LIVRE IV - 13. Les caractéristiques, qu'elles soient latentes ou actives, participent de la nature des trois gunas (les trois qualités de la matière).

13. Les caractéristiques, qu'elles soient latentes ou actives, participent de la nature des trois gunas (les trois qualités de la matière).


 
Ces caractéristiques sont en réalité les qualités, les capacités et les facultés que l'homme manifeste ou peut manifester (dans des conditions qui soient favorables). Elles constituent, comme nous l'avons vu, le résultat ou les effets de toute son expérience passée, s'échelonnant sur l'ensemble du cycle des vies, jusqu'à la vie présente. Le résultat des contacts, des perfectionnements et des développements qui ont régi l'homme dès l'aube de son individualité jusqu'au cycle de vie actuel, produit ce qu'il est et ce qu'il possède dans le présent. Il faut garder à l'esprit le fait que tous ces facteurs groupés sous l'appellation générale de "caractéristiques", se rapportent à la forme et à sa faculté de réaction à la vie spirituelle qui l'habite.

Elles sont produites sitôt que l'Habitant intérieur peut mettre son empreinte sur la substance de ces formes, les plier à sa volonté et les soumettre. La forme est sujette à certaines activités vibratoires qui lui sont propres, étant inhérentes à sa nature même. Par l'identification avec la forme et par son utilisation, l'Habitant développe en lui un double jeu de caractéristiques. L'un deux se manifeste dans la forme du soi inférieur et concerne la faculté d'adaptation de la forme à l'influence intérieure et à l'entourage extérieur. L'autre concerne les tendances, les impulsions et les désirs dont la tendance affecte continuellement le corps du Soi supérieur, ou causal. C'est pourquoi ces caractéristiques se rapportent, dans les deux cas, au rythme, ou gunas, de la matière.

Ce que nous sommes, pourrait-on dire, constitue le produit du passé et apparaît en tant que caractéristiques de la forme ou de la personnalité. Ce que nous serons dans la prochaine incarnation se détermine en fonction de l'aptitude qu'a l'homme réel à influencer ce soi personnel, de le plier à des fins supérieures et à élever son taux de vibration. L'homme qui entre en incarnation est une chose ; il en est une autre lorsqu'il abandonne l'incarnation, car il est alors le produit du passé, auquel s'ajoutent les réalisations de la vie présente ; et ces réalisations, étant soumises à la grande impulsion évolutive, l'ont obligatoirement fait avancer vers un état harmonieux, sattvique ou rythmique, loin de l'état tamasique d'inertie et d'immobilité. Ceci s'accomplit par la mise en œuvre des caractéristiques de l'activité, la guna médiane, qui a particulièrement sous son contrôle l'activité dirigée vers l'extérieur et conduit l'homme vers l'expérience sensorielle.