IV. LE CHRIST, UNIFICATEUR DE L'ORIENT ET DE L'OCCIDENT

IV. LE CHRIST, UNIFICATEUR DE L'ORIENT ET DE L'OCCIDENT

 


C'est là une déclaration difficile à accepter pour le chrétien orthodoxe et étroit ; elle signifie tout d'abord que le Christ travaillera en étroite collaboration avec le Bouddha, jusqu'à ce que la fusion et la reconstruction de l'Orient et de l'Occident soient un fait accompli. Le Bouddha participe intimement avec le Christ à la préparation de Son retour, quoique Son activité ne se manifestera pas durant toute la période de la venue et de l'activité du Christ sur la terre. Comme vous le savez, Lui non plus n'a cessé d'être en contact et en relations avec l'humanité, bien qu'Il ait abandonné Son corps physique il y a des siècles. Il le fit afin d'accomplir une tâche qui Lui était assignée, et qui comportait (en plus de nombreuses choses inconnues de l'humanité) certaines activités en rapport avec l'oeuvre du Christ et Sa venue imminente, et avec certains plans relatifs à la civilisation naissante de l'Ere du Verseau. Comme des millions d'hommes le savent, chaque année, à l'époque de la fête de Wesak, à la Pleine Lune de mai, le Bouddha communique avec l'humanité, par l'intermédiaire du Christ et de l'Assemblée attentive de la Hiérarchie. Il agit alors comme intermédiaire effectuant la liaison entre le "Centre où la Volonté de Dieu est connue" et le "Centre que nous appelons la race des hommes". Ces deux phrases sont employées à dessein, car tout le travail qu'accomplissent actuellement ces deux Grands Fils de Dieu concerne la distribution de l'énergie, l'énergie de la Lumière et l'énergie de l'Amour. C'est par le Triangle mentionné plus haut que l'énergie de la volonté sera finalement distribuée, et l'un de ces distributeurs divins est le Bouddha.
A vrai dire, le travail du Bouddha pour l'humanité est presque achevé et Son long rapport avec les hommes touche à sa fin. Dès que le retour du Christ sera. un fait accompli, et que la vie humaine commencera à être visiblement déterminée par la loi des justes rapports entre les hommes, le Bouddha passera à l'oeuvre qui L'attend. Un Grand Disciple, placé immédiatement après le Christ dans le rang hiérarchique, prendra Sa place et poursuivra Son oeuvre qui se rapporte à l'humanité.
Lorsque ce Maître entreprendra Sa tâche, le principe de l'intelligence ou l'entendement, qui est la caractéristique de l'humanité, aura été, dans une large mesure, transmué en sagesse par l'élite, si ce n'est encore par les masses. La sagesse est la caractéristique principale de Bouddha et la force de cette énergie de sagesse sera, à la longue, si répandue que le Bouddha n'aura plus besoin de la distribuer ni de la diriger. Il pourra alors Se réorienter vers des sphères d'activité plus hautes, où l'attend Sa véritable tâche, et commencera à travailler avec un aspect de la sagesse qui nous est inconnu, mais dont deux aspects – la connaissance et la sagesse – se sont exprimés à travers le Christ et le Bouddha ; plus tard, grâce à la collaboration de l'Avatar de la Synthèse, le Christ pourra fusionner en Lui-même ces deux divines énergies majeures et être, de ce fait, une pure expression d'amour et de sagesse, de justes rapports et de compréhension intuitive.
Pour permettre cette réalisation et dans le but de libérer Son Frère spirituel de la tâche ardue de relier l'humanité au "Centre où la Volonté de Dieu est connue" (Shamballa), le Christ Se soumet, en ce moment, à une préparation intense d'un caractère unique. Ses trente années de travail dans l'échoppe du charpentier de Palestine ont toujours été le symbole, jusqu'ici méconnu, de la formation qu'Il a reçue. Le mot "charpentier" désigne (par dérivation) un artisan habile à préparer les poutres, à construire une maison de bois. C'est la véritable signification de l'histoire biblique du Christ, crucifié sur le bois de la Croix, ou l'arbre. En réalité, ce symbole se rapporte à la décision que prit le Christ, dans le jardin de Gethsémani, d'entreprendre l'oeuvre de construction ou de reconstruction, pendant l'Ere du Verseau et de compléter ainsi la tâche qu'Il tenta d'accomplir pendant l'Ere des Poissons. Ses disciples, le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde et Lui-même, sont les bâtisseurs consacrés de la nouvelle civilisation, de la nouvelle maison de l'humanité ". Le travail préparatoire qu'Il accomplit en ce moment Lui permettra de faire connaître par la sagesse (et non seulement par l'amour) la nature des Plans hiérarchiques, de faire preuve de sages mesures constructives, d'une grande sagesse dans le choix des bâtisseurs et de méthodes de construction adéquates.
Il est donc évident que ce plus grand des Fils de Dieu, le Christ, Représentant de l'humanité et du second aspect divin, manifestera en Luimême, pendant l'Ere du Verseau et après Son retour, la fusion de certaines dualités majeures. Il nous serait profitable de savoir quelles sont ces dualités et de les étudier de plus près :
1. La fusion du second aspect divin, l'Amour, et du premier aspect divin, la Volonté : la Volonté-de-Bien.
2. La fusion de l'amour et de la sagesse, Lui permettant d'être le Bâtisseur de l'Age Nouveau et de la nouvelle civilisation.
3. La fusion des énergies de l'Ere des Poissons, engendrées durant les derniers deux mille ans de l'activité spirituelle du Christ, et de celles du Verseau, qui seront engendrées et actives sur terre pendant les deux mille ou deux mille cinq cents ans à venir.
C'est en vue de ce processus de fusion et de tout ce qu'il implique que le Christ Se soumet actuellement à une intense préparation. Lorsque celui-ci sera achevé, Il pourra devenir, d'une manière inconnue de Lui jusqu'ici, le point de concentration et l'agent transmetteur de ces cinq énergies divines :
1. L'énergie de l'Amour.
2. L'énergie de la Volonté.
3. L'énergie de la Sagesse.
4. L'énergie des Poissons, engendrée pendant l'Ere chrétienne.
5. L'énergie du Verseau, déjà engendrée sur les plans intérieurs du sentiment et de la pensée et qui continuera de l'être pendant les siècles à venir.
Cette formation spéciale n'est connue que du Christ, du Bouddha et de l'Avatar de la Synthèse. Toute formation ésotérique ou spirituelle doit être vécue individuellement ; ceci est vrai pour le Christ comme pour le plus humble des aspirants.
Il ne nous est pas possible de pénétre  dans la pensée, les réactions et les plans du Christ.
En Palestine, Son apparition fut surtout prophétique. Son oeuvre principale fut de poser les fondements pour les activités qui suivront Son retour, et de semer ce qu'Il récoltera pendant l'Age Nouveau. Le côté tragique de Sa venue, il y a deux mille ans, a été accentué par les théologiens, et ils ont tellement insisté sur Ses souffrances que l'aspect douloureux de l'histoire évangélique a exercé une influence prévalente dans le monde.
Le drame du Christ eut plusieurs raisons :
1. Il découvrit que l'humanité n'était pas prête à recevoir ce qu'Il venait lui donner, et qu'il Lui faudrait des siècles d'expérience, d'enseignement et d'épreuves avant qu'Il puisse commencer Son oeuvre véritable.
2. Il se rendit compte qu'Il lui fallait entrer en relation plus étroite avec ce centre qu'Il avait coutume d'appeler "la Maison du Père". C'est cette constatation qui Le conduisit à déclarer à Ses disciples qu'ils feraient de "plus grandes choses" que celles qu'Il avait accomplies, et qu'Il devait aller vers Son Père.
3. Il comprit qu'Il avait besoin de travailleurs et de disciples mieux formés et plus consacrés que cela n'était possible à cette époque, ou que cela n'a été possible depuis lors. C'est pourquoi il rassemble et instruit le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde.
Lorsqu'il y aura un nombre suffisant de serviteurs et de travailleurs éclairés, Il viendra et rien ne pourra empêcher Sa venue.
4. Il découvrit aussi que les hommes n'étaient alors pas assez désespérés pour "s'emparer du Royaume des Cieux par la violence". Ce n'est que dans le désespoir, et lorsqu'il a atteint l'extrême limite de ses ressources personnelles, que le disciple trouve le chemin de ce Royaume et est prêt à abandonner les voies anciennes. Ce qui est vrai pour l'individu doit l'être également, sur une plus vaste échelle, pour l'humanité.
Le Christ vient pour le monde entier, et non seulement pour la chrétienté.
Il vient pour l'Orient et pour l'Occident, et Il a prévu ce "temps de la fin" avec ses catastrophes planétaires, ses désastres effrayants, son désespoir et son invocation s'élevant de l'Orient comme de l'Occident. Il savait qu'au temps de la crise et de la tension finales, l'humanité elle-même le contraindrait à réapparaître. L'histoire du Nouveau Testament est exacte ; ce ne sont que les interprétations des hommes qui ont induit l'humanité en erreur.
Une ancienne légende orientale aussi vraie aujourd'hui qu'elle ne l'était autrefois fournit la clé quant à la relation existant entre le Christ et le Bouddha ; elle concerne un service que le Bouddha rendra au Christ. Sous une forme symbolique, la légende raconte que le Bouddha, après avoir atteint l'illumination, et sachant que Son expérience sur terre ne pouvait désormais L'instruire davantage, prévit le temps où Son frère le Christ entrerait en action dans ce que l'on nomme le Grand Service. C'est pourquoi, dans l'intention d'aider le Christ, le Bouddha laissa derrière Lui (à l'usage du Christ) ce que l'on appelle mystérieusement "Ses vêtements". Il abandonna et laissa en lieu sûr la totalité de Sa nature émotive-intuitive, appelée par certains le "corps astral", et la totalité de Sa connaissance et de Sa pensée, appelée le "corps mental". "Celui qui vient s'en revêtira", dit la légende, et ils lui permettront de compléter sa propre nature émotive et mentale, Lui fournissant ainsi ce dont Il a besoin pour accomplir Sa tâche d'Instructeur de l'Orient et de l'Occident. Il peut, dès lors, envisager avec force et succès Sa tâche future et choisir ses travailleurs. Une idée du même ordre est latente dans cette injonction du Nouveau Testament : "Ayez en vous les sentiments qui étaient en Christ." (Phil., II, 5.)
Ainsi, grâce à la fusion des énergies de l'Amour et de la Sagesse, avec l'aide de l'Avatar de la Synthèse et du Bouddha, et sous l'influence de l'Esprit de Paix et d'équilibre, le Christ pourra employer et diriger les énergies qui susciteront la nouvelle civilisation. Il verra se manifester devant Lui la véritable résurrection, l'humanité surgissant de la prison profonde du matérialisme. Ainsi, "à cause du travail de Son âme, Il rassasiera Ses regards." (Es., LIII, 11.)