SECTION III - QUATRIEME PARTIE - Les Formules

SECTION III

QUATRIEME PARTIE

Les Formules

 


L'idée d'âme, de cause, et d'existence sous-tend le symbolisme ou signification de la formule qui nous occupe dans ces instructions. Je vous ai déjà signalé la difficulté de présenter ces symboles anciens ou ces écrits symboliques sous une forme telle qu'elle puisse prendre un sens au moyen du langage. Cette difficulté est presque insurmontable en ce qui concerne cette troisième formule. La raison en est que cette formule a été conservée en sons ou (si je puis employer un terme aussi ambigu) en mots claironnés. Elle n'a pas été inscrite, comme l'ont été les deux formules symboliques précédentes que vous avez déjà reçues. Tout ce que je peux faire, c'est de vous donner une signification (dans la mesure où je peux moi-même comprendre, et où vous pouvez saisir) de ces grands sons ou accords, rassemblés et émaillés de certaines expressions très anciennes.
Vous savez vous-même combien il est difficile d'exprimer la signification du son OM. Ceci est une tâche encore plus difficile ; jusqu'ici la pensée humaine s'est très peu fixée sur cette Formule, et beaucoup sur le Mot Sacré.
Avant que la pensée ne se soit quelque peu appliquée à ce que je vais maintenant m'efforcer de vous communiquer, ce ne sera pas chose aisée que de trouver des mots pour exprimer l'idée sous-jacente, l'idée que vous pouvez percevoir à votre point actuel de développement.
Cette troisième formule concerne le Temps et la conscience de l'homme spirituel qui ne ressent aucune séparation, ni division dans le temps et l'espace, ni le sortilège de la Grande Illusion. Elle traite du fait de l'immortalité et de l'indestructible continuité de conscience et de vie. C'est cette formule qui, à la troisième initiation, produit la transfiguration survenant quand l'Eternel Présent est compris et lorsque la continuité de conscience et d'identité est vue comme un aspect de l'Existence. Cette formule a été appelée "la semence de toutes les philosophies", par l'un des Maîtres ; dans cette expression, vous trouverez peut être la lumière sur cette question, pourvu que vous sachiez ce qu'est la philosophie !
Pour l'initié qui utilise cette formule en créant les sons nécessaires et en énonçant les paroles anciennes à l'endroit prévu (il ne m'est pas permis de vous communiquer ces paroles), l'accent est mis, dans sa conscience, sur les six pensées suivantes ; ces six pensées vous donneront l'intention de cette formule aussi clairement que possible. Il n'est pas possible de vous communiquer la véritable beauté des concepts, mais si vous voulez bien garder à l'esprit la pensée de la vraie signification comme lumière éclairant la vie, de la cause, comme souffle de l'expérience, et de l'Existence, comme instituant tout ce qui est, il surgira peut-être quelque vision, quelque rêve dans votre conscience, et il affluera peut-être quelque pouvoir de réalisation. Les Maîtres utilisent cette formule lorsqu'Ils sont face à la mort, sous une forme ou sous une autre (et ces mots doivent être utilisés littéralement). Je ne parle pas de la mort, telle qu'elle peut les affecter, mais de la mort telle qu'elle affecte l'univers créé de Dieu, produisant libération ou finalité, ou ouvrant la porte d'une vie nouvelle et fermant la porte d'un cycle de manifestation, d'une civilisation. d'une race ou d'une nation.
Voici donc les six pensées déterminantes que l'initié maintient dans sa conscience, lorsqu'il utilise cette formule, formule plus ancienne que les Stances de Dzyan :
1. Dieu EST. Le Seigneur demeure ferme éternellement. Seule l'Existence EST. Rien d'autre n'existe.
2. Le Temps EST. L'Existence descend pour se manifester. La Création est. Alors le temps et la forme s'accordent. L'existence et le temps ne s'accordent pas.
3. L'unité EST. Celui qui est au milieu apparaît et connaît à la fois le temps et Dieu. Mais le temps détruit Celui du Milieu, et seule l'Existence EST.
4. L'Espace EST. Le temps et l'espace réfléchissent et voilent Celui qui se tient derrière. L'Existence pure EST – Inconnue, sans peur, jamais touchée, pour toujours inchangée.
5. Dieu EST. Le temps, l'espace, Celui du Milieu (avec forme et processus) disparaissent, et cependant demeurent éternellement. La raison pure suffit alors.
6. L'Existence s'écrie et dit... (intraduisible). La Mort désagrège tout.
L'Existence disparaît, et cependant demeure éternellement – jamais touchée, la même immuablement. Dieu EST.
Chacune de ces six phrases a son propre symbole, à la fin de chaque unité de pensée, si je peux employer ce terme. Il ne m'est pas permis de vous donner ces symboles ou les accords sur lesquels ces phrases sont entonnées. J'ai essayé de vous indiquer l'un des sens de la formule, mais je n'ai pas donné de traduction ou de paraphrase. Gardez cela à l'esprit et, en réfléchissant à ces six phrases, essayez de leur donner une interprétation qui vous viendra du monde de l'âme, ce qui produira l'application pratique du monde des causes, ce qui produira la compréhension illuminée, et (si vous êtes assez avancé) du monde de l'Existence, ce qui produira l'inclusivité. Ces formules n'ont rien à voir avec les personnalités ou avec les âmes en incarnation profonde, identifiées avec la forme dans les trois mondes ; elles concernent le mouvement mondial, les grands et universels développements, et le progrès de l'humanité, dans son ensemble, vers le divin. Vous ne pouvez pas encore penser en ces termes, mais vous pouvez au moins essayer et, par là, vous développer.