3. La lumière claire et froide rayonne ;

3. La lumière claire et froide rayonne ;

elle est froide et pourtant la chaleur – suscitée par l'amour de groupe – permet à la chaleur dynamique de s'extérioriser.

Ces mots recèlent la clé de l'initiation de groupe. La lumière des initiations supérieures peut affluer quand elle est évoquée par l'amour de groupe. Cette lumière est claire et froide, mais elle produit la nécessaire "chaleur", terme symbolique employé dans de nombreuses Ecritures mondiales pour exprimer l'énergie spirituelle, vivante. Je dis "énergie spirituelle" et non force de l'âme ; il y a là une distinction qu'il vous faudra un jour saisir.

Cet amour de groupe est basé sur l'aspect égoïque de la volonté que nous nommons "amour-sacrifice". Cela n'implique pas d'heureuses relations entre les membres du groupe. Il est probable que cela conduise à des échanges superficiels et extérieurs pénibles, mais fondamentalement, cela conduit à une loyauté inaltérable sous-jacente à la vie extérieure. L'influence du Maître, qui cherche à aider son disciple, produit toujours un bouleversement transitoire, transitoire du point de vue de l'âme, mais souvent consternant du point de vue de la personnalité. De même, la projection de la vie et de l'influence d'un disciple ancien dans la périphérie, ou aura, de l'aspirant ou disciple moins avancé provoque aussi – à ce niveau – perturbation et bouleversement. C'est un point qu'il faut garder soigneusement à l'esprit, tant en ce qui concerne les réactions et l'instruction du disciple, qu'en ce qui concerne l'effet qu'il peut susciter dans la vie du disciple en probation se trouvant au sein de sa sphère d'influence. Cette intrusion d'influences et ses effets subséquents, produits sur l'individu ou le groupe par un Maître ou un disciple ancien, sont habituellement interprétés en termes de personnalité et très peu compris. Ce sont, néanmoins, des aspects de la volonté supérieure de quelque disciple plus avancé martelant la volonté personnelle et évoquant la volonté-sacrifice de l'Ego, d'où une période de malaise temporaire. L'aspirant et le disciple inexpérimenté sont irrités et imputent leur malaise aux sources d'évocation, au lieu d'apprendre la nécessaire leçon consistant à recevoir et manier la force.

Néanmoins, là où l'amour véritable existe, il se produira un amoindrissement de la volonté de la personnalité, l'évocation de la volonté égoïque de sacrifice, et une capacité toujours croissante d'identification du groupe avec la volonté ou dessein de la Monade. Le groupe progresse donc d'un terrain ardent à un autre, chaque terrain ardent devenant plus froid et plus clair que le précédent, mais engendrant successivement le feu brûlant, le feu à lumière claire et froide, et le feu dévorant divin.

La vérité se révèle ainsi en paraboles ; progressivement, l'initié comprend l'utilisation de la flamme, de la chaleur, de la lumière et de l'énergie ; il finit par comprendre la volonté personnelle, la volonté-sacrifice et le dessein de Shamballa, et seul l'amour, (l'amour personnel, l'amour de groupe, et finalement l'amour divin) peut révéler la signification de ces termes symboliques et des paradoxes occultes que rencontre le vrai aspirant, lorsqu'il s'efforce de fouler la Voie.

Alors que nous continuons d'étudier les règles à observer par ceux qui reçoivent l'entraînement d'initié, je voudrais vous rappeler certaines choses dont j'ai déjà parlé, mais sur lesquelles il faut insister de nouveau. L'utilité que ces Règles peuvent avoir pour vous dépendra de votre compréhension de certaines idées de base ; à vous ensuite de les faire passer dans les faits, dans toute la mesure où vous le pourrez.

Tout d'abord, je souhaite attirer votre attention sur ce que devrait être l'attitude fondamentale du candidat initié :

Elle devrait être faite de dessein, gouverné par la raison pure et se manifestant en activité spirituelle . Il est facile d'écrire cette phrase, mais qu'exprime-t-elle pour vous, spécifiquement ? Permettez-moi de la développer quelque peu. L'attitude de l'initié à l'instruction devrait être celle du motif spirituel juste, ce motif étant l'accomplissement intelligent de l'aspect volonté de la divinité, ou de la Monade. Ceci implique la fusion de la volonté de la  personnalité avec la volonté-sacrifice de l'âme ; une fois réalisée, elle conduit à la révélation de la Volonté divine. Nul ne peut avoir la moindre conception de cette Volonté, à moins d'être un initié. En second lieu, cette phrase suppose la libération de la faculté de perception spirituelle et de compréhension intuitive, impliquant la suppression de l'activité du mental inférieur concret, du soi personnel inférieur, et la subordination de l'aspect connaissance de l'âme à la lumière pure et claire de la compréhension divine. Quand ces deux facteurs commencent à devenir actifs, apparaît la vraie activité spirituelle sur le plan physique, trouvant son motif dans la source élevée qu'est la Monade, et sa mise en oeuvre dans la raison pure de l'intuition.

Vous verrez donc que ces facultés spirituelles supérieures ne peuvent intervenir que lorsque l'antahkarana commence à jouer son rôle. C'est pourquoi j'enseigne la construction du pont arc-en-ciel.

En réalité, ces Règles sont de grandes formules d'approche, mais elles indiquent que l'on aborde une section spécifique du Sentier et non l'Initiateur. Je souhaite que vous réfléchissiez à cette distinction. La "Voie de l'Evolution supérieure" s'ouvre à l'aspirant aux Mystères Majeurs, mais il est souvent désorienté au début et, dans son mental, il s'interroge fréquemment sur la différence entre le progrès ou évolution de la personnalité vers la conscience de l'âme, et la nature du progrès qui l'attend et qui est essentiellement différent du développement de la pure conscience. Aviez-vous saisi le fait qu'après la troisième initiation, l'initié ne s'occupe plus du tout de conscience, mais de fusion de sa volonté individuelle avec la volonté divine ? Il ne s'occupe pas alors d'accroître sa sensibilité au contact, ou sa réceptivité consciente aux conditions environnantes, mais il perçoit de plus en plus la dynamique de la science du Service du Plan. Cette réalisation particulière ne peut survenir que lorsque la fusion de sa personnalité et de la volonté exprimée par l'âme a disparu dans la lumière éclatante du Dessein divin – dessein que rien ne peut faire échouer, même s'il est parfois retardé comme il l'a été depuis cinquante-cinq ans.

(Ecrit en février 1943).

Une grande partie de ce que je viens de dire vous semblera dépourvu de sens, car le contact parfait entre âme et personnalité n'a pas été obtenu, et l'aspect volonté dans la manifestation n'est pas compris dans ses trois phases : personnelle, égoïque et monadique. Mais, comme je vous l'ai dit précédemment, j'écris pour les disciples et les initiés qui entrent actuellement en incarnation et qui seront dans toute la fleur de leur conscience et de leur service à la fin de ce siècle. Mais l'effort que vous faites pour comprendre produira son effet, même si le cerveau ne l'enregistre pas.

En dernière analyse ces règles ou formules d'approche se rapportent de façon primordiale à l'aspect de Shamballa ou aspect vie. Ce sont les seules formules, ou techniques incarnées, existant actuellement qui aient la possibilité de permettre à l'aspirant de comprendre et finalement d'exprimer la signification des paroles du  Christ, "La vie plus abondante". Ces paroles se rapportent au contact avecShamballa ; le résultat en sera l'expression de l'aspect volonté. Tout le processus d'invocation et d'évocation est lié à cette idée. L'aspect inférieur est toujours le facteur d'invocation, c'est une loi inaltérable, sous-jacente à tout le processus évolutif. C'est nécessairement un processus réciproque, mais dans le temps et l'espace on pourrait dire que, généralement, l'inférieur invoque toujours le supérieur, et que les facteurs supérieurs sont alors évoqués et répondent dans la mesure de la compréhension et de la tension dynamique dont fait preuve l'élément invocatoire. Beaucoup de personnes ne le comprennent pas. On ne travaille pas au processus d'évocation. Ce terme exprime simplement la réponse de ce qui a été atteint. La tâche de l'aspect mineur, ou groupe, est invocatoire et la réussite du rite d'invocation est appelée évocation.

Donc, quand votre vie sera fondamentalement invocatoire, l'évocation de la volonté surviendra. Elle ne peut être vraiment invocatoire que lorsque personnalité et âme sont fusionnées et fonctionnent en tant qu'unité consciente, fondue et focalisée.

Le point que je souhaite maintenant clarifier est que ces formules d'approche ou règles concernent le développement de la conscience de groupe, car jusqu'ici c'est uniquement en formation de groupe que l'on peut capter la force de volonté de Shamballa. Elles sont inutiles pour l'individu, dans la nouvelle dispensation initiatique. Seul le groupe, selon le nouveau mode de travail prévu et d'initiation de groupe, peut invoquer Shamballa. C'est pourquoi Hitler, représentant la réaction contraire à Shamballa (donc la réaction mauvaise), dut assembler autour de lui un groupe d'hommes, ou personnalités, ayant la même mentalité. Sur l'arc supérieur du cycle d'évocation (Hitler étant l'expression de l'arc invocatoire de la force de Shamballa), il faut  un groupe pour obtenir l'évocation.

Nous en arrivons maintenant au troisième point relatif à ces règles ou formules, et à leur objectif. Elles concernent – par-dessus tout – l'initiation de groupe. Elles ont d'autres applications, mais, pour l'instant, c'est là leur utilité. Vous pourriez demander qu'est-ce que l'initiation de groupe ? Implique-t-elle que tous les membres du groupe prennent l'initiation ? Une seule personne peut-elle avoir une influence si étendue qu'elle puisse retarder ou même empêcher (dans le temps et l'espace) l'initiation de groupe ? Il n'est pas nécessaire que les membres du groupe aient tous pris la même initiation. Par là, je veux dire qu'il  n'est pas exigé que tous les membres, ensemble, prennent l'initiation nécessaire à l'accession au même développement de groupe. Fondamentalement, ce que je m'efforce de communiquer au sujet de ces règles se rapporte à la troisième initiation, l'initiation de la personnalité intégrée. Cependant, elles ont forcément une correspondance avec la deuxième initiation et sont donc d'intérêt plus général, car c'est cette initiation que doivent affronter tant d'aspirants aujourd'hui, initiation prouvant que la formidable nature émotionnelle est dominée.

Je vous demande de réfléchir beaucoup à ce point-là. L'initiation de groupe signifie que la majorité des membres est bien orientée ; que les membres se proposent d'accepter la discipline qui les préparera à la prochaine grande expansion de conscience, et qu'il est impossible de détourner aucun d'eux de leur dessein (notez ce terme avec ses implications de premier rayon ou de Shamballa), quoi qu'il arrive dans leur entourage ou dans leur vie personnelle. Il vous faut y réfléchir si vous désirez faire les progrès nécessaires.

Dans ces brèves instructions dont le seul but est un "essai d'indication" (notez cette expression) il n'est pas nécessaire d'entrer dans plus de détails. De toutes façons, si l'intuition ne rend pas claires dans votre mental ces formules ou règles, tout ce que je pourrais dire ne ferait qu'entraver et contrecarrer mon dessein. Finalement, ces formules ou règles peuvent être appliquées et interprétées de trois manières, et je souhaite que vous vous en souveniez ; vous pourrez ainsi découvrir quel est votre point focal individuel d'attention et donc si vous fonctionnez en tant que personnalité intégrée. Rappelez-vous toujours que seule une personnalité intégrée peut parvenir à la nécessaire focalisation de l'âme.

Ceci est une condition fondamentale. Ces trois formes d'application sont de nature physique, émotionnelle et mentale. Ces mots, dans leur signification la plus simple, se rapportent véritablement à la tâche consistant à atteindre l'une ou l'autre des initiations supérieures. La seule manière dont leur signification puisse vraiment se faire jour est de saisir les points suivants :

1. L'application  physique se rapporte à l'usage que fait le groupe de la connaissance donnée et des informations perçues intuitivement, afin de satisfaire constructivement aux besoins du groupe plus vaste dont ce groupe fait partie. La consommation de cet idéal se voit dans l'activité de la Hiérarchie qui, de point de progrès en point de progrès, se trouve jouer le rôle d'interprète intuitif et de transmetteur de force entre le centre de Shamballa et l'humanité. L'initié sur la voie de l'une ou l'autre des initiations supérieures doit, à son niveau mineur, parvenir à la même fonction double et se rendre ainsi capable d'une plus large coopération.

2. L'application  émotionnelle se rapporte précisément au monde de l'âme, interprété dans le sens de groupe. Actuellement, les aspirants bien intentionnés se contentent d'interpréter les conditions et les événements de leur personnalité en termes de leur signification réelle. Mais cela demeure encore une réaction individuelle. L'aspirant qui cherche à comprendre ces règles s'intéresse davantage à l'examen des situations qu'il rencontre, sous l'angle du monde dans son ensemble, et à en rechercher le sens en termes de signification de groupe. Cela sert à le décentraliser et à communiquer à sa conscience quelque aspect du "tout" plus vaste ; cela, à son tour, contribue à l'expansion de conscience de l'humanité dans son ensemble.

3. L'application mentale doit être saisie et envisagée en termes de "grande lumière". Il faut se souvenir que le mental est un organe d'illumination.

Donc, on pourrait se demander si l'unité des processus mentaux du groupe, considérés comme un tout, tend à jeter la lumière sur les situations et problèmes humains. Dans quelle mesure la lumière du membre du groupe facilite-t-elle ce processus ? Quelle quantité de lumière, vous, en tant qu'individu, enregistrez-vous et, en conséquence, quelle est votre contribution à la "plus grande lumière" ? La lumière de groupe est-elle une faible lueur tremblotante ou un soleil flamboyant ?

Voilà quelques-unes des implications contenues dans l'emploi de ces termes familiers ; un examen sérieux de leur sens pourrait engendrer une nette expansion de conscience. Cette expansion s'effectue normalement en certains stades clairs et précis.

1. Une prise de conscience du but. Ce but s'exprime souvent par le mot "porte". Une porte permet d'entrer dans un lieu plus vaste que la zone où se tient le candidat à l'initiation. Cette déclaration se rapporte à la "porte de l'incarnation" par laquelle l'âme qui entre en incarnation pénètre dans la vie, limitée et circonscrite du point de vue de l'âme. La porte de l'initiation introduit "à une salle plus grande", ou sphère d'expression plus étendue.

2. L'approche, selon des règles méthodiques, imposées et éprouvées, de celui qui avance vers le but qu'il a visualisé. Cela implique la conformité avec ce qui a été expérimenté, connu et démontré par tous les initiés précédents.

3. L'arrêt, à la porte, des pas de l'initié afin de "prouver qu'il est initié" avant d'entrer.

4. L'épreuve de certains tests afin de démontrer qu'il est qualifié.

5. Puis vient le stade de pénétration, dûment soumis à des règles fixes, et comportant cependant une totale liberté d'action. Vous verrez donc pourquoi il est constamment insisté sur la nécessité de la compréhension.

Avant de poursuivre notre étude des dernières phrases de la Règle I, je désire attirer votre attention sur le fait que l'initié a affronté deux épreuves majeures, décrites symboliquement par les termes : "terrain ardent" et "lumière claire et froide". C'est seulement lorsqu'il a réussi à surmonter ces épreuves qu'il peut – ou que le groupe peut (lorsqu'on envisage l'initiation de groupe) – avancer et explorer les vastes espaces de la conscience divine. L'initié est soumis à ces épreuves lorsque l'âme exerce son emprise sur la personnalité et que le feu de l'amour divin détruit les amours et les désirs de la personnalité intégrée. Deux facteurs tendent à engendrer cet état de choses : la lente progression de la conscience innée vers une maîtrise plus grande, et le développement assidu de l' "ardente aspiration" dont parle Patanjali 2. Lorsque ces deux facteurs sont portés à une vivante activité, ils placent le disciple au centre du terrain ardent qui sépare l'Ange de la Présence du Gardien du Seuil. Le terrain ardent est présent au seuil de tout progrès nouveau, tant que l'on n'a pas pris la troisième initiation.

La "lumière claire et froide" est la lumière de la raison pure, celle de la perception intuitive infaillible ; sa lumière révélatrice, intensive et incessante constitue, dans ses effets, une épreuve majeure. L'initié découvre la profondeur du mal et, en même temps, il est poussé au progrès par un sens grandissant de la divinité. La lumière claire et froide révèle deux choses :

A.

L'omniprésence de Dieu dans toute la nature et donc dans toute la vie de la personnalité de l'initié ou du groupe d'initiés. Les yeux se dessillent, ce qui entraîne paradoxalement "l'obscure nuit de l'âme", et l'impression d'être seul et privé de tout secours. Cela conduisit (dans le cas du Christ, par exemple) à ce moment effroyable dans le Jardin de Gethsémani, qui fut consommé sur la Croix lorsque la volonté de l'âme-personnalité se trouva en conflit avec la volonté divine de la Monade. La révélation descend sur celui qui s'efforce de se maintenir dans l' "unité isolée" (terme qu'emploie Patanjali pour désigner cette expérience (

La Lumière de l'Ame (Livre IV, Sutras 25, 34), pages anglaises 420, 428.

). Cette révélation est faite à l'initié qui, depuis des siècles, est séparé de la Réalité centrale et de toutes les implications qu'elle comporte.

L'omniprésence de la divinité dans toutes les formes inonde la conscience de l'initié, et le mystère du temps, de l'espace et de l'électricité se trouve révélé. L'effet majeur de cette révélation (avant la troisième initiation) est d'amener le disciple à prendre conscience de la "grande hérésie de la séparativité", trouvant un point focal en lui-même, individu séparé, pleinement conscient, connaissant son passé, conscient maintenant de son rayon et du pouvoir qui le conditionne, centré en sa propre aspiration et cependant partie intégrante du grand tout. A partir de ce moment-là, il sait que rien n'existe hors la divinité ; il l'apprend par la révélation de la séparativité inhérente à la vie de la forme, par le processus de la "nuit obscure de l'âme" et par la suprême leçon qu'elle apporte – la signification de l'isolement et du processus de libération entraînant la fusion dans l'unité, grâce à l'émission du son, du cri, de l'invocation, symbolisée par le cri du Christ sur la Croix. Ses paroles exactes ne nous ont pas été transmises. Elles varient selon chaque rayon, mais entraînent la reconnaissance de la fusion divine, où tous les voiles de séparation sont "déchirés du haut en bas" (ainsi que l'exprime le  Nouveau Testament).

B.

L'omniscience du Tout divin est aussi révélée à l'initié par le moyen de la lumière claire et froide, de sorte que les phases d' "expérience isolée" (appellation occulte parfois employée), prennent fin à jamais. Je souhaite que vous compreniez, dans la mesure où votre niveau de conscience actuel vous le permet, ce que cela signifie. Jusqu'ici le disciple-initié a fonctionné en tant que dualité et en tant que fusion entre énergie de l'âme et force de la personnalité.

Maintenant ces formes de vie lui apparaissent telles qu'elles sont essentiellement, et il sait que – en tant qu'énergies dirigeantes et dieux temporaires – elles n'ont plus d'emprise sur lui. Il se déplace progressivement dans un autre aspect divin, emportant avec lui tout ce qu'il a reçu pendant les ères de relation et d'identification étroites avec le troisième aspect, la forme, et avec le deuxième aspect, la conscience. Il a l'impression d'être dépouillé, abandonné et seul, lorsqu'il se rend compte que la domination de l'âme et de la forme doit aussi disparaître. C'est là que réside la détresse de l'isolement et l'impression écrasante de solitude. Mais les vérités révélées par la lumière claire et froide de la raison divine ne lui laissent pas le choix.

Il lui faut abandonner tout ce qui le retient loin de la Réalité Centrale, il lui faut conquérir la vie, "la vie plus abondante" ce qui constitue l'épreuve suprême du cycle de vie de la Monade incarnée ; "quand le coeur même de cette expérience pénètre dans le coeur de l'initié, ce dernier extériorise alors, par le moyen de ce coeur, la pleine expression de la vie." Tels sont les termes de  l'Ancien Commentaire.

Je ne vois aucune autre manière de vous présenter cette idée. L'expérience ressentie n'est reliée ni à la forme ni à la conscience, ni même à une sensibilité psychique supérieure. Elle consiste en une pure identification avec le dessein divin. Cela est rendu possible car la volonté du soi de la personnalité et la volonté éclairée de l'âme ont toutes deux été abandonnées.