LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

LIVRE II - MOYEN IV. PRANAYAMA 49. Quand la posture (asana) correcte a été réalisée, elle est suivie d'une maîtrise correcte du prana et d'un processus approprié d'inspiration et expiration du souffle.

MOYEN IV. PRANAYAMA

 

49. Quand la posture (asana) correcte a été réalisée, elle est suivie d'une maîtrise correcte du prana et d'un processus approprié d'inspiration et expiration du souffle.

 

Nous abordons ici un sutra qui a suscité bien des malentendus et causé bien du trouble. L'enseignement concernant la régulation du prana est très répandu ; il a provoqué la mise en jeu d'exercices dont le succès était subordonné à la suspension de la respiration. Il faut, pour une grande partie, en chercher la cause dans le fait que, pour l'esprit occidental, prana et souffle sont des termes synonymes, cela n'est nullement le cas. Dans ses commentaires sur les sutras, Vivekananda y insiste de la façon suivante :

"Lorsqu'on s'est assuré une posture stable, il faut dompter et maîtriser les mouvements du prana. Nous arrivons ainsi au pranayama, qui est la domination des forces vitales du corps. Le prana n'est pas le souffle, bien que ce soit ainsi qu'on le traduise généralement. C'est l'ensemble de toute l'énergie cosmique. C'est l'énergie qui est dans chaque corps, et sa manifestation la plus apparente est le mouvement des poumons. Ce mouvement est causé par le prana, qui aspire l'air, et c'est lui que nous essayons de maîtriser par le pranayama. Nous commençons par maîtriser la respiration, parce que c'est le moyen le plus facile d'acquérir la maîtrise du prana." (Le texte français de cette citation est extrait du livre Les Yogas pratiques (Albin Michel), avec l'aimable autorisation de M. Jean Herbert. (N.d.l.t.))

Le prana est la somme totale de l'énergie du corps (et cela s'applique également au corps planétaire et au corps solaire). Il concerne donc l'énergie affluant dans le corps éthérique et s'épanchant par le truchement du corps physique ; ce que nous voyons symbolisé, dans ce corps physique, par le jeu inévitable de l'aspiration et de l'expiration du souffle. Dans l'insistance apportée à l'acte physique de la respiration, le véritable sens de ce sutra a été perdu.

En étudiant le pranayama, on doit se rappeler certaines choses.
Premièrement, que l'une des principales fonctions du corps éthérique est d'agir en tant que stimulant et élément énergétique du corps physique dense ; c'est un peu comme si ce corps physique dense n'avait pas d'existence indépendante, mais réagissait simplement sous l'influence déterminante du corps éthérique.
Le corps éthérique est le corps dynamique ou vital, et il imprègne chaque partie du véhicule dense. Il est l'arrière-plan, la véritable substance du corps physique. Telles seront la nature de la force qui anime le corps éthérique, l'activité de cette force au sein du corps éthérique et la vitalité ou la torpeur des parties les plus importantes du corps éthérique (les centres qui se trouvent le long de l'épine dorsale), telle sera aussi l'activité correspondante du corps physique. Similairement, et symboliquement, tels seront l'état de santé de l'appareil respiratoire et l'aptitude de cet appareil à oxygéner le sang et à le rendre pur, tels seront aussi l'état de santé ou de vigueur du corps physique dense.

Il faut également se souvenir que la clé de la réponse correcte donnée par ce qui est en bas à ce qui est en haut, se trouve dans le rythme et dans l'aptitude du corps physique à réagir ou vibrer rythmiquement à l'unisson du corps éthérique. Les étudiants ont découvert que ce fait est grandement facilité par une respiration égale et régulière ; la majorité des exercices respiratoires pratiqués avec excès et à l'exclusion des trois moyens de yoga préalables (les Commandements, les Règles et les Postures) ont un effet très net sur les centres éthériques et peuvent provoquer des résultats désastreux. Il est absolument nécessaire que les étudiants observent les moyens de yoga dans l'ordre donné par Patanjali et soient certains d'avoir en vue le processus purificateur, la discipline de la vie intérieure et extérieure et la concentration du mental, avant de tenter d'exercer par la respiration une action régulatrice sur le corps éthérique et d'éveiller les centres.

Le travail accompli au moyen du pranayama pourrait être brièvement décrit comme étant :

1.
L'oxygénation du sang, et par là, le nettoyage du flux sanguin et la santé physique qui en résulte.

2.
L'activité consistant à provoquer dans le corps physique une vibration synchronisée avec celle du corps éthérique. Il en résulte un complet assujettissement du corps physique dense, ainsi que son alignement sur le corps éthérique. Les deux parties du véhicule physique forment une unité.

3.
La transmission de l'énergie, par la voie du corps éthérique, à toutes les parties du corps physique dense. Cette énergie peut provenir de sources diverses:
a.
De l'aura planétaire. Dans ce cas, il s'agit de prana planétaire, et cela s'applique donc principalement à la rate et à la santé du corps physique.
b.
Du monde astral, par la voie du corps astral. Il s'agira alors d'une force purement kamique, ou de désir, qui affectera en premier lieu les centres situés au-dessous du diaphragme.
c.
Du mental universel ou force manasique. Il s'agira en majeure partie d'une force de pensée qui sera dirigée sur le centre de la gorge.
d.
De l'égo lui-même, stimulant principalement les centres de la tête et du cœur.
La plupart des gens ne reçoivent de la force que des plans physique et astral ; mais les disciples reçoivent de la force également des niveaux mental et égoïque.

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