LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

4. TRAITE SUR LA MAGIE BLANCHE

ou

Le Sentier du Disciple

par Alice A. BAILEY

Dédié avec affection et gratitude à mes collaborateurs et collègues d'étude de l'ECOLE ARCANE.

Mis sur support informatique sous la responsabilité de l'Association Lucis Trust.


TABLES

SOMMAIRE

INTRODUCTION
LES TROIS ASPECTS DE L'HOMME

a. ESPRIT, VIE, ENERGIE
b. L'AME, MEDIATRICE OU PRINCIPE INTERMEDIAIRE
c. LE CORPS, APPARENCE PHENOMENALE

PREMIERE REGLE
QUELQUES HYPOTHESES FONDAMENTALES
LE SENTIER DU DISCIPLE

DEUXIEME REGLE
OBSTACLES A L'ÉTUDE DE L'OCCULTISME
COMMENT SURMONTER LES OBSTACLES

TROISIEME REGLE
LUMIERE DE L'AME ET LUMIERE DU CORPS
PRINCIPES ET PERSONNALITÉS

QUATRIEME REGLE
TRAVAIL CRÉATEUR DU SON
SCIENCE DE LA RESPIRATION

CINQUIEME REGLE
L'AME ET SES FORMES-PENSÉES

1. LA CONDITION DES EAUX
2. LA SECURITE DE CELUI QUI CREE
3. UNE CONSTANTE CONTEMPLATION
COEUR, GORGE ET OEIL
EVEIL DES CENTRES


1. FORMATION DU CARACTERE
2. MOTIF JUSTE
3. SERVICE
4. MEDITATION
5. ETUDE DE LA SCIENCE DES CENTRES
6. EXERCICES DE RESPIRATION
SIXIEME REGLE
TRAVAIL DE L'OEIL
SEPTIEME REGLE
CHAMP DE BATAILLE DU PLAN ASTRAL
LES DEUX SENTIERS

HUITIEME REGLE
TYPES DE FORCE ASTRALE
FLUX ET REFLUX CYCLIQUES

NEUVIEME REGLE
NÉCESSITÉ DE LA PURETÉ
FORMES FONDAMENTALES

DIXIEME REGLE
CONSTRUCTION DES FORMES-PENSÉES
CENTRES, ÉNERGIES ET RAYONS
L'ÉNERGIE ASTRALE ET LA PEUR
UTILISATION CORRECTE DE L'ÉNERGIE
L'ÉPOQUE ACTUELLE ET L'AVENIR
LA FONDATION DE LA HIÉRARCHIE
LE NOUVEAU GROUPE DES SERVITEURS DU MONDE
L'ASTROLOGIE ET LES ÉNERGIES

ONZIEME REGLE
ANALYSE DES TROIS PHRASES DE LA REGLE

I. TROUVER LA FORMULE EXACTE QUI MAINTIENNE LES VIES DANS UNE
SPHERE DELIMITEE
II. PRONONCER LES MOTS QUI INDIQUENT CE QU'IL Y A A FAIRE ET LE LIEU OU DOIT ETRE PORTE CE QUI EST FAIT
STADE I
STADE II
STADE III
STADE IV
STADE V


III. ENFIN IL PRONONCERA LA FORMULE MYSTIQUE QUI LE PROTEGERA DE LEUR TRAVAIL
LIBERATION DE NOS FORMES-PENSEES
LIBERATION DE LA MORT


DOUZIEME REGLE
INTERMEDES ET CYCLES
LES PRISONNIERS DE LA PLANETE.

TREIZIEME REGLE
LES QUATERNAIRES A RECONNAITRE
PRECIPITATION DES FORMES-PENSEES

QUATORZIEME REGLE
LES CENTRES ET LE PRANA
USAGE DES MAINS
CHEMINEMENT SUR LE SENTIER
EVEIL DES CENTRES

QUINZIEME REGLE

 

LE SENS ÉSOTÉRIQUE
NEGATION DE LA GRANDE ILLUSION
L'APPEL A SERVIR
LES GROUPES DU NOUVEL AGE ET LA PRESENTATION A LA VIE DE GROUPE

 

INTRODUCTION

 

En étudiant et en examinant attentivement les idées exposées dans ce livre, il faut tenir compte de certains concepts fondamentaux.

1.
Ce qui est le plus important pour tout étudiant n'est pas tant la personnalité d'un maître que la mesure de vérité que celui-ci apporte, et la faculté de l'étudiant de distinguer entre vérité, vérité partielle et erreur.
2.
Plus l'enseignement ésotérique s'approfondit, plus il entraîne de responsabilité exotérique. Tout étudiant doit donc faire un examen attentif de lui-même et se souvenir que la compréhension vient en appliquant la part de vérité saisie aux problèmes immédiats qui se présentent dans la vie quotidienne, et que la conscience s'accroît par l'usage de la vérité communiquée.
3.
L'attachement dynamique à la voie choisie, avec l'inébranlable persévérance qui surmonte tout ce qui peut arriver, est l'une des conditions indispensables qui conduisent à un royaume, une dimension, un état d'âme connus subjectivement. Cet état de réalisation produit alors des changements dans la forme et le milieu qui correspondent à sa force.

Ces trois concepts méritent mûre réflexion et leur importance et leur signification doivent être quelque peu saisies pour permettre tout progrès véritable. Mon rôle n'est pas d'indiquer comment appliquer personnellement l'enseignement donné. Chacun doit le faire de soi-même.

Vous avez sagement empêché que s'impose toute idée d'autorité, laquelle aurait dénaturé l'enseignement et vos livres ne se réclament d'aucun principe ésotérique d'autorité hiérarchique, responsable de l'étroitesse de certains groupes tels que l'Eglise catholique, la Science chrétienne et diverses organisations et sociétés prétendues ésotériques. Le malheur de bien des groupes provient de conversations à voix basse telles que : "Ceux qui savent désirent... Le Maître dit… Les grands Initiés ordonnent..." auxquelles, comme de stupides et aveugles moutons, ces groupes s'empressent d'obtempérer. Ils croient ainsi, par une dévotion mal placée, entrer en contact avec des personnages de haut rang et parvenir au ciel par des chemins de traverse.

Vous avez sagement protégé vos livres des réactions suscitées par ceux qui prétendent être maîtres, adeptes ou initiés. Respectez mon anonymat, et voyez ma situation présente comme celle d'un étudiant plus avancé, aspirant à l'expansion de la conscience qui constitue mon progrès suivant. Seule compte la vérité que j'apporte. L'inspiration et l'aide que je puis donner à tout pèlerin sur le Sentier importent seules. Mon expérience est à la disposition de l'étudiant sérieux ; l'étendue de la vision que je puis communiquer, pour avoir gravi la montagne un peu plus haut que d'autres, est ma principale contribution.
L'étudiant a le loisir de réfléchir sur ces points sans tenter de vaines spéculations sur les détails relatifs aux personnalités et aux conditions du milieu.

Notre sujet sera la Magie de l'Ame et la pensée-clé, base de tout le contenu de ce livre, se trouve dans les paroles de la Bhagavad Gita, IV, 6 :

"Bien que Je sois Celui qui n'est pas né, l'Ame qui ne meurt pas, bien que Seigneur des Etres, Je me manifeste pourtant comme Seigneur de Ma nature, par le pouvoir magique de l'Ame".

Les statistiques et les connaissances académiques forment la base indispensable de la plupart des études scientifiques ; ici, toutefois, notre attention portera sur l'aspect vie et sur l'application pratique de la vérité dans la vie quotidienne de l'aspirant. Nous étudierons comment devenir praticiens de la magie et comment mieux vivre la vie spirituelle, celle de l'aspirant à l'état de disciple accepté, à notre époque, dans notre condition et notre milieu. Pour cela, nous prendrons les quinze règles de Magie exposées dans un de mes livres précédents, le Traité sur le Feu Cosmique. Je les commenterai sans m'arrêter sur leur signification cosmique, leurs correspondances et analogies solaires, mais en les appliquant au travail de l'aspirant, donnant des suggestions pratiques pour mieux développer le contact avec l'âme et sa manifestation sur le plan de la personnalité. Cela exige certaines connaissances et j'admets que les étudiants sont capables de comprendre les termes techniques employés. Je ne m'adresse pas à des enfants, mais à des femmes et des hommes mûrs, orientés dans une certaine voie et qui se sont engagés à "avancer dans la lumière".

Ce livre vise quatre buts et fait appel à trois types de personnes. Mon enseignement se base sur quatre postulats :

1.
Enseigner les lois de la psychologie spirituelle et les distinguer de la psychologie affective et mentale.
2.
Elucider l'idée de la nature de l'âme humaine et ses rapports avec notre système et avec le cosmos, ce qui inclura, au stade préliminaire, ses relations de groupe.
3.
Démontrer les rapports entre le soi et les enveloppes que ce soi peut utiliser, éclaircissant ainsi les notions du public sur la constitution de l'homme.
4.
Elucider le problème des pouvoirs supranormaux et élaborer des règles pour leur développement utile et sans danger.
Nous nous trouvons à présent au terme d'une vaste période de transition et les règnes plus subtils de la vie nous deviennent plus proches. Des phénomènes inhabituels et des événements inexplicables sont plus fréquents qu'à tout autre époque ; de même, la télépathie, le psychisme, etc. retiennent l'attention des sceptiques, des savants et même des religieux. On cherche un peu partout l'explication de tels phénomènes et des sociétés se forment pour les étudier ou les démontrer. Nombreux sont ceux qui s'égarent dans leurs efforts pour produire en eux les conditions psychiques et réveiller les énergies capables de manifester des pouvoirs particuliers. Ce livre tente d'intégrer les enseignements au mode de vie actuel, et de montrer combien ce qu'on croit mystérieux est, au fond, naturel et juste. Tout obéit aux lois ; il s'agit donc de les expliquer, car l'homme a atteint un développement qui lui permet une meilleure compréhension de leur beauté et de leur réalité.
Ce livre suscitera l'intérêt de trois genres de lecteurs :

1.
Les chercheurs d'esprit ouvert, disposés à accepter ses bases comme hypothèses de travail jusqu'à preuve de leur fausseté. Franchement agnostiques, ils consentiront, dans leur recherche de la vérité, à accepter momentanément les méthodes, à les essayer et à suivre les suggestions proposées.
2.
Les aspirants et les disciples. Ils étudieront ce traité pour mieux comprendre eux-mêmes et chercher à aider leurs frères. Ils n'accepteront point ses thèses aveuglément, mais ils expérimenteront, vérifieront et corroboreront les étapes et les degrés préparés par eux dans cette section de la Sagesse Eternelle. 
3.
Les initiés. Ils arriveront à un sens caché à ceux du premier groupe et que seuls les membres les plus avancés du deuxième groupe soupçonneront. Ils reconnaissent en eux-mêmes la vérité de plusieurs de ces affirmations et ils comprennent l'action subjective de beaucoup de ces lois.
Celles-ci agissent dans trois domaines distincts :

a.
le domaine physique, se manifestant comme effets dans la forme dense ;
b.
le domaine éthérique, se manifestant comme énergie causant ces effets ;
c.
le domaine mental, se manifestant dans les impulsions qui déterminent les deux autres effets.
Le Traité sur le Feu Cosmique concerne en premier lieu le système solaire, ne touchant aux aspects humains et à leurs correspondances que dans la mesure où ils démontrent le rapport de la partie au tout et de l'unité à l'ensemble.

Le présent ouvrage s'occupe surtout de l'évolution de l'homme, élucide les causes originelles des effets présents et indique les possibilités futures ainsi que la nature des potentialités en voie d'épanouissement.

Ce livre se base aussi sur quatre postulats fondamentaux qui doivent être acceptés par l'étudiant comme hypothèse méritant d'être examinée et expérimentée. Nul chercheur véritable de la Sagesse Eternelle ne doit adhérer aveuglément à une présentation quelconque de la vérité ; il lui faut garder un esprit ouvert et peser et étudier sérieusement les théories, les idéaux, les lois et les vérités qui ont conduit tant de gens de l'obscurité à la Lumière de la connaissance et de l'expérience.

Ces postulats sont formulés ci-après, dans l'ordre de leur importance.

I.
Dans notre univers manifesté existe l'expression d'une Energie ou Vie, cause originelle des diverses formes et de la vaste hiérarchie des êtres capables de sentir, composant la totalité de tout ce qui est. C'est la théorie de l'hylozoïsme bien que le terme prête à confusion (Hylozoïsme, mot qui désigne un système philosophique qui attribue à la matière une existence nécessaire et douée de vie). Cette grande vie est la base du Monisme et tous les gens éclairés sont monistes. Dieu est "un" exprime la vérité. La vie unique pénètre toutes les formes qui sont les expressions, dans le temps et l'espace, de l'énergie centrale universelle. La vie en manifestation produit l'existence et l'être. Elle est donc la cause originelle de la dualité. Cette dualité existe du point de vue objectif mais disparaît si l'aspect forme s'évanouit. De nombreux termes la désignent, dont les plus courants sont énumérés ici pour plus de clarté :

Esprit Matière
Vie Forme
Père Mère
Positif Négatif
Obscurité Lumière

Les étudiants doivent garder présente à l'esprit cette unité essentielle, même s'ils parlent en termes finis, comme ils y sont obligés, de cette dualité qui apparaît cycliquement partout.

II.
Le deuxième postulat découle du premier, à savoir que la Vie unique, en se manifestant dans la matière, produit un troisième facteur : la conscience, résultat de l'union des deux pôles esprit et matière, l'âme de toute chose. Elle imprègne toute substance ou énergie objective, elle est sous-jacente à toute forme, celle de l'unité d'énergie appelée atome, comme celle d'un homme, d'une planète ou d'un système solaire. Telle est la théorie de l'autodétermination selon laquelle toutes les vies, dont se compose la vie unique, deviennent, dans leur sphère et leur état d'existence, comme enracinées dans la matière ; elles prennent les formes permettant à leur état de conscience particulier de se réaliser, ainsi qu'à leur vibration de se stabiliser. Ainsi peuvent-elles se connaître en leur état d'existence. La Vie unique devient de même une entité stabilisée et consciente au moyen du système solaire, elle est donc essentiellement la totalité de toutes les énergies, de tous les états de conscience et de toutes les formes d'existence. L'homogène devient l'hétérogène tout en demeurant pourtant l'unité. Le un se manifeste dans la diversité et reste pourtant inchangé. L'unité centrale est connue, dans le temps et l'espace, comme composite et différenciée. Pourtant, lorsque le temps et l'espace ne seront plus (car ils sont seulement états de conscience) l'unité seule demeurera. L'esprit persistera avec une action vibratoire accrue et la capacité d'intensification de la lumière dans des cycles ultérieurs de la manifestation.

Au sein de la pulsation vibratoire de la Vie une en manifestation, toutes les vies mineures répètent le processus d'existence : dieux, anges, hommes et myriades de vies qui s'expriment dans les formes des règnes de la nature et les activités du processus d'évolution. Toutes deviennent auto-centrées et auto-déterminées.

III.
Le troisième postulat est que le but de la vie qui prend forme, ou le but de l'être manifesté, est le développement de la conscience ou la révélation de l'âme. Ce postulat pourrait s'appeler la théorie de l'Evolution de la Lumière. Comme le savant moderne lui-même déclare que lumière et matière sont termes synonymes, faisant ainsi écho à l'enseignement de l'Orient, il est évident que, de l'interaction de ces pôles et de la friction des couples d'opposés, la lumière jaillit. Le but de l'évolution s'avère être une série graduelle de manifestations de lumière. Cette dernière se trouve voilée et cachée en toute forme. Avec le progrès de l'évolution, la matière devient de plus en plus conductrice de la lumière, démontrant ainsi l'exactitude des paroles du Christ : "Je suis la Lumière du Monde".

IV.
Le quatrième postulat est que toutes les vies se manifestent cycliquement. C'est la théorie de la Renaissance ou Réincarnation, démontrant la loi de Périodicité.
Telles sont les grandes vérités fondamentales, bases de la Sagesse Eternelle : l'existence de la vie et le développement de la conscience par la prise cyclique de la forme.

Dans ce livre, toutefois, l'accent est mis sur la petite vie, sur l'homme "fait à l'image de Dieu" qui, par la réincarnation, développe sa conscience jusqu'à son plein épanouissement en âme parfaite, dont la nature est lumière et dont la réalisation est celle d'une identité consciente de soi. L'unité ainsi développée doit finalement se fondre, en pleine et intelligente participation, dans la conscience plus vaste dont elle fait partie.

Avant d'entrer dans le sujet, il vaut mieux définir certains termes que nous utilisons constamment, afin d'en rendre la compréhension plus claire et d'en connaître le sens réel.

1.
Occulte. Ce mot se rapporte aux forces cachées de l'être et aux causes de la conduite qui produisent la manifestation objective. "Conduite" est employé ici à dessein, car toute manifestation, dans tous les règnes, est l'expression de la vie, du but ou du genre d'activité d'un être ou d'une existence ; c'est donc littéralement la conduite (nature extérieure ou qualité) d'une vie. Ces causes de l'action se trouvent cachées dans le dessein de toute vie, qu'il s'agisse d'une vie solaire, d'une entité planétaire, d'un homme ou de l'Etre, totalité des états de conscience et de forme de tout règne de la nature. 

2.
Loi. Une loi présuppose un être supérieur qui, avec intention et intelligence, coordonne ses forces de telle manière qu'un plan mûrit constamment. Grâce à une connaissance claire de ce but, cette entité déclenche les mouvements et les étapes qui conduiront le plan à la perfection. Le mot "loi", au sens habituel, exprime une idée de sujétion à une autorité inexorable et inflexible, mais non comprise de celui qui s'y trouve assujetti. Il implique d'un certain point de vue, l'attitude de l'unité absorbée dans l'impulsion de groupe, avec l'impossibilité de modifier l'impulsion ou de se soustraire aux résultats. Il éveille immanquablement dans la conscience humaine le sentiment d'être victime, d'être emporté comme feuille au vent, vers une fin sur laquelle on ne peut que spéculer, et d'être gouverné par une force exerçant une pression irrésistible, pour produire des résultats de groupe aux dépens de l'unité. Pareille attitude mentale est inévitable jusqu'à ce que la conscience de l'homme se soit élargie au point de percevoir les fins supérieures. Le contact établi avec son soi supérieur, l'homme participe à la connaissance de l'objectif, et, arrivé au sommet de la montagne de la vision, d'où l'œil embrasse un horizon plus vaste, il comprend qu'une loi n'est qu'impulsion spirituelle, manifestation de la vie de l'Etre en qui il a la vie et le mouvement. Cessant de faire obstacle, il apprend que cette impulsion démontre un dessein intelligent, sagement dirigé et fondé sur l'amour. Il commence alors à appliquer lui-même la loi, à devenir un canal par où il fait passer avec sagesse, intelligence et amour autant de cette impulsion de vie spirituelle que son organisme particulier peut en capter pour la transmettre et l'utiliser. Il met fin au cycle de la vie close et égocentrique et ouvre tout grand les portes à l'énergie spirituelle. Ce faisant, il s'aperçoit que la loi, qu'il détestait et dont il se méfiait, est l'agent purificateur et vivifiant qui l'emporte avec toutes les créatures de Dieu vers une glorieuse plénitude.

3.
Psychique. Deux types de force se manifestent dans le règne humain.
Il s'agit de les comprendre clairement. Il y a la force qui anime les règnes subhumains, énergie animatrice qui, jointe à l'énergie de la matière et du soi, produit toutes les formes. L'effet de cette conjonction est de conférer à l'intelligence embryonnaire de la substance une sensibilité latente et une capacité de réaction, cause de la manifestation subjective que nous appelons âme animale. Elle présente quatre degrés ou stades de perception sensible.

a. conscience du règne minéral,
b. conscience du règne végétal,
c. conscience du règne animal,
d. conscience de la forme animale où agit l'homme spirituel.

C'est un stade supérieur aux précédents.
Le deuxième type de force est la force psychique, résultat de l'union de l'esprit avec la matière sensible dans le règne humain, qui produit un centre psychique appelé âme humaine. C'est un centre de force ; la force dont il est dépositaire ou qu'il manifeste met en jeu une réaction et une perception qui sont celles de l'âme de la vie planétaire, conscience de groupe apportant des facultés et une connaissance d'un ordre différent de celui de l'âme animale. Celles-ci dominent finalement les pouvoirs de l'âme animale qui limitent, déforment et emprisonnent, et donnent à l'homme des contacts plus étendus et une connaissance infaillible, libérés de l'erreur, livrant accès à "la liberté des cieux". 

L'effet du libre jeu de l'âme humaine sert à démontrer la faillibilité et l'inutilité relative des pouvoirs de l'âme animale. Je désire ici souligner les deux sens du mot "psychique". Plus tard, nous en viendrons à la croissance et au développement de la nature psychique inférieure, ou âme des véhicules dans lesquels l'homme fonctionne dans les trois mondes, pour chercher à élucider la nature véritable de son âme et des pouvoirs qui peuvent entrer en jeu quand le contact est établi avec son propre centre spirituel, l'âme, et quand il vit dans la conscience de l'âme.

4.
Epanouissement. La vie au cœur du système solaire produit l'épanouissement évolutif des énergies de cet univers dont il n'est pas encore possible à l'homme limité d'avoir la complète vision. De même, le centre d'énergie que nous appelons aspect spirituel de l'homme produit, par l'utilisation de la matière ou substance, le développement évolutif de ce que nous appelons âme, la plus haute manifestation de la forme, le règne humain. L'homme est le produit suprême de la vie dans les trois mondes. Par homme, j'entends l'homme spirituel, fils de Dieu incarné. Dans tous les règnes – humain, animal, végétal et animal – les formes contribuent à cette manifestation.
L'énergie du troisième aspect de la divinité tend à la révélation de l'âme, ou deuxième aspect, qui, à son tour, révèle l'aspect supérieur. Il faut toujours se souvenir que la Doctrine Secrète de H.P. Blavatsky exprime exactement cela en ces mots : "Nous regardons la vie comme la forme unique de l'Existence qui se manifeste dans ce que nous appelons matière ou dans ce que, les séparant à tort, nous nommons esprit, âme et matière de l'homme. La matière est le véhicule pour la manifestation de l'âme sur ce plan d'existence, et l'âme est le véhicule, sur un plan plus élevé, pour la manifestation de l'esprit, les trois formant une Trinité synthétisée par la Vie qui les pénètre tous."
En utilisant la matière, l'âme se développe et trouve sa plus grande expression dans l'âme de l'homme. Ce traité s'occupe de l'épanouissement de cette âme et de sa découverte par l'homme.

5.
Connaissance. Elle peut se diviser en trois catégories :
a.
Connaissance théorique. Elle comprend toute connaissance familière à l'homme qu'il accepte sur les dires d'autrui, et aux spécialistes des diverses branches de la connaissance. Elle se fonde sur des informations dignes de foi et implique la confiance dans les auteurs, les orateurs, l'intelligence experte des spécialistes de l'un ou l'autre des divers domaines de la pensée.
Les vérités acceptées comme telles ne sont ni formulées ni vérifiées par qui les adopte, car la formation et l'équipement lui font défaut. Les données de la science, la théologie, les systèmes philosophiques et les penseurs influencent les idées acceptées sans discussion par un intellect non spécialisé, c'est-à-dire par l'homme moyen.

b.
Connaissance avec discernement. Elle a une qualité sélective et implique un jugement intelligent, l'application pratique d'une méthode plus spécifiquement scientifique, l'expérimentation l'élimination de ce qui ne peut être prouvé, et la sélection des facteurs qui peuvent être soumis à l'examen et qui sont conformes à ce que nous entendons par loi. La pensée rationnelle, dialectique, scolastique et concrète entre en jeu ; de nombreux éléments puérils, invraisemblables et invérifiables sont écartés, rejetés. Il en résulte une clarification dans le domaine de la pensée. Ce processus scientifique de discernement a permis à l'homme la conquête de nombreuses vérités concernant les trois mondes. La méthode scientifique joue, par rapport au mental humain, un rôle semblable à celui de la méthode de la méditation occulte (dans ses premiers stades : concentration et son prolongement, méditation) par rapport à l'individu. Ainsi s'engendrent des processus de pensées justes ; les expressions non essentielles ou incorrectes de la vérité sont finalement éliminées ou corrigées et la concentration constante de l'attention, soit sur une pensée-semence, soit sur un problème scientifique, philosophique ou social mène finalement à leur clarification, tandis que s'imposent les idées justes et les déductions saines. Les plus éminents penseurs de toutes les Ecoles de pensée offrent simplement des exemples de méditation occulte, et les brillantes découvertes de la science, les interprétations correctes des lois de la nature et la formulation de conclusions exactes en science, en économie, en philosophie, en psychologie ou autres disciplines, ne sont que l'enregistrement par le mental, puis par le cerveau, de vérités éternelles. C'est l'indice que l'homme commence à construire un pont sur le fossé qui sépare le monde objectif du monde subjectif, le monde de la forme du monde des idées.

c.
Connaissance intuitive. L'intuition n'est en réalité que la perception par le mental de certains facteurs dans la création, de lois de la manifestation ou de quelque aspect de la vérité, connu de l'âme, émanant du monde des idées et étant de la nature des énergies génératrices de tout ce qui est connu et vu. Ces vérités toujours présentes et ces lois toujours agissantes ne peuvent être identifiées que par un mental développé, concentré et ouvert. Plus tard vient la compréhension et, finalement, l'application aux besoins et aux nécessités du cycle de l'époque. Des hommes au mental ainsi entraîné à penser clairement, à concentrer l'attention et à se rendre perceptifs à la vérité, ont existé de tout temps, mais jusqu'ici ils étaient rares ; ils étaient l'élite. Maintenant, leur nombre augmente ; le mental de l'humanité se développe et nombreux sont ceux qui sont prêts pour une nouvelle connaissance. L'intuition, qui guide les penseurs éminents dans les domaines les plus récents du savoir, est le signe avant-coureur de l'omniscience caractéristique de l'âme. La vérité existe en toute chose et nous l'appelons omniscience, infaillibilité ou, en terme de philosophie hindoue, "connaissance juste". Quand un homme en saisit un fragment et le fait pénétrer dans la conscience de l'humanité, nous disons qu'il a formulé une loi nouvelle, découvert tel ou tel processus de la nature ; travail jusqu'ici lent et fragmentaire. Plus tard, et il ne passera pas beaucoup de temps, la lumière affluera, la vérité sera révélée et l'humanité recevra son héritage, celui de l'âme.

La spéculation entre forcément dans certaines de nos considérations. Ceux qui perçoivent une vision, cachée encore aux gens privés de l'équipement nécessaire sont considérés comme des fantaisistes peu sûrs. Si la vision est perçue par beaucoup de gens, sa possibilité est admise. Quand l'humanité sera éveillée, la vision deviendra un fait certain et une loi sera formulée. Ainsi en allait-il dans le passé et pareil processus se répétera à l'avenir.

Pour l'homme moyennement évolué, le passé, comme le futur appartient au domaine spéculatif. Pourtant il est lui-même le résultat de ce passé et son avenir sera fait de la totalité de ses caractéristiques et de ses qualités présentes.
Cela est vrai de l'individu comme de l'humanité tout entière. Cette unité de la nature, que nous appelons quatrième règne ou règne humain, est le produit de son héritage physique ; ses caractéristiques sont le résultat de son développement affectif et mental et son patrimoine se compose des valeurs accumulées durant les cycles de luttes dans son milieu, c'est-à-dire l'ensemble des autres règnes de la nature. Au sein du règne humain, se trouvent des potentialités et des caractéristiques latentes, des richesses que l'avenir révélera et qui, à leur tour, détermineront cet avenir.

J'ai choisi à dessein de commencer par ce qui demeure indéfinissable et non reconnu. L'âme est encore une inconnue. Elle n'a point sa vraie place dans les théories de la science et de la recherche académique. Son existence n'est pas prouvée et les universitaires les plus larges d'esprit la considèrent comme une hypothèse non vérifiée. Elle n'est pas reconnue comme un fait dans la conscience de l'humanité. Deux groupes seuls l'admettent comme telle. L'un se compose de gens qu'il est facile de duper, de mental peu développé, de tendance religieuse, enclins à la piété, qui acceptent sans discuter les postulats de la religion tels l'existence de l'âme, de Dieu, l'immortalité. L'autre est un groupe restreint qui, pourtant s'accroît régulièrement ; il comprend ceux qui "connaissent" Dieu et la réalité. Pour eux, l'âme est un fait d'expérience, toutefois, ils sont incapables de prouver cette existence de façon satisfaisante à l'homme qui accepte seulement ce que le mental concret peut saisir, analyser, critiquer et démontrer.

L'ignorant et le sage se retrouvent sur le même terrain comme il advient toujours des extrêmes. Entre eux se situent ceux qui ne sont ni totalement ignorants, ni dénués de sagesse intuitive. Ce sont les gens cultivés, ayant quelque savoir, mais non la vraie connaissance, et qui doivent encore apprendre à discerner entre ce que peut saisir la raison, ce que peut percevoir le mental et ce que, seul, le mental supérieur, ou abstrait, peut formuler et connaître. C'est finalement l'intuition qui est la "faculté de connaître" du mystique intelligent et pratique, lequel, reléguant la nature sensible ou affective à sa propre place, utilise le mental comme point focal, et contemple, au moyen de cette lentille, le monde de l'âme.

LES TROIS ASPECTS DE L'HOMME

 

L'un des principaux moyens, pour l'homme, d'arriver à comprendre ce vaste ensemble appelé Macrocosme – Dieu qui agit à travers un système solaire – est la compréhension de lui-même. L'oracle de Delphes "Connais-toi toi-même" fut vraiment inspiré, destiné à donner à l'homme la clé du mystère de la divinité. Par l'application de la loi de l'Analogie ou de correspondance, les processus cosmiques et la nature des principes cosmiques se retrouvent dans les fonctions, la structure et les caractéristiques de l'être humain. Ils y sont indiqués, mais non expliqués. Ils servent simplement de signaux, montrant à l'homme la voie qui le conduira à d'autres poteaux indicateurs avec une signalisation plus détaillée.
La compréhension de cette triplicité, esprit, âme, corps, se situe encore au-delà des réalisations de l'homme ; mais une idée de leurs rapports et de leur fonctionnement général et coordonné s'obtient par l'étude de l'homme physique et de son fonctionnement objectif.

Trois aspects de l'organisme humain ne sont autres que des symboles des trois aspects de l'être.

1.
L'énergie, ou principe qui porte à l'activité ; elle se retire mystérieusement au moment de la mort, disparaît en partie durant le sommeil ou l'inconscience et semble employer le cerveau comme siège de son activité pour diriger le fonctionnement de l'organisme. Cette énergie a une relation directe avec les trois parties de l'organisme, cerveau, cœur, appareil respiratoire. C'est là le symbole microcosmique de l'esprit.

2.
Le système nerveux et son réseau compliqué de nerfs, ses centres nerveux et la multiplicité des filaments sensitifs reliés entre eux, qui servent à coordonner l'organisme et à produire des réactions sensibles entre les organes et les autres parties de tout l'organisme. Il rend aussi l'homme conscient et sensible à son milieu. Cet appareil sensoriel produit la perception organisée et la sensibilité coordonnée de l'être humain, en lui-même, comme unité, et dans ses réactions sensibles au monde où il agit. Cette structure nerveuse de coordination et de rapport réciproque, responsable de l'activité de groupe, interne et externe, comprend en premier lieu les trois parties du système nerveux :

a. le système cérébro-spinal,
b. le système nerveux sensoriel,
c. le système nerveux périphérique.

Le système nerveux est en liaison étroite avec l'aspect de l'énergie, car c'est l'aspect utilisé par elle pour vitaliser le corps, produire son activité coordonnée et son fonctionnement, et pour établir des relations intelligentes avec le monde où l'homme joue son rôle. Ce système est préposé, pour ainsi dire, à la nature du corps physique et, à son tour, il est mû et dirigé par deux facteurs :

a.
La totalité de l'énergie constituant la quote-part individuelle d'énergie vitale,
b.
L'énergie du milieu dans lequel l'individu se trouve et où il doit agir et jouer son rôle.
Ce système nerveux de coordination, réseau de nerfs sensitifs qui établit les rapports est le symbole en l'homme ; il est la forme extérieure et visible d'une réalité intérieure et spirituelle.

3.
Enfin il y a le corps physique proprement dit, ensemble de chair, de muscles, d'os, qui forme l'homme extérieur visible que coordonne le système nerveux et qu'anime l'énergie que nous désignons vaguement par "vie".

Tous trois, vie, système nerveux, corps proprement dit, sont le reflet et le symbole du plus grand tout ; leur étude attentive, celle de leur fonction et de leurs rapports de groupe, permet de comprendre certains des principes et des lois qui régissent les activités de "Dieu dans la nature", phrase sublimement vraie, mais fausse du point de vue fini.

Les trois aspects de la divinité, énergie centrale ou esprit, force de coordination ou âme, et ce qui est utilisé et uni par les deux premiers, sont en réalité un seul principe vital qui se manifeste dans la diversité. Ils sont les Trois en Un, l'Un en Trois, Dieu dans la nature et la nature elle-même en Dieu.

Pour mieux illustrer ce concept, appliquons cette notion à d'autres domaines de la pensée ; cette triplicité d'aspect se retrouvera dans le domaine religieux comme enseignement ésotérique, symbologie fondamentale et doctrines des grandes religions mondiales, organisations exotériques. Dans le gouvernement, c'est la volonté du peuple, quelle qu'elle soit, les lois formulées et l'administration extérieure. En éducation, c'est la volonté de s'instruire, les arts et les sciences et les grands systèmes éducatifs. En philosophie, c'est l'aspiration à la sagesse, les écoles de pensée reliées entre elles et la présentation extérieure de leurs enseignements. Ainsi cette triplicité éternelle se retrouve-t-elle dans toutes les parties du monde manifesté, considéré comme tangible, comme quelque chose de sensible ou cohérent, ou comme facteur énergétique. C'est l'activité intelligente, nommée à tort perception "consciente".
C'est la capacité même de percevoir, impliquant la réponse sensible au milieu.
C'est l'appareil qui permet cette réponse ou cette réaction, divine dualité de l'âme. C'est finalement la totalité de ce qui est touché et connu. C'est ce que l'appareil sensitif perçoit. Ceci, nous le verrons, est une prise de conscience graduelle conduisant peu à peu à des domaines toujours plus ésotériques et intérieurs.

Ces trois aspects sont présents en l'homme, unité divine de vie. Tout d'abord, il les reconnaît en lui-même, puis il les distingue dans toutes les formes environnantes, enfin il apprend à relier ces aspects de lui-même à des aspects semblables dans d'autres formes de la manifestation divine. D'un rapport juste entre les formes résulte une adaptation juste et harmonieuse de la vie sur le plan physique. Une juste réaction au milieu conduit à un juste rapport avec l'aspect de l'âme cachée en toute chose, et produit de justes relations entre les diverses parties de la structure nerveuse interne présente dans chaque règne de la nature, subhumain, humain, surhumain. Tout cela est encore ignoré ; toutefois, la connaissance de ces vérités se répand rapidement et quand elles seront prouvées et expérimentées, on y verra la base de la fraternité et de l'unité. Comme le foie, le cœur, les poumons, l'estomac et les autres organes du corps ont une existence et des fonctions séparées, tout en étant unis et reliés par le système nerveux du corps entier, de même, dans le monde, les règnes de la nature ont une existence et des fonctions propres ; ils sont cependant reliés et coordonnés par un vaste et complexe système nerveux sensoriel, appelé parfois l'âme universelle, anima mundi, la conscience sous-jacente à toutes les choses créées.

En traitant de ces triplicité si souvent utilisées au sujet de la divinité, comme esprit, âme, corps – vie, conscience, forme – il faut se rappeler qu'il s'agit là des différenciations de la vie unique, et que plus on connaîtra de triplicités, plus on établira de rapports avec un plus grand nombre d'hommes.
Quand il s'agit de ce qui est subjectif et occulte, surtout quand il s'agit de l'indéfinissable, les difficultés abondent. Décrire l'apparence d'un homme, ses vêtements, sa forme et son entourage, n'est pas difficile. Le langage est assez riche pour traiter du concret et du monde de la forme. Mais essayer de donner une idée de son caractère, de ses qualités, de sa nature nous place immédiatement devant le problème de l'inconnu, avec la part d'indéfinissable, d'indivisible que nous sentons, mais qui, en grande partie, nous demeure cachée et impénétrable. Comment dès lors le décrire au moyen du langage ?

S'il en va ainsi de l'homme, combien la difficulté est-elle plus grande quand on cherche à exprimer l'ineffable, la totalité dont les termes : esprit, âme, corps, sont tenus pour en être les différenciations ? Comment décrire la vie indéfinissable que les hommes ont limitée et fractionnée, afin de la comprendre, en une triplicité d'aspects, ou une trinité de personnes, donnant au tout le nom de Dieu ?

Pourtant cette différenciation de Dieu en trinité est universelle depuis des millénaires et tous les peuples, anciens ou modernes emploient cette même triplicité pour exprimer une réalisation intuitive. Il faut donc bien admettre cet usage. Peut-être pourrons-nous, un jour, penser et exprimer la vérité d'une manière différente, mais pour le penseur d'aujourd'hui les termes esprit, âme, corps, signifient l'ensemble de la manifestation divine dans la divinité de l'univers et dans la divinité mineure qu'est l'homme. Comme ce traité est destiné à ceux qui réfléchissent et non à ceux dont la pensée est cristallisée ou à des savants férus de leurs théories, nous nous en tiendrons à la terminologie consacrée et chercherons à comprendre la base des termes auxquels recourt l'homme pour chercher à expliquer Dieu. 

"Dieu est esprit, et ceux qui l'adorent doivent le faire en esprit et en vérité" dit l'une des Saintes Ecritures. "L'homme devint une âme vivante" lit-on dans un autre passage des mêmes Ecritures. "Je prie Dieu pour que votre esprit, votre âme et votre corps soient préservés du péché" dit un grand initié de la Loge Blanche ; et le plus grand de tous jusqu'à maintenant, présent dans sa formule physique sur terre, répète les paroles d'un sage déclarant : "J'ai dit que vous êtes des dieux, et vous êtes tous enfants du Très Haut". Ces mots résument la triplicité de l'homme, sa divinité et son rapport avec la Vie en laquelle il a la vie, le mouvement et l'être, du point de vue chrétien ; toutes les grandes religions expriment ce rapport de manière analogue.

a. ESPRIT, VIE, ENERGIE

 

Le mot Esprit s'applique à l'impulsion de la vie indéfinissable, insaisissable, essentielle, cause de toute manifestation. C'est le souffle de Vie, influx rythmique d'énergie vitale, qui se manifeste à son tour comme force d'attraction, comme conscience ou âme, et constitue la totalité de la substance atomique. Il correspond dans la grande Existence, ou macrocosme, à ce qui, dans la petite Existence, ou microcosme, est le facteur vital inspirateur, appelé la vie de l'homme. Sa présence se traduit dans le corps par la respiration qui cesse quand le cours de la vie arrive à son terme.

Qui dira ce que c'est ? Nous le ramenons à l'âme, ou aspect de la conscience, et de l'âme à l'esprit ; mais qui aura le courage de définir le sens réel de ces mots et d'autres encore ? Nous finissons par appeler cette inconnue Esprit, Vie unique, Monade, Energie, selon notre particulière école de pensée.
Nous devons aussi nous rappeler que la compréhension de la nature de cette Vie Une est purement relative. Ceux qui donnent de l'importance au côté forme de l'existence pensent en termes de vitalité physique, de sentiment, d'impulsion ou de force mentale ; ils ne vont pas au-delà de cette conscience de vie unifiée dont tous les termes précédents indiquent les différenciations.
D'autre part, ceux qui s'intéressent à une approche métaphysique et à la vie de l'âme plus qu'à l'aspect forme expriment leur conception en termes de manifestation de l'âme. Dépassant les réactions personnelles égoïstes de la nature physique, ils raisonnent en termes de vie, de qualité, de volonté et de puissance de groupe, de coordination de groupe et d'amour-sagesse, d'intelligence et de connaissance de groupe, couvrant ainsi le terme général de fraternité.

Cette attitude même demeure pourtant teintée de séparativité, bien qu'il s'agisse de séparation entre des groupes plus vastes de ceux que peut comprendre l'intellect inférieur. L'initié, surtout après la troisième initiation, commence à penser de manière encore plus synthétique ; il exprime alors la vérité en termes d'Esprit, de Vie, du Un... Ces termes prennent pour lui un sens d'une valeur réelle, mais si éloigné des idées de la moyenne des hommes pensants qu'il est superflu de s'y attarder davantage.

Ici sont nécessaires quelques éclaircissements sur un point, avant de poursuivre notre sujet. Dans le Traité sur le Feu Cosmique, il semble que l'enseignement soit poussé jusqu'à un certain point, puis abandonné sous prétexte que le degré d'évolution et la réaction de l'homme moyen à la vérité sont différents de ceux du disciple ou de l'initié. Il en va nécessairement ainsi.
Chacun interprète les mots selon son propre état de conscience et tous ne peuvent employer les mots des gens plus élevés sur l'échelle de l'évolution. Le lecteur moyen proteste donc en se voyant forcé d'admettre des points de vue dépassant le sien, et une phrase telle que : "Inutile de développer davantage ce point, car seul un initié pourrait comprendre" ne sert qu'à heurter sa susceptibilité, le pousse à croire que l'instructeur, entraîné au-delà de son savoir, cherche à sauver les apparences en s'en tirant ainsi. De même qu'un traité scientifique est dénué de sens pour un élève de l'école primaire, de même il a un sens clair et riche pour les experts en la matière, grâce à leur préparation et à leur développement mental. De même, pour ceux qui sont familiers avec l'âme et sa nature, les instructions données ici sont aussi claires et transparentes que la littérature courante pour un lecteur moyen, ou les auteurs à succès pour le grand public. Plus rares sont les âmes avancées jugeant l'esprit et sa nature comme un sujet rationnel et accessible qu'ils apprécient et comprennent par le moyen de l'âme et de ses facultés. Il est aussi possible d'arriver à comprendre l'âme par l'emploi correct du mental. A un niveau inférieur, nous savons que la nature du corps physique est facile à saisir par l'étude et l'usage correct de la nature du désir. C'est une forme d'orgueil et le refus d'admettre ses propres limitations temporaires qui suscitent l'irritation à la lecture de phrases comme : "Quand vous serez plus avancé, vous comprendrez ce qui a été dit... ". Il faut bien le reconnaître.

Pour un Maître de la Sagesse, la nature de l'esprit, ou centre positif de vie caché en chaque forme, n'est pas plus un mystère que la nature de l'âme pour le psychologue ésotériste. La source de la Vie Une, le plan dont cette vie émane, voilà le grand Mystère caché aux membres de la hiérarchie des adeptes. La nature de l'Esprit, sa qualité et son type d'énergie cosmique, son taux de vibration et ses différenciations cosmiques fondamentales constituent l'étude des initiés au-delà du troisième degré et font l'objet de leurs recherches. Ils apportent à cette étude une intuition pleinement développée et une capacité d'interprétation mentale acquise au cours de leurs incarnations. La lumière de leur âme éveillée et cultivée les aide à comprendre cette vie qui, tout en étant privée de forme, persiste à des niveaux de conscience supérieurs et pénètre dans notre système solaire, provenant de quelque centre extérieur d'existence. Ils projettent cette lumière dans deux directions, car ils fonctionnent à leur gré sur le plan de l'intuition ou de buddhi. Ils projettent cette lumière sur le monde de la forme et connaissent toutes les choses, les interprétants correctement. Ils projettent aussi cette lumière sur les règnes sans forme des trois plans supérieurs (sans forme du point de vue humain dans les trois mondes inférieurs au plan intuitif) et cherchent à comprendre, par une croissance continue, la nature et le dessein de ce qui n'est ni corps, ni âme, ni force, ni matière, mais en est la cause dans l'univers.

Finalement, quand l'initié est passé par les initiations solaires supérieures et qu'il peut agir en pleine conscience monadique, il perçoit ce qui est au-delà même de la forme de groupe et des enveloppes nébuleuses qui voilent et cachent le Un. Les types de conscience les plus élevés agissent du plan de la Monade, comme les initiés de moindre degré agissent du plan de l'âme et utilisent des organes de perception (si une expression aussi inadéquate est permise) et des moyens de connaissance dont la plupart des hommes n'ont aucune idée. Ils incluent dans leur rayon de perception la totalité de vie, de conscience et de forme que nous appelons Dieu. Ces initiés de haut rang commencent alors à percevoir une vibration, une lumière, une note, un son, révélateurs d'une direction et qui émanent d'au-delà de notre système solaire.
L'unique moyen d'apprécier, dans une certaine mesure, le processus suivi par l'expansion de la conscience divine chez l'homme est d'étudier le rapport entre mental et cerveau, et de noter ce qui se passe lorsque le cerveau devient l'instrument intelligent du mental. L'étude du rapport entre l'âme et le mental suivra quand l'homme sera dominé par son âme et qu'il utilisera le mental pour diriger les activités relatives au plan physique au moyen du cerveau. Dans cette triplicité, âme, mental, cerveau, nous avons l'analogie et la clé pour comprendre les fonctions et les rapports de l'esprit, de l'âme et du corps. Ce sujet est traité dans le livre La lumière de l'Ame. Quand ces conditions seront réalisées, une expansion plus grande se produira, où l'aspect esprit, source d'énergie de l'homme, commencera à utiliser l'âme par l'intuition et à imprimer dans sa conscience les lois, connaissances, forces et inspirations qui en feront l'instrument de l'esprit, ou monade ; de la même manière, la personnalité de l'homme est devenue, à un stade antérieur, par le mental, l'instrument de l'âme. A ce stade, le développement était double. L'âme exerçait la direction par le mental, et le cerveau obéissait à l'âme. L'homme s'était éveillé à la connaissance du soi réel et à celle des trois mondes de son évolution normale. Plus tard, il avait pris conscience du groupe et cessé d'être un individu séparé. Quand l'âme est amenée sous la domination de l'esprit, deux stades se distinguent également :

D'abord, le disciple perçoit non seulement son groupe et les groupes semblables, mais sa conscience s'élargit jusqu'à devenir conscience planétaire.

Ensuite, cette conscience planétaire commence à fusionner avec une conscience plus synthétique encore, et devient graduellement celle d'une vie plus grande qui inclut la vie planétaire ; de même l'homme inclut, dans son expression physique, des organes vivants, tels que le cœur et le cerveau. Il commence alors à comprendre la signification de l'esprit, vie unique, base de toutes les formes, énergie centrale, cause de la manifestation.

La première réaction de l'étudiant moyen à la lecture de ce passage est de penser immédiatement à la nature du corps comme expression de tel ou tel genre d'énergie. Il remarque la dualité et ce qui l'utilise est présent dans sa pensée. Pourtant, l'une des principales nécessités pour l'aspirant occultiste, en ce moment, est de chercher à raisonner en terme de réalité unique qui est énergie même et rien d'autre. En parlant de ces sujets difficiles, il convient d'insister sur le fait qu’esprit et énergie sont des termes synonymes et interchangeables. C'est seulement en le saisissant bien que nous arriverons à réconcilier science et religion, et à comprendre vraiment le monde des phénomènes dont nous sommes entourés et où nous nous mouvons.

Les termes "organique" et "inorganique" sont les grands responsables de la confusion qui existe dans le mental des gens entre corps et esprit, vie et forme, ce qui les amène à refuser d'admettre l'identité essentielle de la nature de l'un ou de l'autre. Le monde où nous vivons est considéré par la majorité des hommes comme réellement solide et tangible, mais doué de quelque mystérieux pouvoir qui produit le mouvement, l'activité et le changement. Ainsi s'exprime, grosso modo, cette attitude peu intelligente.

La science orthodoxe s'occupe surtout de structures et de rapports entre les formes, et de l'activité des parties qui constituent la forme, de leurs relations entre elles et de leur interdépendance. Les éléments chimiques, leurs fonctions, leurs réactions mutuelles dans toutes les formes dans les règnes de la nature, voilà l'objet de leurs recherches. La nature de l'atome, de la molécule, de la cellule, leurs fonctions, les qualités de leurs manifestations de force, leurs divers genres d'activités, la solution du problème du caractère et de la nature des énergies, focalisées dans les diverses formes du monde matériel exigent l'étude des intelligences les plus remarquables dans le monde de la pensée.
Pourtant les questions : Qu'est-ce que la vie ? Qu'est-ce que l'énergie ? Qu'est ce que le processus du devenir ? Quelle est la nature de l'être ? Demeurent encore sans réponse. Le problème du pourquoi et du comment est considéré comme insoluble et relevant du domaine spéculatif.

Pourtant, par la raison pure et grâce à l'utilisation correcte de l'intuition, ces problèmes peuvent se résoudre et ces questions, trouver une réponse. Leur solution constitue l'une des révélations habituelles et l'une des réalisations de l'initiation. Les seuls biologistes sont les initiés aux mystères, car leur compréhension de la vie et de son but est telle que, s'étant identifiés à son principe, ils pensent et parlent en termes d'énergie et de ses effets. Toutes leurs activités en relation avec le travail de la Hiérarchie planétaire s'appuient sur quelques formules fondamentales au sujet de la vie et de ses manifestations sous trois différenciations ou aspects : énergie, force, matière.

Il convient de remarquer ici que, dans la mesure où il se comprend lui-même, un homme peut atteindre à la compréhension de la totalité appelée Dieu.
C'est là un truisme, un lieu commun en occultisme, mais si on l'admet, il conduit à une révélation qui fait du "Dieu inconnu" une réalité connue. Prenons un exemple. 

L'homme se connaît comme être vivant et appelle "mort" le processus mystérieux au cours duquel se retire ce qui est appelé communément "souffle de vie". Après le dernier soupir, commence la désintégration de la forme. La force vitale de cohésion, cessant d'agir, cause la décomposition en ses éléments essentiels de ce qui, jusqu'alors, était considéré comme le corps.

Ce principe de vie, base essentielle de l'être, facteur mystérieux qui se dérobe à nos recherches, correspond chez l'homme à ce que nous appelons esprit ou vie dans le macrocosme. Comme la vie en l'homme maintient la forme, l'anime, la vitalise et la pousse à l'activité, ainsi la vie de Dieu (comme l'appellent les chrétiens) remplit ce même rôle dans l'univers et produit l'ensemble cohérent, vivant que nous appelons système solaire.

Le principe de vie en l'homme se manifeste de trois manières :

1.
Comme volonté directrice, dessein, motif fondamental. C'est l'énergie dynamique qui fait agir son être, l'amène à l'existence, fixe le terme de sa vie, le soutient à travers les années, brèves ou longues, et se retire au terme du cycle de vie. C'est l'esprit manifesté en l'homme comme volonté de vivre, d'être, d'agir, de poursuivre, d'évoluer. Dans son aspect inférieur, il agit par le corps ou la nature mentale et, dans ses rapports avec le physique dense, il s'exprime par le cerveau.

2.
Comme force de cohésion. C'est la qualité significative et essentielle qui différencie chaque individu et produit la complexité d'humeurs, de désirs, de qualités, de complexes, d'inhibitions, de sentiments et de caractéristiques, c'est-à-dire la psychologie propre de l'homme. Elle est le résultat de l'action réciproque entre l'esprit ou énergie et la matière ou corps physique. Elle constitue l'homme subjectif, sa couleur, sa note individuelle, donne à son corps son taux de vibration, produit son type propre de forme, détermine l'état et la nature de ses organes, de ses glandes et son apparence. C'est l'âme, dans son aspect inférieur, qui s'exprime par la nature affective ou astrale, et par le cœur dans le corps physique dense.

3.
Comme activité des atomes et des cellules dont se compose le corps physique. C'est la totalité des petites vies dont les organes de l'homme et l'homme entier sont composés. Elles ont leur existence propre et une conscience individuelle et distincte. Cet aspect du principe de vie agit par le corps éthérique ou vital et par la rate en ce qui concerne le mécanisme physique de la forme tangible.
Rappelons-nous qu'une définition de l'esprit n'est pas possible, pas plus qu'une définition de Dieu. Si l'on dit que l'esprit est la cause inexprimable et indéfinissable de l'être, l'énergie qui en émane, sa vie unique et sa source, la totalité des forces, de tous les états de conscience et de toutes les formes, l'agrégat de la vie et de toute manifestation de cette vie, le moi et le non-moi, la force et tout ce qu'elle détermine, on tourne simplement autour de la question, on tente l'impossible, cachant ainsi la vérité derrière les mots. On ne peut l'éviter avant d'atteindre et de connaître la conscience de l'âme et de percevoir le UN sans forme à la claire lumière de l'intuition.

Une des premières leçons qu'il faut apprendre est que notre mental, encore insensible aux intuitions cachées, ne nous permet pas d'affirmer avec assurance qu'une condition est ainsi ou autrement, car avant d'agir dans la conscience de l'âme, il est impossible de dire ce qui est ou n'est pas. Avant d'avoir subi l'entraînement nécessaire, nul n'est en état de nier, ni d'affirmer quoi que ce soit. Notre attention doit demeurer celle du chercheur à l'esprit rationnel, et notre intérêt, celui du chercheur philosophe, prêt à adopter une hypothèse sur la base de sa probabilité, mais non à accepter comme vérité ce qu'il n'a pas expérimenté par lui-même. Moi, aspirant aux plus hauts mystères et qui les fouille depuis plus longtemps que la majorité des chercheurs, je puis écrire sur des sujets dont la démonstration n'est pas encore faite par mes lecteurs. Ils sont pour moi une vérité prouvée et cela me suffit. Considérez-les vous-mêmes comme des probabilités de réelle valeur et une indication quant à la direction à prendre pour chercher la vérité ; ne vous risquez pas au-delà de cette attitude.
La valeur de ces instructions réside dans leur totalité et dans la structure de base, d'affirmations coordonnées et connexes. Il s'agit de les prendre en considération dans leur ensemble et cela pour deux raisons :

1.
Le langage, nous l'avons dit, sert plus à cacher la vérité qu'il ne la révèle. Si la vérité est reconnue, c'est parce que le chercheur l'a déjà trouvée en lui-même ; elle éclaire le chemin où il avance lentement et graduellement.
2.
Il existe divers genres d'esprits, et on ne saurait s'attendre que, par exemple, tous soient intéressés par les enseignements donnés dans ce traité. Il faut se souvenir que chacun est une unité de conscience qui se trouve sur l'une ou l'autre des sept émanations de Dieu (Rayons). Les aspects monadiques ou spirituels présentent des différences intrinsèques, de même que, dans le prisme, la lumière – qui est une – a sept couleurs différentes, à cause de la nature et de l'appareil de perception de l'être humain, car l'œil enregistre et différencie les diverses fréquences de vibration de la lumière. Ces sept groupes complémentaires produisent à leur tour un aspect, une mentalité, une approche différents, tous aussi justes, mais présentant un angle de vision variant légèrement. Compte tenu de ceci, et aussi de facteurs comme : différents degrés d'évolution, diverses nationalités et caractéristiques, distinctions inhérentes à l'action réciproque entre corps physique et milieu, il est clair qu'aucune voie d'approche vers des sujets aussi abstrus que la nature de l'esprit et celle de l'âme ne permet une simple définition, exprimée en termes universels.

c. LE CORPS, APPARENCE PHENOMENALE

 

Inutile d'insister sur cet argument, car le corps et l'aspect forme font l'objet des recherches, de la réflexion et de la discussion des savants depuis des siècles. Beaucoup de leurs conclusions sont correctes. L'investigateur moderne admet la loi des analogies comme prémisses fondamentales et reconnaît parfois que la théorie hermétique "ce qui est en bas est comme ce qui est en haut" éclaire certains problèmes actuels. Les postulats suivants apportent quelque lumière :

1.
L'homme, dans son corps, est une totalité, une unité.
2.
Cette totalité est subdivisée en parties et organes nombreux.
3.
Pourtant, ces multiples subdivisions fonctionnent de manière unifiée et le corps est un ensemble organisé.
4.
Chacune de ces parties a une forme et une fonction différentes, mais toutes sont interdépendantes.
5.
Chaque partie et chaque organe sont à leur tour composés de molécules, de cellules, d'atomes, et ceux-ci sont unis en organes par la vie de la totalité.
6.
La totalité appelée homme est, grosso modo, divisée en cinq parties, certaines plus importantes que d'autres, mais qui contribuent toutes à l'ensemble de cet organisme vivant : l'être humain.
a.
La tête,
b.
Le torse, supérieur au diaphragme,
c.
Le tronc, inférieur au diaphragme,
d.
Les bras,
e.
Les jambes.
7.
Ces organes servent à divers usages et le bien-être du tout dépend de leur bon fonctionnement et de leur adaptation correcte.
8.
Chacun a sa vie propre qui est la totalité de la vie de sa structure atomique, animée aussi par la vie unifiée du tout, dirigée de la tête par la volonté intelligente ou énergie de l'homme spirituel.
9.
La partie importante du corps est celle qui comprend la triple division : tête, torse et tronc. Un homme peut vivre et agir sans bras ni jambes. 
10.
Chacune de ces trois parties est aussi triple physiquement, par analogie aux trois parties de l'homme et aux neuf parties de la vie monadique parfaite. Il existe d'autres organes, mais ceux énumérés ici ont une réelle signification ésotérique, supérieure à celles des autres parties.

a.
Dans la tête, il y a :
a. les cinq ventricules du cerveau, ou cerveau en tant qu'organisme unifié ;
b. les trois glandes : carotide, pinéale et pituitaire ;
c. les deux yeux ;

b. Dans le torse :
d. la gorge,
e. les poumons,
f. le cœur.

c. Dans le tronc :
a. la rate,
b. l'estomac,
c. les organes sexuels.

11.
La totalité du corps, triple aussi, comprend :
a. la peau et la structure osseuse,
b. le système vasculaire, ou sanguin,
c. le triple système nerveux.

12.
Chacune de ces triplicités correspond aux trois parties de la nature de l'homme :
a.
Nature physique : la peau et la structure osseuse sont analogues à son corps dense et à son corps éthérique.
b.
Nature de l'âme : les vaisseaux sanguins et le système circulatoire sont analogues à l'âme qui pénètre tout, jusque dans toutes les parties du système solaire, comme le sang circule dans toutes les parties du corps.
c.
Nature spirituelle : le système nerveux, qui donne de l'énergie à tout l'homme physique et agit par lui, correspond à l'énergie spirituelle.

13.
Dans la tête, nous trouvons l'analogie de l'aspect spirituel, la volonté directrice, la monade, le Un ; 
a.
Le cerveau, avec ses cinq ventricules, offre l'analogie avec la forme physique qu'anime l'esprit, par rapport à l'homme, unité quintuple, moyen d'expression de l'esprit sur le plan physique ;
b.
Les trois glandes de la tête sont en liaison étroite avec l'âme, ou nature psychique, supérieure et inférieure ;
c.
Les deux yeux correspondent, sur le plan physique, à la monade qui est volonté et amour-sagesse, ou atma-buddhi, selon la terminologie occulte.

14.
Dans la partie supérieure du corps, nous voyons l'analogie avec la triple nature de l'âme ;
a.
La gorge correspond au troisième aspect créateur, ou nature du corps, intelligence active de l'âme ;
b.
Le cœur correspond à l'amour-sagesse de l'âme, buddhi, ou principe christique ;
c.
Les poumons, analogues au souffle de vie, correspondent à l'esprit.
15. Dans le tronc, ce triple système se retrouve également :
a.
Les organes sexuels correspondent à l'aspect créateur qui façonne le corps ;
b.
L’estomac, manifestation physique du plexus solaire, correspond à la nature de l'âme ;
c.
La rate, réceptrice d'énergie, donc expression sur le plan physique du centre qui reçoit cette énergie, correspond à l'esprit qui donne l'énergie.
Le corps éthérique est l'expression de l'énergie de l'âme et il a la fonction suivante :

1.
Il unifie et lie en un tout la totalité des formes. 
2.
Il donne à chaque forme sa qualité particulière, et cela est dû :
a.
Au genre de matière attiré dans cette partie particulière du réseau de la vie ;
b.
À la position, dans le corps du Logos planétaire, de n'importe quelle forme spécifique ;
c.
Au règne particulier de la nature en voie d'être vitalisé.
3.
C'est le principe de l'intégration et de la force cohésive de manifestation au sens strictement physique.
4.
Ce réseau de vie est l'analogie subjective du système nerveux et les débutants en sciences ésotériques peuvent s'imaginer un réseau de nerfs et de plexus couvrant le corps entier, totalité de toutes les formes, les coordonnant et les reliant, produisant une unité essentielle.
5.
Au sein de cette unité, il y a la diversité. Comme les divers organes du corps humain sont reliés entre eux par les ramifications du système nerveux, de même les divers règnes de la nature et la multiplicité des formes le sont aussi dans le corps du Logos planétaire. Derrière l'univers objectif existe le corps sensible, plus subtil, organisme unique, forme sensible cohérente et qui réagit.
6.
Cette forme sensible ne réagit pas seulement au milieu, mais elle transmet aussi, de sources intérieures, certains types d'énergie. Or, le présent traité se propose d'étudier divers types d'énergie transmise à la forme dans le règne humain, la réaction de la forme à ces types de force, les effets de cette force sur l'homme et la réaction graduelle de celui-ci à la force, émanant :
a.
De son milieu et de son propre corps physique externe ;
b.
Du plan affectif ou force astrale ;
c.
Du plan mental ou courant de pensée ;
d.
De la force égoïque que seul l'homme enregistre, dont le quatrième règne est le gardien et qui exerce des effets particuliers et mystérieux ;
e.
Du type d'énergie qui produit la concrétisation des idées sur le plan physique ;
f.
De l'énergie purement spirituelle ou de la force provenant du plan de la monade.
Ces différents types de force peuvent tous être enregistrés dans le règne humain. Certains peuvent l'être dans les règnes subhumains ; chez l'homme, l'appareil du corps éthérique est ainsi construit que, par ses trois manifestations objectives, le triple système nerveux, par les sept plexus principaux, les ganglions nerveux moins importants et les milliers de nerfs, l'homme objectif tout entier peut réagir :

a.
Aux types de force énumérés plus haut ;
b.
Aux énergies produites dans n'importe quelle partie du réseau éthérique de la vie planétaire et qui en émanent ;
c.
Au réseau de la vie solaire ;
d.
Aux constellations du zodiaque qui semblent exercer un effet réel sur notre planète et dont l'astrologie constitue une étude encore élémentaire ;
e.
À certaines forces cosmiques qui, on s'en rendra compte plus tard, agissent sur notre système solaire et y apportent des changements, agissent par conséquent sur notre planète et sur toutes les formes qui se trouvent à sa surface ou en son sein. Il en a été fait mention dans le Traité sur le Feu Cosmique.

Le réseau de la vie planétaire réagit à ces forces ; si les astrologues adoptent les méthodes de l'occultiste et prennent en considération l'horoscope planétaire, ils parviendront plus vite à comprendre les influences zodiacales et cosmiques.

L'anima mundi est ce qui forme le fond du réseau de la vie. Celui-ci n'est que le symbole physique de cette âme universelle ; c'est le signe extérieur et visible de la réalité intérieure, l'apparence de l'entité sensible et capable de réaction qui relie esprit et matière. Cette entité que, du point de vue de la vie planétaire, nous appelons Ame universelle, est le principe médian. En ramenant ce concept à la famille humaine et à l'individu, nous l'appelons principe médiateur, car l'âme de l'humanité n'est pas seulement une entité reliant esprit et matière, un trait d'union entre la monade et la personnalité, mais elle remplit une fonction unique, celle de médiatrice entre les trois règnes supérieurs et les trois règnes inférieurs. Les trois règnes supérieurs sont :

1.
La Hiérarchie spirituelle de notre planète, esprits de la nature ou anges, et esprits humains, à un point particulier sur l'échelle de l'évolution. Le plus élevé d'entre eux est Sanat Kumara qui incarne le principe du Logos planétaire, et le moins élevé est un initié du premier degré ; des entités correspondantes existent dans ce que nous appelons le règne angélique ou des dévas.
2.
La Hiérarchie des Rayons, comprenant certains groupements des sept rayons par rapport à notre planète.
3.
Une Hiérarchie de Vies, formée par un processus évolutif sur notre planète et sur quatre autres planètes, qui incarnent le plan et le dessein du Logos solaire à l'égard des cinq planètes en question. En ramenant ce concept au niveau du microcosme, l'égo, ou âme, agit réellement comme principe médian qui relie la Hiérarchie des Monades aux formes extérieures et diversifiées, utilisées par la suite au cours de :

a.
L’obtention de certaines expériences permettant d'acquérir des attributs ;
b.
L’accomplissement de certains effets dont l'origine remonte à un système antérieur ;
c.
La collaboration au plan de Logos solaire lié à Son karma (s'il est permis de personnaliser ainsi une vie à la fois existence et concept plus vaste). C'est là un point souvent négligé. Son karma doit s'accomplir par la méthode de l'incarnation et le résultat découlant de l'énergie incarnée dans la substance de la forme. Dans le rapport entre Soleil et Lune, si nous pouvions seulement le comprendre, se trouve un symbole pour nous. "Le Seigneur solaire, avec sa lumière et sa chaleur, galvanise les Seigneurs lunaires moribonds en un semblant de vie. C'est l'illusion et la Maya de Sa présence. "Ainsi s'exprime l'Ancien Commentaire souvent cité dans mes livres précédents. Ce concept peut aussi s'appliquer à l'âme individuelle.

Le principe médian est actuellement en voie de révélation. L'aspect inférieur fonctionne. Le supérieur reste inconnu, mais ce qui les relie, révélant en même temps la nature de cet aspect, est sur le point d'être découvert. La structure, le mécanisme, maintenant prêts, sont développés au point de pouvoir être utilisés. L'énergie vitale, capable de guider et de mettre en mouvement la machine, est présente aussi ; l'homme peut maintenant utiliser et maîtriser intelligemment non seulement la machine, mais aussi le principe actif.

Pour les raisons suivantes, le grand symbole de l'âme de l'homme est son corps vital ou éthérique :

1.
C'est la correspondance physique de la lumière intérieure que nous appelons âme ou corps spirituel. Appelé le "bol d'or" dans la Bible, il se distingue par :
a. sa luminosité,
b. son taux de vibration synchronisé avec le développement de l'âme,
c. sa force de cohésion, reliant et faisant communiquer toutes les parties de la structure physique.

2.
C'est le "réseau de vie" microcosmique, car il est la base de chacune des parties de la structure physique et il a pour objet de :
a.
Porter dans tout le corps le principe de vie, l'énergie productrice d'activité, ce qui se fait au moyen du sang ; le point focal de cette distribution est le cœur, distributeur de la vitalité physique ;
b.
Permettre à l'âme ou à l'être humain et spirituel, d'être en rapport avec son milieu, par le système nerveux tout entier dont le point focal d'activité est le cerveau, siège de la réceptivité consciente ;
c.
Produire finalement, par la vie et la conscience, une activité rayonnante, ou manifestation de gloire, qui fera de chaque être humain un centre d'activité pour la distribution de la lumière et de la force d'attraction aux autres êtres humains et, par eux, aux règnes subhumains. Ceci fait partie du plan du Logos planétaire pour vitaliser et renouveler la vibration des formes dites subhumaines.

3.
Le symbole microcosmique de l'âme est non seulement la base de toute la structure physique, symbolisant ainsi l'anima mundi, ou âme du monde, mais il est une entité indivisible, cohérente et unifiée qui symbolise l'unité et l'homogénéité de Dieu. Il n'y a point là d'organisme séparé, mais simplement un corps de force coulant librement, fusion de deux types d'énergie en quantité variable, énergie dynamique et énergie magnétique ou force d'attraction. Ces deux types caractérisent aussi l'âme universelle, la force de volonté et celle d'amour, ou d'atma et de buddhi. C'est le jeu de ces deux forces sur la matière qui attire vers le corps éthérique de toutes les formes les atomes physiques nécessaires, puis, les ayant ainsi attirés, les pousse par la force de volonté vers certaines activités.

4.
Le corps de lumière et d'énergie, cohérent et unifié, est le symbole de l'âme, car il présente sept points ou centres, dans lesquels s'intensifie la condensation, pour ainsi dire, des deux énergies mêlées. Ces points correspondent aux sept centres de force du système solaire, où le Logos solaire concentre ses énergies par les sept Logoï planétaires. Il en sera traité plus loin. Contentons-nous de noter simplement ici la nature symbolique du corps éthérique, car c'est la compréhension des énergies qu'il irradie et la nature cohérente de la forme qui permet de se faire une idée du travail et de la nature de l'âme.

5.
On peut encore poursuivre le symbolisme si l'on se souvient que le corps éthérique relie le corps physique dense au corps astral ou affectif. Là se voit la réflexion de l'âme en l'homme, qui relie les trois mondes – correspondant aux aspects solide, liquide et gazeux du corps physique de l'homme – aux plans supérieurs du système solaire, reliant ainsi le plan mental au plan bouddhique et le mental aux états intuitifs de la conscience.

PREMIERE REGLE

L'Ange Solaire se recueille, il ne disperse pas sa force, mais, dans une profonde méditation, il communique avec sa réflexion.

QUELQUES HYPOTHESES FONDAMENTALES

Nous allons nous livrer à une série d'études où tout tendra à renvoyer l'étudiant à soi-même et, ainsi, à ce Soi plus vaste qui n'a signalé son existence, dans la majorité des cas, qu'à de rares intervalles, sous l'effet de fortes émotions. Quand le Soi est connu et non simplement senti, quand sa réalisation est mentale et non sensorielle, l'aspirant est vraiment prêt à l'initiation.

Je tiens à signaler que mes paroles s'appuient sur certaines hypothèses de base que, pour plus de clarté, j'énoncerai brièvement.

La première suppose la sincérité de l'aspiration chez l'étudiant et la détermination à aller de l'avant, quelle que soit la réaction du soi inférieur.
Seuls ceux qui distinguent clairement les deux aspects de leur nature, le Soi réel et le soi illusoire, peuvent travailler avec intelligence. Dans les Yoga Sutras de Patanjali, cette pensée a été bien exprimée.

"L'expérience des paires d'opposés vient de l'incapacité de l'âme à distinguer entre le soi personnel et purusha ou esprit.
Les formes objectives existent à l'usage et pour l'expérience de l'homme spirituel. La méditation sur cet argument suscite une perception intuitive de l'homme spirituel". Livre III, 35.

Le quarante-huitième Sutra du même livre donne la définition d'un état plus avancé de cette réalisation du discernement. Cette qualité de discernement est encouragée par une attitude de recueillement mental et par l'attention portée à la méthode de la révision constante de la vie.

En second lieu, je tiens pour acquis que tous ceux qui entreprennent ces études ont vécu et fait face assez longtemps aux forces opposées de la vie pour être capables de développer un juste sens des valeurs. Je suppose qu'ils essaient de vivre comme ceux qui connaissent quelque chose des valeurs éternelles de l'âme. Rien de ce qui arrive à la personnalité : l'action du temps ou des circonstances, l'âge ou les infirmités physiques, ne doit les retenir. La sagesse leur a enseigné qu'à la longue un effort calme, régulier, persistant les mènera plus loin, alors que des efforts spasmodiques et un zèle temporaire se terminent en déception et en un sentiment accablant d'échec. C'est la tortue, et non le lièvre, qui touche la première au but, bien que tous deux l'atteignent finalement.

En troisième lieu, j'admets que ceux qui sont disposés à profiter sérieusement de ces instructions sont prêts à satisfaire à ces exigences, à lire ces instructions avec attention, à s'efforcer de mettre de l'ordre dans leur mental et à persévérer dans la pratique de la méditation. L'organisation de la pensée et l'application intelligente à tout ce qu'on fait quotidiennement offrent la meilleure méthode pour rendre l'étude et la méditation fécondes et préparer efficacement la vocation de disciple.

Ayant fait comprendre ces conditions préalables, je m'adresse à ceux qui cherchent à saisir le besoin de serviteurs entraînés. Notez que je ne dis pas "ceux qui sont propres à". L'intention et l'effort sont à mes yeux d'une importance primordiale et, avec la persévérance, ils sont les qualités principales exigées de tous les disciples, initiés et Maîtres.

Je m'intéresse moins à l'application de ces règles à l'œuvre magique qu'à la formation du magicien et au développement de son caractère.
Plus tard, nous passerons à l'application de la connaissance, à la manifestation extérieure des forces du monde, mais maintenant notre objectif est un peu différent. Je cherche à faire naître dans le mental et le cerveau (donc le soi inférieur) des étudiants l'intérêt pour le soi supérieur pour stimuler leur mental, afin de créer un élan suffisant à les faire progresser.

Il faut aussi se souvenir que, quand le pouvoir magique de l'âme est saisi par la personnalité, l'âme prend une constante prépondérance et devient propre à mener à bien la formation de l'homme sans être entravée (comme vous l'êtes forcément) par des notions de temps et d'espace, ainsi que par l'ignorance de son passé. Il faut toujours se souvenir, dans notre enseignement, que le travail requis est double :

1.
Enseigner à relier le soi inférieur personnel à l'âme qui l'adombre, de façon à créer dans le cerveau physique la certitude de la réalité de ce fait divin. Cette connaissance rend les trois mondes inférieurs, jusque-là considérés comme réels, incapables d'attirer et de retenir et elle est ainsi le premier pas hors du quatrième vers le cinquième règne.
2.
Donner des instructions pratiques qui permettent à l'aspirant de :
a.
Comprendre sa propre nature, ce qui implique la connaissance de l'enseignement sur la constitution de l'homme et la compréhension des interprétations des chercheurs modernes de l'Occident et de l'Orient,
b.
Maîtriser les forces de sa propre nature et acquérir quelques notions des forces qui l'entourent,
c.
Développer ses facultés latentes, de façon à résoudre ses problèmes particuliers, assurer son indépendance, diriger sa vie, résoudre ses propres difficultés et devenir assez fort et équilibré en esprit pour prouver son aptitude à travailler au plan de l'évolution, en qualité de magicien blanc, et à faire partie des disciples consacrés que nous appelons la "Hiérarchie de la planète".

Ceux qui étudient ces questions doivent donc élargir leur conception de cette Hiérarchie, et y inclure ceux qui travaillent dans les domaines exotériques de la vie humaine (politique, social, économique et religieux). Ils sont instamment priés de ne pas restreindre cette conception, comme tant de gens le font, uniquement à ceux qui ont créé une petite organisation particulière, à ceux qui travaillent seulement du côté subjectif de la vie, ou qui suivent les lignes considérées par les conservateurs comme religieuses ou spirituelles. Tout ce qui tend à élever le niveau de l'humanité, sur n'importe quel plan de manifestation, entre dans le domaine religieux et son but est spirituel, car la matière n'est que l'esprit sur le plan le plus bas, et l'esprit, nous enseigne-t-on, n'est que la matière sur le plan le plus élevé. Tout est donc esprit et les différenciations sont seulement le produit de l'intelligence limitée. Tous ceux qui connaissent Dieu et travaillent pour lui, dans un corps de chair ou désincarnés, œuvrant dans tous les domaines de la manifestation divine, font partie de la Hiérarchie planétaire et sont des unités intégrantes de la grande "nuée de témoins" qui sont les "spectateurs et les observateurs". Ils ont le pouvoir de la perception spirituelle et une vision objective et physique.

La première règle peut être résumée simplement par les mots suivants :

1.
Communication égoïque.
2.
Méditation cyclique.
3.
Coordination ou unification.

Dans le Traité sur le Feu Cosmique, ces règles sont précédées d'un bref exposé du processus et d'une explication de la nature du magicien blanc.

Au cours de ce premier examen de notre objet d'étude, je désire énumérer brièvement les faits indiqués dans le commentaire, pour montrer à l'aspirant la matière à réflexion et à l'étude qui lui est proposée pour l'aider à progresser, s'il sait lire et réfléchir sur ce qu'il lit. Une brève exégèse de la première règle donne les définitions suivantes :

1.
Le magicien blanc est celui qui est en contact avec son âme.
2.
Il est ouvert et éveillé au dessein et au plan de son âme.
3.
Il est capable de recevoir des impressions du règne spirituel et de les enregistrer dans son cerveau physique.
4.
Il est dit aussi que la magie blanche :
a.
Agit du haut vers le bas,
b.
Est le résultat de la vibration solaire et, donc, de l'énergie égoïque,
c.
N’est pas l'effet de la vibration de l'aspect forme de la vie, étant exempte d'émotion et d'impulsion mentale inférieure.
5.
L'afflux d'énergie de l'âme est le résultat :
a.
D’un recueillement intérieur constant,
b.
D’une communication concentrée de l'âme avec le mental et le cerveau,
c.
D’une méditation constante sur le plan de l'évolution.
6.
L'âme se trouve donc dans une méditation profonde durant tout le cycle de l'incarnation, ce dont s'occupe à présent l'étudiant.
7.
Cette méditation est de nature rythmique et cyclique, comme tout dans le cosmos. L'âme respire et, par-là, sa forme vit.
8.
Quand la communication entre l'âme et son instrument est consciente et régulière, l'homme devient un magicien blanc.
9.
Donc ceux qui font preuve de magie blanche sont invariablement et par la nature même des choses, des êtres humains avancés, car il faut beaucoup de cycles de vie pour former un magicien blanc.
10.
L'âme domine sa forme au moyen du sutratma, ou cordon de vie, et, par lui, vitalise son triple instrument (mental, affectif et physique), établissant ainsi une communication avec le cerveau. Par celui-ci, dominé consciemment, l'homme est poussé à une activité intelligente sur le plan physique.
Ceci est une brève analyse de la première règle de magie et je suggère que, au cours de ses méditations sur les règles, l'aspirant procède sur lui-même à semblable analyse. Ce faisant, il y apportera plus d'intérêt et de connaissance.
De fréquentes révisions et références lui seront ainsi épargnées.

L'analyse ci-dessus donne un sommaire très clair qui permettra à l'aspirant de commencer l'étude de la magie avec la compréhension de la situation acquise, de son équipement et de la méthode d'approche du sujet. Comprenons bien, dès l'abord, la simplicité de l'idée que j'essaie de donner. Tout comme, jusqu'ici, l'instrument et ses rapports avec le monde extérieur ont constitué le fait dominant dans l'expérience de l'homme spirituel, de même, maintenant, il est possible que le facteur dominant soit l'homme spirituel, l'ange solaire ou âme. On saisira aussi que, par la forme, il sera en rapport avec le monde intérieur aussi bien qu'avec le monde extérieur. L'homme n'a inclus dans ses rapports que le côté forme du champ de l'évolution humaine moyenne.

Il l'a utilisé et s'est laissé dominer par lui. Il en a aussi souffert et, par conséquent, il a fini par se révolter, à cause de sa satiété de tout ce qui est lié au monde matériel. L'insatisfaction, le dégoût, l'aversion et une fatigue profonde caractérisent très fréquemment ceux qui sont sur le point de devenir disciples.
Qu'est-ce, en effet, qu'un disciple ? C'est celui qui cherche à apprendre un rythme nouveau, à pénétrer dans un nouveau champ d'expérience et à suivre la trace de l'humanité avancée qui l'a précédé sur le sentier menant de l'obscurité à la lumière, de l'irréel au réel. Il a goûté aux joies de la vie dans le monde illusoire et appris leur impuissance à le satisfaire. Il se trouve maintenant à un stade de transition entre son ancien état d'être et un nouveau. Il oscille entre la conscience de l'âme et celle de la forme. Il "voit dans deux directions".

Sa perception spirituelle s'accroît lentement, mais sûrement, au fur et à mesure que son cerveau devient capable d'être illuminé par l'âme par le moyen du mental. Avec le développement de l'intuition, le rayon de conscience grandit et de nouveaux domaines de connaissance se révèlent.

Le premier domaine de connaissance à être illuminé est celui qui comprend la totalité des formes, dans les trois mondes de l'effort humain, éthérique, astral et mental. Par ce processus, le candidat disciple prend conscience de sa nature inférieure et commence à constater son emprisonnement et – comme l'exprime Patanjali – "les modifications de la nature psychique versatile". Les obstacles à l'accomplissement et au progrès lui sont révélés et son problème se précise. Il atteint alors fréquemment la situation où se trouve Arjuna, placé devant des ennemis constitués par sa propre famille. Son devoir lui paraît confus et il est découragé dans ses efforts pour équilibrer les couples d'opposés. Il doit alors prier selon la célèbre invocation de l'Inde, prononcée du fond du cœur, comprise par le cerveau et confirmée par une vie ardente de service à l'humanité.

"Dévoile à nos yeux la face du vrai Soleil spirituel,

Caché par un disque de lumière dorée,

Afin que nous puissions connaître la Vérité et faire tout notre devoir

Alors que nous cheminons vers tes pieds sacrés".

Avec persévérance, l'aspirant lutte, surmonte ses difficultés et réussit à maîtriser désirs et pensées. Alors lui est révélé le deuxième champ de connaissance, connaissance du soi dans le corps spirituel, connaissance de l'égo exprimé au moyen du corps causal, le Karana Sarira, et éveil à la source d'énergie spirituelle qui est l'impulsion motrice de la manifestation inférieure. Le "disque de lumière dorée" est percé ; l'aspirant voit le vrai soleil, trouve le sentier et avance dans une lumière de plus en plus claire.

Quand la connaissance du soi et la conscience de ce que le soi voit, entend, sait, et contacte, sont stabilisées, le Maître est trouvé. On entre en contact avec son groupe de disciples ; on comprend le plan et le rôle à jouer immédiatement pour le rendre peu à peu effectif sur le plan physique. Ainsi, l'activité de la nature inférieure diminue et l'homme entre graduellement en contact conscient avec le Maître et son groupe. Mais seulement quand la "lampe est allumée" après l'alignement de la personnalité et du Soi supérieur, à la suite de l'afflux de l'illumination dans le cerveau.

Pour tous les aspirants, il est essentiel que ces points soient bien saisis et bien étudiés, afin de pouvoir prendre les mesures pour développer la perception consciente nécessaire. Jusque-là, si désireux qu'en soit le Maître, il ne lui est pas possible d'admettre quelqu'un dans Son groupe et de le prendre dans l'influence de Son aura, pour le transformer en poste avancé de Sa conscience.
Chaque pas sur le sentier doit être franchi par l'individu lui-même et nul raccourci, nul accès aisé n'existent pour passer de l'obscurité à la lumière.

LE SENTIER DU DISCIPLE

 

Le magicien blanc est celui qui, alignant sa conscience sur son égo, son "ange", est réceptif à ses plans et ses desseins et, donc, capable de recevoir l'impression du plan supérieur. Il faut se souvenir que la magie blanche agit du haut vers le bas, qu'elle est le résultat de la vibration solaire et non des impulsions émanant de l'un ou l'autre des pitris lunaires ; l'afflux de l'énergie du pitri solaire est le résultat de son recueillement intérieur, de la concentration de ses forces avant de les projeter vers son ombre, l'homme, et de sa méditation sur le dessein et le plan. Il est peut-être utile de rappeler ici que l'égo, comme le Logos, est plongé dans une profonde méditation pendant tout le cycle de l'incarnation physique. Cette méditation est de nature cyclique, le pitri impliqué envoyant à sa "réflexion" des courants rythmiques d'énergie, courants que l'homme capte comme étant ses "impulsions supérieures", ses rêves et aspirations. C'est pourquoi les magiciens blancs sont toujours des hommes avancés sur le plan spirituel, car la "réflexion" est rarement sensible à l'égo ou ange solaire avant de nombreux cycles d'incarnation. Le pitri solaire communique avec son "ombre", ou réflexion, par le sutratma qui passe à travers les corps jusqu'à un point d'entrée dans le cerveau physique, pour ainsi dire, mais l'homme ne peut encore se concentrer ni avoir une vision claire dans aucune direction.

S'il regarde en arrière, il ne voit que les brouillards et les miasmes de l'illusion et n'y porte aucun intérêt. S'il regarde en avant, il aperçoit une lumière lointaine qui l'attire, mais il ne peut encore distinguer ce que révèle cette lumière. S'il regarde autour de soi, il ne voit que des formes changeantes et l'aspect forme de la vie. S'il regarde à l'intérieur, il voit les ombres au lieu de la lumière et il se rend compte des imperfections à écarter avant d'atteindre la lumière lointaine et lui permettre de pénétrer en lui ; il se reconnaît alors comme étant la lumière même, il avance dans cette lumière et la transmet à autrui.

Il est peut-être bien de rappeler que le stade de discipulat est, de bien des manières, la partie la plus difficile de toute l'échelle de l'évolution. L'ange solaire est sans cesse en méditation profonde. Les impulsions d'énergie émanant de lui augmentent leur intensité vibratoire et se font de plus en plus puissantes. L'énergie influence aussi de plus en plus les formes par lesquelles l'âme cherche à s'exprimer et qu'elle tente de maîtriser.

Cela m'amène à prendre en considération le septième point de mon analyse de la première règle. J'ai dit : "La méditation de l'âme est de nature rythmique et cyclique, comme tout dans le cosmos. L'âme respire et, par-là, sa forme vit".
La nature rythmique de la méditation ne doit pas être ignorée dans la vie de l'aspirant. Le flux et le reflux existent dans toute la nature et les marées nous offrent une merveilleuse image de la loi éternelle. En s'adaptant aux marées de la vie de l'âme, l'aspirant commence à comprendre qu'un flux vitalisant et stimulant est toujours suivi d'un reflux, aussi certain et inévitable que les lois immuables de la nature. Ce flux et ce reflux se retrouvent dans le processus de la mort et de l'incarnation. Ils se remarquent aussi dans le processus des vies d'un homme, car certaines vies peuvent sembler statiques et sans événement notable, lentes et inertes, du point de vue de l'expérience de l'âme, tandis que d'autres sont vibrantes, riches en expériences et en progrès. Vous tous devez vous en souvenir lorsque vous cherchez à aider les autres à vivre correctement.
Sont-ils dans le reflux, ou sont-ils portés par la marée montante de l'énergie de l'âme ? Traversent-ils une période de repos temporaire, préparatoire à une impulsion et un effort plus grands ? Votre rôle serait alors de renforcer et de stabiliser en eux la capacité de "demeurer dans l'être spirituel". Ou subissent-ils un influx cyclique de forces ? Dans ce cas, celui qui travaille spirituellement doit chercher à trouver la juste direction et la juste utilisation de l'énergie car, mal dirigée, elle risquerait d'aboutir à l'échec, alors qu'utilisée sagement, elle rendra un service précieux et fécond.

Ces pensées trouvent aussi leur application dans l'étude des grands cycles de l'humanité et conduisent à des découvertes intéressantes. En outre, et c'est de grande importance pour nous, ces impulsions cycliques sont, dans la vie du disciple, plus fréquentes, plus rapides et plus puissantes que dans la vie de l'homme ordinaire. Elles se succèdent avec une rapidité déconcertante.
L'expérience de la montagne et de la vallée du mystique n'est qu'un mode d'expression de ce flux et de ce reflux d'énergie. Parfois, le disciple avance dans la pleine lumière et d'autres fois il est plongé dans la nuit obscure. Tantôt il connaît la joie de la communion, tantôt tout devient morne et stérile. Son service est souvent une expérience fructueuse et satisfaisante, où il semble arriver à aider réellement ; à d'autres moments, il sent n'avoir rien à offrir, son service lui apparaît aride et sans résultats. Tout est clair certains jours et il se croit au faîte d'une montagne, admirant un paysage ensoleillé, où tout baigne dans la clarté. Il sait qu'il est fils de Dieu. Puis, des nuages apparaissent, il doute de tout et ne sait plus rien. En plein soleil, il est presque accablé par la luminosité et la chaleur de ses rayons et il se demande combien de temps dureront l'instabilité de cette expérience et l'alternance violente des contraires.

Cependant, après avoir compris qu'il voit les effets des impulsions cycliques et celui de la méditation de l'âme sur sa personnalité, la signification lui devient plus claire et il réalise que c'est l'aspect forme qui réagit imparfaitement et irrégulièrement à l'énergie. Il apprend que s'il s'identifie à la conscience de l'âme et atteint, à volonté, la "grande altitude", les fluctuations de la vie de la forme ne le toucheront plus. Il perçoit alors le sentier, "étroit comme le fil du rasoir", qui conduit du plan de la vie physique au royaume de l'âme et il trouve que, s'il peut le suivre fermement, il ira du monde toujours changeant des sens dans la claire lumière du jour, dans le monde de la réalité.

L'aspect forme de la vie devient simplement pour lui le champ du service et non celui de la perception sensorielle. Que l'étudiant réfléchisse à cette phrase et qu'il vise à vivre comme âme. Il verra alors les impulsions cycliques, émanant de l'âme, comme des impulsions dont il est lui-même responsable ; il se saura la cause initiale, et ne sera plus sujet à leurs effets.

D'un autre point de vue, on voit deux facteurs, la respiration et la forme qu'elle anime et rend active. Une étude attentive montre que, depuis des siècles, nous nous sommes identifiés à la forme ; nous avons mis l'accent sur les effets de l'activité, sans comprendre la nature de la respiration, ni connaître l'entité qui respire. Maintenant, nous nous occupons de cette entité qui, respirant rythmiquement, conduit la forme à agir et à se diriger correctement. Tel est notre objectif. Une juste compréhension est toutefois nécessaire si nous voulons juger intelligemment notre tâche et ses effets.

On en pourrait dire bien davantage sur cette règle, mais ce qui a été dit suffit pour celui qui aspire à l'état de disciple. Qu'il y réfléchisse et qu'il agisse selon cette règle. Nous nous trouvons, pour la plupart, à un degré moyen d'évolution. Si nous nous prenons pour autre chose, nous nous distançons des autres et commettons le péché de séparation, seul péché véritable.

La réflexion sur ces idées devrait faire apprécier, à l'aspirant, la juste valeur de son travail de méditation, car l'idée de la réaction cyclique à l'impulsion de l'âme est à la base de la méditation matinale, du recueillement de midi et de l'examen de conscience du soir. Un flux et un reflux plus considérables sont aussi indiqués dans l'aspect de la pleine lune et celui de la nouvelle lune. Qu'on garde cela présent à l'esprit.

Que l'afflux de force cyclique provenant du royaume de l'esprit joue pleinement et régulièrement chez chacun de nous et nous conduise au royaume de la lumière, de l'amour et du service suscitant une réponse cyclique.
Puisse-t-il y avoir un échange constant entre l'instructeur et le disciple qui cherche à être instruit !

Un grand travail préliminaire doit être fait. Le disciple, sur le plan physique, et le Maître intérieur – qu'il soit l'un des Grands Etres ou le "Maître dans le cœur" – doivent se connaître réciproquement et s'habituer à leurs vibrations respectives. Les instructeurs sur le plan intérieur ont à lutter contre la lenteur des processus mentaux des étudiants sur le plan physique. Mais l'espoir et la confiance établiront la vibration juste, ce qui donnera finalement un travail utile. Le manque de foi, de calme, d'application et l'agitation émotive constituent des entraves. Une longue patience est nécessaire aux instructeurs pour s'occuper de ceux que, faute de matériel meilleur, ils sont forcés d'utiliser.
Une condition défavorable peut rendre le corps physique non réceptif ; certaines préoccupations font vibrer le corps astral à un rythme rendant impossible la réception correcte du dessein intérieur. Préjugés, critiques, orgueil, peuvent rendre inutilisable le véhicule mental. Les aspirants à ce travail difficile doivent se surveiller avec attention et garder la sérénité, la paix intérieure et une souplesse mentale qui tendront à les rendre de quelque utilité pour protéger et guider l'humanité.

On peut donc formuler les règles suivantes :

1.
Il est essentiel de s'efforcer d'atteindre à la pureté de motif absolue.
2.
La capacité d'entrer dans le silence des hauts lieux suivra.


L'apaisement du mental dépend de la loi du rythme. Si vous vibrez dans de nombreuses directions et enregistrez des pensées de tout genre, cette loi ne pourra vous gouverner. Il faut arriver à un état de calme et d'harmonie avant que l'équilibre ne soit atteint. La loi de vibration et l'étude de la substance atomique sont en rapport étroit. Quand la connaissance des atomes, de leur action, réaction et interaction sera plus approfondie, l'homme pourra maîtriser son corps scientifiquement, synchronisant la loi de vibration et celle du rythme ; elles sont les mêmes et pourtant elles sont différentes. Ce sont des phases de la loi de gravitation. La terre elle-même est une entité qui attire toutes les choses à elle par la force de volonté. La question est encore obscure. L'inspiration et l'expiration de l'entité-terre exercent une puissante influence sur la vibration de la matière du plan physique qui est aussi en rapport avec la lune. Les êtres humains qui sont spécialement sous l'influence de la lune, plus sensibles à cette attraction que les autres, sont difficiles à utiliser comme transmetteurs.
Le silence qui provient du calme intérieur est à cultiver. Les aspirants devraient se souvenir que le temps viendra où eux aussi feront partie du groupe des instructeurs du côté intérieur du voile. S'ils n'ont pas appris le silence qui vient de la force et de la connaissance, comment supporteront-ils le manque apparent de communication qu'ils découvriront entre eux et ceux qui se trouvent du côté extérieur ?
Apprenez donc à demeurer dans le calme, sinon votre utilité sera limitée par l'agitation astrale quand vous serez au-delà de la mort physique.

3.
Rappelez-vous toujours que le manque de calme dans la vie quotidienne empêche les instructeurs sur le plan égoïque de vous atteindre.

Travaillez, faites des efforts, gardez le calme intérieur.
Concentrez-vous sur le travail intérieur et cultivez ainsi la faculté de répondre aux plans supérieurs. L'égalité d'humeur, la pondération sont ce que requièrent les Maîtres de ceux qu'ils essaient d'utiliser. Il s'agit d'un équilibre intérieur qui garde la vision pendant l'accomplissement de l'activité extérieure sur le plan physique, avec toute l'attention du cerveau physique qui n'est en rien détournée par la réceptivité intérieure. L'activité est donc double.

4.
Apprenez à maîtriser votre pensée.

Il est nécessaire de la surveiller aujourd'hui que l'humanité devient télépathiquement sensible à l'action des pensées. Le temps approche où la pensée deviendra propriété publique et où d'autres sauront ce que vous pensez. Ceux qui entrent en contact avec les vérités supérieures et deviennent sensibles au Mental Universel doivent protéger une partie de leur connaissance contre l'intrusion d'autres pensées. Les aspirants doivent apprendre à refouler certaines pensées et à empêcher certaines connaissances de percer dans la conscience publique lorsqu'ils sont en contact avec leurs semblables.
Il est d'importance vitale de bien saisir les mots : "ne pas disperser ses forces". Il y a beaucoup de genres d'activités dans lesquelles le disciple inspiré par l'âme peut se jeter ; le choix n'est pas toujours facile à faire et l'aspirant est sujet à la perplexité. Posons le problème sous forme de question sur le plan de l'activité quotidienne, car nous ne sommes pas à même de comprendre de quelle manière une âme peut "disperser ses forces" sur les plans supérieurs.

Quel est le critère qui peut aider un homme à connaître, parmi plusieurs genres d'activité, celle qu'il convient d'entreprendre ? Autrement dit, existe-t-il un indice révélateur qui lui permette, sans se tromper, l'action juste et la voie juste ? Il ne s'agit pas du choix entre le sentier de l'effort spirituel et celui de l'homme dans le monde.

Sans aucun doute, au fur et à mesure de ses progrès, l'homme se trouve devant des distinctions de plus en plus subtiles. Le simple discernement entre bien et mal, qui occupe l'âme encore enfant, est suivi d'une distinction plus nuancée entre le bien, le mieux et le bien supérieur ; les valeurs morales et spirituelles doivent être envisagées avec la plus méticuleuse perception spirituelle. Dans l'effort, le labeur de la vie et sous la pression constante exercée sur chacun par ceux qui constituent son groupe, le problème devient très complexe.

Pour résoudre de tels problèmes, un discernement élémentaire précédera un discernement de plus en plus subtil. Le choix entre un acte égoïste et un acte désintéressé se présente aussitôt après le choix entre le bien et le mal et l'âme distingue aisément. Le discernement entre le bénéfice individuel et la responsabilité de groupe élimine rapidement les autres facteurs et il est facile pour qui accepte la vraie responsabilité. Notez le mot "vraie responsabilité".
Nous pensons à un homme normal et raisonnable et non à celui qui est fanatique, morbide et excessif. Ensuite vient la distinction entre ce qui est commode dans le domaine des affaires et de la finance et ce qui prend en considération le bien supérieur de tous. Ayant atteint un certain résultat par ces procédés d'élimination, il se présente des cas où le choix demeure, où le bon sens, la logique, la raison discriminante ne semblent d'aucun secours, malgré le désir de faire le juste choix, d'agir selon les normes les plus élevées dans l'intérêt du groupe, écartant toutes les considérations personnelles. Cependant, on ne voit pas la lumière sur le sentier qui doit être foulé ; on ne distingue pas l'issue et on se trouve dans un état d'indécision constante. Que faire alors ? De deux choses, l'une :

Ou l'aspirant peut suivre son inclination et choisir, parmi les différentes alternatives, celle qui lui paraît la plus sage et la meilleure. Il a accepté les conséquences de la loi de karma et démontre [4@69] un propos ferme qui est la meilleure manière pour sa personnalité d'apprendre à se conformer aux décisions de sa propre âme. Cela implique la capacité de procéder dans le sens de la décision prise et d'en accepter les résultats sans crainte ou regrets.

Ou l'aspirant peut attendre, se fiant à son sens intérieur de direction, certain qu'en temps voulu, il saura que peu à peu les portes se ferment ; la dernière ouverte indique la voie à suivre. L'homme ne peut en effet passer que par une seule porte. L'intuition est nécessaire pour la reconnaître. Dans le premier cas, on peut se tromper et, par-là, apprendre et s'enrichir. Dans le deuxième cas, l'erreur n'est pas possible et on ne peut agir que dans la bonne direction.

Il est évident qu'il s'agit de bien comprendre le stade où l'on se trouve sur l'échelle de l'évolution. Seul l'homme très évolué peut connaître le moment propice et discerner adéquatement la subtile distinction entre inclination psychique et intuition.

A propos de ces deux méthodes de décision ultime, il faut noter que l'homme qui doit user de son bon sens et du mental concret ne s'avisera pas d'essayer la méthode plus avancée qui est d'attendre que la porte lui soit ouverte. Ce serait trop exiger au point d'évolution où il est. Il doit apprendre à résoudre ses problèmes par une décision juste et l'utilisation correcte de son mental. Cette méthode lui permettra de progresser, car les racines de la connaissance intuitive plongent profondément dans l'âme et il faut avoir un contact avec l'âme avant que l'intuition ne puisse agir. Donnons ici une simple indication : l'intuition concerne toujours l'activité de groupe et non les petites affaires personnelles. Si vous êtes encore concentré sur la personnalité, admettez-le et conduisez-vous selon les moyens qui sont à votre disposition. Si vous savez que vous agissez comme âme et si vous êtes plongé dans le travail de groupe, non embarrassé de désir égoïste, alors vous accomplirez vos obligations et vos responsabilités et vous ferez progresser le travail de groupe ; la voie s'ouvrira devant vous tandis que vous vaquez à vos occupations et remplissez votre devoir immédiat. Viendront alors des devoirs plus importants que nous appelons activité à l'échelle mondiale. Assumer la responsabilité d'une famille produit une augmentation d'énergie qui vous permettra d'assumer celle d'un groupe plus important.

Je répète que, pour l'aspirant avancé, le choix de l'action dépend de la sage utilisation du mental inférieur, d'un solide bon sens et de l'oubli de son confort personnel et de son ambition, ce qui conduit à l'accomplissement de son devoir.
Pour le disciple, tout cela deviendra automatique ; il utilisera ensuite l'intuition qui révélera le moment où des responsabilités de groupe plus étendues pourront être assumées parallèlement à celles du groupe plus restreint. L'intuition ne révèle pas la manière d'alimenter son ambition, ni celle de satisfaire un désir d'avancement égoïste.

 

 

 

COMMENT SURMONTER LES OBSTACLES

 

Certaines réalisations essentielles doivent précéder le travail consistant à faire disparaître les obstacles ; elles peuvent être énumérées comme suit :

a.
La réalisation que la pratique de l'obéissance au devoir immédiat et l'adhésion à la plus haute vérité connue préparent la voie à d'ultérieures révélations.
b.
La réalisation que la sérénité est importante à cultiver et que la bonne volonté à accepter joyeusement tout désagrément temporaire, souffrance et douleur doit être développée en vue de la gloire future qui dissipera les nuages de l'heure présente.
c.
La réalisation que la synthèse est la méthode qui permet d'atteindre à la compréhension ; en faisant fusionner les paires d'opposés, la voie du milieu est trouvée qui mène droit au cœur de la citadelle.
Si ces trois préceptes dominent la vie et la conduite de l'étudiant, il est permis d'espérer que, par un gros effort, il sera possible de surmonter les quatre obstacles.

Reprenant notre étude de la deuxième règle, nous nous occuperons tout d'abord du rapport de l'âme avec la personnalité, surtout du point de vue de la méditation. Nous traiterons donc de la "plus grande lumière" et ensuite de la "projection de la lumière inférieure vers le haut", nous conformant à la loi de la Connaissance occulte selon laquelle il faut commencer par ce qui est universel.

Il faut tenir compte du fait que ces règles sont uniquement destinées à ceux dont la personnalité est coordonnée et dont le mental est en voie d'être maîtrisé.
L'homme utilise donc le mental inférieur, la raison, tandis que l'âme utilise le mental supérieur, ou abstrait. Tous deux agissent au moyen des deux aspects du principe mental universel et leur rapport est rendu possible de ce fait. L'action de l'homme sur son mental est de le rendre négatif et réceptif à l'égard de l'âme ; c'est son action positive (notez ici l'usage du mot "positive", appliqué à l'effort de rendre le mental réceptif, car là est le secret de l'attitude correcte). Le travail de l'âme dans la méditation est de rendre l'objet de la méditation si positif que le mental inférieur est impressionné ; ainsi, l'homme inférieur s'aligne sur le Plan Eternel.

De même, un rapport s'établit entre une vibration positive et une vibration négative ; l'étude de ces rapports apporte beaucoup à l'étudiant et fait partie de l'enseignement préparatoire donné pour la première initiation. Voici une liste de ces rapports montrant leur échelonnement sur le sentier de l'évolution.

1.
Le rapport entre les corps physiques, masculin et féminin, appelé par l'homme rapport sexuel, est jugé, à l'heure actuelle, de grande importance. Dans la vallée de l'illusion, ce symbole retient souvent l'attention au point de faire oublier ce qu'il représente. La compréhension de ce rapport conduira à l'initiation de la race humaine.
C'est ce dont se préoccupe aujourd'hui l'humanité.
2.
Le rapport entre le corps astral et le corps physique consiste, pour la plupart des hommes, en la maîtrise du corps physique, automatique et négatif, par la nature astrale et positive. Le corps physique, instrument du désir, est régi par le désir, celui de la vie physique et celui d'acquérir des biens matériels.
3.
Le rapport entre le mental et le cerveau est le problème des hommes plus avancés, d'où l'explication de l'importance qu'ont prise écoles, collèges et universités. Un grand progrès a été fait à ce point de vue depuis une cinquantaine d'année et l'œuvre des psychologues en marque le sommet. Quand cette relation sera clairement comprise, le mental sera considéré comme le facteur positif et les deux autres aspects de la nature de la forme réagiront de manière réceptive en tant qu'automates du mental.
4.
Le rapport entre l'âme et la personnalité est le problème qui retient l'attention des aspirants, car ils sont les pionniers de la famille humaine, ceux qui cherchent à préparer les voies au monde de l'âme. Les mystiques et les occultistes s'occupent de ce rapport.
5.
Le rapport entre les centres qui sont au-dessous du diaphragme et ceux qui sont au-dessus.
a.
Le rapport entre le centre à la base de l'épine dorsale et le lotus aux mille pétales ou centre au sommet de la tête. Dans ce rapport, les quatre pétales du centre à la base de l'épine dorsale se multiplient ou, en d'autres mots, le quaternaire se perd dans l'universel.
b.
Le rapport entre le centre sacré et celui de la gorge. Le rapport doit produire l'union entre les douze Hiérarchies créatrices et le quaternaire, et conduire à la révélation du secret des seize pétales du lotus de la gorge.
c.
Le rapport entre le centre du plexus solaire et celui du cœur où les dix de l'homme devenu parfait dans ce système solaire se perdent dans les douze accomplis. De même que les douze Hiérarchies Créatrices – dans leur aspect extérieur et créateur – viennent en contact avec l'homme, quaternaire parfait du point de vue de la forme, de même dans le rapport entre le plexus solaire et le cœur, le deuxième aspect est rendu parfait ; l'amour de l'âme peut s'exprimer parfaitement à travers la nature affective.
6.
Le rapport entre les deux centres de la tête, l'un entre les sourcils et l'autre au sommet de la tête, se stabilise quand l'âme et la personnalité fonctionnent comme une unité.
7.
Le rapport entre la glande pinéale et le corps pituitaire est le résultat du rapport précédent.
8.
Le rapport entre mental supérieur et mental inférieur implique un contact régulier et croissant avec l'âme. L'attitude méditative de l'âme est répétée dans les trois corps (ou par l'homme spirituel) et la méditation régulière de l'âme continue sur son propre plan.
C'est de cela et de ses effets que traite principalement cette règle.
Un rapport ultérieur, qui ne nous concerne en rien, s'établit après la troisième initiation entre l'âme et la monade, et de tels rapports se manifesteront au cours de l'évolution cosmique. L'humanité, dans son ensemble, n'a toutefois à s'occuper que d'établir le rapport entre l'âme et le corps.

Quand l'homme cherche à maîtriser le mental, l'âme à son tour se fait plus active dans ses tentatives de dominer la personnalité. Le travail de l'Ange solaire s'est jusqu'alors déroulé surtout dans son propre monde, au sujet de son rapport avec l'esprit et l'homme, agissant sur le plan physique, ne s'en est pas occupé. La principale dépense d'énergie de l'âme a été d'ordre général et s'est extériorisée dans le cinquième règne. Maintenant une période de crise et de réorientation se présente à l'Ange solaire. Au cours de l'histoire primitive de l'humanité eut lieu une grande crise, appelée individualisation. A cette époque, les Anges solaires, en réponse à une demande de la race des hommes-animaux, pris dans leur ensemble, envoyèrent une partie de leur énergie, comprenant la qualité de "mentalisation", vers ces hommes-animaux. Ainsi fécondèrent-ils, pour ainsi dire, le cerveau. Ainsi, l'humanité vint-elle à l'existence. Toutefois, ce germe portait en soi deux autres potentialités, celle de l'amour spirituel et celle de la vie spirituelle. Celles-ci, en temps opportun, feront leur apparition.

L'épanouissement du mental de l'homme, si caractéristique de l'époque actuelle, présage à l'Ange solaire une nouvelle crise dont la première ne fut que le symbole. La raison d'être de l'Ange solaire est de faire sentir sa présence au sein de l'humanité. Une autre sollicitation s'exerce sur l'Ange solaire qui produira, cette fois, une seconde fécondation, afin de doter l'homme de qualités qui lui permettront de transcender les limitations humaines et de participer au cinquième règne de la nature, le règne spirituel. Le premier afflux d'énergie provenant de l'Ange solaire a fait des hommes-animaux, des êtres humains ; le deuxième transformera les être humains en entités spirituelles enrichies de l'expérience de la famille humaine.

Dans ce but, l'Ange solaire, l'homme, s'organise et se réoriente afin de pouvoir diriger à nouveau son énergie vers le monde des hommes. Le contact doit être établi par l'âme entre l'aspect inférieur de sa nature triple et l'aspect supérieur qui se trouve déjà dans le cerveau de l'homme. L'activité et l'amour sagesse doivent s'unir et s'exprimer sur le plan physique. Pour ce faire, l'âme entre en une "profonde méditation" avec toutes les autres âmes qui ont pu amener leur instrument à la capacité de répondre à leurs vibrations. C'est la méditation fondamentale de groupe. L'être humain qui est parvenu à atteindre, dans la méditation, l'état que les écrits orientaux appellent "samadhi" (contemplation) peut participer à cette méditation de groupe et entrer dans le cycle de service qui s'exprime par la Hiérarchie planétaire. Le mental rationnel et le mental abstrait fonctionnent à l'unisson et le principe actif en est l'amour.

Que l'âme s'organise en vue de l'effort, réoriente ses efforts et se prépare à une nouvelle et puissante impulsion est peut-être pour certains, une idée nouvelle. Toutes les formes de vie soumises à la force de l'évolution passent d'initiation en initiation et l'âme ne fait pas exception à ce processus. Comme l'âme de l'homme-animal s'est unie à un autre principe divin pour donner naissance au quatrième règne de la nature, ainsi l'âme de l'humanité cherche le contact avec un autre aspect divin. Le royaume de Dieu sera alors établi sur la terre ; le plan physique s'en trouvera transformé et on entrera dans une période particulière appelée symboliquement "millenium".

Ceux qui connaissent Dieu auront alors la prépondérance sur ceux qui aspirent simplement à cette connaissance. Leur contact et l'effet de la force qu'ils transmettent se feront sentir dans tous les règnes de la nature. Le pouvoir sur toutes les formes et celui d'agir comme transmetteur de l'énergie spirituelle que nous appelons amour, est la récompense promise aux Anges solaires triomphants et le but de leur travail de méditation. Les fils de Dieu triompheront sur terre dans leur pleine expression incarnée et apporteront-la Lumière (donc aussi la Vie) à toutes les formes manifestées. Telle est la "Vie plus abondante" dont parle le Christ. C'est ce qu'accomplit le vrai Nirvani qui, vivant dans une méditation ininterrompue sur le niveau spirituel, peut néanmoins agir sur terre. Les initiations ont pour but de permettre à l'homme de vivre toujours orienté vers son propre centre et d'agir en même temps comme distributeur d'énergie divine dans une sphère toujours plus ample et, finalement, dans toutes les directions.

Dans la règle suivante, nous étudierons l'action de la "lumière inférieure", de l'homme sur le plan physique. Ayant moi-même pénétré quelque peu dans la compréhension de la vie de l'Ange solaire, je voudrais assurer à mes compagnons de pèlerinage que les choses passagères des sens sont sans importance ; leur valeur est nulle en comparaison des récompenses qui, ici-bas et dès maintenant, sont l'apanage de celui qui s'efforce de faire fusionner sa conscience personnelle avec celle de sa propre âme. Il se joint à la communauté des âmes et il n'est plus seul. Les seules périodes de solitude sont le résultat d'une fausse orientation et d'un attachement constant à ce qui cache la vision, les mains ne pouvant alors saisir ce qui est appelé "le joyau dans le lotus".

 

 

 

 

 

 

PRINCIPES ET PERSONNALITÉS

 

Il y a un point qui mérite d'être pris en considération. On pourrait faire des recherches à ce sujet comme suit :

"Certaines personnes se posent le problème de l'Etre du point de vue mental, d'autres par la compréhension du cœur. Certains agissent ou évitent d'agir parce qu'ils savent plus qu'ils ne sentent ; ou encore certains réagissent à leur milieu mentalement plus qu'affectivement.

Le point à éclairer est de décider si, pour quelques-uns, le sentier ne serait pas celui du service parce qu'ils connaissent Dieu plus qu'ils ne l'aiment. Dieu est, après tout, leur soi profond. N'est-il pas le sentier de l'occultiste et du sage plutôt que celui du mystique et du saint ? Cela ne dépend-il pas du rayon sur lequel on se trouve, du Maître que l'on sert et qui vous enseigne ? La vraie connaissance n'est-elle pas une sorte d'amour intellectuel ? Si un poète compose une ode à la beauté intellectuelle, pourquoi ne pourrions-nous pas exprimer notre appréciation de l'unité que la tête conçoit mieux que le cœur ?
Le cœur a sa valeur, mais il n'est pas adapté aux cruelles conditions du monde.

Que faire, sinon accepter les limitations présentes tout en cherchant la transcendance selon la loi divine de l'évolution ? N'y a-t-il pas quelque chose d'équivalent à un complexe d'infériorité spirituelle de la part de ceux qui sont sensibles, peut-être hypersensibles, au fait que, si leur vie est remplie d'intérêts intellectuels, le désert de leur cœur est encore loin de fleurir comme la rose ?

Autrement dit, si un homme accepte la place qui lui est assignée et qu'il sert, reconnaissant la Fraternité et la Présence du Père, qu'importe si le principe de base est fondé sur la tête plutôt que sur le cœur ?"

A ces questions, je répondrai ainsi :

Il ne s'agit ni de rayon, ni de distinction fondamentale entre mystique et occultiste. Dans l'individu accompli, la tête et le cœur doivent fonctionner avec la même puissance. Dans le temps et l'espace, toutefois, et au cours de l'évolution, les individus se distinguent par une tendance prédominante dans l'une ou l'autre de leurs vies. Parce que nous ne voyons pas l'ensemble du tableau, nous remarquons des distinctions temporaires. Dans une vie, un homme peut surtout être mental ; aussi, pour lui, le sentier de l'amour de Dieu ne lui conviendrait pas. L'amour de Dieu est répandu dans son cœur et son approche occulte est basée surtout sur la perception mystique des vies passées.
Son problème est de connaître Dieu dans le but d'interpréter cette connaissance par l'amour pour le tout. L'amour, en tant que sens de responsabilité, manifesté dans le devoir envers le groupe et la famille, est donc pour lui la ligne de moindre résistance. L'amour universel rayonnant vers la nature tout entière et vers toutes les formes de vie suivra une connaissance plus profonde de Dieu.
Cet amour fera partie de son développement dans une autre incarnation.

Ceux qui étudient la nature humaine, et tous les aspirants ont la tâche de le faire, doivent se souvenir qu'il existe des différences temporaires. Les êtres humains sont différents par :

a. Le rayon qui influence principalement le magnétisme de la vie.
b. L'approche de la vérité, selon que le sentier mystique ou le sentier occulte les attire davantage.
c. La polarisation qui décide de la physique.
tendance émotive, mentale ou
d. Le point d'évolution qui produit les nombreuses diversités que rencontre entre les hommes.
e. Le signe astrologique qui détermine la tendance prédominante dans une vie particulière.
f. La race qui met la personnalité sous la forme-pensée particulière à sa race.

Le sous-rayon sur lequel se trouve un individu, rayon mineur variant d'une incarnation à l'autre, colore sa vie présente. C'est sa teinte secondaire. N'oubliez pas que le rayon primordial reste inchangé à travers les âges ; il est l'un des trois rayons primordiaux qui synthétiseront les fils des hommes. Le rayon de l'égo varie de ronde en ronde et, pour les âmes plus évoluées, de race en race ; il comprend l'un des cinq rayons de notre évolution actuelle. C'est le rayon prédominant qui fait vibrer le corps causal de l'homme. Il peut correspondre au rayon de la monade ou il peut être l'un des sous-rayons complémentaires d'un rayon primordial. Le rayon de la personnalité varie de vie en vie jusqu'à ce qu'il soit passé par toute la gamme des sept sous-rayons du rayon monadique.

Les personnes dont les monades sont sur un rayon semblable ou complémentaire éprouvent beaucoup de sympathie les unes pour les autres.
Toutefois, nous devons nous rappeler qu'il faut être arrivé à un haut degré d'évolution pour que le rayon de la monade exerce une véritable influence. La majorité des cas qui se présentent n'entrent pas dans cette catégorie. Chez les hommes assez évolués qui luttent encore pour se rapprocher de l'idéal, la ressemblance du rayon égoïque produira la compréhension mutuelle et l'amitié.
Il est facile à deux personnes qui se trouvent sur le même rayon égoïque de comprendre leurs points de vue respectifs et elles se lient de grande amitié avec une entière confiance l'une en l'autre, car chacune voit l'autre agir comme elle le ferait elle-même.

Quand, outre la similitude de rayon égoïque, il y a le même rayon de la personnalité, alors se vérifie une amitié parfaite, un mariage réussi, un lien indissoluble entre deux êtres. C'est fort rare.

Entre deux personnes qui sont sur le même rayon de la personnalité, mais dont le rayon égoïque est différent, il peut naître une amitié brève, de soudaines affinités aussi éphémères que le papillon. Il faut s'en souvenir, car la reconnaissance de cette vérité conduit à la compréhension et à la faculté d'adaptation. La clarté de vision rend circonspect.

Une autre cause de différence peut être due à la polarisation des corps. Si l'on n'en tient pas compte, l'incompréhension peut s'ensuivre. L'expression "un être humain polarisé dans son corps astral" signifie que son égo agit par le véhicule astral. La polarisation indique le degré de purification du canal.
Permettez-moi un exemple. L'égo de l'homme d'évolution moyenne est sur le troisième sous-plan du plan mental. Si un individu a un véhicule astral composé surtout de matière astrale du troisième sous-plan et un véhicule mental sur le cinquième sous-plan, l'égo concentrera son effort sur le corps astral. Si l'individu a un corps mental de matière du quatrième sous-plan et un corps astral du cinquième sous-plan, la polarisation sera mentale.

Quand on dit que l'égo domine plus ou moins un être humain, on veut dire qu'il a construit, dans ses corps, de la matière des sous-plans supérieurs.

L'égo dirige avec intérêt l'homme seulement quand celui-ci a presque entièrement éliminé la matière des septième, sixième et cinquième sous-plans de ses véhicules. Quand il a construit une certaine proportion de matière du quatrième sous-plan, l'égo étend sa maîtrise. Si une certaine proportion du troisième sous-plan commence à entrer dans la structure des véhicules, l'homme s'engage sur le Sentier. Quand la matière du deuxième sous-plan prédomine, l'homme obtient l'initiation ; quand il n'a plus, dans ses véhicules, que de la matière atomique, il devient un Maître. Le sous-plan où se trouve l'homme a son importance et la reconnaissance de sa polarisation explique sa vie.

Toutefois, il ne suffit pas de tenir compte des deux points indiqués ; une autre cause d'incompréhension peut dériver de l'ignorance de l'âge de l'âme ; ces points ne nous sont pas de grande aide, car la capacité de reconnaître le rayon sur lequel un homme se trouve n'est pas encore développée dans notre race. Une supposition approximative et l'usage de l'intuition est tout ce qui est possible à présent. L'homme peu évolué ne peut comprendre l'homme très évolué et l'égo avancé ne peut comprendre complètement un initié. Le "plus" peut comprendre le "moins", mais le contraire n'est pas vrai.

Quant à votre comportement vis-à-vis de ceux dont le degré d'accomplissement transcende le vôtre, voici mes suggestions :
a.
Réservez votre jugement. Leur vision est plus ample que la vôtre.
N'oubliez pas qu'une des plus grandes qualités acquises par les membres de la Loge est leur faculté de considérer la destruction de la forme comme dénuée d'importance. Leur préoccupation est l'évolution de la vie.
b.
Comprenez que tous les événements sont produits par les Frères en vue d'un dessein sage. Les initiés de moindre degré, bien que libres de leurs actions, se conforment aux plans de leurs supérieurs tout comme vous, mais en proportion mineure. Eux aussi ont leurs leçons à apprendre et la loi de toute science est que toute expérience se paie.
Bien souvent, on apprend par les conséquences d'une action erronée.
Ceux qui sont supérieurs veillent pour transformer en bien les situations causées par les erreurs de ceux dont le développement est moindre.
c.
Rappelez-vous que la loi de Renaissance cache le secret de la crise présente. Des groupes d'égo viennent ensemble pour s'acquitter d'un certain karma encouru au temps passé. Les hommes ont commis de graves fautes dans le passé. La punition et la transmutation en sont les conséquences naturelles. La violence et la cruauté commises dans le passé produisent une moisson de dur karma, mais il dépend de vous de transmuer les anciennes erreurs.

Souvenez-vous que les principes sont éternels et les personnalités, temporaires. Les principes doivent être considérés du point de vue de l'éternité ; les personnalités, du point de vue du temps. La difficulté est que, dans bien des situations, sont compris deux principes, dont l'un est secondaire ; elle naît du fait que, s'agissant de deux principes, tous deux sont justes. La règle pour bien agir est de se souvenir que, généralement, les principes fondamentaux, pour être bien compris et appliqués avec fruit, exigent l'intervention de 'intuition, tandis que les principes secondaires sont purement mentaux. Les méthodes sont nécessairement différentes. Quand on s'en tient aux principes fondamentaux, la méthode la plus sage est le silence et la confiance joyeuse dans l'accomplissement de la Loi, l'abstention de toute intervention personnelle sauf de commentaires sages et charitables, le propos de voir tout à la lumière de l'éternité et non du point de vue du temps, et l'effort constant de suivre la loi d'amour, ne voyant que le divin dans vos frères, même s'ils sont vos adversaires.

Dans les principes secondaires, sur lesquels les forces contraires mettent l'accent, l'usage du mental inférieur fait surgir le danger de la critique, l'emploi de méthodes sanctionnées par le temps dans les trois mondes inférieurs. Ces méthodes impliquent l'attaque personnelle, les invectives, l'emploi de la force dans le sens destructif et une attitude contraire à la loi d'unité du plan.
L'expression "forces opposées" n'est correcte que si elle est employée dans le sens scientifique ; dans ce cas elles signifient le pôle opposé qui conduit à l'équilibre. Rappelez-vous que des groupes opposés peuvent être absolument sincères, mais le mental concret agit en eux comme un obstacle au libre jeu de la vision supérieure. Même si leur sincérité est grande, leur degré d'évolution atteint dans certaines directions est inférieur à celui de ceux qui adhèrent aux principes fondamentaux qu'ils perçoivent seulement à la lumière de l'intuition.

Un principe fondamental est celui qui incarne un aspect de la vérité sur laquelle est basé notre système solaire. C'est la pénétration jusqu'à la conscience humaine d'une fraction de l'idée sur laquelle le Logos fonde son travail. La base de toute action égoïque est l'amour en action, et l'idée fondamentale de son œuvre, liée à la hiérarchie humaine, est le pouvoir de l'amour de faire progresser. Appelez-le évolution, si vous voulez, ou impulsion intérieure irrésistible, si vous préférez ; c'est l'amour causant le mouvement et poussant à l'achèvement. C'est la poussée vers une plus ample expression.
Aussi ce principe doit-il être à la base de toute activité et si le gouvernement des organisations de moindre importance était fondé sur le même sens d'amour actif, il conduirait tous ses membres à une impulsion divine, à une plus vaste expression ; ainsi, tout tendrait à un effort plus satisfaisant et un accomplissement plus adéquat.

Un principe fondamental fait appel à l'intuition et provoque une réponse immédiate d'assentiment du Soi supérieur de l'homme. Il n'en appelle pas à la personnalité. Il incarne une conception de l'égo dans son rapport avec les autres égos. Un principe est ce qui inspire toujours l'action de l'égo sur son propre plan ; c'est seulement en nous soumettant de plus en plus à cet égo que notre personnalité atteint à ces idées et y répond. Il faut en tenir compte dans tous les contacts avec autrui, modifiant aussi notre jugement sur chacun. La compréhension d'un principe marque un point dans l'évolution.

Un principe est ce qui donne vie à une affirmation relative au plus grand bien du plus grand nombre. "Un homme doit aimer sa femme" est un principe qui régit la personnalité. Il doit ensuite être transmué en un principe supérieur :
"Un homme doit aimer ses semblables". Les principes sont de trois sortes, le plus élevé doit être atteint via l'inférieur.

a.
Les principes qui régissent le soi personnel inférieur et qui concernent les actions et la vie active de ce soi inférieur. Ils incarnent le troisième aspect, celui de la manifestation logoïque et forment la base du progrès ultérieur. Ils gouvernent l'homme au cours de la période peu évoluée où le mental est peu actif. Ils seraient mieux compris si l'on disait que ces principes s'expriment par les règles communément acceptées. "Tu ne tueras pas, tu ne voleras pas... "sont des principes qui se rapportent à la vie active de l'homme, à la formation de son caractère.

b.
Les principes qui régissent le Soi supérieur et se rapportent à l'aspect amour-sagesse. Ce sont ceux dont nous devons nous occuper. Une grande partie des désordres du monde actuel proviennent du fait que ces principes supérieurs, liés étroitement à l'amour-sagesse dans sa plénitude, commencent à peine à être perçus par le gros de l'humanité. La reconnaissance de leur vérité et la tentative de les mettre en pratique, sans avoir précédemment préparé le milieu à ces idéals, provoquent des heurts fréquents et des luttes entre ceux qui sont gouvernés par les principes de la personnalité et ceux qui reconnaissent les principes qui régissent le Soi supérieur. Tant qu'un nombre plus grand d'hommes n'a pas atteint la conscience de l'âme, ce conflit est inévitable. Quand le plan émotionnel sera dominé par le plan de l'intuition, la compréhension universelle s'établira.

L'homme apprend la première série de principes par l'avidité et les conséquences désastreuses qui s'ensuivent. Il a volé, il en a subi le châtiment et a cessé de voler. Le principe s'imprime en lui par la souffrance et il a appris qu'il ne peut jouir que de ce qui lui appartient de droit et non de ce qu'il s'approprie. Le monde est en voie d'apprendre cette leçon en groupe. Les appropriations illicites n'apportent pas le bonheur, mais seulement la souffrance. Ainsi, avec le temps, les hommes apprennent ces principes.

L'homme apprend la deuxième série de principes par la renonciation et le service. Peu à peu, il détourne son attention des choses de la personnalité et, dans le service, il apprend le pouvoir de l'amour dans sa signification occulte. Il donne et, par conséquent, il reçoit. Il vit une vie de renoncement et les richesses du ciel se déversent sur lui. Il donne tout et se trouve comblé. Il ne demande rien pour lui et il est l'homme le plus riche de la terre.

Les premiers principes ont trait à l'unité différenciée et à l'évolution par l'hétérogénéité. Les principes de la deuxième série se rapportent aux groupes. La question n'est plus : "Qu'est-ce qui vaut mieux pour l'individu ?", mais "Qu'est-ce qui est le mieux pour la masse ?". Seuls ceux qui ont la vision de "beaucoup en tant qu'un" entendent ces principes fondamentaux de notre système basé sur l'amour. L'ennui est que les hommes, aujourd'hui, n'ont pas d'idées assez claires. Les principes de la première série, ceux de la personnalité, qui régissent les activités fondamentales, sont tellement enracinés en l'homme que seuls quelques-uns des principes égoïques supérieurs, ou de l'amour, pénètrent jusqu'à son cerveau troublé et y créent momentanément un apparent conflit d'idées. Aussi, disent-ils comme Pilate : "Qu'est-ce que la vérité ?". S'ils voulaient bien se rappeler que les principes supérieurs se rapportent au bien du groupe et que les principes inférieurs se rapportent au bien de l'individu, peut-être que les choses seraient plus claires. L'activité inférieure de la vie personnelle, si bonne et digne soit-elle, doit finalement être transcendée par la vie d'amour qui cherche le bien du groupe et non celui de l'individu.

Tout ce qui tend à la synthèse et à l'expression divine dans les collectivités se rapproche de l'idéal et se conforme plus étroitement aux principes supérieurs. La réflexion sur ces idées peut être utile. Mes dires se trouvent illustrés par le fait que des conflits, qui se produisent au sein des organisations, proviennent souvent de l'obéissance de braves gens à la personnalité. Ils se sacrifient pour un principe, mais un principe régissant la vie de la personnalité.
D'autres, entrevoyant vaguement quelque chose de supérieur et le bien du groupe, non celui de sa propre personne, se trouvent face à un principe supérieur et, ce faisant, attirent les énergies égoïques ; ils travaillent pour autrui et cherchent à aider leur groupe. Quand les égos et les personnalités se trouvent de front, la victoire du supérieur est assurée. Le principe inférieur doit céder le pas au supérieur. Tel se concentre sur ce qui lui semble être la valeur principale, c'est-à-dire la satisfaction du désir de la personnalité, et, en deuxième lieu seulement, au bien du grand nombre, même si à certain moment il peut s'illusionner et penser que c'est son intention.

Tel autre ne se soucie nullement de ce qu'il peut advenir au soi personnel, et il s'intéresse seulement à aider la masse. Au fond il s'agit de savoir si le motif est égoïste ou désintéressé. Vous savez que les motifs changent à mesure que l'homme s'approche du sentier de probation.

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Des principes encore supérieurs sont ceux intelligibles à l'Esprit et saisis promptement par la conscience monadique. Quand l'homme a transcendé sa vie active personnelle et y a substitué la vie d'amour et de sagesse dirigée par l'égo, il commence à comprendre l'étendue de cette vie d'amour et à la reconnaître comme Pouvoir en manifestation.
De même que la personnalité a affaire aux principes qui régissent les activités du soi inférieur et que l'égo agit selon la loi d'amour se manifestant dans le travail de groupe ou dans la synthèse de beaucoup en quelques-uns, de même la monade s'occupe-t-elle de la vie active de l'amour manifesté comme pouvoir par la synthèse des quelques-uns en Un.
Les premiers principes se rapportent à la vie de l'homme sur le plan physique, ou dans les trois mondes ; les deuxièmes, à sa vie sur le niveau causal, et les derniers, à sa vie après avoir atteint le but auquel tend l'évolution humaine. Les uns régissent les individus ; les autres, les groupes ; et les troisièmes, l'unité. Les premiers concernent la différenciation à son point de plus grande diversité ; les deuxièmes, le grand nombre réduit à des groupes égoïques ; les troisièmes voient la différenciation revenue aux sept, ce qui est l'unité pour la hiérarchie humaine.

Ces facteurs et d'autres encore produisent des différences entre les êtres humains ; en s'analysant, l'homme doit en tenir compte.

Il faut donc se souvenir qu'un disciple de n'importe lequel des Maîtres a son propre équipement, ses qualités et ses défauts. D'une chose il peut être sûr ; tant que le sentier de la connaissance n'est pas uni à celui de l'amour, il ne peut atteindre les initiations supérieures, car celles-ci s'obtiennent sur les niveaux supérieurs du mental. Tant que le sentier de lumière n'est pas uni à celui de la vie, la transition du quatrième au cinquième règne ne peut se produire. Certaines expansions de conscience sont possibles, les initiations sur le plan astral et le plan mental inférieur, de même ; la vision peut être partiellement perçue, le sens de la Présence peut être éprouvé ; le Bien-aimé peut être atteint par l'amour ; la félicité et la joie de ce contact peuvent produire un état de bonheur constant ; mais la claire perception qui vient de l'expérience vécue sur la Montagne de l'Illumination est différente de la joie expérimentée sur la Montagne de la Bénédiction. Le cœur conduit à l'une, et la tête, à l'autre.

On peut dire catégoriquement que le sentier de la connaissance est celui de l'occultiste et du sage, et le sentier de l'amour est celui du mystique et du saint.
La voie de la tête, ou celle du cœur, ne dépend pas du rayon, car il faut connaître l'une et l'autre. Le mystique doit devenir occultiste ; l'occultiste blanc a été un saint mystique. La vraie connaissance est amour intelligent, car c'est la fusion de l'intellect et de la dévotion. L'unité est expérimentée dans le cœur, son application intelligente à la vie doit se faire par la connaissance.

Il est précieux de connaître la tendance du dessein de la vie et de savoir si c'est la méthode du cœur ou celle de la tête qui est l'objectif d'une vie particulière. Un discernement spirituel subtil est ici nécessaire pour que l'illusion ne nous attire pas dans la voie de l'inertie. Réfléchissez à ces mots et veillez à ce que l'examen de vous-mêmes soit basé sur la vérité et ne vienne pas d'un complexe d'infériorité, de la comparaison avec le travail d'un frère et de la tendance à la jalousie, ou encore de la complaisance de vous-mêmes qui annule l'activité. 

En règle générale, on peut considérer l'aspirant au discipulat comme celui qui a beaucoup appliqué la voie du cœur dans des incarnations passées et pour qui, dans cette incarnation, la voie mentale prend une plus grande importance.

D'anciens textes disent :

"Ne cherche pas, ô toi deux fois béni, à atteindre l'essence spirituelle avant que le mental ne l'absorbe. Ce n'est pas ainsi que se cherche la sagesse. Seul celui qui a dominé le mental et voit le monde comme dans un miroir peut obtenir sans danger l'usage des sens intérieurs.

Seul celui qui sait que les cinq sens sont illusoires et que rien ne demeure, sauf les deux en tête, peut être admis dans le secret du Cruciforme transposé.
Le sentier que foule le serviteur est un sentier de feu qui passe par le cœur et conduit à la tête. Ce n'est pas sur le sentier du plaisir, ni sur celui de la douleur que la libération peut être atteinte et que vient la sagesse. C'est par la transcendance des deux, par la fusion du plaisir et de la douleur que le but est atteint, ce but qui est devant nous comme un point de lumière dans l'obscurité d'une nuit d'hiver. Ce point de lumière peut rappeler la petite chandelle d'une triste mansarde, mais quand le sentier qui conduit à cette lumière se parcourt par l'union des paires d'opposés, ce point de lumière faible et vacillant augmente continuellement jusqu'à ce qu'une chaude lumière éclatante se montre à l'esprit du pèlerin sur le sentier.

Continue ton chemin, ô Pèlerin, avec une ferme persévérance.
Là, nulle chandelle ni lampe à huile. Le rayonnement croît jusqu'à ce que le sentier se termine dans une gloire lumineuse ; le pèlerin dans la nuit devient l'enfant du soleil et entre par la porte de son orbe radieuse."

 

 

 

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