LIVRE I - 27. Le mot d'Ishvara est AUM (ou OM). C'est là le pranava. (voir Livre I, sutra 1)

27. Le mot d'Ishvara est AUM (ou OM). C'est là le pranava. (voir Livre I, sutra 1)

 

Les étudiants devraient se souvenir qu'il y a en manifestation trois Mots ou sons. C'est le cas pour autant qu'il s'agisse du règne humain. Ce sont :

I.
Le Mot, ou note de la Nature.

C'est le Mot ou son de toutes les formes existant au sein de la substance du plan physique et, comme on le sait généralement, il donne la note fondamentale "FA". C'est une note avec laquelle l'occultiste blanc n'a en rien affaire car son travail s'applique non à l'accroissement de la tangibilité, mais à la manifestation de ce qui est subjectif ou intangible. C'est là le Mot du troisième aspect, l'aspect de Brahma ou Saint-Esprit.

II.
Le Mot Sacré.

C'est le Mot de la Gloire, le AUM. C'est le Pranava, le son même de la Vie consciente, telle qu'Elle est insufflée en toutes les formes. C'est le Mot du second aspect ; tout comme le Mot de la Nature, en son émanation correcte, suscite les formes destinées à révéler l'âme ou second aspect, ainsi le Pranava, correctement émis, est la démonstration du Père ou Esprit par la voie de l'âme. C'est le Mot des fils de Dieu incarnés. En des commentaires aussi brefs que ceux-ci, il n'est pas possible de donner un traité sur ce secret des secrets, ce grand mystère des âges. On ne peut que réunir certains faits concernant le AUM et laisser à l'étudiant le soin d'étendre sa conception à la mesure de son degré d'intuition, afin de saisir la signification de ce court exposé.

III.
Le Mot Perdu.

La notion du Mot Perdu nous a été conservée par la Maçonnerie. C'est le Mot du premier aspect, l'aspect esprit, et seul un initié du troisième degré peut entreprendre réellement la recherche de ce mot, car l'âme libérée peut seule le trouver. Ce mot concerne les plus hautes initiations et il est pour nous sans profit de le considérer plus avant.
Il peut donc être donné, au sujet du Mot Sacré, les indications suivantes, qui devront être soigneusement étudiées :

1.
Le AUM est le Mot de Gloire ; il est le Christ en nous, l'espérance de la gloire.

2.
Quand le Mot est correctement saisi, il s'ensuit un rayonnement resplendissant de l'aspect second ou christique, de la divinité.

3.
C'est le son qui fait entrer en manifestation l'âme incarnée (macrocosmique ou microcosmique), l'égo, le Christ ; le mot par lequel le "radieux Augoeides" est visible sur terre. 

4.
C'est le Mot libérateur de la conscience ; correctement compris et employé, il délivre l'âme des limitations de la forme dans les trois mondes.

5.
Le AUM synthétise les trois aspects ; il est donc tout d'abord le Mot du règne humain, lequel est le point de rencontre des trois lignes de la Vie divine : esprit, âme et corps.

6.
Il est aussi, en un sens spécial, le Mot de la cinquième race, ou race aryenne, dont le travail consiste à révéler, d'une manière plus neuve et plus complète, la nature de l'Identité intérieure, de l'âme au sein de la forme, enfant de l'esprit, ange solaire, cinquième principe.

7.
La signification du Mot ne devient apparente que lorsque la "Lumière intérieure" est acquise. Par son usage, l' "étincelle" devient lumière radieuse, la lumière devient flamme et la flamme devient en définitive un soleil, dont l'usage fait "lever le soleil de justice" dans la vie de tout homme.

8.
Chacune des trois lettres concerne les trois aspects et peut également s'appliquer à l'une quelconque des triades connues.

9.
Le Maître, le Dieu intérieur, est en vérité le Mot, le AUM, et il est vrai que ce Maître (qu'on trouve au cœur de tous les êtres) "au commencement était la Parole et que la Parole était avec Dieu (soit dualité) et que la Parole était Dieu". Par son usage l'homme prend conscience :
a.
De sa propre divinité essentielle,
b.
Du dessein déterminant le processus de la manifestation des formes, 
c.
De la constitution et de la nature de ces formes,
d.
De la réalité de la conscience ou relation entre le soi divin ou esprit et la forme, qui en est le pôle opposé.

En considérant cette relation en son action évolutive, nous l'appelons conscience et la caractéristique essentielle de cette conscience est l'amour.

10. Le Gouru, ou Maître, qui conduit un disciple vers le haut et jusqu'à la porte de l'initiation – veillant sur lui pendant les épreuves et pratiques initiales ou ultérieures qui lui sont imposées – représente Lui aussi le Mot. Grâce à l'emploi scientifique de ce son suprême, Il provoque dans les centres du disciple une certaine stimulation et vitalisation, rendant possibles des développements particuliers.
Il n'est pas opportun d'ajouter ici autre chose au sujet du Mot Sacré. Ce qui en a été dit suffit à indiquer à l'aspirant son objectif et son pouvoir. Des informations ultérieures seront en d'autres temps et par d'autres voies communiquées à l'étudiant qui – par l'étude et l'effort personnel – sera arrivé à de justes conclusions. Il pourrait être ajouté que ce Mot suprême donne, si la méditation s'y applique, la clé de la véritable signification ésotérique de ces paroles de La Doctrine Secrète, par H.P. Blavatsky : "Nous considérons la Vie comme la Forme unique de l'Existence, se manifestant dans ce que nous nommons la Matière ou, en les séparant incorrectement, ce que nous appelons l'Esprit, l'Ame et la Matière en l'homme. La Matière est le véhicule servant à la manifestation de l'Ame sur ce plan d'existence, et l'Ame, sur un plan supérieur, est le véhicule servant à la manifestation de l'Esprit ; tous trois sont une Trinité synthétisée par la Vie, qui les pénètre tous."