b. Le contraste entre le mirage et l'illumination

b. Le contraste entre le mirage et l'illumination

 

Un des symboles les plus appropriés pour se faire une idée de la nature du mirage est de se représenter le plan astral avec ses trois niveaux (le deuxième, le troisième et le quatrième, en comptant de haut en bas) comme une zone enveloppée d'un épais brouillard de divers degrés de densité. La lumière ordinaire de l'homme moyen, semblable à la lumière des phares d'une voiture, ne fait qu'aggraver le problème et ne parvient pas à percer le brouillard. La lumière ne fait que de lui donner du relief si bien que sa densité et ses effets négatifs deviennent encore plus évidents. L'état du brouillard est ainsi révélé, et c'est tout. Il en est de même sur le plan astral en ce qui concerne le mirage ; la lumière qui est dans l'homme, engendrée par lui-même, ne parvient jamais à
pénétrer dans l'obscurité, les miasmes et le brouillard. La seule lumière qui puisse dissiper le brouillard du mirage et débarrasser la vie de ses effets néfastes est la lumière de l'âme ; semblable à un pur rayon qui dissipe le brouillard, elle possède une unique et étrange qualité de révélation, de dissipation immédiate et d'illumination. La révélation qu'elle octroie est différente de celle de l'intuition, car c'est la révélation de ce que le mirage voile et cache ; elle est particulière au plan astral et conditionnée par ses lois. Cette utilisation particulière de la lumière de l'âme prend la forme d'une concentration de la lumière (provenant de l'âme, par l'intermédiaire du mental) sur la condition de mirage, particulière ou spécifique, ou générale et mondiale ; ainsi se trouve révélée la nature du mirage ; la qualité et l'origine mises à jour ; son pouvoir prend fin par une période de concentration soutenue, consacrée à sa dispersion. 

Dans la prochaine section, nous traiterons de la technique de l'utilisation scientifique de la lumière ; je n'y insiste donc pas maintenant. Je me limiterai à dire ce qui nous permettra, comme groupe, de commencer votre travail qui a tant attendu, pour dissiper le présent mirage mondial ou du moins certains de ces aspects. Je ne définirai pas ici le mirage ; je ne vous donnerai pas des exemples de ses activités comme je l'ai fait dans le cas de l'illusion et de son contraste, l'intuition, car j'ai traité très en détail ces questions dans la section précédente. Il vous suffit donc de vous référer à cette section pour y trouver tout ce que je peux vous dire à ce sujet en ce moment-ci.

Toutefois, je donnerai une brève définition de l'illumination, en vous demandant de garder présent à l'esprit que nous ne traitons pas ici de l'illumination qui révèle la Réalité, ou la nature de l'âme, ou encore qui éclaire votre vision du royaume de l'âme, mais de la forme d'illumination projetée par l'âme sur le plan astral. Celle-ci inclut l'utilisation consciente de la lumière, tout d'abord comme projecteur qui scrute l'horizon astral et localise le mirage provoquant des troubles, puis sous forme de distribution de lumière focalisée, projetée avec intention sur la zone du plan astral où l'on se propose de faire un effort pour dissiper les brouillards qui s'y sont concentrés.

Il est donc bon d'établir certaines prémisses de base :

1.
La qualité et la caractéristique principale de l'âme sont la lumière. Par conséquent, si cette lumière doit être utilisée et cette qualité exprimée par le disciple et le travailleur, il leur faut tout d'abord établir un contact conscient avec l'âme par la méditation.

2.
La qualité du plan astral et sa principale caractéristique est le mirage. C'est le champ ou doit être livrée la grande bataille des paires d'opposés, qui sont l'expression d'un ancien désir, illusoire, trompeur et faux, dans un cas et, dans l'autre cas, d'une haute aspiration spirituelle pour ce qui est réel. Il faut ici se souvenir que le désir astral, les émotions erronées et égoïstes et les réactions astrales aux événements de la vie quotidienne ne font pas partie de la nature de l'âme, mais finissent par créer une condition servant à voiler la véritable nature de l'homme spirituel.

3.
Un rapport doit être ensuite établi entre l'âme et le plan astral, par l'intermédiaire du corps astral du disciple. Ce corps astral doit être considéré par lui comme étant l'appareil qui lui permet de répondre au monde des sensations et comme le seul instrument par lequel son âme peut venir en contact avec ce niveau d'expression, si temporaire qu'il puisse être. Le disciple doit donc établir consciemment le plus grand contact possible avec l'âme et attirer la lumière de l'âme à son propre corps astral ; il doit apprendre à la focaliser dans le centre du plexus solaire et, de ce point, se mettre à travailler sur le plan astral à la difficile tâche de dissiper le mirage.

4.
Lorsque ce contact a été établi, que l'âme, le corps astral et le plan astral se trouvent en étroits rapports, le disciple doit faire passer la lumière focalisée du plexus solaire (où elle a été temporairement établie) au centre du cœur. Il lui faut maintenir fermement la lumière dans ce centre et, de là, agir avec décision et persévérance. Je pourrais paraphraser ici d'anciennes instructions destinées aux disciples, conservées dans les Archives de la Hiérarchie et qui se réfèrent à ce processus particulier. Je vous donne une interprétation plutôt brève et approximative des termes de cet ancien symbole : "Le disciple se tient là ; tournant le dos au brouillard de mirage, il regarde vers l'Est d'où doit jaillir la lumière. Il recueille dans son cœur toute la lumière disponible et, de ce centre de pouvoir situé entre les omoplates, la lumière jaillit."

5.
Le disciple doit se débarrasser de toute sensation de tension ou d'effort et doit apprendre à travailler avec une foi pure et avec amour. Moins il sent, moins il est préoccupé de ses propres sentiments, de sa réussite ou de son échec, plus il sera probable que le travail pourra s'accomplir avec efficacité, et le mirage sera ainsi lentement dissipé. Dans ce travail, il n'y a pas place pour la précipitation. Ce qui est très ancien ne peut être immédiatement dissipé, si bonnes que soient les intentions et si exacte que soit la compréhension de la technique requise.

Il vous sera donc évident que ce travail comporte certains dangers. A moins que les membres du groupe ne soient extrêmement prudents, à moins qu'ils ne cultivent une habitude d'observation attentive, tant qu'ils ne sont pas capables de transférer rapidement la lumière de l'âme et la lumière inhérente au corps astral, focalisées dans le plexus solaire, dans le centre du cœur situé entre les omoplates, ils peuvent être sujets à une trop grande stimulation du plexus solaire. Je voudrais donc dire à chacun d'entre vous qu'il faut procéder avec un soin extrême, que si vous souffrez de troubles du plexus solaire ou si vous constatez en vous une croissante instabilité émotionnelle, il ne faut pas que cela vous inquiète outre mesure. Je vous prie de considérer ces troubles comme étant des phénomènes et des difficultés temporaires, liés au service que vous cherchez à rendre. Si vous envisagez les choses de telle façon, sans y attacher de l'importance en refusant d'en être troublés ou angoissés, vous ne ressentirez aucun effet nocif. 

En ce qui concerne le travail de groupe que vous vous proposez d'accomplir dans ce domaine, continuez votre méditation de groupe déjà indiquée par ailleurs et ensuite, parvenus au troisième stade de la méditation de groupe, travaillez ensemble de la façon suivante :

1.
Après vous être reliés à tous vos frères de groupe, accomplissez consciemment ce qui est indiqué symboliquement dans l'ancien document que j'ai paraphrasé précédemment pour vous :
a.
Faites consciemment la liaison avec votre âme et rendez-vous bien compte de la réalité de cette liaison.
b.
Dirigez ensuite la lumière de l'âme, grâce au pouvoir de l'imagination créatrice, directement à votre corps astral et, de là, au centre du plexus solaire, lequel est le point de moindre résistance.
c.
Transférez ensuite la lumière de l'âme et la lumière inhérente au corps astral, du centre du plexus solaire au centre du cœur, par un acte de volonté déterminé.

2.
Tournez, en imagination, le dos au monde du mirage, et fixez l'œil de votre mental sur l'âme, dont la nature est AMOUR.

3.
Faites une pause de quelques minutes au cours de laquelle vous vous stabilisez pour le travail. Avec détermination et consciemment, focalisez la lumière dont vous disposez, provenant de toutes les sources, dans le centre du cœur. Imaginez ce centre entre les omoplates comme étant un soleil radiant. C'est là, chez l'individu, la correspondance microcosmique du "cœur du Soleil" qui est toujours dirigé par le "Soleil spirituel central" situé dans la tête. Etablissez clairement cette image dans votre conscience, car elle implique la double, et pourtant synthétique, activité de la tête et du cœur.

4.
Voyez ensuite un rayon de pure lumière blanche, large et brillant, qui se dirige du centre du cœur entre les omoplates sur le mirage ainsi localisé et dont vous vous occupez en tant que groupe. Je préciserais la zone qui est ainsi localisée.

5.
Lorsque ce qui précède est bien clair dans votre mental et inspiré par votre désir et votre force, lorsque vous avez visualisé clairement toute l'image symbolique, voyez votre rayon particulier de lumière se fondre avec les rayons de lumière que projettent vos frères de groupe.
Ainsi, un puissant flot de lumière dirigée, provenant de plusieurs aspirants entraînés (êtes-vous entraînés, mes frères ?) , se déversera sur cette zone de mirage dont vous devez vous occuper.

6.
Faites ce travail pendant cinq minutes d'attention soutenue, puis procédez comme indiqué au Stade IV de votre schéma de méditation.
Lorsque j'ai défini l'illumination comme étant l'antithèse du mirage, il était évident que mes observations devaient nécessairement se limiter à certains aspects de l'illumination ; elles ne devaient concerner que les formes de travail dirigées et les aspects du problème relatif à l'utilisation de la lumière sur le plan astral, particulièrement en ce qui concerne le travail que vous vous êtes engagés à accomplir. Il y a beaucoup d'autres définitions possibles, car la lumière de l'âme est semblable à un immense projecteur dont les rayons peuvent être envoyés dans beaucoup de directions et centrés sur beaucoup de niveaux.

Mais nous ne nous intéressons ici qu'à l'un de ces usages particuliers.
Illumination et lumière de la connaissance peuvent être considérés comme termes synonymes ; beaucoup de mirages peuvent être dissipés et éliminés lorsqu'ils sont soumis au pouvoir du mental qui instruit, car le mental est essentiellement ce qui subjugue les émotions par la présentation des faits. Le problème consiste à amener l'individu, l'humanité ou la nation qui agissent sous l'influence du mirage, à faire appel au pouvoir mental de juger de la situation, la soumettant à un examen rigoureux, froid et calme. Le mirage et l'émotion étant en si étroit rapport, le sentiment généralement mis si fortement en jeu lorsqu'il s'agit de mirages, qu'il est impossible d'introduire facilement et efficacement la lumière de la connaissance.

Illumination et perception de la vérité sont également des termes synonymes. Mais il faut se souvenir que, dans ce cas, la vérité n'est pas celle des plans abstraits, mais la vérité concrète et connaissable, vérité qui peut être formulée et exprimée sous une forme et en des termes concrets. Lorsqu'on fait appel à la lumière de la vérité, le mirage disparaît automatiquement, ne serait-ce que temporairement. Mais de nouveau des difficultés surgissent, car peu de gens se soucient de faire face à la vérité même, car cela signifie qu'il faut abandonner le mirage chéri et faire appel à la capacité de reconnaître l'erreur, et l'admettre, ce que la vanité mal placée du mental ne permet pas. De nouveau, je voudrais vous assurer que l'humilité est un des plus puissants facteurs permettant de libérer le pouvoir d'illumination du mental, lorsqu'elle reflète et transmet la lumière de l'âme. Faire franchement face à la vie telle qu'elle est et reconnaître rigoureusement la vérité, froidement, calmement et sans passion, faciliteront grandement l'appel du flot d'illumination, lequel parviendra à disperser le mirage.

Puisque nous nous occupons du problème du mirage et de l'illumination, il serait intéressant de traiter ici du mirage particulier que je voudrais demander à votre groupe d'aider à dissiper. Je me réfère au mirage de la séparativité.
Travailler dans ce sens aura des effets très pratiques et très salutaires, car aucun d'entre vous (ainsi que vous vous en apercevez) ne sera à même de travailler efficacement dans ce domaine s'il éprouve un sentiment quelconque de séparativité qui peut s'exprimer sous la forme de haine, de répulsion très vive ou de critique, et, dans certains cas, sous ces trois formes. Il y a des forces que vous pouvez considérer personnellement comme séparatives ou comme étant la cause de la séparation. Je vous rappelle que les points de vue habituels et les convictions favorites de ceux auxquels vous êtes mentalement opposés (souvent en raison d'une ferme adhésion à ce que vous considérez comme de justes principes) sont considérés par eux comme étant justes au même titre ; ils estiment que vos points de vue sont faux, ils les regardent comme séparatifs et comme cause de désaccord. Ils sont, de leur côté, aussi sincères que vous et tout aussi ardents à assumer une juste attitude. On l'oublie souvent et je voudrais vous le rappeler. Je pourrais aussi illustrer ce fait en vous signalant que la haine ou la répulsion (si haine est un terme trop fort) que certains d'entre vous peuvent ressentir, à l'encontre des activités du Gouvernement allemand et en raison de l'attitude de celui-ci à l'égard des Juifs, peut se retourner avec presque autant de justification contre les Juifs eux-mêmes. Ces derniers ont toujours été séparatifs ; ils se sont toujours considérés comme "les élus du Seigneur" et ont montré qu'ils ne s'assimilaient à la population d'aucune nation. On peut dire de même des Allemands ; pour beaucoup de gens, ils provoquent la même réaction que celle provoquée par les Juifs, sans aller jusqu'à la persécution contre les personnes physiques. Du point de vue de l'âme, comme vous le savez bien, aucune de ces attitudes ne se justifie ; toutes deux sont également erronées ; c'est là un point de vue que Juifs et anti-Juifs doivent finalement comprendre et, par cette compréhension, cesser de les assumer.

Je mentionne ce point car je vais vous demander de traiter de ce mirage ancien et répandu dans le monde entier, le mirage de la haine des Juifs.
Certains membres de ce groupe sont, tout au moins en pensée, violemment antiallemands. Il s'en trouve d'autres qui sont nettement, bien qu'intelligemment, anti-juif. Je voudrais demander à ces deux groupes de se rendre compte du problème auquel ils sont confrontés. C'est un problème si ancien, si profondément enraciné dans la conscience de la race qu'il est beaucoup plus vaste que les individus ne peuvent se l'imaginer ; le point de vue de l'individu est, en conséquence, si limité que son utilité constructive s'en trouve considérablement diminuée. Après tout, le point de vue de celui qui se dit "opprimé" n'est pas nécessairement le seul à mériter considération, ni nécessairement celui qui est toujours juste. Les Allemands et les Juifs méritent à la fois notre affection impersonnelle, particulièrement puisqu'ils sont les uns et les autres coupables (si on peut employer ce terme) des mêmes erreurs et des mêmes fautes fondamentales. Les Allemands sont fortement axés sur les questions de race ; les Juifs le sont également. Les Allemands ont une attitude séparative à l'égard du monde ; les Juifs de même.
Les Allemands insistent aujourd'hui sur la pureté de la race, chose sur laquelle les Juifs insistent depuis des siècles. Un petit groupe d'Allemands est antichrétien ; un petit nombre de Juifs l'est également. Je pourrais continuer à accumuler les ressemblances, mais je pense que celles-là suffisent. Par conséquent, la répulsion que vous éprouvez pour un groupe n'est pas plus justifiée que ne l'est votre refus de reconnaître que les attitudes et les activités de l'autre groupe le sont également. Ce qui se ressemble se repousse souvent et les Allemands et les Juifs sont étrangement semblables. De même que beaucoup de Britanniques – la majorité de la race britannique – sont des Romains réincarnés, de même beaucoup d'Allemands sont des Juifs réincarnés.
De là vient la similitude de leurs points de vue. C'est une querelle de famille ; il n'y a rien de plus terrible.

Je vous prie de prendre les Allemands et les Juifs dans votre méditation de groupe et de déverser votre amour de groupe sur les divisions qui séparent vos frères dans la famille humaine. Avant de commencer votre méditation, veillez à vous libérer, émotionnellement et mentalement, de tout antagonisme latent, de toute haine, de toute idée préconçue de ce qui est juste ou non ; veillez à vous appuyer simplement sur l'amour de votre âme, vous souvenant que tous, Juifs et Allemands sont des âmes comme vous, que leur origine, leur but et leurs expériences de la vie, sont identiques aux vôtres.

Alors que vous déversez le flot de pure lumière blanche (comme vous l'indique le Stade III), veillez à ce qu'il se déverse à travers vous avec pureté et clarté comme un seul courant. Ensuite, divisez-le de manière égale, un courant de lumière et d'amour allant vers les Juifs et un autre, semblable, allant vers les Allemands. La qualité de votre amour est ce qui compte, et non l'exactitude de votre analyse ou la perfection de votre technique.