LIVRE II - 9. Un intense désir pour l'existence sensible constitue l'attachement.

9. Un intense désir pour l'existence sensible constitue l'attachement.

 

 Il est inhérent à toute forme ; il se perpétue et il est connu même des très sages.
Cette forme d'attachement est la cause fondamentale de toute manifestation. Elle est inhérente aux rapports entre les deux grands contraires :
L'esprit et la matière ; elle est le facteur déterminant de la manifestation logoïque et c'est la raison pour laquelle "les très sages" eux-mêmes y sont soumis. Cette forme d'attachement est une faculté de reproduction et perpétuation automatiques de soi, et il ne faut pas oublier que la maîtrise de cette tendance, même portée à son plus haut point par l'adepte, n'est jamais que relative. Tant que le logos de notre système solaire, ou Esprit Absolu, s'incarnera à travers un système solaire, cette tendance sera présente au sein de l'Esprit planétaire suprême et de l'existence spirituelle la plus élevée. Tout ce qu'il est possible de faire pour dominer l'attachement ou extirper le désir, consiste à développer en soi le pouvoir d'équilibrer entre eux les couples de contraires sur un plan particulier quel qu'il soit ; on est alors dégagé de l'emprise des formes de ce plan et le retrait devient possible. L'étudiant ordinaire donne aux mots attachement et désir, ainsi qu'à leur destruction, un sens très secondaire ; il les interprète en fonction de ses progrès insignifiants. Ce ne sont là que des mots, cherchant très imparfaitement et d'une façon uniquement symbolique, à désigner un travail occulte. Ils ne peuvent être réellement compris qu'en relation avec la loi d'Attraction et de Répulsion et par la compréhension du système des vibrations occultes.

La volonté de vivre ou de se manifester fait partie de l'impulsion de la Vie divine ; elle est donc légitime. La volonté d'être ou de se manifester sur un plan donné quel qu'il soit ou au moyen de quelque groupement particulier de formes, ne se justifie pas si cette sphère de manifestation est dépassée. Lorsque l'un quelconque de ces groupes particuliers de formes a servi son dessein consistant à fournir des moyens de contacts expérimentaux, et n'a plus d'autre enseignement à donner, le mal entre en jeu, car le penchant au mal n'est qu'une tendance au retour à l'emploi de formes et de pratiques que l'habitant intérieur a dépassées. C'est pour cette raison que les péchés de nature grossièrement animale sont universellement considérés comme étant le mal, car il est généralement reconnu que l'habitant de la forme humaine a dépassé le stade du troisième règne, ou règne animal.

L'adepte, en conséquence, a transcendé l'attachement aux formes sur trois plans (physique, astral et mental) et détruit toute convoitise à l'égard des formes de ces plans. Quand la vie de l'Esprit se retire, la forme meurt, occultement parlant. Quand la pensée de l'égo ou soi supérieur s'attache à son propre plan, aucune énergie ne se porte à l'extérieur vers la matière des trois mondes et il ne peut donc y avoir aucune possibilité de construction de forme ou d'attachement à la forme. Ceci s'accorde avec le truisme occulte "l'énergie suit la pensée", ainsi qu'avec l'enseignement selon lequel le corps du principe Christique (le véhicule bouddhique) ne commence à se coordonner qu'au moment de la disparition des impulsions inférieures. Cela peut également s'appliquer au fait que le véhicule causal croît plus vite en beauté, en amplitude et en activité au cours des stades de l'état de disciple qu'il ne le pouvait auparavant pendant le cycle entier des incarnations précédentes. L'énergie égoïque n'est pas, à strictement parler, orientée vers l'extérieur, elle est plus exactement dirigée vers le propre développement du soi. L'attachement à la forme ou l'attraction que celle-ci exerce sur l'Esprit, constitue la grande impulsion involutive. La répudiation de la forme et sa désintégration consécutive sont le grand stimulant évolutif.