CHAPITRE V - LES ENSEIGNEMENTS DU CHRIST

CHAPITRE V


LES ENSEIGNEMENTS DU CHRIST

 


L'établissement de justes rapports entre les hommes.
La Loi de la Réincarnation.
La Révélation des Mystères de l'Initiation.
La dissipation des mirages.
Il serait utile de faire quelques remarques préliminaires à propos du thème général de l'enseignement donné au cours des siècles par les Fils de Dieu, lesquels sont apparus en période de crise pour présenter à la conscience des hommes de Leur temps certaines idées et conceptions de la Vérité exigées par une époque particulière. Lorsqu'Ils se manifestent, Leur but est de répondre au besoin immédiat, de telle sorte que les idées qu'Ils proposent puissent devenir des idéaux auxquels l'humanité puisse avec le temps se conformer, créant ainsi une civilisation meilleure. Cet enseignement s'est poursuivi à travers les âges avec une remarquable continuité.
Le temps nous manque pour faire une analyse ou un exposé complet de la révélation progressive des idées que de grands esprits éclairés avec le consentement de la Hiérarchie spirituelle de la planète ont apportées à l'humanité. Tous les Instructeurs "cycliques" – que nous nommerons ainsi pour les différencier des nombreux Instructeurs de moindre degré – ont Eux-mêmes acquis la maîtrise de la vie dans les trois mondes de l'évolution humaine : le monde physique, celui de l'affectivité et le monde mental ; ils ont la maîtrise sur leur niveau de conscience physique et dans le domaine de l'affectivité ; ils ont atteint la compréhension mentale et, finalement. L'illumination.
Le problème de la Hiérarchie a toujours été de savoir jusqu'à quel Point les hommes peuvent assimiler la vérité absolue, et dans quelle mesure on peut la présenter à leurs esprits qui s'éveillent. Elle doit décider quel aspect de la vérité universelle permettra à l'homme de surmonter ses difficultés et de le faire progresser sur le chemin du retour à Dieu. Elle doit donc connaître le degré exact d'évolution de l'humanité, à n'importe quelle période donnée. Ceci constitue déjà un champ de recherches pour Elle.
La méthode qui a été adoptée jusqu'à présent a été de découvrir d'abord quel était, à chaque période, le principal élément manquant à la perception humaine de la réalité et ensuite quelle vérité divine reconnue porterait en soi les germes d'une activité vivante pour une humanité se trouvant dans une condition particulière et nécessitant une aide appropriée. Elle doit aussi déterminer la manière la plus efficace d'apporter cette aide, afin que ses résultats soient durables, effectifs et culturels. Jusqu'ici, les concepts nouveaux ont été formulés par les Instructeurs de l'époque et présentés à un petit nombre d'élus dont la tâche était d'assimiler l'idée nouvellement présentée, et de la promulguer parmi les hommes assez éclairés pour l'accepter, la répandre, la vivre et la rendre populaire. C'est ainsi que l'on procéda durant des âges, avec plus ou moins de succès.
Il est également impossible d'énumérer ici les vérités, relativement peu nombreuses, qui guidèrent le développement de l'humanité, au temps de l'antique Atlantide ; elles forment néanmoins la base solide de tout enseignement ultérieur. Comme base de nos considérations relatives à l'enseignement que le Christ donnera après Sa réapparition, nous pouvons étudier plusieurs concepts mineurs qui se retrouvent aujourd'hui dans l'enseignement de toutes les religions du monde et que les instructeurs religieux modernes devraient présenter à l'opinion publique.
Le premier de ces Instructeurs remonte à une si lointaine époque qu'on ne peut pas dire quand Il vécut réellement. Son nom même est un nom modernisé, donné à un héros-instructeur de jadis ; ce nom est Hercule. Sous la forme imagée d'un drame mondial, de nature symbolique, Hercule présenta aux hommes la vision d'un but suprême, ne pouvant être atteint qu'à travers les luttes et les difficultés. Il leur indiqua un but vers lequel ils devaient tendre, quels que fussent les obstacles ; il illustra ceux-ci dans les douze travaux d'Hercule, qui furent symboliques et non des événements réels. Il dépeignit ainsi, pour ceux qui avaient des yeux pour voir et un coeur pour comprendre, la nature du problème à résoudre sur le Sentier du Retour à Dieu. Il décrivit le voyage du Fils prodigue, revenant à la Maison du Père, et les épreuves que tous les disciples, tous les aspirants et tous les initiés ont à affronter, comme le firent déjà, dans le passé, tous ceux qui aujourd'hui composent la Hiérarchie.
Rappelons à ce propos que le Christ Lui-même, nous est-il dit, "a été tenté comme nous en toutes choses" (Hébr., IV, 15), mais qu'aussi il triompha victorieusement de toutes les épreuves et tentations.
A une autre époque, également inconnue, vint Hermès et selon la tradition, Il fut le premier à Se proclamer "la Lumière du Monde". Plus tard, parut le Grand Instructeur Vyasa. Son unique et nécessaire message fut que la mort n'est pas la fin. Dès lors, la possibilité de l'immortalité de l'âme s'imposa de plus en plus à l'humanité. Vaguement et instinctivement, les hommes avaient senti et espéré que l'abandon du véhicule physique n'était pas l'ultime aboutissement de leurs luttes, de leur amour et de leurs aspirations. En ces temps primitifs, les sentiments prédominaient et l'instinct guidait les masses, chez lesquelles la pensée était presque inexistante, contrairement à ce qui est le cas aujourd'hui. Durant la période culminante que nous vivons actuellement, le mouvement spiritualiste sous toutes ses formes n'est en réalité que l'émergence du courant d'énergie mentale et de l'idée que Vyasa implanta dans la conscience humaine, il y a des milliers d'années. L'effort des intellectuels pour prouver scientifiquement l'immortalité fait également partie de ce grand courant, transféré sur le plan mental, protégeant ainsi l'oeuvre de Vyasa des brumes, des nuages et des illusions et de la fraude psychique dont elle est actuellement entourée. L'immortalité est aujourd'hui sur le point d'être scientifiquement prouvée ; la survivance de certains facteurs a déjà été prouvée bien que ces facteurs ne semblent pas être eux-mêmes immortels. La vraie nature de l'âme et le fait de sa survivance et de sa vie éternelle vont de pair, et n'ont pas encore été prouvés scientifiquement. Ils sont cependant aujourd'hui acceptés et reconnus comme vérités par des millions d'êtres et par un si grand nombre d'intellectuels, que – à moins d'hystérie ou d'illusions collectives – on peut sérieusement supposer leur existence.
L'Instructeur suivant dont nous devons parler est Bouddha, bien qu'il y en eût plusieurs autres entre Vyasa et Lui. Durant ces siècles dont les événements historiques sont relativement vagues et imprécis, L'intelligence des hommes se développa rapidement, et ceux-ci manifestèrent toujours plus rapidement leurs capacités d'investigation.
Cette recherche et ce besoin de poser des questions auxquelles il semblait impossible ou difficile de répondre se concentrèrent aux Indes chez un groupe de penseurs, lesquels représentaient les penseurs de tous les pays. Ils posèrent l'éternelle question de la souffrance et du malheur qu'on retrouve partout et en toute existence ; ils recherchèrent la cause de cet état de choses et le moyen d'y porter remède ; ils voulurent savoir ce qu'était le principe intégrant dans l'homme, ce qu'était l'âme, et, s'il y avait un Moi supérieur. Le Bouddha parut pour apporter la réponse et poser les bases d'une attitude plus juste envers la vie, donnant un enseignement préparatoire au travail du Christ, Qui, Il le savait, suivrait Ses traces.
Il est intéressant de rappeler qu'au moment de la venue de Bouddha, approximativement cinq cents ans avant le Christ (dont l'exacte date de naissance demeure discutable), l'influence de l'Ere des Poissons commençait à se faire sentir faiblement, se heurtant à la puissance de l'Ere du Bélier, le Bouc émissaire. C'est l'influence de cette ère – persistant tout au long de la Loi juive – qui conduisit à la déformation du simple enseignement du Christ, lors de Sa venue. Il fut faussement présenté au monde comme le Bouc émissaire vivant, expiant les péchés des hommes, et de là naquit la doctrine de l'expiation. C'est saint Paul qui est responsable de cette interprétation.
Un autre exemple de déformation semblable à celle-ci date également des premiers temps du cycle du Bélier et est aussi d'origine juive. On nous raconte que les enfants d'Israël se prosternèrent et adorèrent le veau d'or, symbole du Taureau, le signe astronomique précédent. Il s'agit là de cycles astronomiques et non d'une interprétation astrologique. Au début du cycle du Bélier, il y eut un retour à l'enseignement du Taureau et au début des Poissons, à l'enseignement du Bélier ; c'est ce qui donna un caractère régressif à l'enseignement qui influence actuellement un si grand nombre de chrétiens orthodoxes.
Bouddha répondit aux questions qui se posaient à son époque en proclamant les Quatre Nobles Vérités, qui répondent éternellement au Pourquoi de l'homme. Ces vérités peuvent se résumer de la façon suivante : Bouddha enseigna que la misère et la souffrance étaient l'oeuvre de l'homme lui-même ; que la concentration de son désir sur ce qui est indésirable, éphémère et matériel, était la cause de tout désespoir, haine et rivalité, et la raison pour laquelle l'homme vivait dans le royaume de la mort, le royaume de l'existence physique, qui est la véritable mort de l'esprit. Bouddha apporta une contribution unique à l'enseignement d'Hercule et de Vyasa et enrichit l'édifice de la vérité qu'Ils avaient bâti. Ainsi il prépara la voie du Christ. Entre la venue de ces deux Grands Instructeurs, le Bouddha et le Christ, d'autres Instructeurs, de moindre importance apparurent pour développer et compléter les vérités fondamentales qui avaient été déjà révélées ; parmi ceuxlà, Sankaracharya, qui donne de profonds enseignements sur la nature du Moi, fut l'un des plus marquants ; il faut noter aussi Shri Krishna, l'Instructeur de la Bhagavad-Gitâ, que beaucoup croient être une incarnation précédente du Christ.
Ainsi, les vérités fondamentales quant à notre relation avec Dieu (et, par conséquent avec les hommes, nos frères) sont toujours transmises par le Fils de Dieu, qui – durant une certaine période particulière de l'histoire – est le Chefinstructeur de la Hiérarchie spirituelle.
En temps voulu, le Christ vint et donna au monde (principalement par l'entremise de Ses disciples) deux vérités majeures : le fait de l'existence de l'âme humaine et, secondement, le système du service (cette formule est employée à dessein), comme moyen d'établir de justes rapports entre les hommes, vis-à-vis de Dieu et vis-à-vis du prochain. Il déclara aux hommes qu'ils étaient tous des Fils de Dieu, au même titre que Lui ; Il leur dit, sous diverses formes symboliques, qui Il était et ce qu'Il était, et leur assura qu'ils pourraient faire de plus grandes choses encore que celles qu'Il avait accomplies, parce qu'ils étaient divins comme Il l'était Lui-même. Ces plus grandes choses l'humanité les a déjà accomplies sur le plan physique par sa maîtrise de la nature, tel que le Christ le prévoyait, parce qu'Il connaissait le fonctionnement de la Loi d'Évolution. Il leur apprit que le service était la clé de la vie de libération, leur enseignant la technique du service par Sa propre vie, alors qu'Il allait et venait, faisant le bien, guérissant les malades, prêchant et enseignant les choses du Royaume de Dieu et nourrissant les affamés, physiquement et spirituellement.
Il fit de la vie quotidienne une divine sphère d'existence spirituelle, soulignant ainsi l'enseignement de Bouddha, en ne désirant rien pour le moi individuel. Ainsi le Christ enseigna, aima et vécut, assumant la grande continuité de la révélation et de l'enseignement hiérarchique.
Puis Il se retira "derrière le voile", nous laissant un exemple, afin que nous suivions Ses traces (I Pierre. II, 21) ; que nous Le suivions dans Sa foi en la divinité, dans Son service et dans Sa capacité de pénétrer dans cette zone de conscience et ce champ d'activité que nous appelons la véritable Eglise du Christ, la Hiérarchie spirituelle (actuellement invisible) de notre planète, le véritable Royaume de Dieu. Le voile qui nous cache cette Eglise réelle est actuellement en train de disparaître et le Christ est sur le point de réapparaître.
Quel est donc, à la lumière du passé, et en raison du besoin actuel de l'humanité auquel le Christ et la Hiérarchie doivent répondre, L'enseignement qu'Il donnera cette fois ? Telle est la question que se posent à présent Ses disciples. Il est probable que Son enseignement comportera quatre parties ; il serait utile de les considérer séparément, et de faire de notre mieux pour comprendre et pour préparer les esprits des hommes à recevoir ce qu'il a à nous donner.