se dégage spontanément, engendré par la conscience de groupe et fusionnant le groupe tout entier à un point de tension dans le service, est la première indication que le groupe est prêt à recevoir un enseignement plus poussé, afin d'intensifier sa puissance de groupe, et de rendre plus étroite sa relation avec le Maître. Tout ceci a été accompli par le groupe lui-même, indépendamment de toute injonction du Maître et découle de ce que, dans le groupe, la vie de l'âme se fait effectivement sentir. Ces deux processus spirituels de destruction – destruction du désir et rupture de tous les liens de la personnalité – sont les deux premiers résultats, essentiels à la vraie vie de groupe.

La troisième caractéristique qui doit être entièrement arrachée et détruite est celle de toute réaction s'attachant au fait d'être reconnu, que cette reconnaissance soit accordée par le monde des hommes, par d'autres disciples, ou par le Maître.

L'aptitude à travailler sans aucun témoignage de reconnaissance, à voir les autres prétendre à la récompense de l'action, et même à ne pas s'apercevoir que les résultats du bien instauré par le disciple ou son groupe sont revendiqués par d'autres, sont les signes distinctifs du travailleur hiérarchique. Il n'est accordé aux Maîtres aucune reconnaissance pour le travail de leurs disciples, bien qu'Ils aient donné l'impulsion initiale, et qu'Ils aient à la fois guidé et dirigé. Le disciple exécute le Plan ; il endosse la responsabilité ; il paie le prix, bon ou mauvais – ou résultat karmique de l'activité instaurée – et c'est lui qui gagne la reconnaissance des foules. Mais – tant que le disciple cherchera cette reconnaissance, tant qu'il pensera en termes de résultats, et aura conscience de la réaction du monde à son travail de disciple – il aura encore bien du chemin à parcourir avant de parvenir aux initiations supérieures. Le problème tout entier devient de plus en plus difficile quand l'ensemble du groupe ashramique est en cause, car il semble que ce soit demander peu au monde qui est servi, de reconnaître le service du groupe ; néanmoins, demander ou s'attendre à la reconnaissance retarde l'absorption complète du groupe dans l'ashram intérieur.

Cependant, ce ne sont pas des objectifs impossibles à atteindre, ou alors je ne vous ferai pas perdre votre temps ni ne perdrai le mien à les décrire. Le groupe peut être à la hauteur de la nécessité occulte si, dans l'union, il comprend l'envergure de l'effort et lutte à l'unisson afin de s'absorber complètement dans le service – absorption si profonde qu'elle exclut toutes les autres reconnaissances, surtout celles de nature personnelle. Nous en revenons donc (comme toujours) au fait que lorsqu'un groupe peut arriver à un point correct de tension dans l'union, les réactions non essentielles disparaissent et les qualités indésirables sont automatiquement rejetées.

Ces trois types de travail dans la ligne de la destruction méritent que vous les examiniez soigneusement et – du fait qu'ils sont dans la ligne de l'aspect destructeur – vous observerez que la méthode employée est celle de l'utilisation de la volonté de groupe. Vous observerez également que la volonté de groupe ne peut se faire jour que dans le cadre de la loi de Continuité Occulte, quand, et si, le groupe fonctionne intelligemment et manifeste l'amour de manière adéquate.

Nous en arrivons maintenant au troisième facteur qu'implique l'initiation de groupe. C'est la diversité dans l'unité, consciemment reconnue et utilisée.

Un groupe n'est pas composé de disciples, tous préparés à la même initiation. Cette affirmation est souvent difficile à accepter par les membres du groupe. Ce que j'ai dit plus haut, à savoir qu'un groupe est composé d'hommes et de femmes tous au même point d'évolution, est une généralisation et veut simplement dire que tous ont atteint le point où ils sont engagés et irrévocablement consacrés au travail de l'ashram, sous les ordres de tel Maître particulier.

Le travail néanmoins exige une diversité de caractéristiques et de pouvoirs, afin d'être efficace dans la manifestation sur le plan extérieur. Sont nécessaires ceux qui sont en contact étroit avec le Maître, donc des initiés d'un certain grade ; sont nécessaires aussi ceux qui ont une facilité de relation avec l'ashram intérieur, donc des disciples anciens, mais pas forcément de hauts initiés ; sont nécessaires aussi ceux qui ne sont pas aussi avancés sur le Sentier du Disciple, car ils ont, ou peuvent établir, des rapports étroits avec l'humanité ordinaire dans la vie de tous les jours.

Un tel groupe de disciples est en conséquence une hiérarchie en miniature  et une hiérarchie existe en ses divers degrés afin de permettre un vaste éventail de relations efficaces . Réfléchissez à cette affirmation. Vous voyez maintenant pourquoi il est nécessaire d'éliminer les réactions de la personnalité, car c'est seulement ainsi que les groupes pourront fonctionner en tant qu'unités coordonnées, les divers membres du groupe reconnaissant réciproquement leur rang, sans cependant en ressentir jalousie ou manque de considération. Le travail est alors exécuté sur la base de l'inspiration, de la coordination et de l'application pratique.

Les membres les plus anciens du groupe, et ceux dont la position est la plus élevée (quelle qu'elle soit) fournissent la stimulation du Plan, tel qu'ils la reçoivent du Maître. Les plus expérimentés parmi les disciples coordonnent alors le Plan au sein du groupe, le reliant à l'ashram et indiquant la manière de l'aborder face au monde des hommes ; les néophytes – engagés et consacrés, mais encore sans expérience  – exécutent le Plan sur le plan physique. Ceci implique, comme vous pouvez le voir, une coordination souple et efficace, une attention correcte à l'ensemble de la question, et l'application du détail du travail à la nécessité immédiate.

C'est une tâche difficile pour un groupe de disciples intensément individualistes (tous les disciples sont individualistes) que de faire les premiers pas vers ces attitudes et vers les relations qui caractérisent la Hiérarchie dans son ensemble.

Un autre facteur important, dans la préparation de groupe à l'initiation, est l'observance du silence. Comment, nous demandons-nous parfois, lorsqu'il est question du fonctionnement de l'ashram, pouvons-nous entraîner nos disciples à comprendre qu'essentiellement le silence  ne consiste pas à se retenir de parler. Tant de disciples semblent penser ainsi, et croient qu'ils doivent apprendre à ne pas parler dans l'espoir de devenir des initiés. Certains feraient mieux de parler beaucoup plus qu'ils ne le font, dans le sens souhaitable. Le silence imposé dans un ashram c'est l'abstention de certaines lignes de pensée, l'élimination de la rêverie et de l'utilisation malsaine de l'imagination créatrice. La parole est, en conséquence, contrôlée à sa source, car la parole est le résultat de certaines sources intérieures d'idées, de pensée, et d'imagination ; c'est la précipitation (à un certain point de saturation, si je puis m'exprimer ainsi) de réservoirs internes qui débordent sur le plan physique. Le fait de s'abstenir de parler s'il résulte de la prise de conscience que ce qui allait être dit est erroné, indésirable, sans sagesse ou gaspille l'énergie, ne fera qu'accroître l'accumulation intérieure d'énergie, et conduira finalement à un torrent de mots encore plus violents, à une date ultérieure ; cela peut aussi entraîner des conditions graves et désastreuses dans le corps astral du disciple. Le silence de la pensée doit être cultivé et, mes frères, je ne veux pas dire la pensée silencieuse.

Je veux dire qu'il faut refuser d'admettre certaines lignes de pensée et de développer certaines manières d'aborder les idées ; certaines habitudes de pensée doivent être extirpées.

Ceci est réalisé par un processus de substitution, et non par un violent processus de refoulement. L'initié apprend à maintenir le mécanisme de sa pensée en un certain état d'efficacité. Ses pensées ne se mêlent pas les unes aux autres, mais elles sont contenues dans des compartiments séparés (si je puis employer cette formule imagée) ou soigneusement classées afin qu'il puisse s'y reporter plus tard.

Certaines couches de pensée (encore en termes symboliques) sont maintenues dans l'ashram, et il ne leur est jamais permis de pénétrer dans le mental du disciple ou de l'initié, lorsqu'il ne travaille pas consciemment dans l'ashram ; d'autres se rapportent au groupe et à son travail ; elles circulent librement à l'intérieur du cercle infranchissable du groupe ; d'autres encore sont davantage du monde et gouvernent sa vie et ses relations quotidiennes avec les personnalités et les affaires de la vie civilisée, et les événements du plan physique. Ce ne sont que des indications de ce que je veux dire, mais elles suffiront (si vous méditez dûment) à illustrer quelque peu ce que l'on entend par silence de l'initié. A l'intérieur des niveaux permis de contact, la parole est libre et sans entraves ; hors de ces niveaux, on ne laisse même pas entrevoir l'existence d'autres sphères d'activité de pensée et de parole les conditionnant. Tel est le silence du disciple initié.

Nous avons donc examiné brièvement, mais de manière suggestive, les quatre caractéristiques que le groupe qui se prépare à l'initiation doit cultiver, envisager, et atteindre dans l'unité. Il s'agit de :

1. Parvenir à une relation de groupe non sentimentale.

2. Apprendre comment utiliser constructivement les forces de destruction.

3. Parvenir à travailler en tant que Hiérarchie miniature, et en tant que groupe manifestant l'unité dans la diversité.

4. Cultiver la puissance du silence occulte.

Après ces remarques préliminaires, nous en arrivons à l'examen de la règle suivante.

Règle XI

Qu'ensemble les membres du groupe fassent passer dans la Triade le feu qui est au sein du Joyau dans le Lotus, et découvrent la parole qui accomplira cette tâche. Qu'ils détruisent par leur volonté dynamique ce qui a été créé au point médian. Quand le point de tension sera atteint par les frères, lors du quatrième cycle majeur de réalisation, ce travail sera accompli.

Dès la première lecture, il est évident qu'il s'agit de la quatrième initiation et de la destruction subséquente du corps causal véhicule au moyen duquel la Monade a créé, d'abord la personnalité puis l'instrument d'expression du second aspect divin. Nous traitons donc de l'une des initiations majeures. Je souhaite vous rappeler ici le fait que (du point de vue de la Hiérarchie) cette initiation est la seconde initiation majeure, et non la quatrième, comme le considère le point de vue humain ; la troisième initiation est techniquement considérée comme la première initiation majeure. Les initiations majeures ne sont vraiment possibles qu'après la transfiguration de la personnalité.

Qu'est-ce donc qui entraîne la destruction du corps de l'âme ? L'agent de destruction est le second aspect de la Volonté. L'aspect inférieur, ou troisième aspect de la Volonté, agissant par le mental ou principe manasique, était le facteur de soutien au cours du long cycle de développement de la personnalité. C'était le principe de synthèse intelligente, qui maintenait le principe de vie intact et individualisé pendant la longue série des incarnations. Pendant ce cycle, la volonté se manifesta d'abord en tant qu'homme inférieur ; puis elle se focalisa dans le Fils du Mental, l'Agnishvatta divin, l'âme, et devint de plus en plus un facteur de puissance. Plus tard, lorsque le disciple construit l'antahkarana et établit ainsi un canal direct de communication entre la Monade et la personnalité, le mental inférieur fusionne avec le mental abstrait ou mental supérieur (principe manasique, sublimé et purifié) et, petit à petit, l'âme est  contournée – pour employer un terme singulier, mais qui a un certain sens. L'âme a maintenant rempli son office. L'amouret la lumière s'expriment dans la vie sur le plan physique. Plus n'est besoin ni du véhicule de la personnalité ni du corps de l'âme, comme c'était le cas dans les conditions antérieures. Ils peuvent maintenant être remplacés par la Triade spirituelle et la Monade ; la vie essentielle des deux aspects inférieurs (de nature créatrice et exprimant l'intention aimante quant au dessein) peut maintenant être retirée. La triplicité, sous l'angle des trois véhicules périodiques – la Monade, l'âme et la personnalité – s'est résolue en une dualité, et la Monade (reflétée dans la Triade) peut maintenant agir sur les plans inférieurs, par le moyen d'un "point de tension" ou personnalité véritablement créée dans les trois mondes. C'est à cela que s'applique cette règle lorsqu'on l'étudie sous l'angle de l'initié, tandis que la vie pendant laquelle l'âme est "contournée" et son cercle infranchissable détruit, est d'une difficulté si profonde qu'elle est appelée la vie de crucifixion ou de renonciation.

Nous nous occupons, néanmoins, de l'interprétation de cette règle, en ce qu'elle affecte un groupe se préparant à l'initiation conjointe de ses membres. C'est en s'attachant à l'ancienne maxime "ce qui est vrai du macrocosme sera vrai du microcosme" et donc en appliquant la loi d'Analogie, que nous parviendrons finalement à comprendre. Je ne peux espérer faire plus qu'indiquer des significations, mais vous verrez maintenant clairement pourquoi j'ai traité des quatre caractéristiques que le groupe doit acquérir dans l'unité, avant l'initiation.

Nous allons nous apercevoir qu'il est utile de lier ces caractéristiques aux diverses phrases ou injonctions de la Règle XI. Examinons-les chacune séparément. Voyons maintenant la première phrase.

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