LIVRE IV - 25. L'état d'unité isolée (retirée en la vraie nature du soi) constitue la récompense de l'homme qui peut faire une distinction entre la substance mentale et le soi, ou homme spirituel.

25. L'état d'unité isolée (retirée en la vraie nature du soi) constitue la récompense de l'homme qui peut faire une distinction entre la substance mentale et le soi, ou homme spirituel.

 

Cet état d'unité isolée doit être considéré comme un résultat de la réalisation d'un état d'esprit particulier plutôt que comme une réaction (associée à l'idée, N.d.l.t.) de séparation.

Tout le travail de méditation, tous les moments de réflexion, tous les exercices d'affirmation, toutes les heures consacrées au rappel de ce qu'est notre vraie nature, sont des moyens employés pour détacher le mental des réactions et tendances inférieures et instaurer en lui l'habitude d'une prise de conscience continuelle de notre nature divine. Quand cette prise de conscience est devenue une réalité, ces exercices ne sont plus nécessaires ; nous entrons en possession de notre héritage. L'isolement dont il est question ici est le détachement du soi à l'égard du champ de la connaissance ; la résolution, de la part du soi, de se refuser à rechercher les expériences sensorielles dirigées vers l'extérieur et de rester fermement fixé dans l'état d'être spirituel.

L'homme prend conscience de lui-même en tant que celui qui connaît ; le champ de la connaissance n'est plus son principal souci, comme aux premiers stades de son développement ; pas plus qu'il n'est accaparé par la connaissance elle-même, comme au cours de son stade de développement mental en tant qu'homme avancé ou en tant que disciple. Il peut faire une distinction entre les trois ; il ne s'identifie désormais ni avec le champ de connaissance – la vie dans les trois monde au moyen de ses trois véhicules, des cinq sens et du mental – ni avec la connaissance acquise ou l'expérience subie. Il connaît le soi ; il s'identifie avec le véritable "connaissant" et voit ainsi les choses telles qu'elles sont, lui-même se dissociant totalement du monde de la perception sensorielle.

Il accomplit ceci, cependant, tout en fonctionnant sur la terre en tant qu'être humain. Il participe à l'expérience terrestre. Il s'intègre à l'activité humaine ; il marche parmi les hommes, mangeant et dormant, travaillant et vivant. Cependant, il est constamment "dans le monde, mais non du monde" et on peut dire de lui comme ce fut dit du Christ :

"Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu.
Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes.

Il s'humilia plus encore ; obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur la croix." (Phil. II. 6, 7, 8) Texte français de la Bible de Jérusalem. (N.d.l.t.)


Il est à l'unisson avec l'âme de tous, mais à l'écart, séparé de tout ce qui concerne la forme ou la nature matérielle.

Les trois sutras suivants devraient être lus comme n'en formant qu'un seul, car ils présentent un tableau de la croissance graduelle de la nature spirituelle, chez l'homme qui a atteint l'état de détachement et de discrimination et qui, grâce à une totale absence de passion, sait ce que signifie l'unité isolée.