SECTION IV — INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES DONNEES PAR LE TIBETAIN à D.L.R. 1. Le rayon égoïque, le premier Rayon de Volonté ou Pouvoir

SECTION IV

INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES DONNEES PAR LE TIBETAIN à D.L.R.

 

1. Le rayon égoïque, le premier Rayon de Volonté ou Pouvoir
2. Le rayon de la personnalité, le cinquième Rayon de connaissance concrète.
3. Le rayon du corps mental, le cinquième Rayon de Connaissance Concrète.
4. Le rayon du corps astral, le sixième Rayon de Dévotion.
5. Le rayon du corps physique, le septième Rayon d'Ordre Cérémonial ou Magie.2. Le rayon de la personnalité, le cinquième Rayon de connaissance concrète.
3. Le rayon du corps mental, le cinquième Rayon de Connaissance Concrète.
4. Le rayon du corps astral, le sixième Rayon de Dévotion.
5. Le rayon du corps physique, le septième Rayon d'Ordre Cérémonial ou Magie.

 

Janvier 1940.


Mon frère,
Je trouve très difficile de donner un nom au mirage qui entrave la pleine expression de votre âme. Je pourrais peut-être l'appeler "le mirage des circonstances permanentes". Ceci conduit presque inévitablement à la construction d'un mur de petits événements sans importance, de contacts négligeables, de devoirs réglés de façon monotone, accomplis d'année en année, car ils constituent votre devoir et votre fonction dans la vie, et ils fournissent aussi ce qui est nécessaire aux besoins de la vie. Ils engendrent un mirage au mouvement lent, derrière lequel, consciemment et laborieusement, vous demeurez et travaillez chaque jour. Un tel état de choses conduit à une situation statique et à un conditionnement constant dans l'expression de votre vie. Votre âme le désapprouve parfois et le fera de plus en plus. Il faut vous y préparer. Il faut vous attendre à une certaine sensation de nausée et de frustration, à mesure que votre vie se poursuit indéfiniment. Dans votre entourage, vous ne trouverez pas de vraie compréhension de cette nausée. Il faut aussi vous préparer à cela et l'accepter sans critiquer ceux qui ne vous offrent pas une juste compréhension.
Jusqu'ici, vous avez considéré de tels moments de nausée comme une rébellion à réprimer immédiatement ; vous avez rejeté loin de vous toute aspiration au changement, la considérant comme un mirage gênant et cherchant toujours à croire que votre choix de ce qui est stable, sûr et familier, est entièrement juste. Ce choix a en effet été juste parfois, mais pas toujours, en dépit de la détermination qu'a montrée votre entourage pour vous maintenir dans ce qui était familier et éprouvé.
Cherchez, mon frère, à tout prix, à être vivant et avide de l'avenir. Ne vous cachez jamais derrière la pensée de réussites passées, ou de réussites dans une prochaine vie ; apprenez à reconnaître l'opportunité lorsqu'elle se présente à votre pensée, et soyez prêt à changer le rythme stable d'une personnalité de haut niveau, pour l'attitude tournée ardemment vers l'avant d'un disciple mondial. Les changements viendront alors, car votre attitude intérieure aura préparé la voie.
Quelquefois, mon frère, je me demande si vous les reconnaîtrez et les prendrez pour ce qu'ils sont. Verrez-vous la porte ouverte conduisant à une vie plus pleine et plus riche ? Je vous demande de vous préparer et de vous libérer des mirages du familier, de la famille et de l'entourage.

Août 1940.


Il y a chez vous, en ce moment, mon frère, une agitation de révolution et de rébellion qui porte en elle les semences de la libération. En êtes-vous étonné ? Vous comprenez encore très peu sa profondeur et son dessein. Il faut vous rappeler que la rébellion peut être basée sur les désirs purement égoïstes d'un mode de vie réclamé par la personnalité. Mais elle peut aussi venir de l'âme, et c'est votre cas. L'une des premières choses que le disciple doit apprendre est la nature réelle de ce qui le dirige et le conditionne. Pour beaucoup, c'est un aspect de la personnalité, ou la personnalité tout entière ; chez quelques-uns, c'est l'âme.  Pour d'autres encore, l'incitation peut venir d'un sentiment d'infériorité et de la réaction qui s'ensuit, c'est-à-dire un mécanisme de défense soigneusement pensé ; pour d'autres, encore, il peut s'agir des circonstances, du mental de race ou opinion populaire, ou des gens avec qui ils sont associés par des liens anciens, des dettes karmiques ou une responsabilité choisie par eux-mêmes. Je vais vous dire ici certaines choses qui pourront vous aider à trouver une vie plus pleine et une expression de l'âme plus profonde.
Votre lien avec votre âme est réel et il n'a pas été acquis dans cette vie.
C'est donc l'un des facteurs stables de votre vie. Votre mental est d'une haute qualité et répond facilement à l'intuition et à l'illumination ; vous maîtrisez bien votre corps émotionnel. Sur les plans intérieurs de la personnalité, la manifestation de votre vie est bonne et vous menez une vie spirituelle fidèle et en progrès, à tel point que votre vibration monte vers le haut si intensément parfois, qu'elle résonne dans la périphérie de la sphère d'influence hiérarchique, ce qui est plutôt rare. Mais, vers l'extérieur et vers le bas (ces expressions inadéquates rendent l'enseignement difficile à communiquer) les choses ne se passent pas ainsi. Votre énergie allant vers l'extérieur semble être courtcircuitée et votre radiation n'est pas à la hauteur de votre vie spirituelle intérieure. Rappelez-vous que je vous ai donné le mot "radiation" il y a quelques années, comme étant votre note-clé désirée. Depuis des années,
j'observe l'intensification de votre vie spirituelle sur les plans intérieurs et je la vois arrêtée à la veille de son expression sur le plan physique. Je ne veux pas parler ici du caractère, ou d'être bon, selon le terme populaire habituel. Je veux parler de radiation véritable.
Quelle en est la cause, mon frère ? Je dirais qu'elle est dans les circonstances extérieures et deux personnes en particulier y sont impliquées.
Elle est aussi dans la sensibilité aiguë à la vie mentale et émotionnelle des autres. Réfléchissez à ceci. Cette sensibilité cause l'arrêt de l'expression physique et parfois une interprétation erronée du devoir. Ne savez-vous pas, mon frère, que ceux qui en sont au stade de disciple accepté (comme c'est votre cas) devraient être des centres rayonnants de lumière, sur une échelle relativement grande. Chez vous, la puissance de la radiation est présente mais est rendue inefficace par votre réaction aux détails extérieurs sur le plan physique, et par les réactions de ceux qui sont moins développés que vous. Est-ce que mes paroles sont sévères ? Etudiez-les avec le détachement que vous avez développé chez vous, de manière si compétente, et vous découvrirez en temps voulu, que mon diagnostic est correct.
Appliquez et interprétez à nouveau la vertu du détachement, et beaucoup de choses vous seront révélées. Ma fonction est d'indiquer la direction, mais c'est à vous de comprendre correctement et de réagir. L'interprétation initiale que vous donnez à mes paroles peut n'être pas toujours la bonne. D'habitude l'intégration de la vie spirituelle et de la personnalité se fait de la façon suivante :
1. Le corps astral s'intègre au cerveau physique, via le corps éthérique et le plexus solaire.
2. Tous deux s'intègrent alors avec le corps mental, complétant ainsi l'expression de la personnalité.
3. Cela est suivi, après beaucoup de lutte et de temps, par l'intégration véritable de la personnalité et de l'âme.
Cependant, vous avez porté l'intégration du corps astral au corps mental et de là à l'âme, mais vous n'avez pas encore réussi à les intégrer tous trois à l'homme physique, en dominant le cerveau et produisant extérieurement l'expression vibrante de l'homme intérieur. C'est une situation assez rare. Si vous pouviez vous voir tel que vous êtes essentiellement, vous feriez la
connaissance d'un disciple sage, radieux, vibrant. Mais vous cachez tout cela derrière un mur construit par une nature hypersensible et les circonstances qui vous conditionnent, et aussi par l'influence de plusieurs personnes. Sortez de derrière l'obstruction que présente ce mur, mon frère, et – pour l'amour de ceux que vous pouvez servir – soyez ce que vous êtes.
Il est probablement vrai que le fait, pour vous, d'émerger ainsi, posera ses problèmes, mais vous n'avez pas à tenir compte des résultats de l'action juste, allant sagement et non fanatiquement vers l'avant.
Un bref exercice de visualisation et de méditation peut vous aider dans ce processus d'émergence. Il est bon de se rappeler que la dramatisation de la vie spirituelle conduit à l'apparition créatrice, renforçant la volonté d'agir, dirigeant correctement la nature de désir et produisant l'efficacité dans l'expression sur le plan physique. Vous voyez donc que, lorsque l'humanité pourra commencer à travailler de cette façon, elle entrera dans un cycle où le mauvais karma ne sera plus engendré, et où le karma passé s'accomplira dans l'expérience d'une vie spirituelle.
Il faut réfléchir soigneusement à cet exercice de méditation avant de le pratiquer, de manière à ce que vous sachiez exactement ce que vous tentez de faire, et le fassiez alors avec des résultats adéquats. Je vous demande de le faire deux fois par jour, aux moments qui vous conviendront. Je ne vous indique pas d'heure fixe. Une année de pratique régulière, avec foi, et habileté dans l'action, peut provoquer des changements presque dramatiques dans votre vie.
1. Focaliser dans l'âme les forces de l'homme inférieur, par le pouvoir de l'imagination et une bonne visualisation. Ceci peut être fait par un alignement correct rapide.
2. Voyez l'âme comme un soleil rayonnant, en vous-même, la personnalité se cachant derrière ses rayons. Vous, le vrai homme spirituel, voilera l'homme inférieur.
3. Voyez les rayons du soleil s'étendant tout d'abord au mental et lui apportant l'illumination.
Faites une pause ici, et focalisez votre conscience dans le mental. Ce travail se fait en vous projetant le long du rayon de votre personnalité et le long de votre rayon mental, qui est le cinquième rayon, celui de la connaissance concrète ou de la science. Ceci devrait être relativement facile pour vous.
4. Voyez ensuite les rayons de l'âme (le soleil de votre vie) s'étendre et embrasser votre nature astrale, irradiant le plan astral avec lequel vous êtes en contact et entraînant ainsi un déversement d'amour. Cela encore devrait être assez facile à accomplir, car votre rayon astral est le sixième rayon, celui de la dévotion et de l'idéalisme.
5. Conduisez la radiation du soleil jusqu'au corps vital et voyez la apporter (en longeant le faisceau du septième rayon de votre nature physique) une telle énergie dynamique qu'elle vous donne le pouvoir, au sens figuré, de traverser en le brisant le mur qui empêche la
radiation intérieure de s'étendre jusqu'au monde physique extérieur.
6. Puis, prononcez le OM sept fois, doucement, en vous concentrant sur l'image de ce soleil (qui est vous-même et votre qualité solaire), ce qui irradie toute la vie extérieure.
Cette méthode devrait être assez facile car tous vos rayons tendent à la faciliter. Cette méthode est aussi hautement scientifique, car c'est en réalité la manipulation de l'énergie solaire rayonnante, venant directement du "coeur du soleil" au sens technique. Travaillez patiemment dans ce sens, et prenez avec patience et courage les effets produits. Ils engendreront chez vous une gratitude éternelle.

Août 1942.


1. N'ayez pas peur de la solitude. L'âme qui ne peut pas demeurer seule n'a rien à donner.
2. Coupez profondément les racines de toute votre vie. Cherchez à vous libérer du passé. Cependant ne bougez pas du plan où la vie vous a placé, avec un rôle à jouer.
3. Le rythme de toute vie palpite dans le temps et dans l'espace ; dans ce rythme vous devez trouver la note qui libère.
4. Réfléchissez au travail du Destructeur ; demandez-vous pourquoi vient la destruction, pourquoi la beauté passée est perdue. Votre tâche dans la vie devrait rendre cette connaissance possible. Puis, construisez.
5. Soyez le samnyâsin – libre, seul avec Dieu, avec votre âme et avec Moi. Puis, travaillez et aimez.
6. Le thème majeur de votre vie, pour l'année qui vient, est : "Cherchez la liberté." Réfléchissez-y. C'est le but pour tous.

Septembre 1943.


Mon frère,
A mesure qu'un Maître étudie ses chélas, d'année en année, il arrive à certaines connaissances précises les concernant, très différentes de celles auxquelles arrivent les amis terrestres, même les plus chers et les plus proches.
Ces amis peuvent ne pas saisir l'essentiel de la vie, car le détail et les aspects menus de la vie journalière attirent leur attention, et la surface est confondue avec la profondeur. C'est la profondeur que le Maître voit, la caractéristique essentielle qu'il saisit et le besoin majeur qui apparaît.
Qu'y a-t-il, mon frère, au plus profond de votre personnalité, en cette vie ?
Je ne parle pas ici des profondeurs de l'âme, mais de cette chose particulière, cachée, qui lutte pour s'exprimer et a lutté de la sorte pendant toute cette incarnation. Quelle est votre qualité essentielle ? Ici, je fais allusion à la qualité marquante qui, ayant dûment bénéficié du processus de l'expérience, rayonnera dans votre vie et constituera ainsi votre atout majeur dans le travail, Quel est votre besoin dominant dans cette vie ? Réduisez tout ceci aux exigences de l'initiation à laquelle vous êtes préparé, et vous en arrivez aux trois choses fondamentales qui doivent être manifestées, avant que ne soit franchi ce pas considérable en avant, sur le Sentier. Notez que je ne suis pas préoccupé de vos fautes ou de vos échecs. Ceux-ci sont inévitables et relativement sans importance, car un disciple à votre point de développement en est toujours conscient, et l'on peut se fier à lui pour adopter les nécessaires mesures correctives.
Je vous observe depuis des années. Vous avez progressé régulièrement dans toutes les directions, et vous avez atteint un point que doivent atteindre tous les disciples, où un effort suprême, basé sur la perception claire et la pénétration, est essentiel. Pour vous aider à faire ce suprême effort d'une vie, je voudrais aborder ces trois points. Je dois le faire de telle manière que vous seul en compreniez les implications. Il n'est pas nécessaire que vos frères de groupe, ou toute autre personne qui pourrait trouver ces instructions et les lire, comprennent ce que je veux dire. Deux facteurs d'intérêt se font jour ici. En voilant (du point de vue de l'application personnelle précise) les vérités que je voudrais vous voir saisir, je vous offre un compromis entre la méthode orientale des allusions et la méthode occidentale de langage clair ! En même temps, j'essaie de vous exprimer l'attitude de tous les disciples qui sont entraînés pour l'initiation. C'est une attitude d'extrême réserve personnelle, évitant les contacts verbaux qui révèlent trop le développement individuel de l'âme.
C'est l'une des premières leçons de silence que comporte l'initiation. C'est aussi le premier pas vers la compréhension de cet "isolement dans l'unité" qui caractérise le Maître. Dans la Hiérarchie règne une unité complète, basée sur un isolement reconnu de l'esprit vis-à-vis de la matière. Cette pensée devrait vous offrir un thème de profonde réflexion.
Quelle devrait donc être, mon frère, la réalisation unique que cette incarnation particulière devrait vous aider à exprimer ? Qu'y a-t-il au plus profond de votre être, qui cherche à se révéler ? Quelle est la qualité essentielle qui devrait irradier de vous ? Quel est votre besoin prédominant ? Je vais vous dire la vérité telle que je la vois, vous rappelant, néanmoins, que c'est la vérité telle que vous la voyez qui modifie et conditionne votre vie. Vous devez donc
considérer mes suggestions comme précieuses, mais considérez-les surtout comme sujet de recherche spirituelle précise devant être faite avec l'esprit ouvert et une disposition à trouver mes suggestions correctes et justes, quand vos propres conclusions et votre réaction intuitive justifieront votre accord.
Voici mes conclusions :
1. La beauté cachée cherchant à s'exprimer dans votre vie est la faculté d'utiliser des paroles qui frapperont les autres et les placeront, en conséquence, sur le Sentier du Retour. Cela va sans doute vous surprendre, mais votre apparente inaptitude, par exemple, à écrire couramment une lettre ou un appel éloquent, ou à faire surgir les paroles capables de retenir l'attention et que vous sentez bouillonner en vous-même, n'est que l'indication d'une inhibition prononcée de la personnalité, inhibition que vous pouvez surmonter si vous le désirez.
Les mots sont l'expression de l'âme lorsqu'ils sont correctement employés. Vous n'utilisez pas ces mots. Vous le pouvez, si vous décidez de le faire. L'art d'écrire des lettres spirituelles libérera cette beauté intérieure et rehaussera votre service.
2. La qualité essentielle que vous devriez irradier est celle de retenir avec compréhension ceux dont vous êtes responsable. A.A.B. a signalé à mon attention le fait intéressant qu'il est extrêmement rare que vous perdiez un étudiant de votre secrétariat ; par ailleurs, cependant, vous écrivez moins et (apparemment) sur le plan extérieur, vous en faites moins que les autres secrétaires. Pourquoi en est-il ainsi ? Cela indique une qualité qui émane de vous. Cette qualité est une sorte de pouvoir. C'est le pouvoir de retenir les autres fermement grâce à votre compréhension ; ils le sentent même si vous ne l'exprimez pas consciemment. Cela demeure encore fondamentalement subjectif. Une telle qualité – qui attache avec force et de manière durable – comporte ses limitations de même que ses bénédictions. Certaines personnes peuvent être attachées à vous trop étroitement pour leur bien ; ce sont toujours les plus faibles qui sont ainsi retenues, et les moins avancées. De cette manière, les gens peuvent en arriver à dépendre de celui qui retient, donc à ne pas parvenir à s'exprimer, ce qui développe leur faiblesse et leur tendance à la négativité. Vous pouvez développer ce thème vous-même. Mais l'aspect bénéfique de cette radiation prédomine chez vous et doit être accru.
3. Votre besoin majeur (vous le savez) est la liberté, la libération. Je ne veux pas dire la libération de l'incarnation ou des pressions de la vie, mais la liberté du samnyâsin qui circule librement dans les trois mondes – sans surveillance ou intrusion autre que celle de son âme.
C'est la liberté qui donne l'aide mentale, la réponse émotionnelle et le temps physique utilisé comme et quand le disciple le souhaite. Ce n'est pas suscité par l'habitude ou la demande des autres, mais c'est la libre contribution de l'âme à la nécessité du moment. Votre réponse, mon
frère, ne s'adresse pas toujours à la nécessité, n'est-ce pas ?
Réfléchissez à ceci.
Dans les six pensées semence que je vous ai données, il y a un an, ce thème de la libération, d'une solitude divine désirable, d'une recherche de la note qui pourrait apporter la libération était le thème dominant. Ces pensées devraient continuer d'être le sujet majeur de votre travail de méditation. Je suggère que, pendant l'année qui vient, vous les preniez comme pensées semence de votre méditation du matin, bâtie sur un plan déterminé. Je vous laisse faire ce plan, mais je voudrais avancer une suggestion. Il sera nécessaire de prendre chacune de ces six pensées semence pendant un mois, au cours des six prochains mois, puis de répéter ce processus pendant les six mois suivants. Pendant les six premiers mois, réfléchissez-y sous l'angle de votre réalisation subjective en tant qu'âme ; pendant la deuxième période de six mois, étudiez-les sous l'angle de l'expression pratique dans votre vie quotidienne.
Je souhaite vivement, mon frère, vous voir réussir dans cette vie, et je parle ici techniquement. Je souhaite vous voir prendre l'initiation prévue par votre âme dans cette vie, afin que vous puissiez entrer dans votre prochaine incarnation avec la conscience initiée (du degré désiré) et démarriez ainsi avec des atouts bien meilleurs pour le service. Je vous rappelle que l'on prend l'initiation seul ; d'où mon insistance, depuis quelques années, sur la nécessité
de faire la route seul – au point de vue spirituel et mental. Sous d'autres angles vous ne cheminez pas seul. La vie spirituelle est pleine de paradoxes. Nous entreprenons de cultiver le sens de l'unité de tous les êtres, et cependant parfois, nous devons apprendre la leçon de la solitude et de l'isolement. Une grande "solitude" est l'épreuve suprême de la quatrième initiation. Rappelez vous ceci. Cependant, mon frère, vous ne serez jamais seul, et de cela aussi il faut vous souvenir. C'est, en dernière analyse, une question de reconnaissances.
Laissez-moi vous assurer que je vous reconnais et, mon frère et cher ami du côté intérieur, que je vous connais et vous aime.

Novembre 1944.


Mon frère bien-aimé,
Dans quel sens m'adressé-je ainsi à vous ? Cette appellation ne traduit pas une affirmation oiseuse, mais elle a une signification profonde. C'est particulièrement vrai dans votre cas et en ce qui concerne votre relation individuelle avec moi. Mes dernières instructions ont dû vous indiquer combien profonde est ma compréhension, à quel point je comprends vos problèmes, vos limitations et vos atouts. Il est nécessaire que chaque Maître comprenne et sache infailliblement ce qui est dans le coeur et dans le mental du disciple ; Il doit comprendre ce qui motive son action. Quand, de plus, il y a un lien karmique aussi bien que spirituel, quand il y a reconnaissance de l'unité de dessein, ainsi qu'un passé d'étroites relations lorsque le Maître était seulement disciple et le disciple seulement aspirant, alors les mots "mon frère bien-aimé"
prennent un sens plus profond. Ils pourraient indiquer un progrès constant d'un frère plus jeune et d'un frère aîné, d'où découle en conséquence une relation étroite, un contact facile et une profonde compréhension. En ce sens, donc, la manière dont je m'adresse à certains de vous n'a pas simplement le sens d'une vérité occulte, mais celui d'un fait existant dans les trois mondes.
Il y a quatre personnes dans ce groupe qui ont une telle relation avec moi.
Entre nous, c'est une vieille histoire. D'autres personnes du groupe, comme vous le savez, sont temporairement instruites par moi jusqu'à ce qu'elles soient capables d'occuper les postes vacants dans d'autres ashrams. D'autres encore prennent leur premier contact avec moi dans mon ashram, et n'ont eu aucun contact antérieur avec un ashram. Je signale ces points à votre attention, car je souhaite vous voir utiliser une possibilité qui, dans votre cas, demeure encore un événement espéré – la possibilité d'un contact conscient et facile avec moi.
Il vous a toujours été possible d'entrer en contact avec moi facilement, mais vous vous en êtes rarement rendu compte. Je souhaite que vous le compreniez maintenant et fassiez passer dans l'expression extérieure ce qui a toujours existé intérieurement.
Comment, frère bien-aimé, pouvez-vous y parvenir ? Un moyen précis d'intensifier cette reconnaissance intérieure serait que vous profitiez plus complètement de la période d'approche de la pleine lune. Depuis des années vous avez tous, chaque mois, utilisé cette possibilité, mais avec relativement peu de résultats ; j'en ai été un peu surpris car, du côté de l'ashram, on était tout à fait prêt à cette approche et très désireux de stimuler ce "processus d'absorption". C'est un processus employé pour intégrer le disciple régulièrement et cycliquement dans la conscience de l'ashram avec, pour conséquence, les résultats qui s'ensuivent chez le disciple.
Je vous demande donc de suivre pendant trois jours chaque mois, et pendant le reste de votre vie, une méthode bien précise... Je vous le demande, car je crois que vous avez le pouvoir d'endurance qui caractérise tous ceux qui ont la personnalité sur votre rayon. Cette méthode impliquera que vous vous mettiez en rapport avec mon ashram et enregistriez ce rapport dans la conscience de votre cerveau physique. Il est possible et probable que cette
tentative ne réussira pas immédiatement, mais avec le temps et un effort persévérant vous réussirez inévitablement. Pensez à moi tel que vous me connaissez ; ne permettez pas à votre dévotion de sixième rayon de jouer un rôle dans ce contact. Souvenez-vous qu'il y a des disciples de premier rayon dans mon ashram, et que certains aspects de ma nature sont, à l'origine, de premier rayon ; mais, quand vous vous souviendrez de cela, rappelez-vous aussi que l'aspect dont je parle appartient à la Triade.
Les Maîtres n'ont pas de personnalité au sens où vous comprenez la personnalité. Les facteurs qui les conditionnent sont les trois aspects de la Triade spirituelle ; ces aspects, étant créateurs, construisent l'appareil ou mécanisme phénoménal au moyen duquel le Maître entre en contact avec les trois mondes. Cela signifie donc que les disciples devront étudier avec une plus grande attention l'enseignement sur l'antahkarana, car c'est via l'antahkarana qu'ils prennent contact avec l'ashram et avec le Maître. N'oubliez pas que je vous ai assuré de ce que ce contact était relativement facile pour vous ; les implications de cette déclaration sont claires. Que votre réflexion porte sur le dessein de ce contact. Rendez-vous compte aussi que l'intention de ce travail est de faciliter une grande possibilité qui s'offre à vous ; que l'urgence des temps exige des "serviteurs accomplis" et des sages disciples, et que cette urgence justifie l'entraînement intensif donné à des disciples tels que vous. Le contact de l'ashram servira à accentuer dans votre mental le concept de vous même en tant que serviteur disciple. Vous êtes fort et capable de supporter ce qu'exige ce processus ; vous pouvez vous en remettre à votre propre force lorsqu'elle est mise en oeuvre par une vision de plus en plus claire. Vous voyez les gens et la vie plus clairement qu'au début de votre affiliation à mon groupe et, au cours des deux dernières années, vous avez obtenu beaucoup de changements sous ce rapport. Comptez sur vous-même et sur votre âme avec plus de confiance ; avancez avec certitude vers la consommation de l'effort de cette vie.
Je signale à votre attention que, dans les instructions que je vous ai données l'année dernière et dans celles-ci, vous avez une unité complète d'enseignement qui peut vous suffire pour le reste de votre vie. Relisez ces instructions une fois par mois régulièrement, ce qui renouvellera votre intérêt et votre enthousiasme. Il est intéressant d'observer que l'initiation est souvent prise (je pourrais dire habituellement prise) après cinquante ans. La raison en est que, si le disciple peut faire preuve de l'endurance nécessaire et de l'enthousiasme exigé – je désigne par là le dessein dynamique – il peut alors lui être fait confiance dans le maniement de pouvoirs conférés avec sagesse ; il manifestera l'équilibre nécessaire et suivra la voie conduisant à l'extérieur, avec humilité et prudence.
Je vous ai dit beaucoup de choses dans ces deux instructions ; c'est l'achèvement de l'enseignement que je vous ai donné depuis 1933. Accordezleur votre réflexion. Agissez dans le sens qu'elles indiquent, renforcez l'ashram et offrez aux Maîtres un serviteur plein de sagesse et un compagnon entraîné sur la Voie.

Août 1946.


Mon disciple,
Je souhaite que vous notiez le changement dans ma manière de m'adresser à vous. Il a une signification ; ce que je veux vous dire dans ces instructions est simplement ceci : Etudiez profondément, dans les années à venir, afin de vous assurer des implications et des chances qu'offre cette appellation qui vous désigne à ce moment particulier. Etudiez l'efficacité subséquente qui en résultera dans le contact vers le haut, vers l'intérieur et vers l'extérieur (si des termes si inadéquats peuvent être employés.)
Du point de vue occulte, vous êtes seul ; vous menez une vie solitaire, car il n'y a personne dans votre entourage qui partage le même degré de perception spirituelle. Vous pouvez le nier, car votre vie est très pleine. La vie a ses points constants de révélation ; nous en reconnaissons certains, d'autres passent inaperçus. Tous les disciples doivent passer par la révélation d'un certain type de solitude spirituelle ; c'est un test du détachement occulte que tout disciple doit maîtriser.
Cette solitude doit être regardée en face et comprise ; elle a pour résultat la compréhension de deux choses : tout d'abord la compréhension de votre niveau exact sur l'échelle de l'évolution ou sur le Sentier ; ensuite une perception intuitive du point d'évolution de ceux que vous rencontrez sur le chemin de la vie. Pendant longtemps, le disciple refuse de faire l'une ou l'autre de ces deux choses. Une fausse humilité, qui en réalité frise le manque de
sincérité, l'éloigne d'une vraie reconnaissance de son rang, reconnaissance qui implique nécessairement plus d'intelligence et ne fait pas appel à l'orgueil. De plus, il est peu de disciples qui osent se risquer à voir leurs semblables tels qu'ils sont, par crainte de l'esprit critique, tant il est difficile de cultiver la vraie pratique de la compréhension aimante, qui conduit à voir chacun avec vérité, avec ses défauts et ses vertus, ses mesquineries et ses noblesses, tout en l'aimant comme avant et même plus.
Il vous faut développer consciemment cette solitude occulte, et non vous en remettre aux circonstances. C'est une solitude qui repose sur le point atteint par l'âme et non sur un esprit de séparativité ; c'est une solitude qui est fière de ses nombreux amis mais, parmi ce grand nombre d'amis, très peu – peut-être aucun – n'est admis au point de paix sacrée. C'est une solitude qui ne se ferme à personne, mais qui garde les secrets de l'ashram, vis-à-vis de ceux qui cherchent à y pénétrer. C'est finalement une solitude qui ouvre grande la porte de l'ashram.
C'est le facteur que vous avez le plus besoin de cultiver à l'heure actuelle.
Cela nécessitera que vous vous retiriez de vous-même de manière consciente et déterminée ; dans le même temps, cela vous conduira à une expression d'amour encore plus chaleureuse sur le plan extérieur.
La dispersion de ce groupe extérieur vous permettra peut-être de l'accomplir plus facilement et d'approfondir votre vie intérieure de manière incommensurable. Accueillez donc avec joie cette chance offerte. En ce qui concerne le groupe extérieur, je vous demande de rester néanmoins en contact étroit par correspondance avec J.S.P. ; elle a grand besoin de votre force et de votre connaissance. Elle a souffert beaucoup plus qu'aucun d'entre vous, et a grand besoin d'être élevée dans le sens de la sécurité et de la paix. Je vous la recommande. Elle sera aussi bonne pour vous que vous pour elle.
Quant à votre travail de méditation, mon frère, continuez à observer la méthode de pleine lune, décrite par moi précédemment ; je vous demande de maintenir cette pratique pendant le reste de votre vie. Je souhaite que vous ajoutiez, à ce travail mensuel, une pratique journalière basée sur le thème d'une solitude choisie. Notez le mot "choisie". Il est plus sage de cultiver la qualité de la solitude spirituelle que d'attendre qu'elle vous soit imposée, comme c'est souvent le cas chez beaucoup de personnes. Je vais seulement suggérer les thèmes de votre méditation, vous laissant élaborer la forme qui vous convient, ou vous passer de forme si cela vous semble préférable.
Thème de Méditation. Un par mois, devant être repris d'année en année
1. La nature de la solitude.
2. La différence entre la solitude, l'esseulement, la séparation et l'isolement. Je vous renvoie à Patanjali 20 qui parle de "l'isolement dans l'unité".
3. La solitude et la vie quotidienne.
4. La solitude et l'âme.
5. La solitude en tant que caractéristique de la vie intérieure de l'ashram.
6. La solitude et la perception spirituelle.
7. La solitude nécessaire au service du Plan.
8. La solitude en tant que toile de fond d'une vie radieuse.
9. La solitude et le contact avec le Maître.
10. La récompense de la solitude.
11. Les voix entendues dans le silence de la solitude.
12. Le silence des Sphères.
Il n'y a rien de morbide dans cette solitude ; il n'y a pas d'éloignement cruel et pas d'aspect de séparativité. Il y a seulement "le lieu où se tient le disciple, détaché et sans peur ; en ce lieu de calme absolu, le Maître vient et la solitude n'existe pas".