LIVRE II - 43. D'une aspiration ardente, et de la suppression de toute impureté, résulte le perfectionnement des sens et des pouvoirs corporels.

43. D'une aspiration ardente, et de la suppression de toute impureté, résulte le perfectionnement des sens et des pouvoirs corporels.

 

Bien que les deux causes du processus de perfectionnement soient l'aspiration et la purification, celles-ci ne sont cependant en réalité qu'une seule chose et constituent les deux aspects de la discipline du Sentier de Probation.
L'ancien commentaire qui forme la base ésotérique de l'étude interne du Raja Yoga, contient quelques phrases donnant la conception correcte et dont on peut ici apprécier la valeur :

"Quand le souffle de feu afflue vers le haut à travers le système, quand l'élément igné fait sentir sa présence, tout obstacle disparaît à la vue, et ce qui fut obscur devient illuminé.

Le feu monte et les barrières sont consumées ; le souffle se dilate et les limitations disparaissent. Les sept, jusqu'alors assoupis, s'animent et prennent vie. Les dix portails, scellés, fermés ou entrebâillés, s'ouvrent tout grand.

Les cinq grands moyens de contact s'élancent à l'action. Les obstacles sont surmontés, les barrières disparaissent. Le Purifié devient le grand Pourvu et l'Unique est connu."

Dans ce texte, il est question de la purification par le feu et l'air ; c'est par cette purification que passe celui qui marche sur le sentier du yoga. Pendant les derniers stades de sa vie, l'homme hautement évolué a été soumis à la purification par l'eau, avant de fouler le Sentier de l'Etat de Disciple ; il y est fait allusion dans l'expression "eaux de l'affliction", si souvent employée.
Maintenant, l'épreuve du feu a été subie ; la nature inférieure tout entière a passé par le feu. C'est la première signification, et celle qui se rapporte le plus directement à l'aspirant. Elle est évoquée lorsqu'il peut lancer, de son cœur, l'appel au feu contenu dans ces mots :

"Je cherche la voie ; je languis dans le désir de savoir. Des visions s'offrent à ma vue, ainsi que des impressions profondes et fugitives. De l'autre côté, derrière le portail, se trouve ce que je nomme ma demeure car le cercle a été, peu s'en faut parcouru, et la fin se rapproche du commencement.

Je cherche la voie. Mes pieds ont foulé tous les chemins. La Voie du Feu me hèle en un appel ardent. Rien en moi ne cherche la voie de la paix ; rien en moi ne languit de désir pour la terre.

Que le feu fasse rage et que les flammes dévorent ; que toutes scories soient consumées ; que je passe cette Porte et foule la voie du Feu."

Le souffle de Dieu est aussi ressenti comme une brise purifiante, réponse de l'âme à l'aspiration du disciple. L'âme, alors, "inspire" l'homme inférieur.

De toute évidence, la seconde signification se rapporte directement à l'action de kundalini – ou le serpent de feu qui se trouve à la base de l'épine dorsale – lorsqu'il réagit à la vibration de l'âme (ressentie à l'intérieur de la tête, dans la région de la glande pinéale, et nommée "la lumière dans la tête").
Montant vers le haut, il consume tout ce qui obstrue le canal éthérique dorsal et vitalise, ou électrise, les cinq centres se trouvant le long de l'épine dorsale et les deux centres de la tête. Dans les ventricules de la tête, les airs vitaux entrent, eux aussi, en activité et y produisent un nettoyage, ou plutôt une élimination.
L'étudiant n'a pas encore à s'en préoccuper, si ce n'est pour s'assurer, dans toute la mesure du possible, que l'aspiration de son coeur présente le caractère "igné" voulu et que la purification régulière de sa nature physique, émotive et mentale se poursuit dans le sens désiré. Quand c'est le cas, la réponse de l'âme produira des effets, et les réactions consécutives à l'intérieur des centres éthériques auront lieu en toute sécurité, normalement et conformément à la loi.

Les trois stances citées ci-dessus traitent :

a. Des sept centres jusqu'alors engourdis.
b. Des dix portails fermés, qui sont les dix orifices du corps physique.
c. Des cinq sens, par lesquels s'établit un contact avec le plan physique.

Ces mots englobent la totalité des activités qui, chez l'homme du plan physique, sont dirigées vers l'extérieur ou vers l'intérieur.

Lorsqu'elles ont toutes été soumises à la direction de l'âme ou souverain intérieur, l'unité avec l'âme est alors réalisée et il s'ensuit l'identification avec Celui en qui nous avons la vie, le mouvement et l'être.