LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

Les Sentiers Spirituels et les Rayons

Les Sentiers Spirituels et les Rayons

Le premier rayon gouverne le sentier de l'Initiation, amenant le détachement de la forme, la destruction de tout ce qui fait l'obstacle, en renforçant dans l'initié cette volonté dynamique qui doit le rendre capable de faire les pas nécessaires vers l'Initiateur.

Le rayon deux gouverne le Sentier du Disciple et opère la transmutation de la connaissance en sagesse, nourrissant en même temps la vie christique en chaque disciple.

… le sixième rayon gouverne le sentier de Probation et nourrit, en l'aspirant, le feu de l'idéalisme.

Notre présente tâche est de fouler le Sentier de Probation ou celui de l'Etat de disciple et d'apprendre la discipline, l'absence de passion et les deux autres choses nécessaires sur la Voie, la discrimination et la décentralisation. Néanmoins, il est possible d'indiquer le but et de signaler la puissance des forces auxquelles nous allons être soumis d'une manière croissante tandis que nous passons, puisque certains d'entre nous peuvent passer, sur le Sentier de Disciple Accepté. Nous allons le faire en formulant les sept stances qui donneront une idée (si le lecteur est aspirant) de la technique qu'il faudra suivre ; si le lecteur a cheminé plus loin sur le Chemin, ces stances donneront un ordre qui, en ce qui concerne le disciple ayant une perception spirituelle, sera obéi, car il est éveillé ; si le lecteur est un initié, ces stances provoqueront ce commentaire : "Cela, je le sais."

La Direction du Premier Rayon

"Le jardin est là, révélé. Dans une beauté ordonnée vivent ses fleurs et ses arbres. Le murmure des abeilles et des insectes dans leurs évolutions ailées s'entend de tous côtés. L'air est riche de parfums. Les couleurs rivalisent avec le bleu du ciel...

Le vent de Dieu, Sa respiration divine, balaie le jardin. Les fleurs se tiennent baissées. Courbés, les arbres sont détruits par le vent. La destruction de toute beauté est suivie de la pluie. Le ciel est noir. On ne voit que ruines. Ensuite, la mort...

Plus tard, un autre jardin ! mais le temps semble très lointain. Appelle un jardinier. Le jardinier, l'âme, répond. Appelle la pluie, le vent, le soleil brûlant. Appelle le jardinier. Ensuite, laisse le travail s'accomplir. La destruction précède toujours le règne de la beauté. La ruine précède le réel. Le jardin et le jardinier doivent s'éveiller. Le travail se poursuit."

La Direction du Deuxième Rayon

"L'Erudit connaît la vérité. Tout lui est révélé. Entouré de ses livres et à l'abri dans le monde de la pensée, il creuse comme une taupe et trouve son chemin dans les ténèbres ; il parvient à la connaissance du monde des choses naturelles. Son oeil est fermé. Ses yeux sont largement ouverts. Il réside au sein de son monde, pleinement satisfait.

Détail sur détail entre dans le contenu de son monde de pensée. Il accueille les pépites de la connaissance du monde, comme un écureuil accumule les noix. Le magasin est maintenant suffisamment rempli... Soudainement, une bêche descend, car le penseur entretient le jardin de sa pensée, et ainsi détruit les passages du mental. La ruine arrive, détruisant rapidement le magasin du mental, la sécurité assurée, l'obscurité et la chaleur d'une recherche satisfaite. Tout est enlevé. La lumière de l'été pénètre et les niches obscures du mental voient la lumière... Il ne reste rien que la lumière et on ne peut l'utiliser. Les yeux sont aveuglés et l'OEil unique ne voit pas encore...

Lentement, l'oeil de sagesse doit être ouvert. Lentement, l'amour de ce qui est le vrai, le beau et le bon doit entrer dans les passages obscurs de la pensée journalière. Lentement, la torche de lumière, le feu de la droiture doivent brûler les trésors amassés du passé, et pourtant, montrer leur utilité fondamentale...

Les sept chemins de lumière doivent détacher l'attention de l'Erudit Lettré de tout ce qui a été trouvé, amassé et utilisé. Cela, il le repousse et il trouve le chemin conduisant dans la Salle de la Sagesse qui est bâtie sur une colline et non profondément sous terre. L'oeil ouvert seul peut trouver ce chemin."

La Direction du Troisième Rayon

"Entouré d'une multitude de fils, enseveli sous des plis et des plis de matériaux tissés, le Tisserand est assis. Nulle Lumière ne peut entrer là où il est assis. A la lumière d'une toute petite chandelle, qu'il porte au sommet de la tête, il voit vaguement. Il assemble poignée après poignée les fils et cherche à tisser le tapis de ses pensées et de ses rêves, de ses désirs et de ses desseins. Ses pieds se meuvent fermement ; ses mains travaillent agilement ; sa voix, sans cesse, chante les paroles : Je tisse le modèle que je cherche et aime. Ce fil de chaîne et ce fil de trame sont tels que mon désir l'a voulu. Je rassemble ici un fil et là une couleur. J'en rassemble d'autres ici. Je mêle les couleurs et je mélange les fils. Je ne peux pas encore voir le dessin mais certainement il sera à la hauteur de mon désir.

Des voix fortes et un mouvement venant de l'extérieur de la chambre ténébreuse où le Tisserand est assis : ils augmentent en volume et en puissance. Une fenêtre se brise et, bien que le Tisserand crie à haute voix, aveuglé par la lumière soudaine, le soleil brille sur son tapis tissé. Ainsi, sa laideur est révélée...

Une voix proclame : Regarde par ta fenêtre, Tisserand, et vois le dessin dans les cieux, le dessin du plan, la couleur et la beauté du tout. Détruis la moquette que tu as produite pendant des âges. Elle ne correspond pas à tes besoins... Ensuite, tisse de nouveau, Tisserand. Tisse dans la lumière du jour. Tisse tandis que tu vois le Plan."

La Direction du Quatrième Rayon

"Je prends, je mélange. Je mets ensemble ce que je désire. J'harmonise le tout.

Ainsi parla le "Mélangeur" alors qu'il se tenait à l'intérieur de sa chambre obscure. Je comprends la beauté invisible du monde. La couleur, je la connais et le son je le connais. J'entends la musique des sphères, et note après note, accord après accord, ils me disent leurs pensées. Les voix que j'entends m'intriguent et m'attirent. Avec les sources de ces sons je cherche à travailler. Je cherche à peindre et à mélanger les couleurs nécessaires. Je dois créer la musique qui amènera à moi ceux qui aiment les peintures que je fais, les couleurs que je mélange, la musique que je peux évoquer. Moi, ils m'aimeront donc, et moi, ils m'adoreront.

Mais éclatant avec fracas vinrent une note, un accord qui obligèrent le "Mélangeur" de doux sons à se taire. Ses sons moururent au sein du Son et on n'entendit plus que l'accord de Dieu.

Un flot de lumière pénétra. Ses couleurs s'évanouirent. Autour de lui, on ne pouvait rien voir d'autre que les ténèbres, et pourtant dans le lointain se dessinait la lumière de Dieu. Il se tint entre ces ténèbres inférieures et la lumière aveuglante. Son oeuvre en ruines gisait alentour. Ses amis étaient partis. Au lieu d'harmonie, il y avait la dissonance. Au lieu de la beauté, on trouvait les ténèbres de la tombe...

La voix alors chanta ces paroles : Crée de nouveau, mon enfant, construis, peins, et mélange les sons de beauté, mais cette fois pour le monde et non pour toi-même. Le Mélangeur recommença alors son travail et se mit de nouveau à l'oeuvre."

La Direction du Cinquième Rayon

"Profondément à l'intérieur d'une pyramide, construite en pierres, dans le noir profond de ce lieu prodigieux, travaillaient un mental et un cerveau (incarnés en un homme). A l'extérieur de la pyramide, le monde de Dieu s'établissait. Le ciel était bleu, les vents soufflaient librement, les arbres et les fleurs s'épanouissaient sous le soleil. Mais dans la pyramide, au fond de son sombre laboratoire, un Travailleur se tenait, peinant à son travail. Il utilisait avec adresse ses éprouvettes et ses appareils délicats. Des rangées et des rangées de cornues pour la fusion, pour le mélange, pour la cristallisation, et pour ce qui doit être fissionné, s'alignaient, leurs feux enflammés. La chaleur était grande. La peine sévère...

Des passages obscurs, aux pentes inclinées, menaient au sommet. Là, une vaste fenêtre, ouverte vers le bleu du ciel apportait un clair rayon jusqu'en bas, au travailleur dans les profondeurs... Il travaillait et peinait. Il avançait en luttant pour son rêve, vision de la découverte ultime. Parfois, il trouvait la chose qu'il cherchait, et parfois il n'y parvenait pas, mais jamais il ne trouva ce qui pouvait lui fournir la clé de tout le reste... Dans un profond désespoir, il s'exclama au Dieu qu'il avait oublié : Donne-moi la clé. Seul, je ne peux rien faire d'autre de bon. Donne-moi la clé. Ensuite, le silence régna...

A travers l'ouverture au sommet de la pyramide, tombant du bleu du ciel, une clé descendait. Elle atterrit aux pieds du Travailleur découragé. Cette clé était en or pur ; le rayon de lumière ; sur la clé, une étiquette, et inscrit en bleu, ces notes : "Détruis ce que tu as construit et construis de nouveau. Mais ne construis que lorsque tu auras pris le chemin qui monte, traversé la galerie de tribulations et pénétré dans la lumière au sein de la chambre du roi. Construis en partant des hauteurs, et ainsi, montre la valeur des profondeurs.

Le Travailleur détruisit alors les objets de son labeur précédent, préservant trois trésors qu'il savait être bons, et sur lesquels la lumière pouvait briller. Il monta en peinant vers la chambre du roi. Et il lutte toujours."

La Direction du Sixième Rayon

"J'aime et je vis, et j'aime de nouveau, s'écria "Celui qui suit" frénétique, aveuglé par son désir pour l'éducateur et la vérité, mais ne voyant rien d'autre que ce qui s'étalait devant ses yeux. Il portait de chaque coté des oeillères dans toute aventure fanatique et divine. Seul, le tunnel long et étroit constituait sa maison et son lieu d'effort élevé. Il n'avait aucune vision sauf de l'espace se trouvant devant ses yeux. Il n'avait aucun champ pour la vue, ni hauteur, ni profondeur, ni large étendue. Il n'avait que la place d'aller dans un seul sens. Il allait dans cette voie, seul, ou entraînant ceux qui lui demandaient leur chemin. Il eut une vision, se mouvant pendant qu'il se déplaçait et revêtant diverses formes ; chaque vision était pour lui le symbole de ses rêves les plus élevés, les sommets de son désir.

Il se précipita le long du tunnel, cherchant ce qui se trouvait devant lui. Il ne vit pas grand chose, et seulement une chose à la fois, une personne ou une vérité, une bible ou l'image de son Dieu, un appétit, un rêve, mais seulement une chose ! Parfois, il prenait dans ses bras la vision qu'il voyait et ne trouvait rien. Parfois, il rejoignait la personne qu'il aimait et trouvait, au lieu de la beauté dont il avait eu la vision, une personne comme lui-même. Et ainsi, il essaya. Il se fatigua de sa recherche ; il s'obligea à un nouvel effort.

L'ouverture diminua sa lumière. Un volet parut se fermer. La vision qu'il avait vue ne brilla plus. "Celui qui suit" trébucha dans l'obscurité. La vie finissait et le monde de la pensée était perdu... Il parut suspendu. Il pendait ; rien au-dessous, ni devant, ni derrière, ni au-dessus. Pour lui, plus rien n'était.

De la profondeur du sein du temple de son coeur, il entendit une Parole. Elle résonne avec clarté et puissance. Regarde, profondément en toi, tout autour de toi. La lumière est partout, au sein de ton coeur, en Moi, dans tout ce qui respire, dans tout ce qui est. Détruis ce tunnel, que tu as construit pendant des âges. Demeure libre, gardant le monde entier ! "Celui qui suit" répondit "Comment vais-je détruire mon tunnel ? Comment puis-je trouver un chemin ?" Aucune réponse ne vint.

Un autre pèlerin arriva dans les ténèbres, et à tâtons trouva "Celui qui suit". Conduis-moi avec les autres vers la lumière cria-t-il. "Celui qui suit" ne trouva aucun mot, aucun Chef indiqué, aucune formule de vérité, aucune forme ni cérémonies. Il se découvrit lui-même en tant que Chef et amena les autres à la lumière qui brillait partout. Il travailla et avança en luttant. Sa main soutint les autres et dans leur intérêt il cacha sa honte, sa peur, son désespoir et son accablement. Il proféra des paroles de certitude et de confiance dans la vie, dans la lumière et en Dieu, dans l'amour et la compréhension.

Son tunnel disparut. Il ne remarqua pas sa disparition. Sur le terrain de jeux du monde, il se tint avec de nombreux camarades de jeu, exposés à la lumière du jour. Dans le lointain s'élevait une montagne bleue, et de son sommet une voix jaillit qui disait : Viens vers le haut de la montagne et sur son sommet apprend l'invocation d'un Sauveur. En vue de cette grande tâche "Celui qui suit", maintenant devenu un conducteur, tendit ses énergies. Il poursuit toujours son chemin..."

La Direction du Septième Rayon

"Sous une arche entre deux salles, le septième Magicien se tenait debout. La pièce était pleine de lumière, de vie et de puissance, de calme qui était dessein, et de beauté qui était espace. L'autre pièce était pleine de mouvements, le bruit d'une grande activité, un chaos sans formes, de travail qui n'avait pas de véritable objet. Les yeux du Magicien étaient fixés sur le chaos. Cela ne lui plaisait pas. Son dos était tourné vers la pièce de calme vital. Il ne le savait pas. Au-dessus de sa tête, l'arche menaçait ruine...

Désespéré, il murmura : Pendant des âges je me suis tenu ici et j'ai cherché la solution du problème de cette pièce ; à réordonner le chaos de façon que la beauté puisse rayonner, ainsi était le but de son désir. J'ai cherché à tisser ces couleurs dans un rêve de beauté, et à harmoniser ces nombreux sons. Je n'y suis pas parvenu. On ne peut voir qu'une chose, mon échec. Et pourtant, je sais qu'il existe une différence entre ce que je peux voir devant mes yeux et ce que je commence à sentir derrière mon dos. Que vais-je faire ?

Au-dessus de la tête du Magicien, et juste derrière son dos, et pourtant dans la pièce de beauté ordonnée, un vaste aimant commença à osciller... Il amena l'homme à se retourner, sous l'arche qui chancelait prête à tomber. L'aimant le fit se retourner jusqu'au point où il fit face à la scène et à la pièce, qu'auparavant, il n'avait pas vues...

Alors, à travers le centre de son coeur, l'aimant déversa sa force attractive. L'aimant déversa sa force répulsive. Il réduisit le chaos jusqu'à ce qu'on ne puisse plus apercevoir ses formes. Quelques aspects d'une beauté, non révélée auparavant, émergèrent. De la pièce, une lumière jaillit et, par ses pouvoirs et sa vie, obligea le Magicien à se déplacer vers et dans la lumière et à s'éloigner de l'arche de péril."

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