LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

A. Maladie des mystiques

A. Maladie des mystiques

Toutefois, il est rare qu'un disciple soit tuberculeux, à moins que cela ne résulte de son karma. Il n'est pas non plus sujet à succomber aux maladies vénériennes à moins qu'elles ne l'aient affecté physiquement au cours de sa vie sacrificielle de service. Les contagions peuvent l'atteindre, mais légèrement. Le cancer peut le réclamer comme victime, mais le disciple sera plutôt sujet à succomber à des crises cardiaques ou à des troubles nerveux d'une espèce ou d'une autre. Le mystique caractérisé sera plus fréquemment victime des situations purement psychologiques en connexion avec sa personnalité intégrée, donc rattachées au fait qu'il est largement focalisé sur le plan astral.

Le disciple est plus exposé aux affections mentales ou aux crises ressortissant de l'énergie et dues à la fusion de l'âme et de la personnalité, que cette fusion soit achevée ou en cours.

La première cause de maladie mentionnée dans ce traité se résumait dans l'existence d'entraves à la libre vie et à l'énergie affluente de l'âme. Ce blocage est effectué par le mystique quand il succombe à ses propres formes-pensées, constamment créées en réponse à ses aspirations croissantes. Ces formes pensées deviennent des barrières entre lui et la libre vie de l'âme, elles bloquent son contact avec l'âme et suspendent l'influx d'énergie qui devrait en résulter.

Avant la troisième initiation, le disciple renverse la situation et devient la victime du formidable influx d'énergie de l'âme (l'énergie du deuxième aspect) qui lui arrive en provenance de quatre sources :

a. Sa propre âme, centre d'énergie avec lequel la fusion est en voie de réalisation rapide.

b. Son groupe, ou l'Ashram auquel il est affilié en tant que disciple accepté.

c. Son Maître, avec Qui il a des relations spirituelles et à l'influence vibratoire de Qui il est toujours sensible.

d. La Hiérarchie, dont l'énergie peut l'atteindre par l'intermédiaire des trois facteurs ci-dessus.

Tous ces courants d'énergie ont un effet défini sur les centres du disciple, selon son rayon et sa polarité spécifique au cours de sa présente incarnation.

Or, chaque centre est relié à l'une ou l'autre des glandes, et celles-ci à leur tour conditionnent le courant sanguin. Elles ont en outre un effet spécifique sur les structures organiques intérieures à leur champ d'influence vibratoire, telles que l'estomac (proche du plexus solaire), le coeur (proche du centre cardiaque), etc.

Vous avez ainsi un aperçu des maladies majeures dont un disciple est susceptible de souffrir. Elles sont seules de leur genre et limitées principalement à la fraction avancée de l'humanité. Elles résultent d'une hyperstimulation ou d'un afflux d'énergie dans un centre particulier, provoquant des troubles excessifs et localisés.

Un mystique n'est pas aussi prédisposé qu'un disciple à ces hyperstimulations à moins qu'il ne soit en bonne voie de devenir un mystique pratique, c'est-à-dire un occultiste. Il y a un cycle défini de transition entre l'attitude mystique et la position plus nette assumée par l'occultiste. Je ne m'occuperai donc pas des maladies dont les mystiques deviennent la proie, sauf à propos d'un fait intéressant que je voudrais signaler. Le mystique est toujours conscient d'une dualité. Il est le chercheur à la poursuite de la lumière, de l'âme, du bien-aimé, de ce quelque chose de supérieur dont il ressent l'existence et croit la découverte possible. Il s'efforce de reconnaître le divin et d'en être reconnu. Il est un amoureux de la vision, un disciple du Christ, et cela conditionne sa pensée et ses aspirations. Il est un dévot et aime ce qui est apparemment inaccessible – l'Autre que lui-même.

C'est seulement lorsqu'il devient un ésotériste que le mystique apprend la vérité au sujet de l'aimant dont il subissait la constante attraction et du dualisme qui colorait sa vie et ses pensées et qui offrait un motif à toutes ses entreprises.

Il s'agissait de son vrai moi, l'unique Réalité. Il reconnaît que par assimilation à cette réalité et par identification avec elle, il peut transmuer la dualité en unité, et le sens de la recherche en un effort en vue de devenir ce qu'il est réellement, un Fils de Dieu ne faisant qu'un avec tous les Fils de Dieu. Ayant accompli cela, il se trouve ne faire qu'un avec CELUI dans lequel nous vivons, nous nous mouvons, et déroulons notre existence.

Il existe une expression inférieure de l'état mystique, expression qui nous devient de plus en plus familière et que l'on désigne sous le terme de "personnalité scindée". Lorsque cette situation se présente, le moi inférieur personnel se manifeste par un état fondamental de dualité, comme si deux personnes s'exprimaient, au lieu d'une seule âme-personnalité intégrée. Cela crée nécessairement une situation psychologique dangereuse qui justifie l'intervention de savants expérimentés. Mais les psychologues et psychiatres entraînés qui reconnaissent le fait de l'âme sont fort rares. Or la connaissance de l'âme est déjà utile aujourd'hui et le sera de plus en plus dans les années à venir, lorsqu'il faudra retrouver et discerner dans la conscience humaine des homologies avec de vastes zones inexplorées de perception.

La personnalité scindée et le mystique forment deux aspects d'un tout, l'aspect juste selon la ligne de haut développement spirituel, et l'aspect qui reflète et déforme le degré de développement antérieur à celui de l'occultiste entraîné. Bien des conditions dominantes dans l'humanité d'aujourd'hui peuvent être soumises au même raisonnement. C'est ainsi que l'avenir nous réserve un mode de guérison par la découverte d'homologies

supérieures correspondant aux difficultés et maladies inférieures, et la reconnaissance que ces dernières sont simplement les déformations d'une grande réalité. Cela conduit à transférer vers cet aspect reconnu supérieur l'attention du patient dont le guérisseur prend soin.

Toute la Science de l'Intégration est impliquée dans cette matière. Quand cette science sera bien comprise, elle ouvrira des voies entièrement nouvelles pour aborder psychologiquement les maladies, tant nerveuses que physiologiques. Un petit effort a déjà été entrepris dans ce sens par des psychologues et des éducateurs à tendance d'esprit spiritualiste.

Le système consistant à secourir psychologiquement les malades suit nettement cette ligne, et l'on peut décrire comme suit l'action du psychologue moyen quand il s'occupe de malades nerveux, ou frisant la nervosité, ou de personnes à tendances névrotiques. Il emploie la méthode consistant à découvrir les complexes profondément enracinés, les cicatrices, les anciens chocs, ou les peurs dissimulées derrière l'expérience du présent, et qui ont fait de l'homme ce qu'il est aujourd'hui. Il est généralement possible de suivre ces facteurs conditionnants à la trace jusque dans le subconscient en exhumant le passé, en tenant compte de l'ambiance actuelle, en calculant avec l'hérédité, et en étudiant les effets de l'éducation – soit académique, soit basée sur l'expérience même de la vie. Alors, si possible avec l'aide du patient, on ramène à la surface de sa conscience le facteur qui était pour lui un handicap majeur et avait transformé le sujet en un problème psychologique. En le lui expliquant intelligemment on le relie à son état tel qu'il est, et l'homme en arrive à découvrir sa personnalité, ses problèmes, et l'occasion imminente qui se présente.

Toutefois, la technique spirituelle est entièrement différente. Elle laisse de côté le problème de la personnalité, et la fouille du subconscient, parce qu'elle considère que les conditions indésirables résultent d'un manque de contact avec l'âme et d'un défaut de contrôle par l'âme. On enseigne au patient (si j'ose l'appeler ainsi) à cesser de se regarder, et en conséquence à se détourner de lui-même, de ses sentiments, de ses complexes, de ses idées fixes, et de ses pensées indésirables, pour focaliser son attention sur l'âme, la divine Réalité à l'intérieur de la forme, et sur la Conscience de Christ. On pourrait bien appeler cela le processus qui substitue scientifiquement un nouvel intérêt dynamique à celui qui a tenu la scène jusque-là. Cela met en mouvement l'activité d'un facteur coopératif dont l'énergie envahit la vie inférieure de la personnalité et la débarrasse des mauvaises tendances psychologiques et des complexes indésirables conduisant à de fâcheux égarements dans la conduite de la vie. Ce processus arrive à régénérer la vie mentale, de sorte qu'une juste façon de raisonner permet à l'homme de s'orienter sous l'impulsion ou l'illumination de l'âme. Il en résulte "le pouvoir dynamique expulsif d'une nouvelle affection". Les anciennes idées fixes, dépressions et misères, les anciens désirs gênants et handicapants, tout cela disparaît. L'homme se trouve libre en tant qu'âme et maître des processus de sa vie.

J'ai longuement discuté de ces deux conditions, indispensables à la compréhension d'une nouvelle loi concernant la guérison. L'étude de la personnalité scindée, des problèmes du mystique, et de la nouvelle manière d'aborder les maladies (sous l'angle de l'âme et du domaine des causes au lieu de l'angle de la personnalité et du domaine des effets) peut clarifier cette loi dans vos esprits. Elle peut tout au moins vous exposer sa vraisemblance et ses précieuses possibilités d'application aux besoins humains.

LOI IV

Les maladies, tant physiques que psychologiques, ont leur racine dans le bien, le beau, et le vrai. Elles ne sont qu'un reflet déformé de possibilités divines. L'âme contrecarrée, qui recherche la pleine expression de quelque caractéristique divine ou réalité spirituelle intérieure, provoque un point de friction dans la substance de ses gaines. Le regard de la personnalité se focalise sur ce point, et cela appelle la maladie.

L'art du guérisseur se préoccupe de relever les regards focalisés vers le bas en les orientant vers l'âme, qui est le véritable Guérisseur intérieur de la forme. Alors l'oeil spirituel ou troisième oeil dirige la force curative et le rétablissement s'ensuit.