Section II L'acte de Restitution

Section II

L'acte de Restitution

En étudiant la conscience de l'âme sur son départ (notez l'expression) alors qu'elle entreprend l'acte de restitution, il est bon de répéter que nous étudions un sujet ne comportant aucune preuve tangible. Il arrive parfois que des hommes soient ramenés à l'existence sur le plan physique après avoir atteint le point exact où s'effectue la restitution physique. Ce n'est possible que si l'entité consciente occupe encore le véhicule éthérique, bien que le rejet du corps physique dense ait été complété sous tous les rapports. En effet, le corps éthérique qui interpénètre la totalité du corps physique est bien plus grand que ce dernier. Le corps astral et le corps mental peuvent rester polarisés éthériquement même après que la mort du corps physique soit devenue effective et que le retrait de l'âme ait été nettement amorcé. Par mort du corps physique, il faut entendre cessation de toute activité cardiaque et concentration du foyer éthérique essentiel dans la région de la tête, du coeur, ou du plexus solaire.

Les forces éthériques sont d'abord retirées dans la zone du cercle éthérique infranchissable qui entoure leur corps physique, avant leur dissipation finale qui permet à l'homme de tenir la position d'âme humaine libre à l'intérieur du cercle infranchissable de son corps astral.

Ceci représente un aspect quelque peu nouveau du processus de la mort.

On a souvent affirmé et décrit que le corps éthérique se retirait et cessait d'occuper le corps physique dense. Mais alors même que ce retrait est accompli, la mort n'est pas complète ; elle attend encore une manifestation secondaire de la volonté de l'âme. Cette activité secondaire se traduit par la dissolution de toutes les forces éthériques dans le réservoir général des forces qui est la source dont elles émanent. N'oublions pas que le corps éthérique n'a pas de vie propre distincte. Il n'est qu'un amalgame de toutes les forces et énergies qui animaient le corps physique et qui galvanisaient son activité pendant le cycle de vie extérieure. Rappelons aussi que les cinq centres situés le long de l'épine dorsale ne se trouvent pas à l'intérieur du corps physique, mais à certains points distincts dans la substance éthérique qui lui est parallèle. Même chez l'homme non évolué, et plus encore chez la moyenne des hommes, la distance qui les sépare des vertèbres physiques est d'au moins cinq centimètres. Les trois centres céphaliques sont également extérieurs au corps physique dense.

Ayant la position des centres présente à l'esprit, il est plus aisé de comprendre qu'au moment où les autorités vigilantes décident la mort, le corps physique soit évacué comme tel, sans pour cela que l'homme soit nécessairement et vraiment mort. La situation est la même pour les nombreux centres mineurs que pour les centres majeurs si bien connus.

Les deux derniers centres mineurs qui "s'évanouissent dans le néant" pour être dissous dans la totalité de la substance éthérique se trouvent dans la région des poumons et leur sont étroitement liés. Si pour une raison quelconque l'âme est rappelée dans le corps physique dense, c'est sur ces deux centres qu'elle s'appuie. Lorsqu'ils rétablissent une nouvelle activité, le souffle de vie revient à la forme physique évacuée. Les hommes le comprennent inconsciemment, et c'est ce qui les incite à appliquer normalement certains processus dans les cas de noyade ou d'asphyxie.

Lorsqu'un homme a succombé à une maladie, son corps physique a été affaibli, et de tels exercices reconstituants ne sont ni efficaces ni recommandables. En cas de mort subite par accident, suicide, meurtre, crise cardiaque inattendue, ou événement de guerre, le choc est si violent que le processus assez paisible du retrait de l'âme est entièrement désaxé.

L'évacuation du corps physique et la dissolution complète du corps éthérique sont alors pratiquement simultanées.

Dans les cas normaux de mort par maladie, le retrait est lent. Il subsiste une possibilité de retour pour un temps plus ou moins long pourvu que la malignité de la maladie n'ait pas détérioré à l'excès l'organisme physique en cause. Ce retour se produit fréquemment, surtout si la volonté de vivre est puissante, ou si les tâches de la vie en question sont restées inaccomplies ou n'ont pas été correctement achevées.

Il y a lieu de dire ici quelques mots sur l'éternel conflit des dualités qui fait rage entre le véhicule éthérique et le corps physique dense. La vie intégrée du corps physique reçoit le nom d'élémental physique. Ce dernier est en conflit violent avec l'âme qui cherche à retirer et à dissoudre l'ensemble total des énergies amalgamées du corps éthérique. La bataille est souvent longue et acharnée. C'est elle qui fait rage durant la période longue ou brève du coma, si caractéristique par sa présence dans de nombreux lits mortuaires.

Esotériquement parlant, il y a deux sortes de comas le "coma de la bataille" qui précède la véritable mort, et le "coma du rétablissement" qui prend place quand l'âme a effectué le retrait du fil de conscience mais non du fil de vie, dans un effort pour donner à l'élémental physique le temps de ressaisir son pouvoir sur l'organisme et de rétablir ainsi la santé. Jusqu'à présent, la science moderne n'a pas distingué entre ces deux aspects du coma. Ultérieurement, lorsque la clairvoyance éthérique sera plus répandue, on reconnaîtra la nature du coma observé, et l'on cessera d'être dominé par la tendance à l'espoir ou au désespoir. Les amis et parents de la personne inconsciente sauront exactement s'ils assistent au grand retrait final de la présente incarnation ou simplement à un processus de rétablissement. Dans ce dernier cas, l'âme persiste dans son emprise sur le corps physique par l'intermédiaire des centres, mais bloque temporairement tous les processus énergétiques. Font exception à cette paralysie le centre cardiaque, le centre de la rate, et deux centres mineurs en connexion avec l'appareil respiratoire. Ils reçoivent normalement leur apport d'énergie même si leur activité est quelque peu affaiblie, et c'est par eux que le contrôle est maintenu. Lorsque la véritable mort est dans les intentions de l'âme, celle-ci prend successivement le contrôle de la rate, puis celui des deux centres mineurs, et enfin celui du coeur, après quoi le sujet meurt.

Les explications ci-dessus donnent une idée du nombre de processus concernant la mort qui restent encore à découvrir par la médecine orthodoxe et qui seront révélés à mesure que s'accroîtra la sensibilité de la race des hommes.

Dans toutes les présentes considérations nous étudions les réactions et activités d'une âme qui cherche délibérément à rappeler à elle son aspect incarné, parce qu'un cycle de vie a été achevé. La durée de ce cycle de vie pouvait être longue ou brève, selon le dessein impliqué. Elle pouvait couvrir un siècle ou ne s'étendre que sur un très petit nombre d'années.

Avant la septième année d'âge, c'est la vitalité de l'élémental physique qui est le principal facteur déterminant. L'âme est alors focalisée dans le corps éthérique, mais sans utiliser pleinement les centres. Elle exerce simplement son contrôle par une douce pulsation et son activité par de légères impulsions – suffisantes pour préserver la conscience, vitaliser les divers processus physiques, et permettre au sujet de commencer à faire montre de son caractère et de ses dispositions. Ceux-ci s'accentuent progressivement jusqu'à la vingt et unième année, où ils se stabilisent dans ce que nous appelons la personnalité.

Chez les disciples, l'emprise de l'âme sur les centres éthériques est plus puissante dès le début de l'existence physique. A l'approche de la quatorzième année, la qualité de l'âme incarnée, sa nature et son expérience ou âge approximatif sont fixés. Les élémentaux physique, astral, et mental sont sous contrôle, et l'âme, souveraine spirituelle du corps, détermine déjà les tendances et les choix de sa vie.

Lorsque l'âme d'un homme ordinaire a l'intention de faire mourir son corps, la bataille entre l'élémental physique et l'âme apparaît distinctement. On l'appelle ésotériquement un "départ Lémurien". En ce qui concerne le citoyen moyen qui a focalisé sa vie dans son corps de désirs, le conflit a lieu entre l'élémental astral et l'âme. On le dénomme "mort d'un Atlante". Lorsqu'il s'agit de disciples, le conflit est plus purement mental. Il se focalise fréquemment autour de la volonté-de-servir, de la détermination d'acc omplir un aspect particulier du Plan, et de la volonté-de-retourner en pleine force au centre ashramique. Lorsqu'il s'agit d'initiés, il n'y a pas de conflit, mais simplement un retrait conscient et délibéré. Chose curieuse s'il semble y avoir un conflit, ce sera entre les deux forces élémentaires subsistant dans la personnalité :

l'élémental physique et la vie mentale. On ne trouve pas d'élémental astral dans l'équipement d'un initié de haute classe. Dans la mesure où sa nature individuelle est impliquée, il a complètement transcendé le désir.