SECTION IV — INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES DONNEES PAR LE TIBETAIN à D.H.B. 1. Le rayon de l'âme, le deuxième Rayon d'Amour-Sagesse.

SECTION IV

INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES DONNEES PAR LE TIBETAIN à D.H.B.

 

1. Le rayon de l'âme, le deuxième Rayon d'Amour-Sagesse.
2. Le rayon de la personnalité, le sixième rayon de Dévotion, d'Idéalisme.
3. Le rayon du corps mental, le premier Rayon de Volonté ou de Pouvoir.
4. Le rayon du corps astral, le premier Rayon de Volonté ou de Pouvoir.
5. Le rayon du corps physique, le septième Rayon d'Ordre Cérémonial ou de Magie.


Janvier 1940.


Cette année a été dure pour vous, mon frère, et (comme pour votre frère D.P.R.) je ne veux pas ajouter de nouvelles complications ou considérations au poids que vous portez déjà. Vous êtes aussi un disciple qui voit clair, et il n'est guère nécessaire que j'indique le mirage qui, actuellement, trouble votre service. Je vais, néanmoins, vous donner une pensée sur laquelle réfléchir soigneusement. La personnalité, avec ses buts, ses ambitions, son intelligence et son expérience, constitue en elle-même un mirage dont l'effet est très puissant sur vous. Quand donc la personnalité est d'un ordre relativement élevé et bien intégrée, le problème est très réel. Vous le comprenez, mais pendant le service vous êtes enclin à tomber dans le mirage de la personnalité, sans vous
en apercevoir, et ceux qui vous entourent et servent avec vous ne vous aident pas.
Marchez dans la lumière, mon frère. Que la lumière et le rayonnement de l'âme illuminent votre service, et ne laissez pas votre intellect se révéler le facteur dominant. Que l'amour spontané conditionne vos relations avec vos
semblables, et non une bonté cultivée. Ne vous laissez pas illusionner par votre compréhension des réalités spirituelles, et par votre savoir spirituel. Vous avez beaucoup à faire dans cette vie, et particulièrement dans la prochaine, lorsque les leçons de cette vie-ci auront été apprises et assimilées. Il faut vous y préparer consciemment par le développement d'une vision claire. Je devrais peut-être vous signaler que l'illusion, plus que le mirage, est votre difficulté majeure, car vous êtes polarisé mentalement.

Août 1940.


Mon frère et mon ami,
Je vous en ai tant dit au sujet du mirage, que dans ces instructions je ne vais pas en parler. Si vous n'avez pas, maintenant acquis une réaction instinctive au mirage, il est peu de chose que je puisse dire. La reconnaissance
instinctive d'un défaut, d'une qualité, d'une tendance et, en fin de compte, d'une révélation, est l'un des premiers pas que le disciple doit franchir en vue de transcender le plan astral. Je voudrais vous signaler à tous (car le mirage est général autant que particulier) que la dissipation du mirage apporte la révélation.
Pour vous actuellement, il y a un intermède dans le service sur une grande échelle, et il ne vous est pas facile de l'accepter. Le conflit des nations a entraîné un intermède exotérique de l'action spirituelle sur terre. Il provoque
aussi (il ne faut pas l'oublier) un approfondissement et une réorganisation spirituelle subjective qui – lorsque la guerre sera terminée – portera beaucoup de fruits. C'est une période de préparation pour les disciples, et c'est une occasion de relation spirituelle intérieure grandement accrue, qui produira plus tard cette synthèse extérieure que tous les hommes attendent.
Actuellement, le message que j'ai pour vous, c'est de vous retirer vers l'intérieur et de parvenir à un approfondissement qui, à son tour, produira la sagesse et la vérité. Je ne vous demande pas de cesser l'une quelconque de vos activités exotériques, mais je vous demande de les accomplir dans le silence spirituel. Poursuivez vos activités sur le plan physique et votre dharma spirituel, mais en vous-même vivez une vie d'aspiration intense, et d'interrogation. Devenez insatisfait spirituellement, mon frère, car cela produira en vous une intensification des qualités plus importantes que je vous ai suggéré de cultiver, il y a bien des années. Il vient un temps, dans la vie du disciple, où il subit un processus de détachement ésotérique (bien que pas nécessairement exotérique) concernant sa tâche choisie et toutes ses réalisations passées ; il apprend ainsi le pas suivant sur le Sentier de la Libération. Ce détachement, fondé sur une phase d'insatisfaction spirituelle, engendre aussi l'humilité de coeur, qualité qu'il vous faut cultiver. L'humilité de la tête est théorique et imposée ; l'humilité de coeur est pratique et spontanée. Je souhaite que vous réfléchissiez à cette distinction, car ainsi vous apprendrez beaucoup.
Consacrez donc la période allant jusqu'à la fin de la guerre à la profondeur, au détachement, à l'humilité. Vous ne le regretterez jamais ; dans la prochaine période de reconstruction, vous apporterez à votre tâche beaucoup de choses que vous ne pouvez pas apporter maintenant. Comme vous le savez, c'est la qualité du coeur chez vous qui a besoin d'être intensifiée et purifiée. Votre corps astral et votre mental de premier rayon accentuent trop l'aspect volonté dans vos activités. Il vous faut garder cela à l'esprit, surtout en ce qui concerne le corps astral, car c'est par ce corps que l'énergie d'amour de l'âme doit passer pour atteindre le centre du coeur. C'est donc la qualité de second rayon qui doit être imposée – en ce qui concerne votre corps astral de premier rayon – et cela
signifie pour vous deux choses :
1. Le contact de l'âme doit être intensifié.
2. Le problème de votre vie aujourd'hui comporte principalement trois facteurs :
a. l'âme deuxième rayon
b. la personnalité sixième rayon
c. le corps astral premier rayon
Ceci constitue un triangle d'énergie intéressant et un peu déséquilibré, car la personnalité de sixième rayon répond rapidement à l'énergie de l'âme, mais les effets se manifestent dans un corps astral puissant et d'orientation fanatique.
Les influences réciproques qui s'ensuivent produisent une grande partie du mirage qui vous environne et que votre mental de premier rayon a pour tâche de dissiper.
Vous êtes peut-être surpris que j'emploie le mot "fanatique" en ce qui vous concerne, car vous ne vous considérez en aucune façon comme un "dévot fanatique" – Moi non plus. Le fanatisme dont vous faites preuve se rapporte à votre propre jugement concernant d'autres personnes, et il implique aussi que vous faites confiance presque avec orgueil à la sagesse que vous avez sans aucun doute acquise au cours de nombreuses vies. Cela tend à vous donner une sûreté d'opinion, vis-à-vis des autres, que les conditions et votre décision ne
justifient pas toujours ; vous êtes enclin aussi à imposer vos propres idées et votre jugement aux autres quand ce n'est peut-être pas votre devoir, ni votre droit de le faire. Cette caractéristique, que l'on rencontre souvent chez les disciples qui apprennent la nature de la vraie humilité spirituelle, s'appelle ésotériquement "l'opposition fanatique de la personne sage aux faits". Cette affirmation est des plus paradoxales, mais vous auriez grand avantage à l'examiner et à l'étudier.
Des disciples comme vous (ils sont assez nombreux et ils sont les sujets les plus prometteurs que nous ayons à entraîner) peuvent être durs et sans souplesse, à la fois pour eux-mêmes et pour les autres. Ils ont appris à
surmonter beaucoup de choses dans le creuset de la souffrance, et rien ne les a arrêtés dans leur poursuite régulière de la réalité. Cette faculté les conduit à juger avec dureté ceux qui, apparemment, n'obtiennent pas de résultats ou n'ont pas leur endurance. Quand un tel disciple est par nature sur la ligne de l'enseignement, comme vous l'êtes, il agit, dans les occasions offertes, sur la base de sa personnalité véritablement éclairée ; mais ses méthodes sont néanmoins des méthodes de personnalité et quand – comme c'est votre cas – la personnalité est sur le sixième rayon, le disciple arrive à être fanatiquement identifié à sa propre voie d'approche, et il s'attend à ce que les autres adoptent sa voie ; il est attaché à ses propres méthodes et désireux de les imposer aux autres. Il est convaincu que ses techniques sont les meilleures pour tous.
Tous les disciples doivent apprendre à reconnaître les différentes voies, les nombreuses méthodes et les techniques élaborées de manière très différente.
Leur attitude (quand ils ont appris cette leçon) est toujours d'encourager, d'interpréter et de renforcer les façons de faire adaptées à ceux qui leur sont associés et avec qui ils travaillent, ou à ceux qu'ils s'efforcent d'aider.
Rappelez-vous ceci, mon frère, et visez à ne pas tout ramener à vous-même.
Réfléchissez à cette déclaration, essayez de la comprendre et de la mettre en pratique. Si vous apprenez cette leçon, il s'ouvrira devant vous, un champ plus vaste de possibilités. Ne pas se concentrer mentalement sur soi-même et s'identifier au soi de tous devrait être votre objectif ferme et pratique.
Pour vous y aider, je suggère le court exercice de méditation suivant, qui devrait être fait chaque jour à la fin de votre travail de groupe. Son objectif est d'accroître le flux d'énergie allant au centre du coeur, en vous rappelant toujours que ce centre du coeur est un lotus à douze pétales.
1. Exercice de visualisation.
a. Parvenez à l'alignement aussi rapidement que possible.
b. Maintenez dans le mental, par l'imagination, la ligne droite de la colonne vertébrale, du centre de la tête, du sutratma et de l'antahkarana, reliant ainsi les centres du corps avec l'âme.
c. Puis conduisez la ligne, que votre imagination a construite, du centre à la base de la colonne vertébrale jusqu'au bouton de lotus fermé, formant le centre du lotus égoïque aux douze pétales.
2. Reconnaissez alors votre identité avec toutes les âmes qui constituent, dans leur totalité, l'Ame Une.
3. Puis énoncez le OM en tant qu'âme, dans la mesure où vous le pouvez, l'envoyant à partir des niveaux de l'âme, sans avoir dans le mental d'objectif précis. Faites cela six fois.
4. Puis, énoncez de nouveau le OM après une pause (ce qui fait sept fois en tout) en l'envoyant dans le centre ajna ; de là, faites-le descendre au centre du coeur et maintenez-le là afin de l'utiliser plus tard. Faites ceci en tant qu'âme dont la nature est amour.
5. Puis, vous souvenant que le centre du coeur est le dépositaire de forces ou énergies, cherchez à les développer en réfléchissant aux vertus par lesquelles ces énergies s'expriment, en en prenant une chaque mois.
a. Amour de groupe, embrassant tous les individus.
b. Humilité, signifiant l'attitude de votre personnalité.
c. Service, indiquant la préoccupation de votre âme.
d. Patience et persévérance sont des caractéristiques de l'âme.
e. La vie, ou activité exprimée, qui est une manifestation d'amour car c'est le dualisme essentiel.
f. La tolérance, qui est la première expression de la compréhension bouddhique.
g. L'identification avec les autres, qui est la fusion portée finalement à la synthèse quand le centre de la tête est développé.
h. La compassion, qui est essentiellement la juste utilisation des paires d'opposés.
i. La sympathie, qui est la conséquence de la connaissance et du déploiement des pétales de la connaissance. Une telle énergie est alors en contact avec le centre du coeur.
j. La sagesse, qui est le fruit de l'amour et indique l'éveil des pétales, d'amour du lotus égoïque.
k. Le sacrifice, qui consiste à donner le sang de son coeur ou sa vie, pour les autres.
6. Après une calme méditation sur l'une de ces qualités de l'expression de l'âme, telles qu'elles se manifestent sur le plan physique, énoncez le OM trois fois.
Je souhaite vous rappeler que ces qualités de l'âme, s'exprimant par le coeur, doivent être interprétés ésotériquement et en termes de relation.
Souvenez-vous de cela et, quand vous méditez, cherchez toujours la signification intérieure et non pas simplement le rassemblement des pensées sur ces qualités. La plupart des pensées et des idées qui vous viendront sur ce sujet seront bien connues et purement exotériques. Il y a, cependant, des sens secondaires qui ont une véritable signification pour le disciple, bien qu'ils soient presque inconnus de l'homme moyen. Essayez de les trouver.
Je voudrais vous demander, mon frère, comme service pour le groupe, d'écrire chaque mois une courte étude sur ces qualités, en tant qu'expressions des énergies de l'âme, communiquant ainsi à vos frères le fruit de votre
méditation du mois. Prenez courage et ne laissez pas les difficultés physiques faire obstacle à votre vie et à votre joie intérieures. Cherchez un contact plus étroit avec moi, votre Maître, et attendez-vous à une réponse.
1. Certains disciples sont appelés à vivre une vie triple : à servir sans cesse, à souffrir sur le plan des choses extérieures et à rêver, toujours.
C'est ce à quoi vous êtes appelé.
2. Réfléchissez à la distinction entre rêve, vision et plan. Ils forment le monde de l'âme.
3. Comprendre pousse au détachement du coeur. Avec cette compréhension s'éveille la volonté de dissiper la douleur de ceux qui foulent les chemins obscurs de la terre. Vous ne marchez pas sur ces chemins, cependant vous savez et vous voyez.
4. La plume, trempée dans l'amour et la compréhension, doit être utilisée par vous pendant plusieurs années, comme votre mode majeur de service. Je vous dis donc : Ecrivez.
5. Cherchez les plus jeunes membres de mon groupe que vous ne connaissez pas encore. Reconnaissez-les lorsque vous les rencontrez sur la voie de la vie et, de votre point de sagesse acquise et d'expérience entraînée, tendez-leur une main secourable. Trois personnes attendent votre service.
6. Soutenez A.A.B. et aidez-la dans le service du Plan. Le lien est étroit entre l'ashram de K.H. et le mien. Les lignes d'influence réciproque doivent être plus intimes.

Septembre 1943.


Mon frère,
L'appel a sonné maintenant, à partir de votre âme et de mon ashram pour que vous élaboriez et développiez les plans précis de votre propre service, et donc que vous commenciez à trouver ceux que vous pouvez aider – non
seulement dans cette vie, mais surtout dans la suivante. Je commence par cette déclaration car je cherche quelque chose qui retiendra votre attention et vous stimulera dans les prochaines années de votre vie. L'affirmation en six points que je vous ai donnée l'année dernière était, vous l'avez vérifiée vous-même, pleine d'informations ; elle indiquait le désir de votre âme ou plan vous concernant, et elle était pleine de symbolisme ésotérique. C'est ce symbolisme qui détient, pour vous, la clé de l'avenir. Je voudrais reprendre les six phrases
de ces instructions et vous faire pénétrer leur sens plus profondément. Elles contiennent le schéma de votre avenir et, en particulier, le schéma de votre prochaine incarnation. Etudiez-les à nouveau sous cet angle. Quelle a été, mon frère, la note-clé de votre vie actuelle ? Je veux parler ici de la note-clé évidente de la personnalité. N'est-ce pas par dessus tout, la frustration ? Des plans qui ne sont pas réalisés ; des rêves qui ne sont pas devenus vérité ; des amis qui, de façon permanente, n'ont pas compris ; une absence d'appréciation chez ceux qui auraient dû, en toute justice, vous apprécier ; en apparence, aucune situation où votre connaissance et votre compréhension profondes aient pu être utilisées. Votre culture et votre connaissance de l'ésotérisme ne vous ont apparemment rien apporté ; j'ai dit, apparemment, mon frère. Une vie familiale qui n'a pas été à la hauteur de ce que vous aviez rêvé, et un corps physique qui limite tout ce que vous cherchez à faire. Vous voyez fuir les années et, sous l'angle de la personnalité, tout cela semble se solder par peu de chose. Voilà un côté de la situation, n'est ce pas ?
Mais, que dire de l'autre côté, mon frère et compagnon de travail ? Il est facile à négliger car, selon l'estimation de la personnalité, il paraît si nébuleux, si insaisissable ; sa vérification semble dépendre des rares moments où vous entrez en contact conscient avec votre âme et où vous savez. Mais ceci n'arrive pas très souvent. Permettez-moi de vous dire comment cet autre côté nous apparaît ; je sais que vous me croirez ; ce que je dis vous donnera peut-être une emprise nouvelle et vivante sur la vie, et assez de confiance pour vous permettre de rendre les années à venir de plus en plus fructueuses.
Pour vous, cette incarnation a comporté certains événements très importants. Tout d'abord, votre âme a pris possession de votre personnalité et s'est saisie de votre mental (facteur déterminant important dans tous les
processus liés à la réincarnation), de telle manière que, lorsque le moment sera venu de vous réincarner, vous aurez une perception consciente sûre. Ensuite, vous êtes entré sur le Sentier du Disciple accepté et vous vous préparez véritablement à l'initiation. Quelle initiation ? C'est à vous de le découvrir.
Vous trouverez une indication dans le fait que la frustration a été la note-clé de la vie de votre personnalité, et que votre objectif est d'acquérir la divine indifférence. Comprenez-vous l'importance de ces deux événements majeurs ?
De plus, vous avez appris la signification de la douleur, et là encore votre but est la divine indifférence. Vous avez pris beaucoup de contacts, et avez aidé beaucoup plus de personnes que vous ne le supposez ; vous avez ainsi
établi des liens ; dans quel but, mon frère ? Ne se pourrait-il pas que chaque vie, que vous avez touchée de votre aide et de votre force, indique ceux qui formeront peut-être le noyau de votre propre groupe dans une expérience de vie ultérieure ?
L'une des choses que je vais devoir indiquer à tous les membres anciens du groupe particulier de chélas appartenant à mon ashram (à mesure que leur enseignement progresse, après que les processus de préparation personnelle furent dûment appris) est la technique du Magnétisme, qui est la clé de la manifestation de tous les ashrams. C'est par le magnétisme spirituel, et par l'amour pur, appliqué de façon impersonnelle, qu'un ashram est formé. C'est une technique qu'il vous faut apprendre et que vous commencez à apprendre ; je vais maintenant vous en indiquer le motif. Vous avez beaucoup d'amis et vous avez suscité beaucoup d'amour ; c'est un processus durable, entraînant une responsabilité non négligeable. Vous apprenez à me connaître et vous avez
l'amour fidèle et la confiance de A.A.B., qui a pour vous une estime particulière et profonde, basée sur du travail fait avec vous dans des vies précédentes. Vous avez aussi acquis un peu de connaissance quant à l'intention
de mon ashram, en ce qui vous concerne. Vous vous êtes débarrassé de beaucoup de karma (bien plus que vous ne le pensez) et vous êtes bien plus libre qu'on ne le croyait possible quand vous êtes entré en incarnation dans
cette vie. Sous l'angle de votre âme, votre vie a été un triomphe. Sous l'angle de votre personnalité, elle a été frustrée. Qu'est-ce qui importe, mon frère ? Peutêtre que ni l'un ni l'autre n'a de l'importance sous l'angle de vision de l'initié et selon l'attitude du disciple entraîné.
"La libération n'est trouvée ni dans la douleur, ni dans la joie.
Le soleil spirituel n'apparaît ni dans l'ombre, ni dans la lumière.
Les paires d'opposés détournent les yeux des hommes.
Un seul oeil dirige les pas de l'initié sur la Voie."
Voulez-vous réfléchir à ma présentation de ces deux aspects contrastants de votre vie, puis entrer dans plus de lumière et de service ?
Je vous ai dit, dans mes dernières instructions, que vous étiez appelé à vivre une vie triple de service permanent, de douleur constante, et de rêves sans fin. Dans cette déclaration-là, j'ai commencé par énoncer les faits de votre vie. Voyons maintenant quelles sont les autres déclarations signalant des faits qui, dans leur totalité, renferment votre future intégration, votre développement et votre service. Permettez-moi donc d'énumérer.
1. Service, douleur et rêve constituent votre sort actuel.
2. Vous ne parcourez pas encore les chemins les plus sombres de la terre.
Vous vous préparez pour ce dur travail, car certains doivent servir de cette manière et, pour cela, il ne peut être fait confiance qu'à ceux qui sont forts et éprouvés. Considérez tout ce qui vous est arrivé comme un entraînement spécial, ce qui pourrait être appelé une "instruction de base", afin que votre futur service en tant qu'initié puisse s'accomplir selon les plans. C'est votre âme qui a choisi ce service. Il ne vous est pas imposé par moi, ou par la volonté de l'ashram, ou par aucun autre facteur si ce n'est par votre âme.
3. Ecrire est actuellement votre mode majeur de service. Découvrez ceux qui sont vôtres, et écrivez ce qui les inspirera et les aidera. Que l'amour dirige vos doigts, et que la lumière passe entre vous et ceux que vous souhaitez servir. Donc, mon frère, écrivez. Vous en avez le don et le temps ; vous avez une porte largement ouverte pour le service impersonnel.
4. Cherchez ceux qui ne sont pas encore dans mon ashram, qui sont encore en probation, et guidez-les. Préparez-les à la transition qu'ils devront affronter quand ils quitteront le Sentier de Probation pour entrer sur le Sentier de l'Etat de Disciple. Avez-vous trouvé et reconnu les trois qui attendent d'être guidés et aidés par vous ?
5. Continuez, comme toujours, à soutenir A.A.B. La raison en est que mon ashram est affilié à celui de K.H. Je vous demande d'étudier ce que je dis à R.S.U. car cela s'applique aussi à vous.
J'ai donné ici clairement quelques instructions qui ne prouveront leur efficacité dans votre développement, et la possibilité à vous ouvrir des portes que lorsqu'elles seront acceptées. Je ne peux qu'indiquer et suggérer à partir de ma position de plus grande connaissance, mais c'est à vous de reconnaître l'utilité des suggestions et d'avancer en harmonie avec elles.
J'ai pour vous un thème de pensée des plus intéressants sur la distinction entre "rêve, vision et Plan". On peut aborder ces distinctions de nombreuses manières, et les interprétations dépendront du niveau du penseur. Pour vous, disciple en préparation pour l'initiation, comme tous le sont dans mon groupe disciples acceptés à l'instruction – je suggère les voies d'approche suivantes.
Pour vous, le rêve est la réaction d'une connaissance reçue de haut niveau, et du besoin mondial de service. La personnalité rêve d'utiliser cette connaissance et de satisfaire à ce besoin ; elle pense à servir et devient ainsi un
serviteur et un instructeur. La vision est la compréhension du but contenu dans l'initiation particulière, à laquelle on vous prépare ; la vision correspondra au degré de l'initié. Il s'agit de la perception du dessein unanime et de l'intention spirituelle de ceux qui ont déjà pris l'initiation à laquelle le disciple est préparé.
Je ne peux pas exprimer cela plus clairement, car ce n'est pas permis ; mais, lorsque votre mental saura clairement à quelle initiation vous êtes préparé, vous pourrez vérifier vous-même – et vous serez forcé de vérifier – ce qui est l'objectif, l'ampleur secrète, le champ de service, ainsi que la qualité ésotérique de ceux qui sont passés par une certaine porte et ont subi une certaine expansion de conscience. Rappelez-vous que l'initiation ne fait pas que rehausser et approfondir la qualité de l'âme ; elle ne permet pas simplement à la personnalité d'exprimer les pouvoirs de l'âme, accentuant et faisant jaillir ce qu'il y a de meilleur chez le disciple et dans son service, mais elle met progressivement à sa disposition des forces et des énergies dont il ignorait tout auparavant et qu'il doit apprendre à utiliser en tant qu'initié d'un certain degré sur la Voie Illuminée. Elle lui révèle des mondes d'existence que jusque là il ne soupçonnait pas et ne connaissait pas, avec lesquels il lui faut apprendre à
coopérer ; elle l'intègre aussi plus nettement dans la "zone de lumière" de notre vie planétaire, apportant de nouvelles révélations et visions, mais rendant la zone non éclairée très sombre en vérité.
Le Plan est tout ce que l'initié peut saisir de l'intention hiérarchique dans sa totalité, à quoi s'ajoute la compréhension du rôle que lui, en tant que serviteur, doit jouer. La chose va plus loin encore, mais je crains de compliquer certaines vérités simples que je souhaite vous voir saisir. On pourrait ajouter que la clarté de la vision et la compréhension du Plan dépendent de la construction intelligente et consciente de l'antahkarana. Vous verrez donc pourquoi j'ai demandé au groupe appartenant à mon ashram d'étudier les instructions sur l'antahkarana telles qu'elles sont données dans les cours de la section avancée de l'Ecole Arcane. Vous avez tous commencé à construire ce pont ; je souhaite que vous compreniez comment et pourquoi.
Donc, mon frère, examinez plus clairement le schéma de votre vie. Voyez le dessein sous-jacent à tous les événements du passé, et essayez de saisir l'image de l'avenir, de faire de vos rêves une vérité, parce que vous voyez la vision et coopérez avec le Plan ; concrétisez ainsi la vision et travaillez à une compréhension intelligente du Plan. Que rien ne vous détourne de votre dessein, ni la fatigue, ni la frustration, ni les gens ou les circonstances.
Poursuivez en silence et avec amour.
Prenez les quatre mots : Rêve, Vision, Plan, Réalisation, et faites-en le thème de votre travail de méditation pendant les quatre trimestres de l'année qui vient. Si vous le voulez, écrivez au cours de l'année quatre études sur ces quatre mots, mais n'écrivez qu'après trois mois de calme réflexion sur chaque mot, et sous l'angle de la personnalité illuminée par la Triade spirituelle. Je souhaite que vous notiez la formulation de cette requête, avec un soin spécial.
Cela tendra à faire intervenir plus que la seule sagesse de l'âme, car la volonté spirituelle et l'amour spirituel (dont la volonté et l'amour de l'âme ne sont que le reflet) commenceront à se faire sentir.
Allez de l'avant, dans une joyeuse expectative. Préparez-vous à votre futur service dans cette vie et dans la suivante ; essayez de satisfaire aux instructions, et apprenez à aller et venir entre mon ashram et celui de K.H., car dans l'un votre service apparaîtra et dans l'autre, votre amour s'approfondira et votre coeur deviendra plus compréhensif.

Novembre 1944.


Mon ami et condisciple,
Je vous demande de noter la manière dont je m'adresse à vous. Que nous soyons des amis, vous le savez depuis de nombreuses années. Que nous soyons des condisciples est peut-être encore une idée un peu nouvelle. En généralisant, on admet la théorie selon laquelle tous ceux qui font partie de la Hiérarchie, ou lui sont affiliés, sont des disciples et donc en étroite relation réciproque. Ici, cependant, j'emploie ces mots dans un sens nouveau – nouveau pour vous, veux-je dire.
Il y a, dans les rangs des disciples, certains d'entre eux qui ont été choisis en vue d'une relation particulière avec le Christ. C'est le cas du Maître K.H. qui est prévu pour remplir des fonctions plus élevées lorsque le Christ passera à un travail autre que celui d'Instructeur Mondial. J'occupe moi-même une position semblable vis-à-vis du Maître K.H. Par l'intermédiaire de K.H., de moi-même et de deux autres Maîtres, un certain nombre de disciples de haut rang et quelques néophytes ou disciples de moindre degré sont sur la ligne de ce contact ou de ce service. Par l'entraînement qui leur est donné, ces disciples de degré plus ou moins élevé (mais tous acceptés dans le sens technique) sont rendus particulièrement sensibles à la force christique. Assez curieusement, ces disciples sont choisis pour subir cet entraînement à cause de l'intérêt qu'ils portent aux valeurs ésotériques et non parce qu'ils ont une nature particulièrement aimante, comme on aurait pu s'y attendre. Ils sont habituellement sur l'aspect sagesse du second rayon et non sur l'aspect amour.
Le travail prévu pour eux dans l'avenir se révélera finalement être si difficile, qu'il est essentiel qu'ils débutent avec une grande attirance pour la sagesse. Le contact avec les "ashrams d'intention aimante" (ainsi que sont
appelés les ashrams proches de l'aura ou périphérie de Shamballa) suffira par la suite à susciter pleinement l'aspect amour, ce qui permettra aux disciples d'offrir un instrument équilibré à l'Organisateur Divin de leur futur travail.
Exactement ce que sera ce travail, ce n'est pas à moi de le dire. Il est lié à l'entraînement donné aux [6@669] néophytes et aux aspirants de la prochaine race, car alors l'aspirant moyen à l'état de disciple sera aussi intuitif et guidé par la raison pure, que l'aspirant d'aujourd'hui doit être mental. Techniquement, cela signifie que le plan bouddhique sera le point focal ou lieu de progrès, et que ceux qui entraîneront les disciples travailleront à partir du plan d'atma ou de la pure volonté spirituelle, exactement comme aujourd'hui ils travaillent à partir du plan bouddhique ou plan de l'unité rationnelle. Réfléchissez à cette dernière phrase.
La relation du Christ à la Hiérarchie tout entière est celle de Maître Suprême. Son groupe de disciples comprend tous les initiés au-dessus de la troisième initiation. Mais par l'intermédiaire de ces initiés et de certains des Maîtres, en tenant compte de leurs suggestions, Il choisit lentement un groupe de disciples moins avancés, qui pourront être entraînés à un travail spécial au cours de leurs deux ou trois prochaines vies Vous pouvez être l'un de ceux-là.
La première phase de l'enseignement consiste à imposer au moins une vie de discipline rigoureuse et de conditions difficiles, non pas fixées par le karma, mais sur l'éducation et la discipline. Vous avez eu deux vies de ce genre et, en conséquence, vous avez acquis une endurance persévérante et une réceptivité entraînée garantissant au Maître qui veille que votre stabilité est inébranlable.
Beaucoup d'entraînement supplémentaire est nécessairement exigé, mais il est peu de chose que vous puissiez ajouter à celui que vous avez déjà reçu dans cette vie. Votre prochaine vie verra la continuation de l'instruction. Vous pouvez, néanmoins, développer en vous-même une compréhension plus consciente de "l'amour-sagesse". C'est un amour exempt d'émotion ou de dévotion ; c'est un amour conscient des objets de l'amour tels qu'ils sont essentiellement, et un amour qui est capable de voir dans le caractère et le tempérament l'accomplissement du karma. C'est difficile, actuellement, même pour un disciple avancé, de comprendre la nature de l'homme quand il a rayé tout conflit physique de l'expérience de sa vie consciente, et quand le désir de combattre, sur le plan physique, a complètement disparu de sa conscience. Le champ de bataille se déplace alors vers d'autres domaines de conscience, et son effet – au sein de l'humanité dans son ensemble – se remarque dans le choix de
ce groupe spécial, grâce auquel les problèmes surgis des conditions modifiées pourront être pris en main et résolus. Il faudra entraîner les hommes à un état de disciple différent et même plus nouveau que le type présenté par moi actuellement, différent lui-même intrinsèquement du type précédemment donné.
L'un des besoins majeurs de votre nature est l'évocation d'un stimulant nouveau et plein de feu. Pour cette raison, j'ai indiqué (ce que je fais rarement) l'avenir qui vous attend. Vous et F.C.D. comptez au nombre des "amis du Christ" (c'est ainsi qu'est nommé ce groupe) et vous êtes sur un sentier spécial d'entraînement. Pas à pas, la nature de ce sentier vous sera révélée, et, peu à peu, vous percevrez la qualité des développements que l'occasion offerte peut vous apporter.
Mais, ne vous méprenez pas, mon frère. Cela ne signifie pas que, dans votre véhicule actuel et avec vos moyens actuels, vous puissiez entrer en contact avec le Maître de tous les Maîtres ; cela ne signifie pas non plus que
vous êtes plus avancé que vos frères de groupe. Certains dans ce groupe et dans mon ashram sont plus avancés que vous, si l'on peut employer des termes aussi inexacts. Le Christ vous connaît par l'intermédiaire de votre Maître et d'aucune autre manière. Vous ne pouvez pas encore Le connaître. Vous pouvez, néanmoins, réfléchir à la signification de ce que j'ai dit ; vous pouvez apprendre à distinguer en vous le double aspect de l'énergie du rayon de votre âme, l'amour et la sagesse ; vous pouvez noter quand l'une de ces forces fonctionne et laquelle. Une étude plus serrée de vos cinq rayons (quatre en vérité) vous y aidera, surtout parce que votre véhicule physique de septième rayon facilitera beaucoup ce processus. Le septième rayon a une activité double ; grâce à lui l'énergie de l'âme et celle de la personnalité peuvent être mises en relation consciemment, plus facilement que sur les autres rayons, quand le disciple est libéré du mirage. Ainsi, une expression véridique de ce que contient la vie peut être construite du point de vue d'une longue expérience de l'âme. Ceci peut vous paraître quelque peu ambigu ; en réalité cette déclaration n'est en aucune façon aussi vague qu'elle le paraît. Elle devrait vous offrir des idées sur lesquelles réfléchir.
Pour le reste de votre vie, douze expressions semence peuvent fournir le thème de votre méditation, qu'il s'agisse d'une année ou de douze années. Plus longtemps et plus sérieusement vous y réfléchirez, plus l'expression de votre vie sera riche, et je sais que c'est ce que vous-même désirez.
1. Relation avec l'ashram intérieur.
2. L'amitié du Christ.
3. La voie de l'intuition.
4. La source de l'expression de votre vie.
5. La sagesse unie à l'amour.
6. La réaction à la conscience de la Hiérarchie.
7. "L'ashram d'intention aimante".
8. La conscience tournée vers l'extérieur, au sens ésotérique.
9. La "Voie Illuminée du Bouddha et du Christ".
10. Le sommet où l'on acquiert la couronne d'épines.
11. Le moment de compréhension perceptive.
12. La qualité de la race perceptive des hommes. (Ceci fait allusion à la prochaine race).
Ces expressions ont une signification qui n'est pas immédiatement apparente ; ce sont ce que je pourrais me permettre d'appeler des concepts "jouant le rôle de détonateurs", qui peuvent avoir un effet révolutionnaire si
vous y réfléchissez correctement et avec persévérance. Leur but est de vous rendre réceptif aux différents courants d'énergie auxquels doivent être soumis ceux qui recevront l'entraînement spécial prévu pour les rendre capables de former le groupe spécial des "amis du Christ". Vous avez gagné ce droit. Ma tâche présente est de vous aider sur la voie de cet entraînement particulier. Mon frère, avez-vous jamais pensé que, de même qu'il existe une discipline de la douleur et de la tristesse, de même il peut y avoir une discipline de la joie et de
la réussite ? C'est une pensée qui mérite l'attention. A l'heure actuelle, les hommes ont besoin d'apprendre cette vérité nouvelle et sa perception modifiera grandement leur conscience. Aujourd'hui, la félicité est ici ou en route ; il faut enseigner aux disciples et aux aspirants de notre temps à la reconnaître et à la mettre en oeuvre. Je le répète – c'est un droit que vous avez vraiment gagné. Je resterai en contact avec vous, mon frère. Ces instructions ne sont pas longues, mais – associées à la dernière que je vous ai donnée – elles vous offrent la perspective d'une possibilité qui devrait vous réconforter sur la voie. Vous pouvez considérer ce que je vous ai dit comme la récompense d'une vie de patiente endurance, d'acceptation et d'obstacles surmontés. Cela devrait aussi vous permettre d'apporter un flux plus large de compréhension aimante.
Vous augmentez ainsi votre utilité.

Août 1946.


Mon frère,
Je viens à vous aujourd'hui avec une compréhension si complète, que je compte vous voir en reconnaître immédiatement la réalité. Mes dernières instructions ont des implications lointaines, et vous vous demandez aujourd'hui si tout ce que j'ai dit est bien exact, et si votre condition spirituelle est bien ce que j'ai affirmé. Cela est absolument certain, et je souhaite que vous vous en remettiez à cette affirmation. Me comprendrez-vous si je vous dis que l'une des garanties de la véracité des instructions précédentes est que celle-ci sera relativement courte ? Les dernières instructions étaient importantes. J'y insistais sur deux choses :
1. Vous étiez à un point d'évolution où un rapport précis avec le Christ était possible.
2. Vous étiez en préparation pour une certaine initiation importante, comme beaucoup d'autres membres de ce groupe, mon frère.
Votre réaction, en tant qu'être humain, fut normale, mais nettement fâcheuse. Elle a suscité chez vous une compréhension fausse sous beaucoup de rapports, et vous avez souvent été sujet au mirage ; vous avez pensé que votre degré était supérieur à celui de la majorité de vos frères, et, ceci étant, que vous deviez faire pour moi un travail spécialisé. Vous avez adopté une attitude selon laquelle, au cas où A.A.B. disparaîtrait, il était prévu que vous la remplaciez en ce qui concerne ce groupe. C'est l'impression que vous avez donnée à certains membres du groupe rencontrés l'année dernière et vous avez aussi donné cette impression à A.A.B. Elle en a ressenti un souci profond, car elle a pour vous une compréhension et un amour très profonds, ainsi qu'une claire perception de votre position en tant que disciple.
Depuis ce moment-là, vous avez été troublé intérieurement, car vos réactions sont fondamentalement saines et correctes ; pour cette raison, je vous demande d'oublier toute cette histoire, et toute réaction antérieure de mirage et de considérer le présent comme le seul facteur d'importance.
Le nouveau groupe semence n'existe plus. Le contact que j'ai avec vous et avec quelques autres membres du groupe n'est pas troublé exotériquement ; donc, tant que A.A.B. sera physiquement vivante, il se peut que, de temps à autre, je communique avec vous. Subjectivement vous êtes en contact constant, comme F.B. et trois ou quatre autres membres du groupe. Le reste des membres du groupe sont liés à l'ashram, et donc à moi ; comme le temps ne compte pas ésotériquement, leur relation n'est pas altérée et demeure intacte, pendant autant d'années qu'il le faudra pour rétablir leur obéissance occulte ou leur véritable intérêt.
Il faut vous souvenir, mon frère, que vous, comme deuxième rayon, avez l'accent mis sur la sagesse et non sur l'amour. La qualité d'amour n'est donc pas aussi puissante et cela présente des difficultés dont, curieusement, vous n'avez pas conscience. Votre tâche est de développer – à tout prix – la qualité d'amour.
L'attitude de sagesse vous rend dur, et vous ne l'avez pas encore équilibrée – en intensité – par la qualité d'amour. Vous devez transmuer cette dureté sur une grande échelle. Vous pouvez la transmuer pour des individus que vous aimez ou vis-à-vis de qui vous avez un sens de responsabilité. C'est cette qualité d'amour que vous devez développer avant de voir le Christ, non pas simplement comme initié prenant une initiation, mais comme disciple justifiant Son attention. Vous voyez maintenant le but de mes remarques faites dans des
instructions antérieures ? Aujourd'hui, peu de disciples comprennent que le Christ a deux relations avec eux : celle de l'initiation, et l'autre – bien plus rare – celle de Celui qu'ils peuvent consulter, en ce qui concerne leur travail. Cette permission de L'approcher est accordée seulement quand sagesse et amour s'équilibrent. Ce n'est pas encore votre cas et je souhaite que vous vous en souveniez. Le rayon de votre personnalité est pour vous un handicap sérieux, non parce qu'il est développé, mais parce qu'il a un aspect d'assurance cristallisée. Une personnalité de sixième rayon est toujours sûre qu'elle reconnaît la vérité ; en conséquence, elle est très sujette au mirage et, quand s'ajoute à cela (comme c'est votre cas) un corps astral de premier rayon, la difficulté que vous affrontez, en tant que disciple, est très grande.
Donc, mon frère, votre problème immédiat est celui du mirage ; il s'y ajoute un sentiment d'embarras car vous savez que A.A.B. et moi-même avons percé ce mirage. C'est vrai en effet, mais je peux vous assurer que cela ne
change rien à la compréhension, à l'amour et à l'estime que nous vous portons.
Il y a peut-être longtemps que j'ai été personnellement submergé par le mirage, et il y a peu de temps qu'A.A.B. y a succombé, et aucun de nous n'a oublié les difficultés rencontrées ou perdu son horreur du mirage ; nous ne critiquons donc pas, vous pouvez en être sûr.
Puis-je vous rappeler des instructions sur l'indifférence que je vous ai données en 1938 ? Réfléchissez-y de nouveau.
Allez de l'avant, mon frère, dans votre service. Chaque contact a une importance qui n'est pas comprise ; donnez donc de vous-même et non seulement par le truchement des autres. Vous pouvez persuader d'autres
personnes de travailler, mais donnez de vous-même et, dans la mesure où cela est possible et dicté par le bon sens, voyez chaque personne désirant vous rencontrer, avec amour et volonté de compréhension. Cela est difficile pour vous, mais c'est essentiel au développement de cette compréhension aimante qui est le complément de la sagesse. F.C.D. doit développer la sagesse comme complément de l'amour.
En ce qui concerne votre méditation au cours des prochaines années, construisez-en la structure vous-même, mettant l'accent sur trois points : le Christ, la nécessité du facteur équilibrant de l'amour et le service pour les
autres. Je ne vous donne pas de schéma. Vous avez dépassé cette technique et vous êtes capable en tant qu'âme, de formuler le vôtre.
Par-dessus tout, réfrénez votre esprit critique et cessez d'émettre un jugement dur. Quand vous avez des difficultés, allez voir A.A.B. ou écrivez lui.
Elle sait, grâce à une large expérience, et elle comprend. Je communiquerai de nouveau avec vous, soit par A.A.B., soit par le moyen de votre âme.

Novembre 1948.


Mon frère et compagnon de travail,
Dans cette communication, je me sens profondément tenu de vous dire une chose qui vous rendra vraiment service dans cette crise de votre vie de disciple.
Les disciples de tout degré sont actuellement mis à l'épreuve en vue du travail qu'ils devraient faire avant la réapparition du Christ. Toute votre vie, en réalité, a été une préparation au travail que nous espérons vous voir faire. Cette vie a été pour vous ce que, dans la Hiérarchie, nous appelons "une vie de double possibilité". Dans ce cas, des conditions très difficiles sont présentées au disciple sur le plan physique, et il se trouve face à deux modes d'action possibles :
1. Il peut décider de s'adapter aux circonstances et consacrer toute son attention à les surmonter, ce qui, en ce cas, signifie qu'il les modifie ; il se soumet donc à l'usure de la vie et à l'examen constant des développements karmiques dans le champ de sa personnalité. Il n'a pas de temps pour un service éminent, mais considère la période d'incarnation comme un intermède où l'on se débarrasse du karma.
2. Ou bien, il accepte la situation apparemment impossible et décide que rien dans sa personnalité, ou dans les circonstances de sa vie, ne le détournera du service actif pour l'humanité. Il prend donc en main à la fois la situation et l'occasion offerte, à partir d'un point intérieur d'illumination et d'une position de calme soutenu au sein de l'ashram.
Dans ce que je viens de dire, je n'envisage que le disciple accepté, tel que vous.
Vous avez choisi et fidèlement suivi la deuxième méthode dans la conduite de la présente incarnation. Avec un corps physique fragile et sérieusement atteint, et une compagne qui est une source permanente de souci (quoique, en fin de compte, vous lui deviez beaucoup), vous avez persévéré dans la tâche du disciple au travail. Vous avez fait beaucoup de bien, vous avez beaucoup aidé à notre travail et – comme le disait le Maître – la Hiérarchie n'est jamais ingrate, car la gratitude est le sceau de l'âme illuminée et, d'un point de vue occulte et scientifique, l'agent libérateur fondamental. Je ne suis pas ingrat envers vous, mon frère ; j'espère vous attirer en une relation plus étroite avec moi, pourvu que vous réussissiez à venir à bout d'une situation assez difficile qui se pose à vous actuellement, et que vous dominiez un aspect de votre nature qui doit être maîtrisée avant que le geste que j'envisage à votre égard ne puisse être accompli.
Actuellement, la responsabilité m'incombe de prendre une décision selon que vous acceptiez ce que je dis et entrepreniez de changer certaines attitudes, ou que vous refusiez de les reconnaître et suiviez votre propre route. Dans ce deuxième cas, il me serait impossible de vous offrir la possibilité ésotérique qui, dans la prochaine vie, vous orienterait de telle manière que, quand vous affronterez l'Initiateur de Décision, le Sentier que vous devrez suivre vous apparaisse clairement.
Je me demande si vous avez jamais étudié les raisons pour lesquelles les différents membres du groupe des neuf ont cessé de travailler avec moi, et ne participent pas (pendant cette courte période) au travail de mon ashram. Notez,
je vous prie, que je n'ai pas employé l'expression, "ne participent pas au travail spirituel". Beaucoup d'entre eux ont toujours une motivation tout aussi spirituelle. Un ashram existe pour travailler, et non surtout pour l'entraînement des disciples. Cet entraînement est nécessairement donné, mais l'objectif primordial d'un ashram est d'accomplir une certaine phase de travail. Voici une phrase sur laquelle je vous prie de vous arrêter et de réfléchir. Elle est actuellement pour vous d'importance primordiale.
Le travail de la Hiérarchie est un tout intégré ; chaque ashram, au sein de la Hiérarchie, est consacré à ce tout et à l'aspect particulier de celui-ci, qui peut être exécuté au mieux par ses membres de tout degré, disciples à l'instruction en vue de telle ou telle initiation. Pour s'assurer que le travail s'effectue dans le sens désiré, le disciple ou l'initié reçoit nécessairement un entraînement, des injonctions quant au développement du caractère et quant aux attitudes personnelles. Une étude sérieuse de L'Etat de Disciple dans le Nouvel Age (Vol. I) vous révélera que c'est sur ce point de correction de la personnalité (si je puis employer un mot aussi dur pour les suggestions et indications données par moi) que les défections se produisirent. En dépit de la sincérité, du
dévouement, des vastes connaissances, et même d'une reconnaissance subjective de l'exactitude de ce que je disais, des membres ne voulaient pas l'accepter ; la rébellion surgit ; la justification de soi par le raisonnement intervint et, temporairement – très temporairement – ils devinrent inactifs quoique toujours disciples à la ériphérie de mon ashram.
Si je vous adresse quelques commentaires relatifs à votre attitude au cours des trois dernières années, en ce qui concerne le travail ayant son point focal spirituel à New-York, est-ce que je risque de vous perdre après toutes ces années ? Allez-vous, pendant ce qui reste de cette vie, suivre votre propre route ? Je veux penser qu'il n'en sera pas ainsi.
Comme vous le savez parfaitement, mon travail dans le monde extérieur a pris la forme de trois activités majeures... Vous avez fait beaucoup pour m'aider dans ce travail, et la porte des opportunités vous est grande ouverte, pourvu que le travail soit maintenu conforme à l'image originale, donnée avant la deuxième guerre mondiale. Il y a néanmoins une ou deux choses que vous pourriez oublier.
1. Le centre d'où part le travail de la Bonne Volonté, et d'où il tire sa puissance spirituelle, est actuellement New-York, bien que plus tard – si l'on estime que c'est une sage mesure – il sera peut-être transféré à Londres. J'en ai parlé il y a plusieurs années, et je désire vous rappeler aussi que ces deux villes font partie des cinq points focaux d'énergie spirituelle, par lesquels les activités hiérarchiques peuvent s'exercer.
Votre ville n'est pas un de ces points.
2. La tâche majeure de la Bonne Volonté est triple :
a. Elle doit mobiliser la bonne volonté mondiale.
b. Elle est responsable de la diffusion du message Le Retour du Christ et d'une grande partie du travail de préparation à sa venue.
c. Elle doit aider à attirer l'attention des masses dans la mesure du possible sur les problèmes de l'humanité et aider ainsi à créer la forme-pensée de leur solution.
Cela, F.B. et A.A.B. l'ont déjà compris et ils font des plans conformes à ce que j'ai dit ci-dessus. Dans le monde entier, avant longtemps (cela se fait déjà dans différents pays), les étudiants et d'autres personnes accompliront beaucoup de choses, toujours selon les instructions de New-York, de manière que le travail s'insère dans
les plans et dans l'ensemble de ce que font les travailleurs de New-York.
3. Il y a trois choses, mon frère, sur lesquelles je souhaite attirer votre attention en ce qui concerne votre relation avec le travail :
a. Vous avez fortement l'impression que le travail de la Bonne Volonté devrait être complètement séparé de ce que vous voulez appeler l'occultisme. Voulez-vous dire, séparé du centre spirituel, la Hiérarchie ? S'il en était ainsi, en quoi le travail de bonne volonté que vous vous proposez de faire différerait-il des milliers de mouvements de bonne volonté qui fonctionnent aujourd'hui dans le monde, avec tant d'ardeur et d'activité ?
A.A.B. vous l'a dit ; depuis lors, vous ne lui avez plus jamais adressé la parole ; vous ne lui avez pas fait vos adieux, ni par téléphone, ni même par lettre. Ces détails de la personnalité n'ont pas d'importance pour elle, si ce n'est qu'ils indiquent, de votre part, une forte réaction de désaccord presque violent. F.B. et A.A.B. ont fait ce qu'ils ont pu pour vous "absorber" dans le travail du cycle nouveau, mais jusqu'ici sans aucun succès.
b. Vous avez tendance à affaiblir le travail et à le dépouiller de toute sa puissance par une élimination rigoureuse de tout mot, expression ou paragraphe, dont on pourrait penser qu'ils ont un sens ou une implication occulte. Cependant, mon frère, dans les années 1932-1936, la documentation concernant la bonne volonté parut pratiquement telle que je l'avais dictée, et elle eut un énorme succès. La bonne volonté était soutenue par l'esprit et le rythme de la Hiérarchie. Aujourd'hui, il est demandé encore plus de choses ésotériques, occultes et appartenant à l'ère nouvelle ; l'unique chose que le travail de la Bonne Volonté puisse offrir est le Plan
visant l'humanité que la Hiérarchie cherche à mettre en oeuvre.
c. Donc, mon condisciple, vous avez succombé dernièrement à deux défauts ou faiblesses de la personnalité, qui
entravent sérieusement votre travail pour moi, dans l'ashram et pour l'humanité.
De nouveau, vous critiquez intensément tous ceux qui ne voient pas les choses à votre manière ; lorsque leurs idées ne coïncident pas avec votre conception quant à la manière d'exécuter le travail, vous refusez de coopérer. Je souhaite vous rappeler que les membres de la Hiérarchie sont hautement individuels et ils sont
relativement exempts de réactions personnelles. Chaque ashram a son rôle à jouer dans la matérialisation du Plan, et quelque projet à exécuter en relation avec le Plan. Quelquefois, cela exige la coopération de deux ou trois ashrams. Tous les membres anciens, à l'aide de qui il est fait appel, peuvent ne pas être d'accord avec le
Maître responsable d'un certain aspect du Plan, mais, quand ils sont unis dans une tâche de coopération, ils travaillent sous la direction du Maître qui est responsable. C'est de là que vient une grande partie de vos difficultés.
Vous voulez travailler à votre manière, à plusieurs milliers de kilomètres du Siège Central où j'ai établi mon travail, au lieu d'exécuter les plans qui vous sont proposés.
Nous en arrivons donc, non seulement dans le domaine de la critique où vous vous trouvez, mais à l'ambition latente qui, vous l'avez souvent admis au cours des années, est peut-être votre défaut le plus profondément enraciné... Vous êtes désireux de voir les membres du nouveau groupe semence prendre la haute main
sur la situation et son organisation, si quelque chose arrivait à A.A.B. ; mais vous oubliez que le travail de ce groupe est principalement de créer un canal subjectif d'amour, de lumière et de pouvoir spirituels – point auquel peu de membres prêtent attention. Vous voudriez diriger le travail avec votre propre groupe de membres choisis par vous. Vous ne travaillez pas avec amour et coopération vis-à-vis des membres du Siège Central ; vous oubliez, semble-t-il, que si un plan tel que le travail de la Bonne Volonté ne trouve pas sa base et son agencement
parmi un groupe de disciples travaillant ensemble dans le rapport le plus étroit, et dans le cas de la bonne volonté mondiale, avec la Hiérarchie – via mon ashram et les ashrams des Maîtres M., K.H. et R. – le travail ne peut pas progresser dans le sens désiré.
Mon frère, vous devez choisir entre deux sentiers qui s'ouvrent à vous.
Vous pouvez travailler en coopération aimante avec F.B. et les autres travailleurs de la Bonne Volonté, de manière que la question soit abordée avec unité et uniformité de technique, ou bien vous pouvez créer, organiser et diriger votre propre mouvement de bonne volonté, qui deviendra peut-être important numériquement, mais sera en réalité peu de chose, car vous ne seriez pas à votre place, travaillant dans mon ashram, comme votre âme l'avait décidé. Ce dernier choix n'est pas ce que je souhaite voir arriver ; actuellement vous vous trouvez isolé et relativement inutile devant cette alternative.
Le cycle nouveau arrive, mon frère ; il n'y a pas de temps, actuellement, pour des plans personnels, des critiques et des désaccords. Je vous ai demandé de coopérer avec ceux que j'ai chargés d'entreprendre la tâche d'apporter au monde, le mouvement de la Bonne Volonté.
Une période de frustration a balayé le monde à cause de certaines influences planétaires ; le travail que je m'efforçais de faire a donc souffert, mais cette période ne va pas durer. J'ai besoin de vous dans le cycle nouveau et dans le travail nouveau. Il n'y a pas de place aujourd'hui pour l'ambition personnelle, les critiques personnelles, la rancune ou l'apitoiement sur soi.
Approfondissez votre vie spirituelle, mon frère. Une grande partie de ce qui vous intéresse n'est pas constructif. De même, le "nettoyage" de votre pays par l'ardente recherche des citoyens indésirables, pourrait très bien être exécuté par d'autres que vous. Vous travaillez et devez travailler pour la Hiérarchie et l'avancement de ses plans. Reprenez votre place, en tant que poste avancé de ma conscience dans les activités de mes organisations. Soyez humble. F.B. a besoin de vous, mais il sait que le travail de la Bonne Volonté n'est pas un mouvement américain, mais un mouvement international ; il a beaucoup voyagé et constaté les besoins. Cela, vous ne pouvez pas le savoir vraiment, car les circonstances de votre vie et votre karma vous ont, pour une large part, cantonné dans une lointaine localité. Elargissez votre horizon ; faites-y entrer l'Europe, l'Australie et la lointaine Asie ; à mesure que votre vision acquerra de l'acuité, vous parviendrez à comprendre. Apportez vos idées et vos suggestions au réservoir des plans dressés au Siège central et apprenez à considérer les plans d'autres personnes, en dehors des vôtres, et à y prendre part.
Que puis-je vous dire de plus, mon frère ? Nous sommes d'anciens compagnons de travail et ceux avec qui vous êtes associé à New-York sont vos vrais camarades de travail, bien plus que les aspirants bien intentionnés,
appartenant à votre entourage et que vous cherchez à dominer. Travaillez étroitement avec vos condisciples et avec les membres de l'ashram. Tous vous aiment et souhaitent votre collaboration. A.A.B. désire voir accomplir certaines choses dans l'intervalle relativement bref qui lui reste. Etes-vous prêt à aider ?
F.B. aura besoin de vous et de beaucoup de personnes de votre genre, à mesure que le travail prendra de l'expansion dans le cycle nouveau. Le soutiendrez vous et soutiendrez-vous mon travail et moi-même ?
Mon amour va vers vous. Votre situation actuelle et votre dilemme spirituel me rappellent pour une large part ce que j'étais, lorsque je me préparais pour la troisième initiation ; donc, je comprends. Je vous laisse avec cette pensée et serai toujours à vos côtés.